Étape 1 – Mise en route
Émettre des hypothèses sur le thème de l’émission à partir d’un extrait
Mise en route – groupe-classe – 10 min (support : extrait 1, sans le son)
Diffuser le début de l’émission sans le son (00’35 00’55). Regardez cet extrait. Que voyez-vous ? À votre avis, quel est le sujet du reportage ? Que savez-vous sur les satellites ?Écrire les propositions au tableau. Profiter de l’activité pour introduire le lexique lié à l’imagerie satellitaire. Pistes de correction / Corrigés :
- On voit la Terre et des points lumineux qui tournent autour et se multiplient au fil des ans (entre 1960 et 2008).
- Il s’agit très probablement d’une émission sur les satellites ou du moins sur l’espace.
- On constate qu’il y a des centaines de satellites en orbite autour de notre planète.
- Depuis l’âge de quinze ans, je me passionne pour les satellites et je sais qu’il y a deux sortes de satellites : il y a ceux qui restent toujours au-dessus du même point de la Terre et qui tournent exactement avec elle, je crois qu’on les appelle les satellites géostationnaires. Les autres satellites tournent beaucoup plus vite autour de la Terre. Ce sont les satellites à défilement. Par exemple, le système GPS utilise des satellites à défilement.
- Moi, tous ces satellites, ça m’inquiète. J’ai la sensation que le ciel est en train de devenir une grande poubelle qui tourne au-dessus de nos têtes. Et personne ne s’inquiète de ce phénomène.
- Etc.
Étape 2 – Analyser des faits
Identifier le mode de fonctionnement et les fonctions des satellites (activité 1)
Compréhension orale – individuel et binômes – 15 min (support : extrait 1, avec le son)
Diffuser le début de l’émission (00’00 01’39). Réalisez l’activité 1 : écoutez le début de l’émission et répondez aux questions.Faire comparer les réponses. Si besoin, proposer une 2
e écoute.
Mettre en commun. Écrire les éléments-clés au tableau.Pistes de correction / Corrigés :
1. L’émission va se concentrer plutôt sur leurs intérêts esthétiques et plus encore politiques : c’est-à-dire ce que l’imagerie satellite apporte comme information, comment on peut l’interpréter et comment elle nous aide à lire le monde complexe où nous vivons.
2. Spoutnik I est le premier satellite artificiel mis en orbite en 1957 par l’Union soviétique.
3. Ils observent la Terre, collectent des informations, puis les renvoient à la source, à ceux qui peuvent les lire.
4. Les images sont utilisées dans les domaines suivants : observation et communication militaires, observation de la Terre, surveillance des catastrophes naturelles, observation météorologique, télécommunication, transfert de données, aide à la navigation et transmission de programmes de télévision.
5. Les satellites sont mis en orbite entre 500 km et 36 000 km d’altitude.
6. Au départ, les données satellitaires étaient réservées aux militaires qui cherchaient à collecter des renseignements.
Relever les informations fournies par des images satellites ; décrypter des images ; repérer le lexique du nucléaire (activité 2)
Compréhension écrite – groupe-classe, individuel et binômes – 30 min (supports : extrait 3 et fiche matériel)
Imprimer la fiche matériel et la distribuer.Réalisez l’activité 2 : quel est le point commun entre ces deux clichés ?Diffuser ensuite le 2e extrait (01’41 04’13). Relevez les informations fournies à propos de ces deux images.La correction est commune. Écrire les réponses au tableau.Pistes de correction / Corrigés :
- Les deux clichés montrent le même type de construction, il s’agit du dôme d’un réacteur. Ce sont probablement des images prises à des fins de surveillance militaire.
- Je crois que cela doit être lié à l’énergie nucléaire.
- Oui et la présence de défenses anti-aériennes sur la photo de gauche montre qu’il s’agit d’un site sensible : et s’il s’agissait d’un site de production de bombes nucléaires ?
- Etc.
Cliché 1
| Cliché 2
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- Cette image satellite montre le complexe nucléaire d’Arak en Iran.
