PRÉface du géNÉral debeny








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COLLECTION DE MÉMOIRES, ÉTUDES ET DOCUMENTS

POUR SERVIR A L’HSTOIRE DE LA GUERRE MONDIALE

A. VON KLUCK

COLONEL-GÉNÉRaL

LA MARCHE SUR PARIS

I

(1914)

TRADUIT PAR LE COMMANDANT DELESTRAINT CHEF DE BATAILLON BREVETÉ. A L’ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE
PRÉFACE DU GÉNÉRAL DEBENEY

COLLECTION DE MÉMOIRES, ÉTUDES ET DOCUMENTS

POUR SERVIR A L'HSTOIRE L'HISTOIRE DE LA GUERRE MONDIALE
COLONEL-GÉNÉRAL A. VON KLUCK

LA MARCHE SUR PARIS

(1914)

TRADUIT PAR LE COMMANDANT DELESTRAINT CHEF DE BATAILLON BREVETÉ A L'ÉTAT-MAJOR DE L’ARMÉE

PAY O T & CIE, PARIS

106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 106
1922

Tons droits réservés



PRÉFACE DU GÉNÉRAL DEBENY



L’ouvrage de von Kluck aide singulièrement à mettre en lumière la mentalité du haut commandement allemand au début de la campagne et surtout les méthodes de commandement qui, en fin de compte, ont abouti à la défaite de la Marne.

La manœuvre initiale était admirablement montée ; toutes les conditions techniques avaient été réunies, fût-ce au mépris des règles du droit international. Il n’y eut qu’à appuyer sur le bouton pour faire jouer un mécanisme longuement et minutieusement agencé : c’était le triomphe de la préparation et le départ fut superbe,

En vertu de la vitesse acquise, la manœuvre se déroule au début avec une majesté impressionnante, puis, au contact des réalités, terrain, temps et surtout jeu de l’adversaire, les frottements s’accusent, les grippements se produisent ; l’intervention du mécanicien devient nécessaire. Alors le drame commence, car le mécanicien n’intervient pas, ou n’intervient que d’une main hésitante

À n’envisager que les moments particulièrement graves, ceux où les circonstances exigent impérieusement une décision du chef suprême, on peut s’arrêter aux journées du 28 août et du 4 septembre et lire avec soin les radios émanant du Grand Quartier à ces dates, documents que von Kluck cite intégralement, non sans motif.

C’est d’abord le 28 août : les armées alliées, dans leur retraite, viennent de se rejeter carrément et définitivement au sud de l’Oise ; or, la Ire armée qui constitue l’aile marchante des armées allemandes a opéré jusqu’à ce jour au nord de l’Oise. Que va-t-elle faire ? Doit-elle se contenter de couvrir le mouvement général des armées qui poursuivent l’ennemi en retraite, et alors elle restera sur la rive droite de l’Oise ou tout au plus à cheval sur cette rivière ? Doit-elle, au contraire, s’associer au mouvement d’ensemble des armées allemandes, suivre également l’ennemi eu retraite et alors elle passera l’Oise. Le dilemme est grave : il faut décider.

La décision du Grand Quartier arrive : elle est tout au moins curieuse : rester sur la rive droite de l’Oise et opérer au nord de Paris vers la basse Seine ; cependant, être en mesure de participer aux actions de l’armée voisine, laquelle marche sur Paris tout en se tenant prête à effectuer un changement de direction vers le sud. — On comprend l’embarras des exécutants.

Le 2 septembre, autre décision non moins étrange : à ce moment, toute l’aile droite allemande, y compris la Ire armée, avait changé direction et marchait carrément vers le sud ; l’armée von Kluck était même en avance sur les voisines ; elle défilait devant Paris, atteignait la Marne et en saisissait des passages.

