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Parcours pédagogiqueContenu : La laïcité est souvent difficile à mettre en place. Formuler des propositions concrètes de mesures politiques à prendre dans un état laïc. Thèmes de l’émission : sécurité et laïcité Niveau : C1 / avancé Public : adultes Diplomates, journalistes, personnes intéressées par la politique européenne Liste des activitésMise en route
Compréhension de l’entretien
Analyse du discours : s’exprimer avec franc-parler
Production écrite
Production orale et écrite
Ressources complémentaires de Courrier International : p. 11 Liens pour aller plus loin : p. 11 1. Mise en route Répartir la classe en sous groupes. Noter d’un côté du tableau « Politiciens » et de l’autre « Journalistes ». Distribuer la fiche apprenant. Réalisez l’étape 1 : répondez aux questions suivantes. Lire les questions à haute voix. Laisser le temps aux petits groupes de discuter librement. Demander ensuite aux apprenants de venir noter au tableau les mots qui résument leurs discussions. Il est également possible de diffuser cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=_TjKCE_uXr0 ou de distribuer les articles suivants : http://mediaf.org/?p=3472 et http://tempsreel.nouvelobs.com/medias/20101210.OBS4514/couple-journaliste-politique-la-france-un-cas-a-part.html puis de demander aux apprenants ce qu’ils pensent des relations politiques / journalistes. Pistes de corrections / Corrigés : - Dans mon pays les journalistes ne sont pas très populaires et je ne pense pas qu'ils aient beaucoup de liens avec les politiciens. - En Italie cette situation est vieille comme le monde ! Depuis les années Berlusconi c'est devenu tout à fait normal, et donc quasiment admis ! - Aux États-Unis, un journaliste refuserait un dîner avec un politicien ! La presse conserve toujours une certaine méfiance vis-à-vis des politiciens. - Au Sénégal, historiquement il y a une proximité entre journalistes et politiciens, mais on craint aussi la corruption. - Dans mon pays, je sais qu'un homme politique a eu une relation avec une journaliste mais personne n'a jamais fait de remarque sur leur relation. - Il serait abhérant de devoir démissionner parce qu'on a une liaison avec quelqu'un ! Je trouve ça choquant. - Il était tout de même inconvenant que la Première dame de France soit journaliste ! - Je ne trouve pas car il n’y a pas vraiment de statut de Première dame en France. Enfin, ça c’est un autre débat. - Je pense qu'il y a toujours eu des tensions entre politiciens et journalistes, c'est le fondement même de leur travail. Tout comme entre les grands chefs et les critiques gastronomiques ou entre les chanteurs et les critiques musicaux. - Les tensions entre journalistes et politiciens portent souvent sur la manière dont les uns posent les questions et dont les autres y répondent. Chacun soupçonne souvent l'autre de mal faire son travail. - Selon moi, un journaliste doit rester distant vis-à-vis des politiciens. Il doit à tout prix rester neutre. - Un journaliste n'est jamais neutre ! Il doit justement partager ses opinions et les informations qu'il réussit à obtenir ! Et pour cela, le « copinage » avec les politiciens est bien souvent essentiel ! Etc. 2. Compréhension de l’entretien Former des binômes. Réalisez l’étape 2 : écoutez attentivement l’émission. Répondez aux questions. Vérifier la bonne compréhension des questions puis diffuser l’émission. Faire comparer les réponses au sein des binômes avant de mettre en commun. Pistes de correction / Corrigés : 1. Nadine Morano est une députée européenne qui a été auparavant ministre sous Sarkozy. Elle est membre de l’UMP, le parti de droite en France (appelé « Les Républicains » depuis le 29 mai 2015) dans l’opposition mais qui ne compte pas rester dans l’opposition encore longtemps. Le journaliste met en relief le fait qu’elle soit connue pour son franc-parler. 