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Thème 3 : Puissance et tensions dans le monde de la fin de la 1er GM à nos jours. Chapitre 4. Les chemins de la puissance : les Etats-Unis et le monde depuis les 14 points de Wilson. Comment les Etats-Unis se sont-ils progressivement imposés comme la principale puissance du XXe siècle ? Intro : Les EU construisent leur puissance, dans tous les domaines, à la faveur des deux guerres mondiales qui marquent le déclin de leurs concurrents européens, et de la Guerre froide qui les place pendant près de quarante ans à la tête du « monde libre ». Mais leurs multiples interventions militaires, leur omniprésence diplomatique, économique et culturelle, sans rivale depuis la fin de l’URSS, ne vont pas sans provoquer résistances et contestations. Puissance : capacité d’un acteur, ici un Etat, à influencer un autre acteur et à imposer son point de vue, soit par la force (hard power) soit par la persuasion (soft power).
Depuis leur indépendance (1776 : déclaration d’indépendance, 1783 : victoire de la guerre d’indépendance, 1787 : 1ere constitution), les EU se tiennent à l’écart des affaires européennes. 1823 : Doctrine Monroe, selon laquelle : « le continent américain, c’est l’affaire des Américains » et non des Européens. On dit qu’ils sont isolationnistes. Paradoxe : ils englobent dans leur sphère d’influence l’Amérique du Sud, leur isolationnisme n’est donc pas total.
Au début du XXe siècle, cette doctrine isolationniste n’est plus compatible avec le développement économique des EU, surtout après la 2nde Révolution industrielle, et la 1ere guerre mondiale, où ils deviennent la 1ere puissance mondiale. Pourtant, cet isolationnisme est la cause du retard dans l’intervention lors de la 1ere GM. Le 6 avril 1917, le président T. W Wilson fait entrer son pays dans la guerre car les EU sont menacés, en particulier par les attaques des sous-marins allemands contre les navires américains et aussi parce qu’il souhaite, après la victoire, bâtir un nouvel ordre mondial fondé sur le droit, dans lequel les EU joueraient un rôle majeur. Wilson (voir biographie page 188) est un démocrate, progressiste, avocat de formation, réélu en 1916, qui est passé de l’isolationnisme à l’interventionnisme en raison des menaces allemandes. Le 8 janvier 1918, il expose sa vision d’un nouvel ordre mondial dans un plan en « quatorze points », répondre aux questions 2, 3, 4. Doc. 2 page 180 :
La question de la liberté de navigation est reprise par le deuxième point du président Wilson. Parmi les « violations du droit », c’est particulièrement la guerre sous-marine à outrance lancée par l’Allemagne qui a touché l’opinion publique américaine (but : briser la position de la GB, maîtresse des mers 7000 navires coulés dont le Lusitania). Le torpillage du paquebot Lusitania, le 7 mai 1915, a été un élément décisif : parmi les 1 200 passagers, il y avait 200 Américains (torpillé au large de l’Irlande, transportait une cargaison secrète de munitions).
Les mots « monde » ou « mondial » apparaissent trois fois dans le premier paragraphe. Le texte insiste sur l’appartenance des États-Unis à ce monde et sur la nécessité de mettre le pays à l’abri de ses convulsions : il conclut logiquement qu’il convient alors de construire un la paix mondiale ». On voit apparaître ici l’idée que les EU sont investis d’une mission : répandre le progrès et leur modèle de développement dans le monde, c’est ce qu’on appelle la « Destinée manifeste = conviction que les EU ont été désignés pour répandre le progrès dans le monde en propageant le modèle qui a assuré leur propre réussit).
Le 14e point fait référence à la Société des Nations, dont la création sera intégrée au Traité de Versailles.
En Europe, on sait gré aux États-Unis de leur contribution à la victoire, d’autant plus qu’on a souffert durant quatre ans des effets d’une guerre totale. La reconnaissance est particulièrement marquée dans les régions qui ont été occupées par les armées allemandes, comme le montre le très grand nombre de rues rebaptisées du nom du Président des États-Unis. Il est moins populaire dans son pays. Dès 1920, le Sénat, majoritairement républicain et fidèle à la doctrine Monroe, refuse de ratifier le traité de Versailles, de faire partie de la SDN et les EU se placent donc en dehors du système qu’ils ont contribué à créer, contribuant à le fragiliser.
