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Le 9 juin, nouvelles de la fille du couple, qui a la coqueluche (maladie grave à cette époque). La femme envoie des articles du Nouvelliste : la bataille continue, toujours aussi violente, elle vient de s’étendre jusqu’à l’Argonne. En Champagne, nous avons bloqué nettement la grande attaque que l’ennemi a déclenchée à l’aube… et l’Ordre du jour du général Weygand : l’offensive allemande est maintenant déclenchée sur tout le front de la mer à Montmédy. Elle s’étendra demain jusqu’à la Suisse. L’ordre demeure pour chacun de se battre sans esprit de recul, en regardant droit devant lui, là où le commandement l’a placé. Le commandant en chef n’ignore rien des efforts, de la vaillance dont les armées engagées et l’armée de l’air donnent sans désemparer le magnifique exemple. Il les en remercie. La France leur demande plus encore. Officiers, sous-officiers et soldats, le salut de la Patrie réclame de vous non seulement votre courage, mais toute l’opiniâtreté, l’initiative, l’esprit combatif dont je vous sais capable. L’ennemi a subi des pertes considérables. Il sera bientôt au bout de son effort. Nous sommes au dernier quart d’heure. Tenez bon ! (Hélas l’Armée de la Somme à laquelle appartient ce soldat est ramenée à La Patte d’Oie, commune de Gonesse, la nuit du 9 au 10. Le 10 au matin un officier fait l’appel des soldats possédant un vélo pour se diriger vers le Centre de rassemblement d’artillerie de Montmorency, transféré le lendemain à Colombes. A ce moment un militaire inconnu de lui, qui désire se faire emmener en camion, lui propose son vélo (qu’il a dû emporter de la caserne de Senlis). Il accepte et part vers le Sud dans un des groupes de 20 soldats dirigés par un sous-lieutenant. La défaite n’est plus qu’une question de jours, l'Italie se joint alors à l'Allemagne et déclare la guerre à la France le 10 juin. Le 11 Juin, le Progrès titre « Tous les signes, dit Monsieur Roosevelt, indiquent qu’il faut agir vite », « les hostilités ont cessé en Norvège, le roi Haakon VII et le gouvernement ont quitté la Norvège ».et, titre le Nouvelliste : « L’Italie a frappé son voisin dans le dos déclare M. Roosevelt » et « de la mer à l’Argonne, la bataille continue, de plus en plus violente », « la RAF bombarde avec succès en Libye et en Afrique orientale plusieurs aérodromes italiens », le 13 « les bombardiers britanniques attaquent avec succès des objectifs militaires des environs de Gênes et Turin ». Qu’en concluent nos ancêtres ? Le fait que les Américains disent qu’il faut « agir vite » et attendent d’être eux-mêmes attaqués à Pearl-Harbour (Décembre 41) pour agir sera une des causes d’un anti-américanisme récurrent. Les Italiens qui attaquent la France après sa défaite déclencheront une rancune tenace allant jusqu’à l’invention de bombardements des colonnes de réfugiés, alors que leur aviation n’avait pas les capacités d’aller si loin de ses bases et que dans les Alpes la stupidité des attaques mussoliniennes cause 800 morts italiens + 200 blessés par gelures, 40 tués français. Mais la légende aura la vie dure. Le 13 « bataille de Reims » et « aucune activité sur le front des Alpes ». Le 14 « Paris est déclaré ville ouverte », « appel pathétique de M. Paul Reynaud aux Etats-Unis : il s’agit aujourd’hui de la vie de la France. Il faut que des nuées d’avions venus d’Outre-Atlantique écrasent la force mauvaise qui domine l’Europe ». Le 15, « repli de l’Armée de Paris et violente attaque allemande contre la ligne Maginot Le 16 « En Normandie et en Champagne, en Lorraine et en Alsace l’immense bataille continue. La débâcle, dans la correspondance d’un couple feyzinois (suite) Le 11 juin 1940 elle a reçu ce matin les lettres du 6 et 8 juin (…) les évènements se précipitent à une vitesse incroyable, et quels évènements ! Quel écœurement de voir l’Italie entrer en guerre si lâchement, au moment où la France se trouve dans une situation critique (…) Comme l’a si bien dit M. Paul Reynaud, je crois que la France ne peut pas mourir. J’espérais tout de même mieux de Mussolini. Il est vrai que nous commençons à être habitués à toutes les lâchetés et les trahisons. Espérons qu’un jour prochain il sera tenu compte de tout cela. (elle rassure de nouveau son mari sur les bombardements et la santé de leur fille. Pour les