2. Du saucisson a été choisi car lors d’une déclaration, l’invitée aurait suggéré qu’en France, un bon musulman devrait manger du saucisson. 3. Elle se dit étonnée qu’il affirme cela et rétorque que ses propos ont été détournés alors que l’émission était pourtant en direct. Elle déclare n’avoir jamais dit cette phrase. 4. Elle raconte une rencontre dans un taxi avec un chauffeur algérien d’une cinquantaine d’années. Il lui expliquait que quand il était petit, on ne lui demandait pas ce qu’il devait manger ou pas à la cantine et lui disait que du coup, il était choqué que pour ses enfants on lui demande de remplir un questionnaire pour savoir s’ils mangeaient ou non du porc. Nadine Morano soulignait dans cette émission que les propos de cet homme étaient intéressants car dans l’école laïque, on ne doit pas avoir de revendications communautaires comme celles des menus. 5. Pour l’invitée, les revendications de menus à l’école, d’horaires dans une piscine, les exigences quant au sexe du docteur dans un hôpital ne sont pas acceptables dans un pays laïc. 6. Ce sont les détournements de propos, la manipulation de phrases et leur diffusion sur Twitter qui participent à la stigmatisation des Musulmans. 7. Elle déclare qu’il y a une place pour toutes les religions en France. Le fait que le pays soit laïc repose sur la liberté religieuse à partir du moment où les lois de la République sont respectées. 8. Elle dénonce les femmes qui portent un voile intégral alors que c’est interdit par la loi. De plus, elle ajoute qu’on ne peut pas savoir qui se cache derrière la burqa car on ne voit que les yeux. Elle précise qu’un personnage comme ça dans une gare avec une valise génère de l’angoisse. Elle compare cette situation avec celle des braqueurs de banques qui ont le visage couvert et qui éveillent la suspicion. 9. Le PNR, c’est le registre des passagers aériens. Beaucoup d’états à la Commission européenne souhaiteraient qu’un registre soit mis en place et que les compagnies aériennes communiquent des informations sur les passagers aux états. 10. Elle pense qu’il faut mettre en place le registre PNR. Elle dit que la France a un PNR, le Royaume-Uni également, qu’il y a un PNR partagé avec l’Australie, les États-Unis. Elle est scandalisée par le renvoi - par une coalition socialiste, vert, Front national - devant la Cour de justice du PNR qui devait être mis en place avec le Canada. 11. Parce que Nadine Morano critique ouvertement Eva Joly qui milite contre le PNR. Pour l’invitée, Eva Joly n’est pas cohérente : d’un côté, elle refuse de soutenir le PNR au motif qu’il faut protéger les données privées mais d’un autre, elle n’a pas de problème pour aller fouiller dans les données personnelles fiscales des gens. (Pour information, l’invitée fait référence au travail de l’eurodéputée Eva Joly contre l’évasion fiscale.) 12. Elle ajoute que le PNR rencontre le même dogmatisme que lorsque son parti à développé la vidéo protection dans la rue. Selon elle, si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez pas de problème à ce qu’on puisse voir ce que vous faites et où vous êtes dans la rue. 13. Elle ne pense pas qu’il soit revenu sur la scène politique avec le seul objectif de devenir président de l’UMP mais plutôt parce qu’il souhaitait servir son pays, la France, qui se trouve dans un état déplorable. Cependant, selon elle, il est quand même revenu pour être candidat (à l’élection présidentielle) sinon ça n’aurait pas de sens. 14. Elle déclare qu’elle reste loyale avec tout ce qui a été fait lorsqu’elle était ministre sous Sarkozy car sinon, elle aurait dû exprimer son désaccord à ce moment-là. Mais elle ne se reconnaît pas pour autant dans le qualificatif de « fidèle sarkozyste » qu’on lui prête car, quand elle a débuté en politique en 2002, on la disait chiraquienne. Elle se définit donc comme étant avant tout Nadine Morano, femme politique qui souhaite défendre le meilleur projet pour l’élection présidentielle de 2017. Elle verra à l’issue de la primaire qui sera le mieux placé pour sortir le pays de la crise. 