Soutenus par une population pacifiste, les présidents américains de 1920 à 1932 mènent une politique de repli :
Cet isolationnisme est pourtant plus apparent que réel :
C’est pourquoi, à partir de 1924 :
Mais l’édifice s’écroule en 1929 avec la crise économique :
Le 12 août 1941, Roosevelt et Churchill, le premier ministre anglais, signent la Charte de l’Atlantique, qui reprend les grandes idées de Wilson. Mais c’est seulement le 7 décembre 1941 que les EU entrent en guerre, à la suite de l’attaque surprise du Japon contre leur base militaire de Pearl Harbor, à Hawaï. Leur engagement dans la guerre est total :
-les EU combattent sur deux fronts (Europe, Pacifique). -3 débarquements leur permettent de libérer l’Europe -tandis qu’il faudra deux bombes atomiques pour faire plier le Japon. Au lendemain de la guerre, les EU apparaissent plus que jamais comme la puissance dominante, sans égale tant sur le plan militaire (ils sont les seuls à posséder l’arme atomique) et économique (ils détiennent les 2/3 du stock d’or mondial et leur territoire est intact. Question :comme en 1919, les USA vont-ils revenir à leur isolationnisme ? II/ La puissance assumée, 1945-1990 :
Au lendemain de la 2nde GM, les EU tournent le dos à l’isolationnisme. Pourquoi ?
« Je crois que les États-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d'asservissement […]. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin […]. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier. […] de maintenir la liberté des États du monde et à les protéger de l'avancée communiste.» Harry Truman au Congrès des États-Unis le 12 mars 1947 Doc. 4 page 185 : Ils deviennent le pivot d’un réseau d’alliances fondé sur l’OTAN (1949), complétée par l’OEA (Org. Des Etats Américains) et l’OTASE (Org. du traité de l’Asie du SE) + Bases militaires terrestres et maritimes qui sont des points d’appuis partout dans le monde. Rappel du programme de Première : dans le même esprit, ils engagent l’épreuve de force à Berlin (1948-1949) et en Corée (1950-1953). Au lendemain de la guerre, les USA sont la 1ere puissance économique mondiale :
-Dans certains domaines, la suprématie américaine est mise à mal par l’URSS :
-En 1949, ils ont l’arme nucléaire. Ils ont rattrapé leur retard et se met en place « l’équilibre de la terreur ». -En 1957, ils envoient leur 1er satellite dans l’espace,Spoutnik « compagnon de route » en russe, qui a tourné en orbite autour de la Terre pendant 3 mois, a émis des signaux entendus dans le monde entier sur les ondes et a rapporté des données de mesure des températures). Succès énorme auquel ne s’attendaient pas les Russes, qui engagent alors la bataille de l’espace. Sa reproduction = pavillon soviétique à l’exposition universelle de Bruxelles de 1958. En 1961 : 1er homme dans l’espace : Youri Gagarine. Les EU répliquent et envoient en 1969 le 1er homme sur la lune : Neil Armstrong. -La guerre du Vietnam (1963-1973) : 1ere défaite américaine face à des Asiatiques, considérés comme un petit peuple, peu puissant. Leur image est ternie à leurs propres yeux et à ceux des autres. Fin du mythe de la « destinée manifeste ».
-Les EU n’arrivent pas en Asie du Sud-Est à endiguer la progression du communisme. -Le bloc occidental se fissure : en France, le général de Gaulle, très attaché à l’indépendance, revendique la sortie de la France de l’OTAN alors que la France vient de se doter de l’arme nucléaire, car l’OTAN est dirigée par les EU et la France ne veut pas d’obligations dans un contexte de Guerre froide. En 1966 : La France quitte l’OTAN. Développement d’un sentiment antifrançais aux EU. -Même en Amérique du Sud, les EU sont remis en cause : des mouvements de guérilla d’inspiration marxiste luttent contre l’influence américaine : En 1959 : Fidel Castro prend le pouvoir à Cuba et installe une dictature. Les EU interviennent, débarquent des exilés cubains à la baie des Cochons en 1961 mais c’est un échec retentissant. Castro demande alors l’aide de l’URSS qui installe des rampes de missiles dirigés contre les EU (crise des fusées de Cuba en 1962). En 1971, au Chili, un socialiste, SalvadorAllende prend le pouvoir. Les EU soutiennent contre lui le général Pinochet qui finit par l’emporter.
