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Vie familiale et sociale : Depuis 1936 s’appliquent les lois sur la semaine de quarante heures et les congés payés, deux semaines pour tous. Certains employés en profitaient déjà, c’était un de leurs avantages. Ces lois obéissent à deux logiques, sociale et économique, comme souvent liées. Le chômage sévit et la réduction du temps de travail est une réponse mathématique, préconisée par le Bureau International du Travail dès 1931. Après la débâcle et les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, celui-ci fait porter le chapeau de la défaite aux quarante heures et réorganise le travail de fond en comble. Un « service de l’organisation scientifique et sociale du travail » donne ses prescriptions. Pour les industries chimiques, comprenant la parachimie, l’électro chimie, l’électro métallurgie de houille blanche, les carburants, le caoutchouc et les corps gras, l’Ingénieur en chef Douillet fait dresser des listes de personnel des entreprises. A Feyzin, Lumière a 2 Directeurs, 20 techniciens, ingénieurs, maîtrise et employés, 169 ouvriers, Plymouth respectivement 2, 13 et 61. Les usines de Saint-Fons, Vénissieux, Givors, sont aussi recensées et tenues d’avoir une équipe de dépannage. Le Ministère de la production industrielle semble penser, avant Brecht, que le Gouvernement mécontent du peuple peut le dissoudre et en nommer un autre, car il estime que « les Français dépensent une énergie farouche à réduire à néant les possibilités de travail en série. Si cette même énergie était utilisée en sens inverse, les plus beaux résultats seraient obtenus. Clients, fournisseurs, administrations sont également coupables. Qu’ils se le disent et qu’ils se réforment ». Suivent des pages de critiques, fort pertinentes, mais les Français n’aiment pas se réformer sous la contrainte. Il faudra l’élan de la Libération pour que la France change. Malgré les ponctions de l’Allemagne, les paysans parviennent tant bien que mal à empêcher les Français de mourir de faim. Les chevaux réquisitionnés, en 39-40 par la France, ensuite par l’Allemagne et l’Italie, manquent à l’agriculture et au petit commerce. A la France on ose réclamer une révision des prix de réquisition, aux vainqueurs non. En 1939, le Ministre de l’Agriculture signale aux Préfets des maquignons qui « profitent des difficultés dans lesquelles se trouvent les agriculteurs auxquels la réquisition a enlevé une partie des attelages pour leur proposer à des prix anormaux des chevaux de remplacement de valeur médiocre. Une telle spéculation, répréhensible en tout temps, emprunte aux événements actuels une gravité tout à fait exceptionnelle. » La bicyclette devient l’accessoire indispensable du ravitaillement. Si le pépé à la campagne donne, et c’est un cadeau royal, un agneau ou un chevreau (pourvu qu’il ne se mette pas bêler juste devant la gendarmerie !) on l’engraisse, on le cuit avec quelques grammes de beurre et beaucoup de thym (non rationné !), on l’accompagne d’un gratin d’ortie, qui pousse au bord des chemins, à la béchamel. On a faim. Les restrictions sont le souvenir le plus souvent évoqué par nos Anciens. D’après un arrêté du 20 Octobre 1940, la population est divisée en sept catégories. A chacune correspondait une carte spécifique : TICKETS D’ALIMENTATION Catégorie E: enfants des deux sexes âgés de moins de trois ans. Catégorie J1: enfants des deux sexes âgés de trois à 6 ans révolus. Catégorie J2: enfants des deux sexes âgés de 6 à 12 ans révolus. Catégorie A: consommateurs de 12 à 70 ans ne se livrant pas à des travaux de force. Catégorie T: consommateurs de 14 à 70 ans se livrant à des travaux pénibles nécessitant une grande dépense de force musculaire (un arrêté du 11 décembre 1940 fixe les travaux, professions, emplois et situations spéciales dont les consommateurs peuvent se prévaloir pour être classé en catégorie T). Catégorie C: consommateurs de 12 ans et plus, sans limite d’âge, se livrant personnellement aux travaux agricoles Catégorie V: consommateurs de plus de 70 ans dont les occupations ne peuvent autoriser un classement en