15. Elle dit qu’elle twitte beaucoup moins que certains mais qu’apparemment, quand elle le fait, c’est remarqué car les journalistes la reprennent souvent. Elle trouve que c’est un moyen rapide de communication même si c’est assez frustrant d’être limité à 100 caractères. Informations complémentaires : L’invitée : Nadine Morano est une femme politique française membre de l’UMP puis du parti des Républicains (nouveau nom de ce parti depuis sa refondation fin mai 2015). Elle est députée européenne depuis le 1er juillet 2014. Entre 2009 et 2012, elle a été tour à tour secrétaire d’État chargée de la famille et de la solidarité, et ministre de l’apprentissage et de la formation professionnelle sous la présidence de N. Sarkozy. PNR : Les données des dossiers passagers ou PNR (de l’anglais Passenger Name Record) sont l’ensemble des données sur les passagers voyageant ensemble. Les services de sécurité des États-Unis, du Canada, de l’Australie et du Royaume-Uni utilisent ces données dans la lutte contre le terrorisme. Des discussions sur le PNR se tiennent en Europe car cela pose la question du respect de la vie privée. Les primaires à l’UMP (devenu Les Républicains) : La désignation du candidat s’effectue sous forme de votes. Il faudra payer 2 euros pour voter dans l'un des 8.000 bureaux ouverts pour départager les prétendants de ce parti à l'investiture présidentielle qui se tiendra le 20 et 27 novembre 2016. Les candidats ont jusqu’au 9 septembre pour déposer leur candidature. Eva Joly : Eva Joly est une magistrate franco-norvégienne qui est députée européenne depuis 2009 pour le groupe ALE-Verts. Au Parlement européen, elle travaille notamment sur le dossier de l’évasion fiscale, pratique qu’elle combat avec vigueur. Elle a été candidate à la présidentielle de 2012 sur la liste Europe Écologie Les Verts où elle a obtenu 2,31 % des voix. 3. Analyse du discours / S’exprimer avec franc-parler Activité 1 – Se positionner face à la presse Répartir la classe en petits groupes. Lire les questions à haute voix. Réalisez l’activité 1 de l’étape 3 : répondez aux questions. Diffuser l’émission (et/ou distribuer la transcription). Mettre en commun en grand groupe. Pistes de corrections / Corrigés : a) De manière globale, comment qualifieriez-vous l’attitude de l’invitée face au journaliste dans cet entretien ? - Il me semble que l’invitée a l’habitude des interviews et surtout d’être contredite. Elle semble préparée “au combat”. - Elle n’a en effet pas peur de contredire Paul Germain par exemple concernant l’anecdote avec le saucisson ou les données privées. - C’est une émission où l’on sent une certaine tension entre l’invitée et le journaliste. b) Quelle tendance des médias l’invitée dénonce-t-elle ? Quel type de termes emploie-t-elle pour ce faire ? Justifiez votre réponse. - L’invitée dénonce explicitement les mauvaises interprétations dont sont capables, selon elle, les médias en général et en particulier Paul Germain à plusieurs occasions (« vous allez trop loin, ça c’est pareil », « c’est de la caricature journalistique », « Vous me dites fidèle sarkozyste »). - Elle utilise des mots choc comme « détournement », « manipulation », « stigmatisation ». Elle n’hésite pas à utiliser des formulations péjoratives comme « ce genre d’interprétations, ce genre de manipulations ». Elle se sert de formes verbales fortement connotées comme « je suis étonnée de vous entendre dire ça », « c’est dommage », « manipuler », « distiller », « je déplore », « vous exagérez », « vous allez trop loin ». c) Par rapport à ce phénomène, qu’est-ce