Politique arabe de la France








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Mauvaise pioche, ou les tribulations françaises et internationales depuis les colonies jusqu’à aujourd’hui
Index :

Introduction

Politique arabe de la France

La fin d’un mythe

N’avons-nous donc rien appris ?

Citations palestiniennes

Blocus ? Quel blocus ?

Retour sur l’Histoire

Sionisme : la genèse

La persécution des Juifs en Russie et ses conséquences

Le mandat britannique en Palestine

L’accord de Sykes-Picot

Un face-à-face franco-britannique

Carte : des accords de Sykes-Picot... au Proche-Orient contemporain

L’exclusion des Arabes de Palestine par leur refus de la partition

Les grandes vagues d’immigration

Le retour des Arabes palestiniens sur la scène politique

Le premier attentat palestinien d’envergure internationale

De Beyrouth à Tunis

La renaissance chiite

L’ascension de Rafiq Hariri

Enquête sur l'attentat

Derniers développements

Introduction



Les guerres coloniales ont laissé des traces profondes dans l’approche avec laquelle les diplomaties française et britannique abordent le Proche-orient.
Avec l’abandon des colonies, les deux ex-empires ont perdu leur grandeur, leurs sources de matières premières… mais pas leurs complexes :

  • complexe de supériorité, compassionnel et condescendant envers ceux qui, jadis exploités, fournissaient la métropole à bon prix,

  • complexe d’infériorité, teinté de rancœur et d’un sentiment de revanche envers ceux qui ont su faire prospérer un lopin de terre en plein désert.


Les medias tentent de suivre, pour vendre leur soupe. Dans les colonnes de nos quotidiens, plus les Arabes sont loin et plus on les aime, quant aux Juifs mieux vaut les avoir sous contrôle : ils ont tellement vite fait de devenir « dominateurs »…
La petite phrase assassine du général de Gaulle pendant sa conférence de presse en 1967 est restée gravée dans les mémoires. Elle marque le début d’un retournement de tendance. Elle cristallise les frustrations liées au déclin du rayonnement français depuis l’Afrique centrale jusqu’en Irak.
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Politique arabe de la France



C’est ainsi que débute ce qu’on a coutume d’appeler la « politique arabe de la France » qui substitue à l’ancienne domination coloniale des « accords privilégiés » et autres « partenariats » : c’est par exemple dans ce cadre que nous avons vendu des avions chasseurs « Mirage » à la Libye après l’embargo décrété à l’encontre d’Israël suite à la guerre des 6 jours en 1967, livré un réacteur nucléaire à l’Irak de Saddam Hussein et expédié Khomeiny en First sur Air France à destination de Téhéran…
Dès 1958 de Gaulle, alors fraîchement venu au pouvoir, avait entrepris une tournée africaine pour expliquer les contours de la nouvelle Constitution française qui intéressait aussi l’Afrique. Cette année-là, il déclara le 26 août aux ‘porteurs de pancartes’ sénégalais qui l’accueillent : « je veux dire d’abord un mot aux porteurs de pancartes ; s’ils veulent l’indépendance, qu’ils la prennent ! Mais s’ils ne la prennent pas, alors qu’ils fassent ce que la France leur propose : la Communauté franco-africaine... ». La « coopération » commence alors à remplacer la « colonisation ».

Puis, c’est le lâchage de l’Algérie en 1962 de façon si humiliante, après une guerre sanglante qui dura huit ans et fit des centaines de milliers de morts.
C’est un passage douloureux et honteux de l’histoire française, dont il faut se souvenir si l’on veut comprendre l’orientation politique contemporaine.
De Gaulle a fait alors des choix dont nous essayons encore de nous dépêtrer aujourd’hui. Le « général » avait des vues de grande puissance pour la France, dont l’exclusion des accords de Yalta lui étaient toujours restés sur l’estomac. Pour lui, l’appel du 18 juin effaçait Vichy et la France avait gagné la guerre ! En 1966, il claque la porte à l’OTAN qui quitte Paris pour Bruxelles en décembre de la même année.