catégorie C. Plusieurs changements interviendront ultérieurement dont la création de la catégorie J3: Catégorie J3 : les jeunes de 13 à 21 ans ainsi que les femmes enceintes. Longtemps après la guerre, on appellera les adolescents et les jeunes les J2 et les J3. Le 27 Janvier 42 Le Progrès publie le tableau officiel : Pain : catégorie E 100 g/jour, catégories J1 et V : 200 g/jour, J2 et A : 275 g/jour, J3, T et C 350 g/jour. Viande : 180 g/semaine. Fromage : 50 g/semaine Matières grasses : 400 g/mois. Farines : E, J1, V : 250 g/mois. Autres catégories : néant. Sucre : catégorie E 1 kg/mois, autres catégories 500 g/mois. Riz : catégorie E : 300 g, J1, J2 et V : 200 g. Autres : néant. Pâtes : toutes catégories, 250 g/mois. Café, thé, petits déjeuners, chicorée, E et J1 : néant. Hitler décide de donner à la France des témoignages de bienveillance qui ne coûtent rien à la Grande Allemagne. Le 15 Décembre 1940, il lui envoie les cendres de l’Aiglon, qui entrent aux Invalides, près de Napoléon. 1941, on s’installe dans la guerre Au Conseil Municipal, le 23 Janvier, remplacement de M. Villard, secrétaire de Mairie démissionnaire, par M. Poulain. Subvention au Comité local d’entraide aux prisonniers de guerre (Mme Jehle, Présidente), le 5 Septembre la subvention annuelle au Docteur est fixée à 6000 F. Attribution de la subvention d’Etat pour l’établissement des cartes d’alimentation. Jean Chaintron, le premier Résistant de Feyzin, est arrêté et condamné: En Mars 1941, quand le Parti Communiste sape l’effort de guerre français, Jean Chaintron est arrêté par la police française et le 13 Novembre condamné à mort par un tribunal français pour « activité communiste et participation à une entreprise de démoralisation de l’Armée ou de la Nation ayant pour objet de nuire à la Défense Nationale ». Ses co-détenus lisent sur sa porte une inscription marquée à la craie « CM » (condamné à mort). Chaque nuit il attend le réveil fatal car les exécutions ont lieu à l’aube. Quand il entend passer le premier tram il sait qu’il a encore une journée à vivre. Sa mère, qui habite aux Razes, demande au nouveau curé Gabriel Piraud d’intervenir d’urgence, les exécutions étant en général immédiates. Celui-ci va tout de suite voir le cardinal Gerlier et a répété à quelques paroissiens de confiance dont les parents de l’auteure, qui le lui ont raconté, ce qu’il avait dit au cardinal : « je sais que ce sont des communistes, mais ce sont de très braves gens, et honnêtes. », le mais donne une idée des relations de l’époque entre catholiques et communistes et aussi de la manière dont on pouvait surmonter les préjugés. Le cardinal va à Vichy, voit Laval et Picheu. La grâce, pourtant hautement improbable, arrive. Le 12 Janvier 42, la porte de la cellule de Jean Chaintron est ouverte à l’heure fatale. Mais c’est l’aumônier, avec un large sourire, qui vient lui apprendre que sa peine est commuée en prison à vie. Chaintron écrit au Cardinal pour le remercier, celui-ci répond qu’il est très touché et heureux de savoir que sa condition n’est pas trop pénible, et de constater la fermeté de son courage. La condition carcérale de l’époque ? Bien sûr, courrier censuré, mais il apprend le morse pour comprendre les messages des autres prisonniers et répondre. Un seul visiteur autorisé. Ses camarades lui conseillent l’aumônier. Cet excellent homme apprend les nouvelles par cœur pour les réciter à celui qu’il voit ce jour-là. Chaintron apprend en mai 42 l’arrestation de Gabriel Péri, la grève des mineurs dans le Nord, en juin l’agression hitlérienne contre l’URSS, en Août le coup de feu de Fabien au métro Barbès, en Octobre la fusillade de Châteaubriant, les avances de l’armée allemande jusqu’aux portes de Moscou, les exécutions d’Estienne d’Orves, de Gabriel Péri et de Sampaix. Il reprend pourtant espoir, pense que sa peine finira à la conclusion de la paix. Elle finira avant, il sera délivré par l'Armée Secrète, avec 34 autres détenus politiques ou résistants de la prison militaire de Nontron (Dordogne) le 11 juin 1944. Il sera l'un des deux seuls préfets communistes nommés par le général de