qui tient à cœur à l’invitée ? Donnez des exemples. On constate qu’il est important pour l’invitée de rectifier les erreurs commises par les médias (« il s’agit d’un détournement », « ne sont pas du tout l’exactitude de ce que j’ai dit », « Vous me dites fidèle sarkozyste, on me disait que j’étais chiraquienne, voyez ? »). d) Nadine Morano semble douter de l’efficacité des médias. Relevez certains propos qui en attestent. Quand elle dit « je suis assez souvent reprise par les journalistes dans mes analyses », d’un côté on dirait qu’elle est flattée mais de l’autre, cela peut laisser entendre que la presse ne fournit pas d’analyse et se contente de reprendre ses propos. Par contre, quand elle affirme « je trouve que ça va beaucoup plus vite que l’AFP », là c’est une attaque directe contre l’efficacité de l’Agence France Presse, agence de presse qui fournit des dépêches à l’ensemble des médias français. e) Quel rôle joue le journaliste face à l’invitée ? Justifiez votre réponse par des exemples. - Le journaliste joue le rôle de l’agent provocateur. Il connaît le franc-parler dont est capable N. Morano et sa capacité à argumenter et débattre. - Il titille l’invitée dès le début de l’émission en la présentant comme étant “réputée pour son franc-parler” et en qualifiant ses déclarations de façon assez explicite (« dans une de ces petites déclarations dont vous avez le secret » ) , et en provoquant le débat « Est-ce que là, vous n’avez pas poussé le bouchon un petit peu loin ? »). - Oui, et quand il provoque l’invitée, il le fait au moyen de questions ou de relances très directes tout en restant très professionnel : (« Mais vous avez raconté une anecdote qui laisse entendre que », « Et vous, vous le montrez en exemple », « Donc on doit manger du porc ! », « Quand vous voyez une femme avec une burqa, vous vous dites que… une terroriste peut être là, là derrière ? »). C’est tout un art ! f) D’après ce que vous avez pu observer dans cette émission, quel est, à votre avis, le positionnement de Nadine Morano face à la presse généralement ? - Il est clair que l’invitée a l’habitude des médias, qu’elle a l’habitude également d’être malmenée par les médias et que, de ce fait elle monte facilement au créneau et ne se laisse pas faire. - Elle s’adresse au journaliste avec franchise et de façon directe. Elle ne “tourne pas autour du pot” et dit ce qu’elle a à dire. Le rapport de Nadine Morano à la presse : extraits Extrait 1 : (L 16 et 17) Je suis étonnée de vous entendre dire ça. Parce que euh...il s’agit d’un détournement d’une émission, que j’ai faite en direct. Extrait 2 : (L 44 à 47) voyez c’est dommage parce que ce genre d’interprétations, ce genre de manipulations de phrases après qui se retrouvent sur Twitter et qui sont pas du tout l’exactitude de ce que j’ai dit, et qui pourtant était une émission en direct… euh… aujourd’hui… euh consistent à manipuler la parole politique et contribuent - par ceux qui souhaitent distiller ce genre de manipulations - à la stigmatisation, que je déplore, de ce que sont aujourd’hui les musulmans. Extrait 3 : (L 77) Oh, là vous exagérez un peu là, enfin bon c’est pas très intime du tout. Extrait 4 : (L 95) Non, c’est… il s’agit pas de données privées, vous allez trop loin. Extrait 5 : (L 154) Non mais ça c’est pareil, c’est de la caricature journalistique, pardon hein, mais mais euh voyez… Extrait 6 : (L 162 et 163) Vous me dites fidèle sarkozyste, mais moi quand j’ai… me suis engagée en 2002, lorsque j’ai été élue députée, on me disait que j’étais chiraquienne, voyez ? Extrait 7 : (L 181 à 184) Ben je twitte beaucoup moins que certains, mais quand je twitte il faut croire que ça porte puisque je suis assez souvent repris euh reprise par euh par les journalistes dans mon ana… dans mes analyses et et et en fait je trouve que ça va beaucoup plus vite que