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b-4 Promotion des Droits de l’Enfant : 83. Le Comité des Droits de l’Enfant a formulé aux points 20 et 21 de sa note d’observation sur le Rapport du Sénégal, des recommandations pour la mise en place d’un mécanisme permanent pluridisciplinaire de coordination pour la surveillance des progrès réalisés dans l’application de la CDE et la prise de mesures pour améliorer le système de collectes et de traitement des données statistiques et autres dans tous les domaines visés par la CDE avec des indicateurs appropriés à tous les niveaux national, régional et local. La Mise en place de la DPE (Direction de la Protection et de la Promotion des Droits de l’Enfants et d’un Système informatisé de collectes et de traitement des données au niveau de la Zakat House (maison des enfants vulnérables) dirigé par un statisticien démographe, participe, entre autres, de la volonté du Gouvernement Sénégalais de mettre en œuvre cette recommandation fort pertinente. 84. Le Comité des Droits de l’Enfant a formulé également aux points 22 et 21 de sa note d’observation sur le Rapport du Sénégal, des recommandations pour la mise en place d’un système efficace d’enregistrement des naissances et pour la familiarisation du grand public avec la CDE. 85. Le 16 Juin 2003 qui a été célébrée sur tout le territoire national a servi d’opportunité pour le lancement de la Campagne de Promotion de l’Enregistrement des Naissances. En milieu urbain, en plus des centres principaux, dans le cadre de la décentralisation des centres secondaires d’enregistrements des naissances existent dans toutes les communes et communes d’arrondissements, en plus de ceux ouverts au niveau de certains hôpitaux. 86. En Milieu rural, aussi bien les sous préfectures, les CERP que les chefs et cheftaines de villages sont officiellement commis(e)s pour l’enregistrement des naissances en plus de cérémonies foraines organisées de temps à autres pour cela. 87. Le Sénégal est en train de travailler à la mise en place d’un fichier central informatisé d’enregistrement des naissances qui sera connecté à des centres ouverts au niveau de chaque région an articulation avec le projet d’accès aux NTIC que vient d’initier le Ministère chargé des NTIC. 88. Il reste au MFDSSN de trouver les moyens d’y intégrer toutes ses préoccupations qui ont trait à l’enregistrement des naissances pour assurer à chaque enfant son droit à un état civil. 89. Les efforts ci-après illustrent l’engagement des autorités sénégalaises face aux droits de l’enfant.
1.3 Harmonisation de la Législation Nationale par Rapport à la CDE 90. Le Comité des Droits de l’Enfants avait en Novembre 95 formulé aux points 24, 25, 26, 27, 29 de sa note d’observation sur le Rapport du Sénégal des recommandations pour des dispositions expresses visant à interdire les mutilations génitales féminines, les tortures, traitement ou châtiment cruel inhumain ou dégradant, toutes formes de châtiment corporel dans le cadre de la famille (24), pour la fixation d’un âge minimum de mariage égal pour les filles et les garçons, un âge minimum pour la responsabilité pénale, la cessation de la discrimination en ce qui concerne les enfants né(e)s hors mariages (25), une réforme d’ensemble de la loi dans le domaine de l’administration de la justice pour mineur(e)s dans le sens des intérêts supérieurs de l’enfant (26). 91. Le Comité des Droits de l’Enfant a également recommandé la réforme de la législation relative au travail des enfants qui se préoccupe des enfants travaillant dans le secteur informel avec une attention particulière à ceux et celles travaillant dans les services domestiques (27), et des recommandations afin qu’une attention toute spéciale soit accordée à la situation des talibés. 92. Pour ce qui est des mutilations génitales et autres formes de traitements dégradants ou inhumains, la loi de Janvier 1999 interdit et réprime les mutilations génitales (des condamnations fermes ont été prononcées par les tribunaux), le tribunal a également réprimé sévèrement des coupables de châtiments corporels (marabouts), de pédophilie, de viols (4 à 10 ans de peines fermes de prison). 93. Un âge médian minimum de mariage a été fixé à 16,6 ans, mais selon l’article 111 du Code de la Famille, la majorité matrimoniale est fixée à 16 ans pour la fille et à 20 ans pour le garçon et les contrevenant(e)s porté(e)s à la connaissance des tribunaux sont sévèrement réprimé(e)s y compris pour les mariages forcés. Toutefois la procédure d’auto saisine a rarement cours et les organisations de la société civile peinent à se porter partie civile. Ceci reste à harmoniser. 