Gaulle, puis chef de cabinet du Ministre d’Etat Maurice Thorez. Exclu du P.C.F. en 1962, il continue son action politique avec d’autres formations (autobiographie « le vent soufflait devant ma porte », Jean Chaintron). Le gouvernement Français ne connaîtra le tracé précis de la ligne de démarcation que fin 41, l'Occupant le modifiant régulièrement à l'échelon local. Alors que plus de 5 millions d’Allemands sont au front, ce sont les peuples asservis qui soutiennent l’effort de guerre allemand, en 41-42, la France livre 70 % de son blé, 65 % de sa production automobile. Elle paye une indemnité de 400 millions de francs par jour en 40, 300 en 41, de quoi nourrir 18 millions de personnes. Les décrets pris en 1939 et 40 ont bloqué les salaires à leur niveau de Septembre 1939, tout comme les prix. Mais les prix, moins contrôlés, continuent à augmenter. Il s’ensuit de fortes revendications en faveur d’une hausse générale des salaires. Plutôt que de l’accorder, le gouvernement préfère augmenter les allocations familiales, instaurer en mars 41, un « sursalaire familial » et accorder une allocation spéciale aux salariés assujettis aux assurances sociales. Comme cela ne suffit pas pour vivre en ville, le Préfet de région reçoit le pouvoir de définir un minimum vital : « le salaire moyen départemental urbain doit être retenu comme minimum au-dessous duquel ne doit pas descendre le salaire de l’ouvrier adulte non qualifié ». Celui des ouvriers qualifiés est aussi relevé. Le Préfet réunit régulièrement des Commissions de « constatation des salaires normaux et courants ». La défaite de 40, en interrompant les affaires, a causé un chômage massif auquel le gouvernement répond par une réduction à 30 h/semaine de la durée du travail (il était contre les 40 heures !) et en écartant du travail les étrangers, les femmes mariées ou âgées de plus de 50 ans et les jeunes, enrôlés dans les chantiers de jeunesse. Les chargé(e)s de famille et les démobilisés sont prioritaires. Le 28 Octobre, une Charte du travail est promulguée, qui vise à réorganiser, de haut en bas et sous le contrôle du ministère du Travail, le monde économique, divisé en « familles professionnelles ». Dans chacune sont créés cinq syndicats uniques et obligatoires : patrons, ouvriers, employés, agents de maîtrise et cadres, animant les « comités sociaux » nationaux, régionaux, locaux, et d’entreprises, qui tentent de régler à l’amiable les questions professionnelles (salaire, formation) et sociales (chômage, œuvres sociales, assurances). L’Inspection du Travail enquête sur les « valeurs sociales » des candidats aux responsabilités syndicales. L’Etat « veille sur » et surveille travailleurs et chômeurs. Les entreprises de la zone occupée délocalisées en zone « libre » aggravent les problèmes de ressources. On s’approvisionne localement, Lumière surtout chez Rhône-Poulenc, Saint-Gobain et Gignoux (Décines). Faute d’autre possibilité, le commerce international se résume aux réquisitions et ventes à l’Allemagne. Les principaux soucis de l’industrie chimique sont l’énergie et la main d’œuvre, les hommes étant prisonniers ou plus tard au STO. « Le charbon attribué est un minimum absolu permettant à peine une marche réduite des fabrications essentielles » et « il faudrait 1500 ouvriers pour l’industrie chimique de la région lyonnaise. » (1). Le père de l’auteure peine à obtenir les quelques sacs de charbon de forge nécessaire aux réparations de roues de chars et charrettes, sa principale de ses activités de guerre. L’usine Lumière continue à fabriquer plaques autochromes et films. Elle utilise beaucoup de femmes. Lumière : une fabrication gardée secrète car les tours de main comptent beaucoup : « Dans un rapport de 1941 on note : Le support est fabriqué à l'usine de Feyzin. Il ne nous a pas été possible de visiter cette usine, M. Lumière n'ayant jamais autorisé personne à faire une telle visite. Le support est fait en partant de coton-poudre. La société est actuellement approvisionnée par l'armée en fulmi-coton : il y a deux phases principales : 1/ le fulmi-coton est dissous et prend alors le nom de collodion, 