l’AFP, euh donc euh voilà, mais ça ne reste que 100 caractères donc euh c’est assez frustrant. Le rapport de Paul Germain à l’invitée : extraits Extrait 1 : (L 9 à 12) Et vous êtes réputée pour votre franc-parler. Alors au Bar de l’Europe, je vous ai servi du saucisson parce que, dans une de ces petites déclarations dont vous avez le secret, vous avez laissé entendre qu’en France, un musulman, un bon musulman, ça mangeait du saucisson. Est-ce que là, vous n’avez pas poussé le bouchon un petit peu loin ? Extrait 2 : (L 20) Mais vous avez raconté une anecdote qui laisse entendre que… Extrait 3 : (L 30) Et vous, vous le montrez en exemple. Extrait 4 : (L 38) Donc on doit manger du porc ! Extrait 5 : (L 62) Quand vous voyez une femme avec une burqa, vous vous dites que… une terroriste peut être là, là derrière ? Extrait 6 : (L 110) Allez, pas de règlement de compte ! Extrait 7 : (L 150) Et vous, vous le soutenez ? Parce qu’on voit plus très clair dans votre position. Extrait 8 : (L 157) Ben répondez avec nuance alors. Extrait 9 : (L 169) Il faudra bien choisir à un moment. Activité 2 – Prendre position Conserver les mêmes petits groupes que dans l’activité précédente. Réalisez l’activité 2 de l’étape 3 : N. Morano s’exprime sur la laïcité et la sécurité. À l’aide de la transcription, relevez ses prises de positions, et analysez les différents outils utilisés pour les transmettre avec clarté et franchise. Pensez aux termes choisis, aux moyens rhétoriques employés. Mettre en commun. Pistes de corrections / Corrigés : Prise de position sur la laïcité : La prise de position de l’invitée concernant la laïcité est très claire : il ne peut pas y avoir de revendications communautaristes dans un état laïc. Pour faire passer son opinion avec clarté et franchise, elle utilise : - une anecdote mettant en scène une personne d’origine algérienne, habitant depuis longtemps en France et qui avait été choquée par le fait qu’on demande de nos jours à ses enfants s’ils mangeaient ou non du porc. Cela permet de se rapprocher du réel, des gens et de tirer une leçon de cette petite anecdote (« dans l’école laïque, on ne doit pas avoir des revendications communautaristes, ni des revendications de menus »). - des exemples bien précis et bien connus (les menus, les horaires de piscine, le sexe d’un docteur). Cela permet d’être comprise de tous. - des opinions tranchées (« ce sont des revendications communautaristes qui sont insupportables, intolérables dans un état laïc », « je dénonce et je condamne les femmes euh… qui, enfin les femmes, les personnages »). Les adjectifs et les verbes fortement connotés appuient ses convictions politiques. - la répétition des certains mots : « revendications », « revendications communautaires », « école laïque », « état laïc ». Cela lui permet de mieux cadrer la discussion autour de la laïcité et ne pas entrer dans des débats concernant la religion. Extrait 1 : (L 23 à 27) Ah non, c’est pas une anecdote. Je racontais en fait… c’est d’un taxi qui me transportait de la Gare de l’Est et qui m’emmenait d’ailleurs à l’UMP et qui était Algérien, qui a mon âge - donc une cinquantaine d’années - qui vit en France de… depuis qu’il est tout petit et il m’expliquait que, à l’école, quand il était lui à l’école, jamais on lui demandait ce qu’il devait manger à midi ou pas. Et il a été, lui, profondément choqué, que pour ses enfants, on lui fasse passer un questionnaire pour savoir si ses enfants mangeaient du porc ou pas. Extrait 2 : (L 33 et 34) Non. Je… je disais que ce qu’il disait était extrêmement intéressant parce que, dans l’école laïque, on doit pas avoir des revendications communautaristes, ni des revendications de menus dans une école laïque… Extrait 3 : (L 40 à 44) Ah non. Personne n’oblige qui que ce soit à manger du porc, bien évidemment. Au contraire, je veux dire, chacun