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Conséquences néfastes pour la Côte d’Ivoire De l’avis de Daniel BEKE (2009), les effets néfastes du « broutage », « véritable cancer économique pour la Côte d’Ivoire », qui sont d’ordre macroéconomique, sont essentiellement:
En effet, la cartographie de la criminalité électronique fait de notre pays un des plus touché. Les potentiels investisseurs qui se hasardent à se lier avec de prétendus «partenaires ivoiriens» sont souvent grugés. Le chômage généralisé évoqué maladroitement par les «brouteurs» pour justifier leurs impairs risque d’être durablement maintenu par la peur de la destination Côte d’Ivoire. - Le retard électronique que risque d’accuser notre pays. Internet, inestimable outil moderne, formidable moyen d’échange, de rapprochement et de réalisation de l’idéal de globalisation n’a même pas encore été exploitée par les ivoiriens, à des fins utiles, que notre pays est déjà mis au banc des nations. Cette situation, si elle débouche sur des sanctions, risque d’isoler la Côte d’Ivoire. - Une grave menace pour tout le système éducatif Le constat est amer: le « broutage » recrute de plus en plus dans les rangs des adolescents. «Un enfant de 16 ans s’est octroyé un véhicule en broutant, ici, à Koumassi», révèle R.L. Selon Daniel BEKE (2009), la société ivoirienne, en perte de vitesse, est marquée ces derniers temps par l’enrichissement rapide et nébuleux de certains individus. L’exaltation de la richesse matérielle, l’absence d’exemplarité, le culte de la médiocrité ont fait le lit des « brouteurs » qui sont vénérés, chantés dans nos rues. Les adolescents de lycées et collèges recevant de mauvais signaux, ne voient plus désormais l’école que comme une antichambre de chômeurs, une armée de futurs «sous couverts». Ils s’adonnent très tôt au « broutage », qui leur ouvre les bras pour, disent-ils, s’en sortir et sauver leurs parents de la misère. Les parents eux-mêmes, par défaut d’encadrement familial, sont souvent abasourdis et désarmés lorsqu’ils apprennent que leurs enfants s’adonnent à ces pratiques. L’Education, qui est avant tout une transmission de valeurs, voit ainsi ses bases gravement menacées, en Côte d’Ivoire. Le développement durable de notre pays est menacé socialement (les dirigeants de demain ne croient plus au système qui les forme aujourd’hui, le chômage et la pauvreté s’accroissent par le fait du broutage) et économiquement (les investissements sont menacés). Les jeunes internautes de Côte d’Ivoire ne sont pas qu’acteurs de la cybercriminalité ; ils en sont aussi de grandes victimes : nombreux sont ceux, et surtout celles, parmi eux qui croient naïvement en la bonne foi de certains de leurs correspondants et qui, en allant vivre à l’étranger une idylle née sur Internet ou tenter une aventure occidentale, se retrouvent dans la prostitution internationale ou dans des réseaux de trafic international d’enfants. Selon le blog REGARDS CROISES31, où témoigne une victime de ces réseaux occultes surnommée LOLITA32, âgée de 26 ans, en plus de la prostitution traditionnelle, ils sont livrés, de gré ou de force, à la pornographie et à la zoophilie. Ces séances sont filmées. De la vente des CD ainsi produits, leurs nouveaux maîtres amassent des fortunes. 2.2.8 La réponse ivoirienne à la cybercriminalité Selon les informations mises à notre disposition par l’ATCI, ces dernières années, la cybercriminalité a fortement affecté l’image de la Côte d’Ivoire au point d’être classée pays à risque dans les transactions en ligne internationales. Une étude réalisée par le CIRES33 a montré que 71% des internautes ivoiriens jugent le niveau de criminalité sur le réseau Internet ivoirien important. Vu l’ampleur du phénomène, l’Agence des Télécommunications de Côte d’Ivoire (ATCI) a mené diverses actions dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité ; elle a notamment organisé des ateliers et conférences, donné des interviews et participé à des émissions télé et radio. L’on pourrait par exemple citer la Conférence Régionale Africaine sur la Cybersécurité34 qui s’est déroulée du 17 au 20 Novembre 2008, à Yamoussoukro, et a porté sur le thème: "Bâtir un espace numérique de confiance en Afrique". A l’issue des différentes réflexions, l’ATCI a décidé de mettre en place un centre de veille, de surveillance et de traitement des menaces et incidents