2/ le collodion sort d'une machine sous forme de bande de 114 cm le largeur sur 300 m de longueur, 13/100 de mm d'épaisseur. Ce support devra attendre plusieurs semaines avant l'opération d'étendage, c'est-à-dire d'émulsionnage. Les formules des émulsions sont les mêmes chez Kodak, Agfa ou Lumière, mais le tour de main de chaque fabricant compte beaucoup, elles ne varient même pas en rapidité, c'est l'épaisseur des émulsions qui varie et par conséquent l'action en profondeur de la lumière sur les sels d'argent. L'étendage de l'émulsion sur le support se fait dans un atelier à air conditionné, procédé par léchage du support sur l'émulsion liquide qui se fige aussitôt, puis coupage et perforation(2). Dès le début 41 à Lyon, assez bien informée, un peu plus tard ailleurs, le divorce se fait entre l’opinion publique et Vichy. On essaie d’écouter la BBC et radio-Sottens, également brouillées, et de lire les journaux suisses. Malgré la censure dont on ne mesure pas l’ampleur (lorsque par résistance passive, une information est passée à la trappe par le Progrès, elle ne peut provoquer de réaction), le Progrès a encore la confiance de ses lecteurs de toutes les couches populaires dans dix éditions régionales. Le Nouvelliste est davantage lu par les agriculteurs. Le personnel en sait plus qu’il n’en peut écrire et, d’après Georges Bidault, à cette époque professeur au Lycée du Parc, l’immeuble du Progrès est la « foire aux complots ». L’audace de son personnel est telle qu’un jour un officier britannique abattu en zone occupée s’y présente en uniforme et demande à être acheminé vers l’Espagne. Ce qui est fait avec l’accord de Monsieur Brémond, le Directeur ! Il est muni de faux papiers issus de l’atelier de photogravure. Comme L’Action Française utilise les presses du Progrès, elle fournit involontairement à la Résistance naissante couverture et fournitures. A l'exemple d'Henri Amoretti, chef de la Rédaction, d'Yves Farge, futur Commissaire de la République à la Libération, de Georges Altmann, de Marcel-Georges Rivière, plusieurs rédacteurs du Progrès se sont, dès 1941, personnellement engagés dans la Résistance, l'information donnée par Le Progrès reste aussi objective que possible. On joue avec la mise en page, lorsqu'elle n'est pas stipulée par les consignes. On utilise, au besoin, les caractères sombres particuliers à la rubrique nécrologique pour annoncer les défaites anglaises de l'année 1941 mais, franchement, même avec ce que nous savons aujourd’hui, il est difficile de lire l’information vraie sous les silences et la langue de bois. Signe du durcissement de Vichy, en Juillet une dépositaire du journal à Valence est arrêtée et condamnée à deux mois de prison pour « menées antinationales ». Et surtout Le Progrès « oublie » nombre d’articles « suggérés » par Vichy : défaites anglaises, appel pour l’Ordre Nouveau ou pour la collaboration avec l’Allemagne, et aux titres imposés ajoute des sous-titres de son cru, en caractères plus petits mais gras : LA DESTRUCTION DE LA GRANDE BRETAGNE SE POURSUIT SYSTEMATIQUEMENT DECLARE LA RADIO ALLEMANDE Pas de dommages très importants, indique le communiqué britannique. Le 9 avril, il loge en bas de page une information obligatoire sur la régression du chômage, le 23, un article sur la condition paysanne. Il faut aux lecteurs une grande perspicacité pour démêler les informations obligatoires des autres. Le 14 Juin, relatant la visite du cardinal Gerlier à Franco, il souligne son rôle d’émissaire du gouvernement de Vichy. Pour le reste il ignore l’actualité religieuse, sauf les cérémonies officielles dont le compte-rendu est imposé. Il continue son information pratique : dates et lieux des distributions de tickets de rationnement, le 14 janvier 1941, on reconnaît que le corbeau est pour certains un gibier : avec les vieux on fait du bouillon, avec les jeunes du salmis, le 16, marmite norvégienne et lessive aux cendres végétales. Le 19 Avril 41 est créée la fonction de Préfet régional, chargé le 23 Avril de toutes les forces de police de sa région. Le Préfet du Rhône devient Préfet de la région de Lyon (les