- Elle a été acquise par le satellite GoeEye-1, le 30 janvier 2012. On voit le réacteur nucléaire expérimental en construction.
- Ces images ont permis aux analystes, comme par exemple à Jane’s de Londres qui fournit du renseignement militaire, d’estimer que le réacteur serait capable de produire assez de plutonium pour deux ou trois armes nucléaires par an.
- On repère où se trouvent les batteries anti-aériennes pour la défense du site.
| - Cette image satellite montre le centre de recherche nucléaire de Yongbyon en Corée du Nord.
- Cette image a été acquise le 30 avril 2012 par un satellite de la société GeoEye.
- Yongbyon est le principal complexe nucléaire nord-coréen. Il est à l’origine de la tension entre la Corée du Nord et la communauté internationale.
- Il se compose notamment d’un réacteur expérimental qui a fourni les matières fissiles pour les essais nucléaires de 2006, 2009 et probablement 2013.
- Un nouveau réacteur est en construction. Quand on regarde maintenant une autre image acquise cette fois le 6/8/2012, trois mois plus tard, on voit que le dôme du réacteur a été posé.
- Aujourd’hui, le site de Yongbyon est visible sur Google Maps et Google Earth.
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Relever l’analyse de pratiques agricoles (activité 3)
Compréhension orale – groupe-classe, individuel et binômes – 30 min (supports : extrait 3 et fiche matériel)
Former des binômes. Faire prendre connaissance des clichés de l’activité 3 de la fiche matériel.Réalisez l’activité 3 : observez ces différentes images. Selon vous, quelle analyse ces images satellites permettent-elles ? Résumez la situation en une phrase par image. Exemple, image 1 : les champs sont très étroits en raison des canaux d’irrigation très denses et du type d’agriculture : les rizières. Écrire les suggestions au tableau.Diffuser le 3e extrait de l’émission (04’33 07’05). Faire des pauses de quelques secondes après chaque image.Écoutez le passage et notez, en bref, les informations fournies sur la localisation, la forme et les pratiques agricoles de ces six zones. Faire comparer. Rediffuser l’extrait pour vérifier les informations et les compléter. Corriger ensemble. Écrire les réponses au tableau. Expliquer le lexique spécifique lié à l’agriculture, visualiser certaines séquences de mots grâce aux images d’Internet, par exemple : un système d’irrigation à pivot central. La définition de quelques mots techniques figure également entre parenthèses dans le corrigé.
Pistes de correction / Corrigés :
- Ces images s’intéressent à l’agriculture. Elles fournissent probablement des renseignements sur les pratiques agricoles de différents pays permettant ainsi leur analyse et leur comparaison. Etc.
1.
| Nord de Bangkok (Thaïlande), plaine centrale, champs très étroits, visibles sur l’image = rizières alimentées par un réseau très dense de canaux d’irrigation. Spécialisation rizicole très ancienne et extension des surfaces cultivées (XIXe siècle) pour l’exportation du riz.
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2.
| Nord-ouest de l’Allemagne, superficie réduite des champs, formes aléatoires (liées au hasard). Peu d’évolutions depuis le XIVe siècle. Même si remembrements (réunions de différentes parcelles en un seul tenant) au XXe siècle, exploitations caractérisées par des structures familiales, petites par rapport aux États voisins.
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3.
| Minnesota, nord du Midwest (États-Unis), caractère régulier des champs = arpentage (évaluation de la superficie des terres) réalisé au début du XIXe siècle ouvrant sur la mécanisation des cultures.
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4.
| Kansas, grandes plaines américaines. Champs aux formes circulaires dues au système d’irrigation à pivot central, possible ici grâce à des terrains plats et une eau abondante et disponible.
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5.
| Sud du Brésil dans la région du Cerrado, vastes unités agricoles du fait du faible coût de la terre et de l’absence de relief.
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6.
| Région de Santa Cruz en Bolivie, schéma de colonisation (extension) des forêts à partir d’un noyau central + petite communauté humaine qui étend vers l’extérieur les terres rendues arables // à la déforestation.