Dans les années 1970, les EU n’interviennent plus et laissent l’URSS envahir l’Afghanistan en 1979. La présidence de R. Reagan, qui débute en 1980, marque une rupture : -reprise du slogan « America first », apparu en 1940, -Le budget militaire passe de 4,8% du PIB à 6,5% en 1987. Il relance la course aux armements avec le programme IDS (Initiative Défense Stratégique), surnommé Star Wars, afin de relancer la conquête de l’espace comme un espace stratégique de duel entre les EU et l’URSS. Les Soviétiques ne peuvent plus suivre financièrement. En 1985, Gorbatchev arrive au pouvoir en URSS dans un contexte de grandes difficultés. Il lance des réformes (Glasnost, Perestroïka) et négocie avec les USA :
Les EU sortent vainqueurs de la Guerre froide. Leur victoire est idéologique, c’est celle de leurs valeurs (capitalisme libéral, démocratie…) et leur puissance est à son apogée. III/ Les fragilités de l’hyperpuissance depuis 1991 : A/ L’hyper puissance américaine : -Une puissance sans égale. L’effondrement de l’URSS laisse les EU sans égaux ni rivaux sur le plan géostratégique. Ils bénéficient d’une suprématie absolue dans les domaines essentiels de la puissance :
-Une économie encore dominante mais concurrencée et en perte de vitesse: Si les EU restent l’acteur principal de la mondialisation, ils doivent compter avec la concurrence de l’UE, du Japon et, surtout, des pays émergents : à la fin des années 1990, leurs exportations ne représentent plus que 9% des exportations mondiales (contre 25% en 1950). En 2008, les EU ont connu une crise économique et sociale (Doc. 3 page 192) sans précédent depuis les années 1930 (dossier pages 192-193). Mais la découverte et l’exploitation du gaz de schiste depuis 2010 leur ont permis de devenir moins dépendants des importations d’hydrocarbures et de connaître une nouvelle phase de croissance même s’il semble, depuis le début de l’année 2014 que le gaz de schiste ne constitue pas la solution espérée pour réduire la dépendance énergétique américaine (les gisements ont en effet été ré estimés à la baisse et les forages, s’ils sont très performants les premiers mois, voient leur productivité diminuer assez rapidement). Enfin, les EU sont l’un des pays les plus endettés au monde (la Chine est leur principal créancier aujourd’hui). B/ Les Etats-Unis et le nouvel ordre mondial : -Renouant avec l’idéalisme du président Wilson, les EU interviennent dans les années 1990 sur tous les continents au nom du droit et de la communauté internationale :
Ils agissent dans le cadre de l’ONU et de l’OTAN, à la demande de la communauté internationale, dans le cadre d’un multilatéralisme (en concertation avec les autres acteurs des relations internationales). -Pourtant, ce multilatéralisme ne va pas sans contradictions :
-Le choc du 11 septembre 2001 : ces attentats terroristes révèlent de façon spectaculaire la vulnérabilité des EU, atteints sur leur territoire pour la 1ere fois, par un ennemi invisible, qui rejette leurs valeurs. Ils ripostent dans un 1er temps, avec le soutien de la communauté internationale et de l’OTAN, en lançant une vaste offensive contre l’Afghanistan, dont le régime abrite les responsables d’Al-Qaïda, l’organisation responsable des attentats. C/ La tentation de l’unilatéralisme : -La 2e guerre d’Irak et ses conséquences : Le président George W. Bush élu depuis 2001 et influencé par les néoconservateurs (qui pensent que les EU doivent utiliser leur puissance pour combattre et renverser les dictatures au besoin par la force), fait en 2002 le choix de l’unilatéralisme. Il engage les EU dans une croisade contre « l’axe du Mal » (Corée du Nord, Iran, Irak), accusés de détenir des armes de destruction massive et d’encourager le terrorisme international. Cette guerre divise la communauté internationale :
-La puissance américaine en question : Très vite, la présence américaine en Irak se heurte à l’hostilité d’une partie grandissante de la population et doit affronter une situation de guerre civile : malgré de premières élections libres en 2005 et la mise en place d’institutions démocratiques, ils ne parviennent pas à contrôler le pays, subissent des attentats. Barack Obama est élu en 2008. Il a un très fort charisme, il redonne de l’espoir à une nation qui doutait de sa puissance (« yes we can ») et a une autre vision des EU. Dès l’origine, il s’était opposé à la guerre et annonce le désengagement progressif des forces américaines d’Irak (les dernières troupes ont quitté le pays en décembre 2011). Il est partisan d’un multilatéralisme souple, renouant avec les organisations internationales. Au « hard power », il substitue le « smart power », le pouvoir intelligent, qui combine le hard et le soft power, de façon réfléchie. Conclusion : Les EU ont accédé rapidement au rang de superpuissance et à une hégémonie sans précédent à l’échelle de la planète au XXe siècle. Ce sont eux qui ont imposé au reste du monde une mondialisation libérale qui gouverne la planète et a paradoxalement amené leur déclin relatif. La Chine sera-t-elle à son tour la grande puissance du XXIe siècle ? |
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