dix départements de Rhône-Alpes et les communes de Saône-et-Loire et du Jura situées au sud de la ligne de démarcation). Le premier, Alexandre Angéli, fidèle de Laval, applique à la lettre sa politique… avant d’être relevé de ses fonctions sur injonction allemande. Car Lyon, sa Chimie et ses 700000 habitants, Saint-Etienne, ses mines, ses vallées noires et ses 500000 habitants, Grenoble, son industrie hydro-électrique et ses 100000 habitants, attisent l’avidité de l’occupant. Leurs députés-maires sont déposés par le Gouvernement, dans l’indifférence du public. Le Cardinal Gerlier proclame que Pétain c’est la France et la France aujourd’hui, c’est Pétain. Le peuple est-il plus courageux que ses élites ? Parfois, mais il lui faut survivre et envoyer des colis aux prisonniers. Le 23 Juin, anniversaire des combats de Chasselay. On signale que 50 prisonniers sur 70 ont été exécutés, là-dessus on dénombre les Français et les tirailleurs africains. Le 23 « l’Allemagne est entrée en guerre contre la Russie », le 24 « la gigantesque bataille de l’Est est maintenant engagée », le 25 « les troupes allemandes ont progressé de 200 km dans la région de Brest-Litovsk. Le 27 « on voit se dessiner des succès de grande envergure annonce Berlin ». Ces stratèges de génie annoncent leurs victoires à l’avance. Le 28 « la Hongrie se considère en état de guerre avec l’URSS ; l’Italie et l’Espagne envoient un corps expéditionnaire contre l’Armée rouge ». Le 29, « le Reich annoncera aujourd’hui des victoires, dit le communiqué de Berlin ». Le 30, « Grodno, Brest-Litovsk, Vilno, Vovno, Dvinsk prises par les troupes allemandes ». Le Gouvernement français regarde ailleurs, le maréchal remet des drapeaux aux chantiers de Jeunesse. La situation des Juifs est examinée au fort du Payet « tant au point de vue médical qu’administratif ». Le Secrétaire général de la police écrit aux Préfets « alors que l’activité économique a été durement touchée en raison des prélèvements importants de main-d’œuvre, il m’est signalé que de jeunes israélites restent dans l’oisiveté la plus complète ». Il donne l’ordre de les rechercher pour les regrouper dans des « camps de travailleurs encadrés ». Les départs ne doivent pas être retardés par les difficultés. Le journal Le Légionnaire renchérit « le drame, c’est que personne n’en veut (…) ils se mettent à trois pour pousser une brouette et demandent 48 heures pour charger un wagon. D’après le commissaire général aux questions juives, ils donnent à l’opinion publique l’impression d’une inconcevable protection ». La dépossession des Juifs est inscrite au cahier des charges du Commissariat général aux questions juives, créé le 29 mars 1941. Fin 1941, les Allemands frappent la communauté juive française d'une amende exorbitante d'un milliard de francs, à payer entre autres sur la vente de biens juifs, gérée par la Caisse des Dépôts et Consignation. On compte 50 000 nominations d'un administrateur de biens juifs sous l'Occupation donc 50000 entreprises, des Galeries Lafayette aux Editions Nathan en passant par de nombreux théâtres, sous tutelle de Vichy pour le compte de l’Allemagne. Cette dépossession s'étend bien au-delà d'une simple volonté de « réduire l'influence juive », que la propagande antisémite avait martelée bien avant la guerre, on « aryanise » aussi d'innombrables et fort modestes boutiques de coiffure, de tailleurs ou de fripiers... Le 2 juin, loi instituant un Deuxième statut des Juifs : allongement de la liste des interdictions professionnelles, numérus clausus de 2 % pour les professions libérales et de 3 % pour l’enseignement à l'Université. Ce statut autorise les Préfets à pratiquer l'internement administratif de Juifs de nationalité française. Le 22 juillet loi relative aux entreprises et biens ayant appartenu à des Juifs absents ou disparus, dite « Loi d'aryanisation », le 27 novembre, les députés et sénateurs juifs sont déchus de leurs mandats, le 9 décembre, décret prévoyant l'internement des étrangers et apatrides juifs entrés en France depuis le 1er janvier 1936.(3) |
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