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VII.Confiscation des média publics à des fins de désinformation, de dénigrement et d’appel à la haine


Au Togo, les média publics fonctionnent comme s’ils sont la propriété privée du gouvernement et à sa seule disposition. Ce qui s’y passe défie tout entendement. Le régime et le parti au pouvoir, le RPT, s’en servent quotidiennement pour désinformer, diffamer, dénigrer, provoquer, et inciter à la haine, etc…

50 - Les samedi 24 et dimanche 25 janvier 2004, la Télévision Togolaise présente dans ses éditions du soir un reportage sur la cérémonie de la commémoration du  « 24 janvier » à Pya, village natal du chef de l’Etat. La télévision passe in extenso, un long discours du Secrétaire général du RPT, parti au pouvoir, à la gloire du chef de l’Etat. Le Secrétaire général du RPT citant ce qu’il appelle les grandes réalisations du chef de l’Etat, évoque le Port Autonome de Lomé dont la première pierre a été posée en novembre 1962 et qui est entré en exploitation avant le coup d’état militaire qui a porté l’actuel chef de l’Etat au pouvoir en 1967. Un autre mensonge proféré par le Secrétaire général du RPT est l’affirmation selon laquelle le premier Président de la République togolaise, Sylvanus Olympio était actionnaire dans la Compagnie Togolaise des Mines du Bénin (CTMB), entreprise qui exploitait le phosphate. Aucun togolais sérieux n’ignore que Sylvanus Olympio ne possédait la moindre action dans la CTMB. Ces mensonges grotesques illustrent parfaitement l’usage que les dirigeants actuels du Togo font des média d’Etat qu’ils considèrent comme un instrument de propagande, à leur disposition pour dénigrer, diffamer et agresser quotidiennement l’opposition démocratique, et plus généralement tout ce qui peut porter ombrage au pouvoir.

51 - Le 12 janvier 2004, la Télévision Togolaise présente des individus pompeusement dénommés « Les sages de Lomé-commune » qui lors d’une conférence de presse justifient la célébration officielle de la fête du 13 janvier comme la commémoration de la fin de prétendues exactions et injustices du régime de Sylvanus Olympio. Alors que le 13 janvier n’est pas une fête légale de la République. L’écho et l’onction que les média d’Etat donnent à ce « témoignage » constituent une des plus récentes illustrations de réécriture de l’histoire du Togo, de dénigrement de Sylvanus Olympio, de désinformation et d’appel à la haine.

52 - Le 1er janvier 2004, la Télévision Togolaise montre le chef de l’Etat, à Pya, son village natal, s’en prenant aux partis de l’opposition, de manière très véhémente, dans une adresse à la foule venue lui présenter les vœux de nouvel an. Il accuse des « ministres de la transition » (septembre 1991- fin novembre 1991) de s’être rendus à Bruxelles pour demander expressément à la Commission de l’Union Européenne de suspendre la coopération de l’UE avec le Togo.

Ce mensonge est une des inventions du Chef de l’Etat, reprise en chœur à tout propos par toutes les personnalités du régime. Il vise à livrer l’opposition togolaise à la vindicte populaire.

La Télévision et tous les autres média publics diffusent cette farce quasi quotidiennement, depuis deux à trois ans, malgré le démenti de la délégation de l’Union Européenne auprès du Togo, qui a invoqué dans un communiqué les vraies raisons de la suspension de la coopération de l’UE avec le Togo.

53 - Les mardi 6 et mercredi 7 janvier 2004, la Télévision Togolaise (TVT) a présenté dans ses deux éditions du soir, des individus affirmant être des « terroristes » auteurs d’une attaque sur un véhicule du chef de l’Etat le 4 janvier 1994. Ces individus connus pour être des « liseurs professionnels » de déclarations en faveur du gouvernement, sur les média d’Etat, déclarent que c’est Gilchrist OLYMPIO, président de l’UFC qui est le commanditaire de cette opération. (cf Togo-Presse n° 6690 du mercredi 7 janvier 2004).