Dans la nuit du 2 au 3, arrive le radio fameux :

« L’intention de la Direction supérieure de l’armée est de refouler les Français dans la direction du sud-est, en les éloignant de Paris. La Ire Armée suit la IIe en échelon et continue à assurer la protection du flanc des armées. »

Il paraît évident que, depuis le 26 août, le Commandement supérieur ignorait la situation ; il considérait la Ire armée comme ne participant plus directement au mouvement général des armées allemandes, mais comme couvrant ce mouvement dans la direction de Paris. Très mal renseigné sur les réalités d’exécution, il vivait dans son rêve ; c’était déjà fort grave ; mais il y avait pire encore.

Non seulement la décision n’était pas en rapport avec la situation, mais encore elle manquait totalement de netteté : la Ire armée devait suivre la IIe vers le sud-est et en même temps assurer la protection du flanc de l’ensemble des armées allemandes. L’armée von Kluck se trouvait orientée à la fois vers le sud-est et vers le nord-ouest : l’ambiguïté de la décision du 28 août persiste et s’aggrave.

Le moins qu’on puisse dire de ces deux décisions essentielles prises par le haut commandement allemand c’est que leur imprécision provoque chez les exécutants et même exige une interprétation portant sur le fond même de la décision.

Voilà le gros danger, car chacun interprète à sa manière, selon l’ambiance du moment, selon son tempérament, et selon son imagination. Von Kluck, homme ardent, avide d’action, au milieu d’une armée en plein succès, rejette les prescriptions qui l’écartent de la victoire finale et se cramponne à celles qui lui permettent de continuer le rôle glorieux du débordement décisif. Son imagination, d’ailleurs, lui représente le succès comme général et il voit un tableau de triomphe composé à plaisir sur le lyrisme des communiqués. De là les libertés qu’il prend avec les directives du Grand Quartier ; ces libertés dépassent sans doute la mesure, mais ne s’expliquent-elles pas, en quelque sorte, par l’éloignement matériel et moral du commandement supérieur ? Les rênes flottent, le pur-sang prend le galop.

Dans son livre, von Kluck plaide simplement qu’il fut mal renseigné sur la situation générale, que le haut commandement n’avait pas éclairé sa lanterne, que les effectifs de l’aile marchante étaient insuffisants ; il n’en ose dire davantage, mais on est en droit de lire entre les lignes : le vrai coupable c’est le chef, c’est l’Empereur qui ne commandait pas.

Était-il possible de remédier à cette carence du commandement et, d’une façon générale, existe-t-il des moyens de suppléer à l’absence du chef ? Von Kluck semble le croire, car il indique l’utilité d’un commandant de groupe d’armées chargé de coordonner l’action des trois armées d’aile. Solution médiocre : von Bülow exerçait quelque peu ces fonctions, au grand dépit de von Kluck d’ailleurs ; un véritable Commandant de groupe n’aurait guère fait mieux. Il aurait toujours eu tendance à ramener la Ire armée à la bataille menée par ses deux autres armées ; or la Ire armée était surtout destinée à couvrir contre Paris le mouvement de l’ensemble des armées. Le Commandant de groupe d’armées ne se justifie que pour des armées qui ont une même mission particulière. Dans la manœuvre générale qu’il poursuivait, le Grand Quartier avait donc toute raison de se réserver le commandement direct de la Ire armée.

Le Grand Quartier, de son côté, a essayé un autre procédé emprunté à la tradition de Moltke — l’ancêtre, celui de 1870. Il a envoyé un officier de liaison, un « missus dominicus » chargé de prendre des décisions sur place : procédé pitoyable celui-là, qui manifeste aux exécutants la faillite du commandement. La page de von Kluck relative à cet incident est brève, mais cinglante ; le malheureux lieutenant-colonel Hentsch n’en pouvait plus ; tout au plus, en réintégrant tristement le Grand Quartier, dut-il s’abandonner à d’amères réflexions sur les difficultés insurmontables de sa mission et les changements survenus depuis les temps heureux où ses prédécesseurs, les « demi-dieux » Verdy du Vernois et Brandenstein, décidaient de la victoire devant Metz ; il aura sans doute expliqué à ses chefs que certains procédés ont pu réussir à une époque où tout réussissait, c’est-à-dire en présence d’un Bazaine, et n’être plus de mise devant les armées d’un Joffre.