est libre de faire ce qu’il veut. Mais avoir des revendications de menus ou d’horaires, dans une piscine, ou le fait de demander à ce que ça soit une femme qui vous soigne dans un hôpital, et non pas accepter la consultation d’un homme, ce sont des revendications communautaristes qui sont insupportables, intolérables dans un état laïc, … Extrait 4 : (L 55 à 59) Mais il y a une une place pour les religions en France qui est un état laïc et et qui justement repose sur cette liberté religieuse dès lors qu’elles respectent les lois de la République. Aujourd’hui je dénonce et je condamne, les femmes euh… qui, enfin les femmes, les personnages parce qu’on sait pas ce qu’y a en dessous, qui portent un voile intégral et dont on sait que c’est interdit par la loi, quand j’entends certaines qui se font contrôler et qui qui disent euh aux forces de police que la loi… Prise de position sur la sécurité : La prise de position de l’invitée concernant la sécurité est un peu moins clairement exprimée que celle sur la laïcité mais ne manque pas d’images fortes et peut se résumer à : pourquoi ne pas vouloir renforcer les mesures de sécurité (au prix du partage des données privées) si l’on n’a rien à se reprocher. Nadine Morano utilise : - l’exemple des femmes portant la burqa en faisant ressortir que c’est interdit par la loi et en employant des termes connotés négativement : on ne sait pas qui sont vraiment « les personnages » qui « se cachent dessous », c’est « facteur d’angoisse et de suspicion ». Elle utilise le mot « personnage » et non « personne » comme pour l’exemple de la banque. Elle choisit un exemple extrême en situant une femme vêtue d’une burqa dans une gare avec une valise. Elle choisit également de faire un parallèle avec les braqueurs de banque, c’est-à-dire des malfaiteurs masqués qui effraient les citoyens. - Elle rejette tout débat autour des données privées (« Non, c’est, il s’agit pas de données privées, vous allez trop loin ») et ramène la discussion autour du nécessaire renforcement de la sécurité. Pour cela, elle réveille la peur des téléspectateurs (« Je je je… je me dis : combien faudra-t-il de morts ? Vous savez c’est ça qui est très très grave »). Pour elle, si quelqu’un refuse ce renforcement de la sécurité alors il a quelque chose à se reprocher (« dogmatisme », « Pourtant quand vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez pas de problème à ce qu’on puisse voir ce que vous faites où où vous êtes dans la rue »). Le lexique employé, tout comme les déclarations, est percutant (« je trouve ça profondément scandaleux », « j’avais été profondément choquée »). Extrait 1 : (L 55 à 59) Mais il y a une une place pour les religions en France qui est un état laïc et et qui justement repose sur cette liberté religieuse dès lors qu’elles respectent les lois de la République. Aujourd’hui je dénonce et je condamne, les femmes euh… qui, enfin les femmes, les personnages parce qu’on sait pas ce qu’y a en dessous, qui portent un voile intégral et dont on sait que c’est interdit par la loi, quand j’entends certaines qui se font contrôler et qui qui disent euh aux forces de police que la loi… Extrait 2 : (L 65 à 68) Non mais je ne sais pas si c’est une femme. Vous le savez, vous ? En regardant juste les yeux à travers deux rectangles. Quand on voit un personnage comme ça, être dans une gare avec euh… avec une valise, pour moi si vous voulez c’est facteur d’angoisse et c’est facteur aussi de suspicion. Si un… si un une personne a le visage couvert devant une banque, vous allez dire attention qu’est-ce que c’est. Ben là c’est pareil. Extrait 3 : (L 84 à 88) Je je je… je me dis : combien faudra-t-il de morts ? Vous savez c’est ça qui est très très grave. Nous avons un PNR, nous, national. Le Royaume-Uni a un PNR. Nous avons aussi un PNR partagé, ici nous avons un PNR partagé avec