sur les réseaux d’information au niveau national. Ce centre est dénommé Côte d’Ivoire Computer Emergency Response Team (CICERT). Le CICERT a débuté ses activités le 19 Juin 2009 avec comme objectif principal de lutter contre la cyber-escroquerie. Depuis cette date, de nombreuses actions visant à freiner l’expansion de ce phénomène ont été entreprises. Le CICERT a pour ambition de contribuer à assurer la confiance dans l’utilisation de l’Internet par la communauté des internautes ivoiriens (le secteur public, le secteur privé et les particuliers). A cet effet, ses missions sont les suivantes : - mettre fin aux escroqueries via Internet venant de la Côte d’Ivoire ; - sensibiliser la population sur les dangers liés à l’utilisation des TIC ; - assurer la fonction de point focal de la Côte d’ivoire pour les questions de cybercriminalité ; - promouvoir l’utilisation appropriée des technologies de l’information et de la communication ; - proposer des programmes de formation de haut niveau dans les différentes branches de la sécurité des systèmes d’information ; - faciliter la communication entre les professionnels et les experts travaillant dans le domaine de la sécurité informatique. Le CICERT est constitué d’une équipe technique comprenant 6 Ingénieurs informaticiens spécialisés en sécurité informatique. Cette équipe exécute les tâches suivantes : - traiter les plaintes portant sur l’escroquerie sur Internet reçues en ligne à l’adresse info@cicert.ci, - détecter et résoudre les incidents informatiques ; - publier des bulletins de vulnérabilités ; - sensibiliser sur les nouvelles méthodes d’arnaque. D’autres propositions de solutions au niveau ivoirien Le tort causé à la Côte d’Ivoire par la cybercriminalité est grand, nous l’avons souligné. Aussi, des intelligences diverses font-elles des propositions susceptibles de la sortir de cet engrenage. Ainsi, pour le journaliste Daniel BEKE (2009) : L’Etat devra prendre le taureau par les cornes en: - Complétant et appliquant la législation existante en la matière; - Sensibilisant la jeunesse sur les dangers de la pratique du « broutage » ; - Assurant une meilleure sécurité électronique par une amélioration de ses équipements et la création d’une autorité de certification comme souhaitée par la Conférence Africaine sur la Cybercriminalité. Cette autorité veillera à l’application d’une cryptographie à clés publiques entre les Etats, ce qui, aux dires de Monsieur Sylvanus KLA, permettra d’assurer l’authenticité, l’intégrité, la non répudiation et la confidentialité des messages Internet ; - A un niveau régional, comme prévu par la conférence, il faudra harmoniser les politiques communes de lutte et mettre à niveau les services de surveillance et de coercition (police, douane, gendarmerie). Selon BEKE (2009), les entreprises du secteur (cybercafés et fournisseurs d’accès Internet) devront rechercher des moyens pour garantir un meilleur contrôle de l’usage de leurs services. Les banques et autres établissements devront, pour endiguer le phénomène, garantir une meilleure sécurité à leur clientèle. Ensuite, le système éducatif (école et famille) devra veiller à préserver certaines valeurs et faire cesser l’exaltation de la richesse matérielle au prix de la malhonnêteté. Enfin, les parents, à ce niveau, sont invités à une vigilance plus accrue en s’assurant que leurs enfants fréquentent bien les cyberespaces à des fins ludiques et didactiques. Comme le clame SYRINGA (2008) sur son blog35, « Parents, soyez les contrôleurs des sites Internet de vos enfants ; ce n’est pas le Net qui fera la loi chez vous ! », il importe de souligner la responsabilité des parents devant ce fléau qu’est la cybercriminalité des jeunes et celle les visant. Parlant pour le compte de l’Etat et cité par le journaliste David YA (2010) à la faveur de la 11ème édition des JNTIC, qui s’est tenue du 1er au 04 Juin 2010, à Abidjan, le Ministre Jacques Gohoré HOUGA BI des NTIC a affirmé que le gouvernement entend mettre en œuvre un certain nombre de dispositions parmi lesquelles :