Dans une Europe alors en pleine croissance, il ambitionne de construire une puissance industrielle et militaire indépendante. C’est l’époque des bidonvilles à proximité des grandes concentrations industrielles, suivies des « villes dortoirs » en périphérie des grands ensembles urbains.

Ses projets nécessitent une main d’œuvre abondante et bon marché, qu’il va chercher dans les ex-colonies et notamment en Algérie.
Mais loin de faire massivement appel aux Harkis (supplétifs engagés dans l’armée française de 1957 à 1962), dont plus d’un million – familles comprises – étaient menacés, il les abandonne à leur sort.

Des massacres commencent dès mars 1962 et culminent à l’automne. Ils sont dus à des règlements de compte, des vengeances mais aussi au zèle des « marsiens », ralliés FLN de la 25ème heure (au mois de mars 1962), voulant montrer leur patriotisme.
Les autorités françaises étaient au courant des faits comme le prouvent les rapports rédigés par des Français en Algérie, mais de Gaulle va plus loin encore.

Peu après son retour au pouvoir, en 1958, il doutait de l’intégration des musulmans d’Algérie qui était sous-jacente à la constitution de harkas. Ainsi, le 5 mars 1959, il se confie en ces termes à Alain Peyrefitte : « Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcher de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »
Sur proposition du général Challe, alors commandant suprême en Algérie (fin 1958), de Gaulle avait pourtant accepté d’enrôler massivement des musulmans, afin de porter l’armée au niveau nécessaire pour défendre tout le territoire. Mais il ne voyait dans les harkis que des « jouets de l’Histoire », et non des éléments de l’armée française.
Lors d’un conseil des ministres, le 25 juillet 1962, peu après l’indépendance de l’Algérie, il déclare à Pierre Messmer, alors ministre des armées : « On ne peut pas accepter de replier tous les musulmans qui viendraient à déclarer qu’ils ne s’entendront pas avec leur gouvernement ! Le terme de rapatriés ne s’applique évidemment pas aux musulmans : ils ne retournent pas dans la terre de leurs pères. Dans leur cas, il ne s’agit que de réfugiés ! Mais on ne peut les considérer tels que s’ils couraient un danger ! ».
« Louis Joxe, ministre d’État aux Affaires algériennes, adressa à l’armée une directive très secrète, le 12 mai 1962, menaçant de sanctions les militaires français qui organisaient le repli en métropole de leurs alliés musulmans en dehors du plan général de rapatriement », et ordonnant même le renvoi en Algérie des supplétifs débarqués en France. »

La note en date du 25 mai 1962, stipule notamment :

« Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan général de rapatriement seront renvoyés en Algérie […]. Il conviendra d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure […]. Les promoteurs et les complices de rapatriements prématurés seront l’objet de sanctions appropriées. » Pierre Messmer, ministre des armées, a spécifié dans une note ministérielle de mai 1962 que les arrivées en France de harkis " dues à des initiatives individuelles […] représentent des infractions caractérisées. »
Le Comité national de liaison des harkis survivants avance le chiffre de 150 000 harkis tués, et de 16 000 sauvés par leurs officiers français qui désobéirent aux ordres.
En fait, en 1962, il n’existe aucun plan d’évacuation ni de protection des harkis et de leurs familles, et le Gouvernement fut pris de court par l’arrivée des rapatriés. On estime (Philippe Denoix) à 15 000 ou 20 000 le nombre de familles de harkis, soit environ 90 000 personnes, qui purent s’établir en France de 1962 à 1968. La grande majorité resta en Algérie et des dizaines de milliers d’entre eux furent assassinés. Ces massacres perpétrés parfois par familles entières s’accompagnèrent souvent de tortures, de viols, etc., se déroulèrent dans le climat d’instabilité, de luttes internes (y compris armées) de l’ALN et du GPRA pour la prise de pouvoir qui précéda et suivit l’indépendance.
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