euh l’Australie, avec les États-Unis. Quand je vois que… on on on a renvoyé avec une coalition socialiste euh verts euh front national euh le PNR qui devait être mis en place avec le Canada, et je trouve ça profondément scandaleux, ça a été renvoyé devant la Cour de justice. Extrait 4 : (L 95 à 101) Non, c’est, il s’agit pas de données privées, vous allez trop loin. Je pense que, euh, vous savez on est face au même dogmatisme, j’avais écouté Eva Joly chez vous, j’avais été profondément choquée, au même titre que je l’ai été lorsque le ministre de l’Intérieur français, Bernard Caseneuve, nous a invités à un petit déjeuner de travail, où elle était présente, où une élue du front de gauche était présente, et où il avait le soutien total de l’UMP, et le pauvre il ramait vraiment à faire comprendre à quel point il était utile de euh travailler ensemble, parce que ce problème de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme ne peut avoir de sens que si on unit nos forces, et la réalité c’est qu’ Eva Joly ne… ça n’a pas de problème pour elle à aller euh… Extrait 5 : (L 120 à 123) Je pense qu’on est dans le même dogmatisme que lorsque nous avons développé la vidéo protection dans la rue. Pourtant quand vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez pas de problème à ce qu’on puisse voir ce que vous faites où où vous êtes dans la rue. Activité 3 – S’exprimer avec franc-parler Réalisez l’activité 3 de l’étape 3 : récapitulez les moyens utilisés par l’invitée pour transmettre ses convictions avec franc-parler. Laisser quelques minutes de réflexion aux apprenants. Mettre en commun et noter les réponses au tableau. Pistes de corrections / Corrigés : L’invitée transmet ses convictions avec franc-parler : - avec des mots fortement connotés : (détournement, manipulation, stigmatisation, distiller, revendication, dogmatisme) ; - avec des verbes, des adjectifs forts : (c’est dommage, c’est insupportable, c’est intolérable, je déplore, je dénonce, je condamne, je trouve ça scandaleux, j’avais été profondément choquée) ; - avec la répétition de mots clés (revendication, école laïque, état laïc, dogmatisme) ; - avec des anecdotes et des exemples choisis pour illustrer ses propos. 4. Production orale Inviter les apprenants à former des binômes. Puis leur préciser qu’ils vont travailler à partir de tweets de politiciens français. Que pensez-vous de ce système de communication entre politiciens ? Discuter en grand groupe. Distribuer à chaque binôme un tweet émis par une personnalité française. Réalisez l'étape 4 : lisez le tweet et rédigez une réponse ou réaction de votre part, sous forme de tweet (message à 140 caractères tout compris). Préciser que le tweet doit avoir un style direct, tranché tout en respectant l’interlocuteur (réemploi des éléments repris dans l'activité 3 de l’étape 3). Lorsque chaque binôme a rédigé son tweet, faire tourner les feuilles et demander à chaque binôme de répondre au tweet écrit par un autre binôme. Mettre en commun à l’oral. Ramasser les productions pour une correction approfondie et un retour linguistique lors du cours suivant. Tweets :
Pistes de corrections / Corrigés :
5. Production écrite et orale Former des groupes de 4. Imprimer les pages 1 à 6 et les pages 9 et 10, et éventuellement, pour la correction, 61, 62 et 63 du document suivant : http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/document/document/2015/03/06.03.2015_dossier_de_presse_comite_interministeriel-egalite-citoyennete-la_republique_en_actes.pdf Commencer par distribuer les pages 1 à 6, à les faire observer puis à faire lire les pages 5 et 6. De quel type de document s’agit-il ? Qui pourrait en être l’auteur ? Quels en sont les objectifs ? Mettre en commun en grand groupe. Réalisez l’étape 5 : choisissez une entrée du sommaire page 3 puis, imaginez 2 mesures à prendre, en