2.2.9 Les cas les plus retentissants d’actes cybercriminels dans le monde Pour donner une idée des dommages et des sinistres que peuvent causer, par le biais d’Internet, les cybercriminels, nous avons relevé quelques faits36 majeurs survenus dans le monde et montrant à quel point des esprits mal intentionnés peuvent causer des torts via «la toile» (A consulter en ANNEXE). 2.2.10 Quelques dispositions exemplaires prises en Europe contre la cybercriminalité L’ampleur du phénomène de la cybercriminalité, ce nouveau type d’activités criminelles, appelle une réponse et une mobilisation mondiales. Son caractère transfrontalier appelle un renforcement de la coopération et de la coordination internationales. Aussi, des centaines de forums, de colloques et de conférences ont-ils réuni des spécialistes du monde entier, en Occident, en Asie, en Afrique et ailleurs sur la planète, pour plancher sur l’épineuse question de sa circonscription et l’analyse de ses implications sur les multiples plans économique, financier, juridique, pénal, politique, technologique, social, éducatif, culturel et sécuritaire. Ces importantes rencontres internationales organisées pour combattre le mal ont débouché sur l’adoption de textes et la création de dispositifs de lutte parmi lesquels nous citons, en ANNEXE, quelques-uns mis en œuvre avec un relatif succès, en Europe37. 2.2.11 Protéger les plus jeunes Internet a impulsé une véritable révolution dans le monde, à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activité. Il n’en demeure pas moins qu’il constitue également une menace, à bien des égards. Notamment pour les enfants. Ainsi, des associations comme Innocence en Danger, Mouvement mondial de protection des enfants et la société iEUROP s’investissent à fond, en France, dans la sauvegarde de leur intégrité morale. C’est ce que révèle J. PILO (2009) : Comme tout média qui permet la communication et toutes les formes d'interactivité pour une très large part de la population, y compris nos enfants de plus en plus connectés, nous entrons dans une ère ou l'opinion sensibilisée demande plus de vigilance et de précautions. Cela se traduit par la présence d'associations (comme Innocence en Danger) qui éduquent, informent et sensibilisent à une meilleure utilisation d'Internet, mais aussi par la volonté des acteurs du web à intégrer au sein de leurs services des innovations qui protègent les internautes, « notamment les jeunes utilisateurs face aux risques de mauvaises rencontres ou de détournement divers... », comme le déclare Joël LE MERCIER, Président de iEUROP38, la Société parisienne d'hébergement qui développe et édite notamment le portail : iDOO.com ». (PILO, 2009). 2.2.12 Notre constat au niveau des solutions proposées Il est avéré qu’Internet connait un grand succès mondial et qu’Internet comporte aussi des risques du fait de la cybercriminalité. A travers les écrits ci-avant, des intelligences de tous les horizons s’efforcent de proposer des solutions au phénomène. Ainsi, des solutions et des mesures sont également mises en œuvre en Côte d’Ivoire. Mais leur faiblesse réside fondamentalement dans le fait qu’elles sont générales, globalisantes ou d’un ordre trop étatique et institutionnel - même si nous convenons qu’une lutte efficiente contre la cybercriminalité ne peut se faire sans prendre en compte cette dimension - et pas assez pratiques ni même appliquées, quelquefois, quand il arrive qu’elles soient prises. En outre, sur le terrain, elles sont essentiellement répressives plutôt qu’éducatives, informatives ou sensibilisatrices. Ce faisant, elles manquent d’une emprise véritable sur le fléau puisque les « brouteurs » font des émules par milliers, chaque année. Des solutions plus techniques, ou du moins plus pratiques, plus concrètes et de plus grande proximité s’imposent pour juguler le mal. Tel est le fondement de notre étude. 2.3 SYNTHESE GENERALE DES ECRITS Les différents écrits parcourus nous montrent que les origines d’Internet remontent à la naissance d’Arpanet, en 1969, dans l’armée américaine. Son ouverture au grand public, par son usage social, professionnel et commercial, lui a donné un essor fulgurant dans le monde, à partir de 1994. Internet s’est développé sur les principes de l’échange et de la coopération tous azimuts. Toute son architecture est basée sur ces principes qui sont à l’origine de son grand succès. Mais cet outil privilégié de communication multidirectionnelle, qui représente un atout social et technologique immense dans tous les secteurs d’activités, constitue pour les pouvoirs publics un sujet d’angoisse et pour les entreprises un objet de préoccupations, notamment par l’usage qu’en font certains