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Introduire et employer le lexique lié à l’imagerie satellite ; enrichir le lexique lié à l’agriculture ; repérer le lexique de l’environnement (activité 4)
Compréhension orale – individuel – 10 min (support : extrait 4)
Diffuser le 4e extrait (07’07 08’17).Faites l’activité 4 : écoutez et complétez ce résumé avec les termes adéquats.Faire comparer. Diffuser l’extrait. Marquer quelques arrêts pour permettre le repérage et la transcription des mots clés.Mettre en commun. Écrire les termes relevés au tableau.Il est possible de demander aux apprenants quels autres phénomènes liés au changement climatique ou aux catastrophes naturelles peuvent être observés et signalés par les satellites. Pistes de correction / Corrigés :
Le Satellite
Landsat 2 a permis le suivi de la
déforestation grâce à une analyse comparative sur 40 ans mettant en lumière la perte progressive de
superficie forestière. Le Brésil est victime de sa très dynamique économie propulsée par l’
agriculture et ses dérivés
industriels,
alimentaires et
énergétiques. Au cœur de la forêt, la
biodiversité est menacée : l’ouverture des routes facilite
la chasse,
le braconnage, le commerce légal ou non
du bois. Chaque année, l’État de Rondônia perd 3000 km
2 de forêt. En 10 ans, cela correspond à peu près à la superficie de la Belgique.
Identifier des avantages et des inconvénients (activité 5)
Compréhension orale – individuel – 10 min (support : extrait 4)
Diffuser la conclusion de l’émission (10’15 11’00). Faites l’activité 5 : écoutez la conclusion de Jean-Christophe Victor. Repérez les avantages et les inconvénients de l’imagerie satellite.Corriger ensemble. Noter les réponses au tableau.
Pistes de correction / Corrigés :
Avantages
| Inconvénients
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- On peut observer l’espace géographique de la Terre à grande échelle, à petite échelle, avec une grande précision.
- Ces images permettent de s’affranchir des contraintes terrestres du relief, des fleuves ou de la fragmentation politique qui est liée aux frontières.
- Ce sont des outils d’information de première importance.
| - Ces images peuvent être l’objet de manipulation, de falsification et devenir outil de désinformation. Exemple : en 2002, la diplomatie américaine avait présenté aux Nations unies des images satellites prouvant qu’en Irak il y avait des armes de destruction massive, or ces images en fait avaient été manipulées.
- Rien ne vaut une visite sur le terrain, in situ.
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Étape 3 – Repérer une prise de position
Repérer un point de vue implicite (activité 6)
Compréhension écrite – binômes – 20 min (supports : fiche apprenant et transcription)
Réalisez l’activité 6 : cochez les éléments développés dans l’émission. Mettre en commun. Si nécessaire, imprimer et distribuer la transcription. Inviter les apprenants à lire les informations allant de la ligne 9 à la ligne 79. À partir de l’identification des items présents et absents dans l’émission, quelle est, d’après vous, l’opinion tacite du présentateur ? Passer dans la classe en tant que personne-ressource. Relever les erreurs dans les échanges pour une correction différée.
En guise de correction, proposer une discussion avec l’ensemble de la classe.
Pistes de correction / Corrigés :
Éléments développés :
Dans le domaine militaire, les images satellites permettent le constat avant la prise de décision. Lignes 25-27
Les images satellites sont utilisées par les ONG pour la protection des droits de l’homme. Lignes 42-43
L’imagerie satellitaire permet d’observer les changements climatiques. Lignes 49-50
L’image satellitaire permet de prévoir ou du moins d’alerter en cas de catastrophes naturelles. Lignes 78-79
Les renseignements fournis par l’imagerie satellite ne sont plus réservés aux seules autorités militaires et gouvernementales. Lignes 15-16, 45
En rachetant son concurrent GoeEye, DigitalGlobe dispose d’un accès exclusif du marché américain, notamment celui de la NGA. Lignes 38-41
Analyse de l’opinion implicite :
- Je trouve que l’émission s’intéresse aux nombreux avantages de l’imagerie satellitaire, sans réellement développer les travers (à l’exception de la fausse allégation américaine à l’encontre de l’Irak) et les menaces qui planent sur le respect de notre vie privée.