soldats feyzinois « toujours pas de nouvelles de ceux de l’Armée du Nord ») A cette époque les gouvernements étrangers et tous les journaux qualifient l’entrée en guerre de l’Italie de « coup de poignard dans le dos ». Ce même jour le soldat écrit de Paris, lettre et enveloppe bordées de noir comme la correspondance de deuil. : Je t’écris de chez la tante Chalel où je suis venu me reposer quelques heures. Je vais rejoindre dans la matinée un dépôt au centre de rassemblement auquel nous devons tous aboutir. Les uns regroupés par les services qui s’en occupent y seront conduits par camions, les autres possédant un vélo s’y rendent par leurs propres moyens. C’est mon cas, l’un de mes camarades m’ayant cédé le sien. La tante est en bonne santé mais complètement désemparée. Ici beaucoup de gens évacuent par leurs propres moyens de locomotion s’ils en possèdent. Mais les services de départ des trains sont suspendus. D’un autre côté elle ne voit vraiment pas où aller, car nous venons d’apprendre l’entrée en guerre de l’Italie. Malgré cela je ne pense pas que, bombardements aériens mis à part, la région lyonnaise devienne le théâtre d’opérations de guerre. Si dans deux ou trois jours cela lui était possible, peut-être partirait-elle à Feyzin mais je ne puis rien vous affirmer. Quant à moi je vais bien quoique encore fatigué par plusieurs journées de marche. Ne t’inquiète pas de moi puisque je ne suis ni blessé ni malade. J’ai réussi après diverses péripéties à éviter la captivité à laquelle je ne pouvais me résoudre. Je sais d’ailleurs que la plus grosse partie de ceux qui étaient menacés d’encerclement ont pu s’échapper sauf les blessés naturellement. Malgré les attaques aériennes sur nos colonnes je ne crois pas, du moins dans mon régiment, qu’il y ait eu beaucoup de victimes. Avant mon départ j’ai aidé à transporter un camarade de ma batterie blessé à la jambe et ensuite, comme il était grand temps, je me suis sauvé, abandonnant naturellement tout mon équipement qui était sur les chariots à plusieurs centaines de mètres. Nous avons traversé l’Oise sur une passerelle, les Boches ayant bombardé et fait sauter les ponts. Tout ce que je te raconte est sans toute bien décousu, tu comprendras que je voudrais être discret, je ne puis donc pas t’expliquer en détail ce qui s’est passé à la suite de la formidable ruée allemande. Malgré tout je ne perds pas courage. J’espère toujours un sursaut extraordinaire qui réussira à bloquer nos adversaires. De toute façon la partie qui va se jouer dans les jours qui suivent sera décisive. J’espère encore une fois que vous pourrez rester à l’écart de cette terrible bagarre. Mais plus que jamais je t’en prie prends toutes les précautions nécessaires pour les bombardements aériens et s’il le faut aussi pour la protection contre les gaz. As-tu déjà réfléchi si besoin était où il faudrait évacuer la petite ? C’est bien terrible d’envisager de pareilles choses mais de tout ce que j’ai vu rien ne m’a plus ennuyé que de voir ces pauvres petits perdus dans d’interminables défilés et menacés, puisqu’ils étaient au milieu de nous, de bombardements aériens. Aussi je te le recommande n’attends pas le dernier moment bien que la menace ne pèse pas sur vous comme dans les régions que j’ai traversées. Je terminerai peut-être ce soir ou au plus tard demain matin pour te donner ma nouvelle adresse postale… (il demande de donner de ses nouvelles aux parents et connaissances car il n’a pas le temps d’écrire à tous). Le 13 Juin, elle dit qu’après avoir vu le lamentable défilé des réfugiés belges on assiste à celui des Parisiens qui fuient à leur tour : voitures bondées, les matelas sur le toit. Elle donne des nouvelles du commerce, des fournitures reçues et des commandes en cours : « dans l’ensemble les clients ne sont pas exigeants et se rendent compte que je fais comme je peux et non comme je voudrais pour leur donner satisfaction », dit qu’on est toujours sans nouvelles de ceux de l’Armée du Nord et envoie des articles du Nouvelliste : la situation sur les fronts, l’allocution du Président Paul Reynaud se terminant pas LA FRANCE NE PEUT PAS MOURIR, celle de M. Roosevelt qui dit que toute leur sympathie est avec les Alliés, explique ses efforts pour persuader Mussolini de ne pas entrer en guerre lui promettant de faire en sorte qu’au cours d’une