94. En ce qui concerne l’âge minimum pour la responsabilité pénale, il a été fixé au dessus de 13 ans. A 13 ans ou en dessous aucun(e) mineur(e) ne peut être condamné(e) quel que soit l’acte commis. 95. L’enfant né(e) hors mariage bénéficie de tous les droits reconnus aux autres enfants né(e)s dans le cadre d’un mariage célébré et enregistré par l’officier d’Etat Civil, si les tribunaux connaissent de l’affaire qui enfreint ses droits. 96. Pour ce qui concerne la réforme de la justice, un tribunal pour enfant a été institué au niveau de chaque région avec un substitut du Procureur et une brigade spéciale de police pour mineur(e)s a été créée depuis prés de 10 ans par lettre circulaire du Ministère de l’Intérieur. Toutefois cette brigade devrait être fortifiée par un décret l’organisant et nommant un(e) commissaire à sa tête. 97. Pour ce qui est du travail des enfants et dans les services domestiques en particulière, le nouveau code du travail en a légiférés et les organisations syndicales (CNTS en particulier) et une ONG (ENDA) se positionnent avec esprit de suite dans la prise en charge de leurs droits. 98. Suite à la ratification de la Convention par le Sénégal, un groupe de travail chargé de procéder à des études pour l’adaptation de la législation nationale à la Convention a été constitué en 1991. Ce groupe, institué par le Ministère de la Famille, du Développement Social et de la Solidarité Nationale (MFDSSN), était constitué par des expert(e)s des différents départements ministériels impliqués dans les politiques en faveur de l’enfant, en plus de membres de l’association des femmes juristes, de juristes, de représentant(e)s d’ONG [DEI, Avenir de l’Enfant, BALLAL, CIJ/RADI Juridiques, CONGAD, RADDHO, etc. 99. Une Coalition d’ONG pour la Promotion des Droits de l’Enfant y a également été associée, en plus de la participation de travailleur(se)s sociaux et sociales. 100. Les résultats de ce travail et de toute cette réflexion ont été transmise au Comité Interministériel sur les Droits de l’Homme. 101. Aide Action et Plan International - aussi bien son bureau régional que national -, ont positivement contribué, surtout sur le plan de la scolarisation, à l’avancée de la prise en compte de la CDE. 102. En 1994 dans le cadre de la lutte contre la maltraitance, le Ministère de la Famille, du Développement Social et de la Solidarité Nationale (MFDSSN), avec l’appui de l’UNICEF, a demandé à quatre juristes (magistrat(e)s) praticiennes du droit positif, de réaliser une «Etude Comparative entre la Législation sénégalaise et la Convention Relative aux Droits de l’Enfant». 103. Pour cela, il (elle)s ont procédé à un important travail de recherche sur les principaux textes législatifs et réglementaires : Constitution, Code de la Famille, Code Pénal, Code des Obligations Civiles et Commerciales et Code du Travail. Dans le même sillage et pour son actualisation, une étude complémentaire a été réalisée en 2003. 104. Si l’étude comparative a conclu que le droit sénégalais est globalement en conformité avec la Convention et qu’il y existe un haut niveau de priorité conféré à l’enfant, toutefois des insuffisances ont été relevées et des recommandations faites en matière de non-discrimination, de protection et de promotion. Parmi les recommandations, on peut relever :
105. L’exigence de substituer dans le Code de la Famille l’Autorité Parentale à la Puissance Paternelle. 106. Cette étude a par ailleurs fait plusieurs recommandations tendant à améliorer la législation en ce qui concerne notamment la ratification par le Sénégal de la Convention Internationale du 29 Mai 1993 sur l’adoption internationale ; l’accroissement des ressources consacrées aux secteurs de la santé, de l’éducation et des loisirs : l’amélioration de la situation des personnes handicapées par l’augmentation des moyens mis à la disposition des structures d’accueil. 107. Afin d’accélérer l’application de ces différentes recommandations, une séance de restitution a été organisée pour les Députées du Parlement National en 1997 pour obtenir leur soutien en vue de l’élaboration prochaine du Code de l’Enfant qui devra être précédée par une recherche fouillée sur l’exploitation des enfants. De plus, un vaste programme de plaidoyer et de lobbying a été mis en place pour une application effective et totale de la CDE et l’appropriation par l’ensemble des démembrements de l’Etat en plus des Collectivités Locales et de toutes les couches des populations, du Concept de Droits de l’Enfant.