- Oui, on voit que le présentateur évoque le rachat de GoeEye par DigitalGlobe et souligne le contrôle du marché de l’information satellitaire, sans toutefois mentionner les dangers que ce trust représente.
- Tu as raison. Selon moi, le présentateur ne souhaite pas développer les aspects négatifs de la surveillance par satellites. D’ailleurs, ce n’est pas nécessaire, puisque nous le faisons automatiquement. La surveillance est une préoccupation quotidienne depuis le début de l’ère informatique. Nous savons que nous sommes tout de suite repérés lorsque nous allumons nos smartphones.
- Il est quand même important de démontrer que les images satellites offrent une aide et des preuves en matière de changement climatique, elles ont ainsi des vertus pédagogiques.
- Je crois quand même qu’il y a une critique sous-jacente de l’hégémonie américaine en matière d’information. En mentionnant le rachat de GoeEye et la manipulation des images par la diplomatie américaine, le présentateur tient peut-être à souligner qu’il ne faut pas se fier à une seule source d’information. Il précise même en conclusion que rien ne vaut le constat d’un événement par ses propres yeux en se rendant sur le terrain. Etc.
Étape 4 – Participer au débat
Débattre de l’usage des technologies spatiales (activité 7)
Production orale – petits groupes – 25 min (support : citation de Jacques Arnould)
Faites l’activité 7 : par groupes de 4, répondez à la question de Jacques Arnould.Passer dans la classe en tant que personne-ressource. Relever les erreurs pour une correction différée.
En guise de correction, proposer une discussion avec l’ensemble de la classe.Pistes de correction / Corrigés :
- Pour moi, il est clair que nous devons craindre ces nouvelles technologies spatiales de surveillance. Plusieurs faits le démontrent. Premièrement, le réseau
Echelon rendu public à la fin des années 80 (base d'interception des satellites de télécommunications commerciaux), l’affaire Snowden et la surveillance
Prism qui a permis aux États-Unis de contraindre Google, Apple, Facebook, Amazon à fournir les données de leurs utilisateurs. La NSA opérait en toute légalité, puisque la loi sur le contre-terrorisme l’y autorise. La plupart de ces surveillances sont intrusives et démontrent que l’on doit se méfier des technologies spatiales de surveillance. C’est vrai pour le simple citoyen comme pour un État.
- Je considère la surveillance par satellite comme certaines doctrines politiques. Sur papier, c’est merveilleux. C’est sans prendre en compte l’importance des informations recueillies et l’avidité de pouvoir, de suprématie des êtres humains. Je crois qu’il est un peu naïf de croire que les informations récoltées vont exclusivement servir à éduquer les hommes.
- Moi, je constate que nous parlons du réchauffement climatique depuis bientôt deux décennies, théorie qui s’appuie sur de multiples preuves. Oui, nous pouvons observer tous ces phénomènes et nous indigner grâce à l’imagerie satellite, mais avons-nous le pouvoir de contrecarrer la soif de profit des industriels qui épuisent les ressources naturelles de notre planète ? À quoi sert un constat si on ne peut agir ?
- Il faut quand même admettre qu’il y a beaucoup d’aspects positifs. Il ne faut pas toujours être complètement paranoïaque. J’espère que l’imagerie satellite va nous aider à sauvegarder la Terre et pas seulement à contrôler l’espèce humaine… Je pense que nous sommes capables de faire preuve de responsabilité collective.
- En rendant les données satellitaires publiques, on peut tomber dans une société d’espionnage. Dans certains pays, le citoyen est invité à dénoncer son voisin s’il ne respecte pas la loi, maintenant il pourra même l’espionner pour s’assurer qu’il respecte les règles. Cela fait froid dans le dos, nous sommes vraiment dans le monde de Big Brother. Etc.