future conférence de paix la voix de l’Italie ait autant de poids que si elle avait participé à cette guerre. Le Nouvelliste lui, rappelle que Clémenceau disait lors de la dernière guerre : je combattrai devant Paris, dans Paris, derrière Paris, et rend compte de manifestations anti-italiennes à Lyon (succursale de la Banco di Roma saccagée etc.). Le 14 juin, le soldat écrit d’Angerville. Il peut maintenant citer des noms de lieux, c’est la débâcle, pudiquement baptisée retraite : soldats et officiers doivent rejoindre Bordeaux où le Président de la République et le Gouvernement se replient ce jour même, suivi de Député, Sénateurs, artistes etc. Nous sommes depuis huit jours en retraite. Ne t’inquiète pas de mon sort, je ne suis pas en danger, nous roulons en vélo en groupes de douze sous la conduite d’un sous-lieutenant. Nous ne sommes donc pas trop malheureux mais dans cette vie de bohémiens, je ne suis pas près d’avoir de vos nouvelles et c’est ce qui m’ennuie le plus… Le même jour, sa femme écrit : Encore point de nouvelles de toi (…) quel enfer doit être votre vie actuelle, sans repos, peut-être sans manger. Mais grâce à votre sacrifice la France sera victorieuse. Je ne peux pas croire qu’il en soit autrement. Dans un discours radiodiffusé adressé à M. Roosevelt, M. Paul Reynaud a dit « l’âme de la France n’est pas vaincue ». Espérons que cet appel sera entendu et que les secours ne viendront pas trop tard. (…) Les affectés spéciaux de moins de 30 ans doivent partir aux Armées très prochainement, certains immédiatement (suivent des nouvelles de la famille, de l’atelier, les nouvelles des soldats arrivant très irrégulièrement). Le 15 Juin le soldat écrit de Cléry (Loiret) J’espère que malgré les évènements actuels tu as bien reçu de mes lettres. Quant à moi il n’est pas question d’avoir de vos nouvelles. J’avais promis à la tante Chalel de lui écrire de suite, je ne l’ai pas fait, sachant Paris bloqué. Qu’est-elle devenue ? Je l’ignore. (il explique ensuite qu’il a rencontré par hasard un petit-neveu de cette tante, sur la route, étant évacué à l’intérieur avec tout le personnel de son usine, évacué par ses propres moyens d’ailleurs, et aussi qu’il roule toujours dans un groupe de douze hommes et un sous-lieutenant à vélo et qu’il roulera tant que la chaîne tiendra le coup.) Le spectacle de ce qui se passe autour de nous est désolant. Pauvre France où en est-elle maintenant ? Le même jour, sa femme lui écrit : Encore point de nouvelles de toi ce matin. Il est vrai que je ne suis pas la seule. Bien rares sont les familles qui reçoivent des nouvelles de leur soldat (…) Nous saurons avoir du courage et malgré tout ce qui peut encore arriver, je crois encore à la Victoire. Non la France ne peut pas être vaincue (…) Tu sais sans doute que Paris est déclaré ville ouverte, nos troupes ayant dû se replier. Mais j’espère bien qu’un jour peut-être prochain ces hordes barbares qui avancent sans cesse seront détruites ou repoussées. Mais au prix de quels sacrifices, hélas ! (la fille ajoute quelques lignes disant que ce sont les vacances mais que sa maman lui apprend à lire et à écrire) Articles du Nouvelliste : situation des fronts, puis « Du communiqué officiel, il faut retenir deux points : le commandement a renoncé à défendre directement Paris pour lui épargner la dévastation et pour garder à ses manœuvres plus de liberté et de souplesse. D’autre part, ces manœuvres se poursuivent dans le meilleur ordre, ce qui indique que nos troupes et leurs chefs continuent de résister farouchement à la pression allemande (…) L’Amérique place d’ailleurs plus que jamais sa confiance dans le magnifique effort de la France. Ses experts les plus autorisés font remarquer que les Allemands ont mis toutes leurs forces dans la bataille. Chaque mètre carré gagné l’est au prix de très gros sacrifices, d’hommes et de matériel. Les critiques américains estiment que le mot d’ordre des Alliés est actuellement de tenir. Les Allemands s’épuiseront certainement très vite. A ce moment, quelle que soit l’avance qu’ils aient réussi à faire, ils ne pourront pas résister à une attaque violente ». Le 16 Juin, le soldat écrit de Vierzon : je suis un peu las, cette course quotidienne que nous effectuons est d’autant plus fatigante que nous ne pouvons manger qu’à la fortune du pot… Toutes les villes