54 - Le 24 septembre 2003, le Ministre de l’Intérieur rend public sur les média d’Etat, un communiqué au langage vengeur et menaçant, dans lequel il fait porter à l’UFC, la responsabilité des incidents survenus à Mango, accusant ce parti d’avoir recruté de jeunes drogués pour mettre Mango à feu et à sang.

Or, les investigations menées à Mango, notamment auprès des techniciens de l’Union Européenne impliqués dans l’organisation des réunions de sensibilisation des populations à la réalisation du projet controversé, et présents à Mango au moment des événements, ont montré que la manifestation n’a pas été organisée par un ou des partis politiques mais que ce sont les populations, toutes tendances politiques confondues, qui ont voulu exprimer leur rejet du projet. La question de la faune dans cette zone de l’Oti est très sensible, compte tenu des graves violations des droits de l’homme auxquelles elle a donné lieu dans le passé. Elle transcende les clivages politiques partisans. L’UFC n’est mêlée, ni de près ni de loin, aux incidents de Mango. L’arrestation et l’incarcération de deux membres de l’UFC relèvent simplement du réflexe permanent des autorités de pointer du doigt l’UFC à chaque problème qu’elles rencontrent. C’est le réflexe de la recherche du bouc-émissaire.

Malgré les démarches effectuées par les plus hauts responsables de l’UE auprès du Ministre de l’Intérieur qui aurait prétendu avoir été trompé, le Président de la Fédération UFC de l’Oti, Nassoro Natchaba et la militante de l’UFC, Adama Koukoura, croupissent depuis près de 4 mois en prison dans des conditions insupportables. Les autorités togolaises ont atteint un niveau de cynisme qui ne leur permet plus depuis longtemps de constater la cruauté de leurs actes.

55 - Le 18 mars 2003, la « Conférence Episcopale des Evêques du Togo » publie une Lettre Pastorale « Dans la Vérité, bâtissons la Paix », dans laquelle les Evêques expriment leurs préoccupations sur la gravité de la situation politique, économique et sociale du Togo, et invitent les fidèles ainsi que les populations à s’engager résolument dans la voie de la dignité, de la vérité et de la justice.

En riposte à cette lettre, les autorités togolaises font monter au créneau, pendant plusieurs jours sur les média d’Etat, un individu du nom de Justin Amissah Johnson, connu des togolais pour lire depuis des années sur les média publics, des textes haineux rédigés par le pouvoir contre des leaders de l’opposition, notamment Gilchrist Olympio. Pendant plusieurs jours, sur la Télévision et sur les Radio d’Etat, dans toutes leurs éditions, Justin Amissah Johnson, lit un texte dans lequel il accuse l’Archevêque de Lomé, Monseigneur Philippe KPODZRO de lui avoir demandé en 1991, contre espèces sonnantes et trébuchantes, de mettre Lomé à feu et à sang. Justin Amissah Johnson exhibe à l’appui de son accusation, une lettre, un faux, soit-disant rédigée de la main de l’Archevêque. Le Prélat pour toute réponse, oppose le silence serein qui convient.

Comme si elles n’étaient pas satisfaites du résultat de cette opération, les autorités continuent dans les semaines qui suivent la prestation de Justin Amissah Johnson, la campagne de dénigrement et de diffamation contre l’Archevêque de Lomé, en faisant défiler sur les media publics, la Télévision et les radio nationales, relayées par le quotidien gouvernemental Togo-Presse, des individus disant appartenir à de prétendues associations et ânonnant des déclarations dans lesquelles, ils déversent sur le Prélat, insultes et accusations toutes plus légères les unes que les autres. (cf  Togo-Presse n°6499 du 3 avril 2003 page 3, déclaration du RJPD; Togo-Presse n°6509 du 17 avril 2003 page 7, déclaration des associations des fidèles catholiques de la société civile d’Atakpamé; Togo-Presse du 25 avril 2003 déclaration du MTDLDH, Page 5 ; Togo-Presse n° 6505 du 11 avril 2003, déclaration du MJGE, Togo-Presse n°6507 du 15 avril 2003, déclaration de la LTDLP, etc...)