internautes et particulièrement la jeunesse, à la fois actrice et victime d’un nouveau type de délinquance : la cybercriminalité. La majorité des auteurs et des spécialistes lus révèlent la diversité voire la complexité du mode opératoire des cybercriminels, dans le monde. Dans le cas spécifique ivoirien, cette cybercriminalité est plus de la cyber-escroquerie qu’autre chose. Elle est pratiquée par des jeunes âgés de 12 à 25 ans, dans les cyberespaces essentiellement, et prend les dénominations assez typiques de « broutage », « brou », « wess », « mougou », « bara », « ata » et « formate ». Le fléau est si grave que la Côte d’Ivoire est mise au ban des nations comme destination à haut risque sur Internet et est menacée d’en être exclue. Elle est même citée comme « le N° 1 de la cyber-escroquerie sur le Net », au plan mondial. Mais trop préoccupés par la recherche du gain facile, ces jeunes ignorent pour la plupart les effets de leurs pratiques. Ecumant les cyberespaces dans les communes de Marcory, Treichville, Koumassi, Yopougon, Cocody, Abobo et autres, ils espèrent ainsi se faire de l’argent et s’émanciper financièrement. « Les brouteurs » évoquent le chômage généralisé comme principale motivation de leurs agissements. Ces cybercriminels ivoiriens ont franchi un nouveau pas, qui constitue un péril immense : le recours à l’occultisme pour envoûter leurs victimes et augmenter leurs gains. Le mal est d’autant plus difficile à combattre, en Côte d’Ivoire, que l’absence de lois spécifiques, de règles juridiques et réglementaires spéciales pour pénaliser ou réprimer ce type de délits d’un genre nouveau est perçue comme une sorte de caution à ces personnes. Cette délinquance d’un type nouveau, en plus de faire apparaître des délits non encore intégrés par le Droit commun, se caractérise largement par l’utilisation des TIC dans la commission des infractions traditionnelles. Aussi, face à l’étendue et à l’ampleur du phénomène, l’ATCI (Agence des Télécommunications de Côte d’Ivoire) a mis au point la réponse ivoirienne : le CICERT (Côte d’Ivoire Computer Emergency Response Team), une équipe d’ingénieurs informaticiens qui assure la veille et la lutte contre la cybercriminalité. Il a également pour mission, entres autres, la sensibilisation des populations sur le fléau et la dispensation de formations de haut niveau dans les différentes branches de la sécurité informatique. Certains auteurs suggèrent, pour endiguer le phénomène en Côte d’Ivoire, un complément et une application effective de la législation existante en la matière, la sensibilisation de la jeunesse sur les dangers de la pratique du « broutage », la garantie d’une meilleure sécurité électronique par une amélioration de ses équipements et la création d’une autorité de certification comme souhaitée par la Conférence Régionale Africaine sur la Cybersécurité, en Novembre 2008. Ils recommandent également, au niveau régional, l’harmonisation de politiques communes de lutte et la mise à niveau des services de surveillance et de coercition (police, douane, gendarmerie). Quant aux entreprises du secteur (cybercafés et fournisseurs d’accès Internet), ils recommandent qu’elles œuvrent à la recherche de moyens pour garantir un meilleur contrôle de l’usage de leurs services. Les banques et autres établissements financiers et commerciaux, eux, devront garantir une meilleure sécurité à leur clientèle. Enfin, le système éducatif (école et famille) devra veiller à la préservation de certaines valeurs et à faire cesser l’exaltation de la richesse matérielle mal acquise. A ce niveau, ils invitent les parents à une vigilance plus accrue, en s’assurant que leurs enfants fréquentent bien les cyberespaces à des fins ludiques et didactiques ou utilise Internet à bon escient, sans danger pour leur innocence et pour leur intégrité morale. Toutefois, ces propositions ont une grande faiblesse : leur ordre trop général, globalisant, étatique, institutionnel, répressif et pas suffisamment pratique, éducatif et sensibilisateur. Ce à quoi notre étude s’assigne pour objectif de trouver quelques réponses. Nous retenons donc, à partir de notre recension des écrits et en fonction de nos objectifs, comme variables :
Notre questionnaire et nos guides d’entretien seront bâtis à partir de ces variables et de leurs indicateurs. |
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