France, pour plus d’égalité et de citoyenneté. Expliquez le contexte et pour chacune d’elles, l’enjeu, la mesure envisagée et proposez un calendrier. Distribuer les pages 9 et 10 pour montrer un exemple de mesures proposées par le Premier Ministre. Demander aux quadrinômes de présenter leurs mesures devant le groupe classe. Ramasser les productions des apprenants en vue d’une correction approfondie. Suite à la présentation, il est possible de distribuer la synthèse des mesures présentées par le Premier ministre (pages 61, 62 et 63 du document) et de les comparer avec les mesures proposées par les apprenants. Pistes de corrections / Corrigés : Ce sont des travaux suite à une réunion interministérielle du 6 mars 2015. Ce document reprend des propositions de mesures à prendre pour l’égalité et la citoyenneté en France. Il provient du Premier Ministre français, Manuel Valls. Proposition écrite : Entrée du sommaire : la langue de la République est le français. Contexte : En France, il y a de plus en plus d'enfants issus de l'immigration qui arrivent sans connaître un mot de français. Dans les écoles, les moyens sont trop limités pour pouvoir offrir une aide personnalisée pour l'apprentissage de la langue. Enjeu : L'enjeu est de permettre à tous les enfants primo-arrivants de maîtriser la langue française après un an en France. Ainsi, l'intégration de ces enfants sera facilitée. Mesure n°1 : Renforcer les cours de Français langue scolaire dans les écoles primaires pour les enfants qui viennent d'arriver en France. Des cours de Français langue étrangère seront prévus pour des groupes de maximum 5 enfants. Des professeurs seront formés et répartis dans toutes les écoles en France, selon la population. Les enfants auront 12 heures de français minimum par semaine. Ils rejoindront une classe pour le reste des cours afin de socialiser avec leurs camarades. Des orthophonistes pourraient également être attachés au projet, afin de renforcer l'aide apportée. Calendrier : En 2015, nous ferons un état de la situation des cours de français donnés, des besoins en français et des resources disponibles. Nous planifions en 2016 de former 2000 professeurs supplémentaires et de donner des primes pour ceux qui travailleront comme professeur de Français langue étrangère. En 2017, 2018 et 2019, nous prévoyons de former minimum 80% des enfants primo-arrivants au français. Présentation orale : Vous le savez, l'immigration est de plus en plus importante dans toute l'Europe. En France, il y a chaque année des milliers d'enfants qui arrivent sans parler un mot de français. Aujourd'hui, les professeurs des écoles font leur maximum pour les soutenir, malgré le peu de moyen. Une des mesures de notre plan est de renforcer les moyens financiers afin de former davantage de professeurs pour ensuite donner des cours de français langue seconde aux enfants. Nous préconisons des cours pour des petits groupes de 5 apprenants. Nous pourrions également proposer à des orthophonistes de se joindre à ce projet car certains enfants ont besoin de davantage de soutien. Notre calendrier prévoit de commencer par un état de la situation en 2015 puis de continuer par la formation des maîtres en 2016 et enfin, la mise en place des cours pour les enfants dès 2017. 6. Ressources complémentaires de Courrier International « Laicité » et « Liberté d’expression », mots de l’année 2015 : la réaction d’Alain Rey, JDD, 23/05/2015 http://www.lejdd.fr/Societe/Laicite-et-liberte-d-expression-mots-de-l-annee-2015-la-reaction-d-Alain-Rey-733776 Laïcité, ce mot qui fâche, Courrier international, 13/11/2014 http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/13/laicite-ce-mot-qui-fache Trappes : « Appartheid » et laïcité, Courrier international, 19/02/15 http://www.courrierinternational.com/article/2015/02/19/trappes-apartheid-et-laicite |