L’Archevêque n’a jamais répondu à toutes ces provocations. Il l’aurait d’ailleurs voulu qu’il ne l’aurait pas pu. Jamais une personne mise en cause sur les média publics n’a pu obtenir d’exercer un droit de réponse, même en faisant intervenir la HAAC, l’autorité chargée de la régulation des média.

56 - Le 23 août 2002, la Télévision Togolaise rend compte d’une démarche effectuée à l’Etat-major général des FAT par une prétendue association de femmes, n’ayant aucune existence légale, et conduite par dame Fortuné Akapko, déclarant dans une véhémente diatribe : « Vaillantes forces de l’ordre et de sécurité, de grâce, protégez-nous contre les forces du mal que sont l’UFC et ses acolytes…. », le Chef d’Etat-major général, comme s’il ignore que l’armée doit rester neutre dans le débat politique, organise une grotesque réunion de plusieurs officiers et éléments de sécurité, au cours de laquelle il fustige « tous ceux qui affichent une attitude anti-patriotique et ternissent l’image du Togo… ». Cette réunion a été retransmise dans plusieurs éditions sur la télévision, lors du journal parlé.:

Le quotidien national Togo-Presse en fait également état, dans sa livraison n°6347, du lundi 26 août 2002.

En fait la démarche de cette association de femmes n’a été qu’un artifice pour permettre une fois de plus aux FAT d’intimider les partis politiques de l’opposition démocratique en s’immisçant dans le débat politique.

57 - Le 6 août 2002, dans sa livraison n°6334, le quotidien gouvernemental Togo-Presse, présente en gros caractères en première page, la photo du sieur Philippe Bardiaux aux côtés du chef de l’Etat. Il est affublé du titre : « Médiateur français ».

Le poste de « Médiateur de la République » est occupé actuellement en France par Bernard Stasi. Phillipe Bardiaux est chargé de mission à la « Médiature française ». Au moment où l’ACL était en cours, il a fonctionné comme secrétaire de la Facilitation.

En lui donnant l’importance qu’il n’a pas, les média d’Etat désinforment les populations pour amplifier le soutien qu’apporte à la dictature togolaise, Philippe Bardiaux, un fonctionnaire français quelconque, devenu un habitué des allées du pouvoir togolais par la grâce de la Facilitation du dialogue inter togolais de 1999. D’ailleurs le même Philippe Bardiaux invité au Togo pour les « festivités du  13 janvier 2004 », se retrouve encore à la une du même quotidien qui ne le qualifie plus que de « conseiller pour les affaires internationales et les droits de l’homme à la « Médiature de la République française ». (Togo-Presse n°6696 du 16 janvier 2004). Qu’est-il au juste à la Médiature ? Médiateur de la République ou conseiller ?

58 - Le mardi 6 février 2001, après la publication du rapport de la commission ONU/OUA sur le Togo, rapport qui a confirmé les informations d’Amnesty International selon lesquelles des cadavres ont été découverts sur les plages togolaises et béninoises pendant la période de l’élection présidentielle de juin 1998 au Togo, le Ministre de l’Intérieur, le général Sizing Akawilou Walla, a organisé une conférence de presse largement diffusée par les média d’Etat.

Au cours de cette conférence de presse, après avoir déclaré que le Président de l’UFC, M. Gilchrist OLYMPIO avait corrompu le Secrétaire Général d’Amnesty International, M. Pierre Sané et le Président de la commission d’enquête ONU/OUA, M. Hassan Abakhar, le Ministre de l’Intérieur a traité le Président de l’UFC de terroriste et de faussaire, demandant que « les accidents de l’histoire soient corrigés un jour afin que tout un peuple n’ait à souffrir des ambitions d’un apatride », distillant par ces propos, des germes de discrimination raciste contre Gilchrist Olympio.

Le président de l’Assemblée Nationale, Ouattara Fambaré Natchaba, pour surenchérir dans la même affaire, n’a pas craint, trois jours plus tard, d’appeler à la violence contre M. Gilchrist Olympio, lors d’une séance de l’Assemblée Nationale, retransmise à la Télévision et les autres média publics, en proférant la menace suivante : « lorsque le lézard prend son bain de soleil, les jeunes passants le lapident. »
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