108. Le durcissement des peines pour les viols commis sur des mineur(e)s de moins de 13 ans et l’impossibilité pour les coupables d’accéder au bénéfice de la grâce présidentielle, sont tous des dispositifs de renforcement des droits et de la protection des enfants. 109. Cet arsenal juridique pris en compte dans la législation nationale est complété par l’adhésion à et la ratification par le Sénégal d’une série de conventions et traités élaborés et adoptés par les différentes assemblées générales annuelles de l’OIT. Pour corroborer cela, il ressort, entre autres, les textes suivants :
110. Ce projet stipule par ailleurs l’élévation à 16 ans au moins de l’âge minimum pour le recrutement volontaire dans l’armée (fixé à 15 ans par l’article 38 alinéas 3 du CDE). Il demande par ailleurs qu’au moment du dépôt des instruments de ratification, que chaque Etat joigne une déclaration fixant l’âge minimum pour le recrutement de volontaires et précise les mesures prises pour assurer une protection spéciale aux moins de 18 ans. Ce projet stipule enfin l’interdiction de tout recrutement de personnes de moins de 18 ans dans les groupes armées, mouvements rebelles, et autres organisations différents des Etats. 111. L’engagement des autorités participe grandement à la création d’un environnement propice au travail sur la protection des enfants en situation de risques. Ainsi le Sénégal prend effectivement part à toutes les rencontres et sommets relatifs à la prise en compte des besoins et droits des enfants. 112. La Rentrée des Cours et Tribunaux de 1998 présidée par le Président de la République d’alors, indépendamment de l’aspect symbolique et de la prise en compte des plaidoyers juridique et social, a été un lieu de ''re-convocation'' et ''re-questionnement'' de la législation nationale face aux enfants. 113. La cérémonie avait permis aux Différent(e)s protagonistes dont le Président de la République, de :
104. Au Sénégal, la notion juridique d’autorité de la chose jugée n’est pas applicable au cas de l’enfant. Une révision de la décision de justice peut être opérée à tout moment si c’est en faveur de l’enfant. 105. Le tribunal pour enfant à toute latitude pour traiter la question de l’enfant et pour cela, il peut compter sur les travailleurs et travailleuses sociaux et sociales, les éducateur(trice)s spécialisé(e)s, la brigade des mœurs, le MFDSSN et s’appuyer sur toute la législation internationale élaborée ou complétée dans le cadre de L’OIT. 1.4 Institutions en Faveur des Enfants 106. Le Comité des Droits de l’Enfant statuant en Novembre 95 sur le Rapport du Sénégal des avait également dans sa note d’observation formulé une recommandation pour la mise en place d’un mécanisme pluridisciplinaire de coordination permanente pour la surveillance des progrès réalisés dans l’application de la CED avec en toile de fond des institutions vouées aux droits de l’enfant. 107. La jonction des institutions en faveur des enfants participe de ce mécanisme pluridisciplinaire. La DPDE (Direction de la Protection des Droits de l’Enfant) mis en place par le MFDSSN coordonne et harmonise les activités de tous les mécanismes institués et ci dessous déclinés. Des représentant(e)s du Ministère de la Justice (tribunaux, direction de l’éducation surveillé) des Confédérations de Syndicats, des ONG et d’autres acteur(trice)s prennent part à ses travaux. |