que nous traversons sont complètement vidées de tout ravitaillement. Tout le monde fuit depuis huit jours dans les régions que nous avons traversées, je crois que c’est une imprudence parce que tous ces gens sont bombardés et mitraillés sur les routes. Pour notre part nous évitons de stationner trop longtemps dans les agglomérations, nous mangeons et couchons dans des maisons isolées autant que possible. Nous ne savons de la situation que ce que nous disent les rares journaux qui se vendent, et elle est bien tragique. Que faut-il espérer maintenant sinon un miracle ? Le même jour elle lui écrit : Toujours pas de nouvelles de toi (…) Nous assistons au défilé interminable des gens qui fuient en autos, en camions. Nous espérons que nous serons épargnés par ce malheur mais hélas les Boches avancent toujours, ils sont à Gray. Quand s’arrêteront-ils, nul ne le sait. Pour le moment on ne parle pas d’évacuer notre région, nous sommes relativement tranquilles, n’ayant que de très rares alertes…. Le 17 Juin, le soldat est toujours à Vierzon dans une ferme isolée : Nous ignorons toujours notre prochaine destination mais nous venons d’apprendre par la T.S.F. d’un voisin que le nouveau gouvernement français du Maréchal Pétain venait de demander l’armistice. C’est terrible d’avoir fait les sacrifices que la France a faits pour en arriver là… Le même jour elle écrit : Je n’ai toujours pas de tes nouvelles. Je pense en avoir bientôt maintenant puisque, hélas, tout est fini (elle annonce la demande d’armistice par le Maréchal Pétain). Quel coup pour le Grand Vainqueur de Verdun, on aurait dit qu’il pleurait, en l’écoutant. C’est un coup terrible aussi pour nous Français (…). Il y a ici aujourd’hui des soldats qui reviennent de Champagne, du côté de Troyes. Ils m’ont dit que vous aviez dû vous replier aussi et être probablement plus à l’intérieur (…). Nous étions sur le point de partir, car aujourd’hui tous les Lyonnais fuient, néanmoins nous attendions qu’il y ait vraiment du danger avant de partir ; pour le moment tout est calme sauf ce défilé interminable de gens qui fuient, en cars, en camions, en vélos, en motos, avec des voitures à chevaux, à pied même. Et depuis hier et surtout ce matin, ce sont les soldats qui descendent aussi (elle annonce quelques préparatifs afin de ne pas être pris au dépourvu s’ils ne peuvent rester à Feyzin). Les jeunes de la classe 40 sont partis aujourd’hui. J. Guillot, M. Gerland, Laffin etc. Espérons que cette horrible tuerie sera finie avant que leur tour arrive d’y aller (…) Nous travaillons toujours puisque nous avons toujours des commandes et du bois. Nous tiendrons jusqu’au bout. Le 17 « le cabinet Paul Reynaud a démissionné, le Maréchal Pétain, Président du Conseil ». Le 18 « le Maréchal Pétain, au nom de la France, a demandé à l’adversaire les conditions d'un armistice » : cette annonce a un effet désastreux sur le moral des troupes et précipite la défaite, d’autant plus que faute d’appareils TSF assez puissants et de connaissance de l’anglais, personne ne capte la BBC et n’entend les nouvelles et l’appel lancé de Londres le même jour par De Gaulle. Le 21 Juin 1940, « les Plénipotentiaires français et allemands prennent contact ». Le Maréchal Pétain expose les raisons qui rendaient inévitables la demande d’armistice : trop peu d’enfants, trop peu d’armes, trop peu d’alliés, voilà les causes de notre défaite. » Le 23 « l’armistice a été signé hier soir » et « Lyon sous l’occupation ». Le Nouvelliste publie les communiqués de la Préfecture sur le ravitaillement des civils, la circulation automobile, les réquisitions des troupes d’occupation, leur paiement : 1 mark = 100 pfenings, 5 pfenings = 1 franc. Le franc, comme la France est tombé bien bas. Le 25, brève mention des combats « retardateurs » livrés au Nord de Lyon par les troupes coloniales « dans la région de l’Arbresle, mercredi, il y eut une petite résistance opposée par quelques Sénégalais, une maison a été détruite par une bombe et deux personnes tuées ». En réalité ces combats ont fait 226 victimes dont 114 soldats africains prisonniers, mitraillés dans le dos et écrasés par les chars de la division SS Totenkopf (tête de mort). 