Commandant de groupe d’armées, officier de liaison, rien ne remplace le Chef lorsque le chef ne commande pas. Le Chef des armées allemandes a lancé ses armées avec vigueur dans une grandiose manœuvre très bien préparée, puis il a abandonné le gouvernail.

Or, en face se trouvait un homme de clair jugement et de solide sang-froid. Malgré les durs à-coups du début, cet homme maintenait la barre d’une main ferme : il utilisait la belle tenue de ses armées de droite, il orientait la retraite de ses armées du centre, il exploitait l’heureuse initiative de son armée de gauche et, au jour propice, il manifestait à chacun sa volonté de vaincre en disant : « Le moment est venu ». Celui-là commandait, il a vaincu.

La leçon n’est pas d’aujourd’hui ; elle est de tous les temps. Le livre de von Kluck l’illustre d’une façon particulièrement impressionnante, car les défaillances du haut commandement se trouvent être soulignées par les qualités d’exécution qui apparaissent sans conteste à l’acquit du Commandant de la Ire armée allemande.

Général Debeney.




AVANT-PROPOS

Les aperçus rétrospectifs suivants ont été achevés le 6 février 1918.

Des sources de renseignements plus récentes, comme l’excellent livre du major Bircher de l’armée suisse sur la bataille de la Marne, n’ont pas été utilisées, non plus que les rapports du maréchal French parus dans l’été de 1919, ni les articles de Maurice « Forty Days in 1914 ». On s’est également abstenu de faire entrer en ligne de compte l’ouvrage du général Baumgarten-Crusius, quelque importantes que soient ses conclusions, ainsi que les publications du feld-maréchal von Bülow ou du général von Hausen.

Les considérations faites après coup devaient absolument être écartées. Cette limitation parut d’autant plus nécessaire que la conception que l’on avait de la situation au Quartier Général de l’Armée en 1914 devait, de toute nécessité, rester, dans son exposé, dégagée de toute influence susceptible de la déformer.

Pour demeurer fidèle à ce point de vue, on a été conduit dans le cours des développements qui suivent à reproduire textuellement les documents essentiels.

L’opinion du commandant en chef sur les dangers que pouvait présenter un passage de la Marne au commencement de septembre 1914 se trouve exposée dans le troisième chapitre de cette étude.

Dans sa brochure « Strategisches aus dern Weltkriege », le général suédois von Nordenswan a souvent développé des idées très justes, tout au moins dans la mesure où le lui permettaient les sources dont il disposait alors.

Les relations entre les quartiers généraux des Ire et IIe armées furent empreintes du meilleur bon vouloir réciproque. En cas de divergences de vues, chacun soutenait évidemment sa propre opinion ; il reste à savoir si cette opinion était en fait plus ou moins justifiée. De plus amples recherches historiques permettront de se prononcer définitivement.

Après le regroupement nécessaire de l’armée allemande de l’ouest, la situation ne paraissait nullement défavorable, pour autant qu’une limitation des buts politiques de guerre et des buts stratégiques fut envisagée et réalisée à temps et, dans une large mesure, en harmonie avec l’exploitation des faiblesses stratégiques de l’adversaire. Découvrir ces fai­blesses constitue la tâche principale du commandement suprême à la guerre.

V. Kluck,

Colonel-Général.

Berlin-Grunewald, février 1920
Nos considérations sont basées sur les archives de guerre, les mémoires, les écrits et les notes journalières du commandant en chef, documents reproduits au présent ouvrage. Elles ont pour but, dans l’état actuel de l’histoire de la guerre, de compléter les articles et les livres publiés jusqu’à ce jour et de guider le lecteur. Avec une remarquable faculté de divination, Stegemann, dans son premier volume, a maintes fois découvert quelles étaient véritablement les secrètes directives de la conduite des armées et démêlé avec beaucoup d’art les facteurs complexes de la stratégie. Notre point de départ est en mémoire du quartier général de la Ier armée, rédigé sur l’initiative et sous la direction du chef d’état-major, au cours de l’hiver de 1914-1915, pendant les combats de la guerre de position sur l’Aisne. Les grands événements étaient encore tout frais à la mémoire de tous ceux qui y avaient pris part. En établissant ce rapport et en le transmettant à quelques officiers haut placés, on comptait en finir avec toutes les obscurités et les bruits contradictoires touchant les missions et le commandement de la Ire armée, et poursuivre énergiquement ainsi la mise en juste lumière des efforts considérables fournis par les corps d’armée, le corps de cavalerie et leurs chefs. Dans ce mémoire ou rapport, on avait choisi comme divisions du sujet, les différentes phases de la campagne : Bruxelles, Somme, Grand-Morin, Ourcq, Aisne. Cette division nous paraît judicieuse ; nos aperçus rétrospectifs sur une grande époque s’y conformeront dans les grandes lignes.

Dans la préface de ce rapport se trouvent mentionnées les sources de renseignements auxquelles il a été possible de puiser jusqu’au mois d’avril 1915 ; il nous semble donc important de citer textuellement cette préface.

« Ce sont uniquement les archives du quartier général de la Ire armée qui ont servi de base à l’exposé de la marche des opérations depuis le début de la concentration jusqu’à l’arrivée sur les positions de l’Aisne. D’après les directives, renseignements et comptes rendus existant au Q. G. de l’armée, on pouvait, sans aucun doute, décrire chaque situation en cours d’opérations telle qu’elle était apparue, constituant ainsi la base des décisions à prendre ; mais il n’était pas possible de faire, en quelque manière que ce soit, la critique de ces décisions et des conceptions d’alors en les examinant au point de vue de la situation générale. Le travail ne pouvait pas, non plus, présenter un aperçu, nous ne dirons pas complet, mais même approximatif, de l’activité de combat des corps d’armée, ni en apprécier les résultats à leur juste valeur. Il aurait fallu pour cela consulter, d’une part, les archives des armées voisines et du commandement suprême, et, d’autre part, dépouiller à fond les archives des corps d’armée et des divisions, qui n’étaient pas à la disposition du commandement de la Ire armée. L’exactitude historique des faits relatés dans ce travail a été vérifiée par les États-majors des corps d’armée qui ont fait partie de la Ire armée, et, quand on n’a pas pu les atteindre, par des officiers d’état-major ayant appartenu à ces Q. G.

Aujourd’hui, il semble opportun de passer une fois de plus au crible et de développer, en se plaçant au point de vue du commandant en chef, les renseignements que l’on possédait à cette époque, en les complétant par les documents, ordres et observations, qui ont été écartés naguère faute de place et de temps ; le moment est venu de mettre en plus complète lumière l’histoire de l’aile marchante de l’armée allemande de l’ouest, en août-septembre 1914. Ainsi le « Rapport » recevra le cachet d’une œuvre impérissable devant servir de guide pour l’étude d’un gigantesque mouvement d’armée. Maintenant qu’un laps de temps de quelques années nous sépare des évé­nements, on peut en discuter avec plus de sérénité.

Le livre du général von Kluck : « La Marche sur Paris » est un recueil d’ordres et de rapports de la Ire armée allemande que l’auteur a réunis par de courtes notes explicatives. Tous ces documents ont une grande valeur et présentent un gros intérêt au point de vue historique.

Le général von Kluck a en outre reproduit, en prenant le soin parfois de signaler qu’il n’en garantissait pas l’exactitude textuelle, des extraits ou synthèses d’ordres français et de rapports du maréchal French. Ces textes ont été traduits tels que le général von Kluck les donne dans son livre, c’est-à-dire en extraits, synthèses ou résumés, digérant par suite des originaux auxquels il sera toujours facile de se reporter.

(N.d.T.)



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