15 seulement en réchappent et sont soignés et évacués par les habitants de Chasselay. La domination de la « race supérieure » s’exprime cruellement. Le 28, « les Soviets exigent de la Roumanie la cession de la Bessarabie et de la Bukovine du Nord. Le Conseil de la couronne se serait incliné », et le 29 « la Hongrie à son tour formule ses revendications ». (n.b. la Hongrie est alliée à l’Allemagne, ceci explique cela). Le 24 Juin le Progrès annonce en pages intérieures la « destitution du Général De Gaulle en raison d’une allocution qu’il a prononcée à la radio de Londres samedi soir, ceci sans préjudice des autres mesures qui pourraient être prises ultérieurement à son égard. Il a pris de nouveau la parole hier soir, disant qu’il allait constituer un Comité national français résolu à maintenir l’indépendance du pays. Le gouvernement britannique affirme qu’il ne considère plus le gouvernement de Bordeaux comme celui d’un pays indépendant, qu’il reconnaît le Comité national français, qu’il traitera avec lui de toutes les questions relatives à la poursuite de la guerre ». Vie quotidienne : le Progrès indique les heures de circulation de la population civile : de 6 heures du matin à 10 heures du soir, publie des photos des billets de banque allemands, qu’on sera forcé d’accepter, et signale qu’à Feyzin (Isère) il y a eu un feu dans un atelier de la fabrique Thénard. Le 29 il annonce la reconstitution des relations postales avec l’Ain, la Savoie, la Loire, l’Auvergne, les départements du Midi et du Sud-Ouest jusqu’à Bordeaux, les virements postaux peuvent être assurés avec Clermont-Ferrand, Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux. Cela doit rendre bien des services aux civils et militaires en exode. Le 30, « pendant que s’achève l’occupation soviétique des provinces roumaines, la Hongrie et la Bulgarie comptent sur les puissances de l’Axe (n.b. Berlin-Rome) pour obtenir les territoires qu’elles revendiquent », « le Gouvernement et le Parlement quittent Bordeaux pour Clermont-Ferrand, provisoirement, en attendant de retourner à Paris », « restrictions alimentaires : 6 nouveaux décrets ». Le 1er Juillet, « la Présidence de la République est installée à Royat », le 2 « la Gouvernement et le Parlement à Vichy », « visées japonaises sur les possessions européennes d’Extrême-Orient », « avance des troupes nippones à la frontière indochinoise ». Le 5, le Progrès titre « la France a rompu les relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne », « une escadre française attaquée près d’Oran par la flotte anglaise », le 6 « la bataille navale franco-britannique de Mers-el-Kebir » (n.b. il s’agit de l'attaque par la Marine britannique d'une escadre française dans ce port militaire du golfe d'Oran, par crainte que cette flotte ne tombe dans les mains d’Hitler ce qui aurait mis en péril la suprématie de la Navy). Il y a 1 297 morts. Bonbon après le coup de matraque : « le départ de Lyon des troupes d’occupation s’achève aujourd’hui » et « le retour du Général Touchon, Gouverneur militaire ». On ne sait pas que dans deux ans les Allemands reviendront. Le 7 « Lyon n’est plus occupé, le drapeau tricolore sera hissé ce matin à la Préfecture », « l’Assemblée Nationale sera mercredi à Vichy », « les évacués de Lyon ont retrouvé leur ville », « tous les jours départ des réfugiés ou des Algériens ». Le 10, les deux Chambres ont adopté le principe de la révision de la Constitution, les députés par 395 voix contre 3, les sénateurs par 229 contre 1 ». Le 11, « Par 569 voix contre 80, (ces chiffres ne sont pas les chiffres officiels) l’Assemblée nationale donne pleins pouvoirs au Maréchal Pétain pour établir la nouvelle Constitution. Elle devra garantir les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie ». Les lecteurs comprennent sans doute mieux l’impact du couvre-feu, de la démobilisation ou des rationnements que celle d’une nouvelle Constitution, qui annonce pourtant un régime autocratique et des lois iniques. Le 13, « le Maréchal Pétain prend le titre de Chef de l’Etat français. Il concentre entre ses mains les pouvoirs du Président de la République et du Président du Conseil ». Le 13 « le nouveau gouvernement est constitué. En cas d’empêchement du Maréchal Pétain, M. Pierre Laval lui suppléerait ». La nouvelle constitution ne sera jamais rédigée mais le Maréchal comprend très bien l’expression « tout pouvoir ». Il l’a, il le garde. |
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