Chap 1: Spécificité du texte littéraire








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LITTERATURE: TEXTES THEORIQUES ET CRITIQUES, édition Nathan université
Partie I: Qu'est-ce qu'une œuvre littéraire?

Chap 1: Spécificité du texte littéraire



Ds lignée des gds écrivains du 19e, voués au culte de l'idéal et du beau, on a lgtps évoqué les qualités formelles, condition de la survie de l'oe littéraire: appartenant au domaine esthétique, celle-ci ne se laisse définir que cô une forme parfaite, produit d'un travail artistique. A ce titre elle est opposée aux écrits qui visent une fin utilitaire, notamment la connaissance scientifique (Lanson).

Le dvlpt des sciences du langage a permis de dépasser cette définition trop générale en prenant en compte la nature particulière de la communication littéraire (Jakobson). Ds cette perspective, la spécificité linguistique de la litté par rapport aux autres arts est de constituer un signifiant second (Barthes). "Œuvre seconde", le discours littéraire peut ainsi dénoncer les représentations idéologiques que véhiculent le langage ordinaire (Macherey).

Mettant l'accent sur "l'interaction fondamentale pour tte œuvre littéraire entre sa structure et son destinataire", la théorie de la réception présente une nvle conception de l'œuvre, qui ne se réduit pas à un texte: le rôle du lecteur est déterminant (Iser). Celui-ci, confronté à l'unicité caractéristique de tte œuvre, est contraint de faire "l'expérience d'un dépaysement": contrairement à la communication ordinaire, la communication littéraire ne comporte que deux éléments concrets: le message et le lecteur (Riffaterre).
1.Gustave Lanson: "la littérature et la science" (1895)
Auteur célèbre d'études sur Bossuet, Boileau, Corneille, Lamartine et d'une célèbre Histoire de la littérature française, GL a fortement contribué au dvlpt de l'histoire littéraire positiviste autour de 1900. Exposé à de vilentes attaques, dt celles de C.Péguy qui accusait la "méthode moderne" de "ne point saisir le texte" et de se perdre ds d' interminables considérations historiques, biographiques, philologiques, il a ensuite été victime du discrédit qu'a jeté sur l'histoire littéraire le mvt de retour au texte avec le dvlpt de la linguistique et de la nvle critique ds les années 60.
Ds un article de 1895 intitulé "La littérature et la science", GL affirme la spécificité de la litté et récuse les prétentions scientifiques de Zola. Paradoxalement, c'est parce qu'il poursuit un but purement artistique que l'écrivain peut saisir et transmettre la vérité de son époque.

Cô Flaubert et Valéry, L déclare que la forme et le fond sont inséparables et qu'une œuvre qui se réduit à un message est ss valeur. Tel n'est pas le cas des Rougon-Macquart, que la critique actuelle ne réduit nullement à un témoignage laborieux. Les écrits de Z font d'ailleurs une large place à la personnalité et au projet esthétique de l'artiste.
"Toute idée de roman ou de poème qui n'est pas réalisée en sa forme parfaite n'est qu'un projet ou une ébauche d'idée, enfin une intention sans valeur.

Rien n'est plus funeste à la littérature que cette sorte de matérialisme qui fait subsister l'idée indépendamment de la forme, et qui fait abstraction du travail artistique pour regarder l'objet dans sa réalité physique, extérieure et antérieure à l'art."
 une œuvre littéraire n'est pas un document, elle vaut par sa forme achevée qui transmet "une émotion esthétique". L'écrivain n'atteint à la vérité historique qu'indirectement, s'il a d'abord satisfait à cette exigence artistique.

2.Roman Jakobson, Essais de linguistique générale (1963)
L'ouvrage a fait connaître les recherches des formalistes russes qui ont appliqué à la littérature les méthodes d'analyse structurale empruntées à la linguistique. Reprenant les travaux de Saussure qui analyse la langue cô un système de signe dt chacun se définit négativement par opposition aux autres, J distingue "deux modes fondamentaux d'arrangement dans le comportement verbal: la sélection et la combinaison". Ils constituent respectivement l'axe paradigmatique et l'axe syntagmatique, que présente le dernier paragraphe de notre extrait. La linguistique structurale, sur ce modèle et en réaction contre les approches historiques, esthétiques ou impressionnistes de la litté, étudie l'œuvre comme une structure verbale relativement autonome ds laquelle les différents éléments prennent sens.

Cette analyse formelle du texte prend pour objet la littérarité, "c'est-à-dire ce qui fait d'une œuvre donnée une œuvre littéraire". L'article entend "esquisser une vue d'ensemble des relations entre la poétique et la linguistique". J y rappelle les 6 fonctions du langage: le DESTINATEUR (fonction expressive) envoie au DESTINATAIRE (fonction conative) un MESSAGE (fonction poétique) qui fait référence à un CONTEXTE (fonction référentielle) commun aux deux interlocuteurs; un CODE (fonction métalinguistique) et un CONTACT (fonction phatique) st aussi indispensables à la communication. La fonction poétique du langage peut être définie d'une façon purement linguistique, indépendamment de tout jugement de valeur subjectif.
"La fonction poétique projette le principe d'équivalence de l'axe de sélection sur l'axe de combinaison."
 l'art du langage a recours à la fonction poétique qui prend en compte les caractéristiques des signes linguistiques: la syntaxe, la sémantique mais aussi la forme des mots président à leur arrangement.
3.Roland Barthes, Essais critiques, 1964
RB, ds les années 60-70, a été le champion de la nvle critique, du structuralisme, contre la critique universitaire de l'époque (Critique et Vérité, 1966). Son œuvre, inspirée par le marxisme, la linguistique, l'anthropologie, a psychanalyse, est celle d'un sémioticien (la sémiotique se définit cô la science des signes) qui a pris pour objet la langue (Le Degré zéro de l'écriture, 1953), les usages sociaux, le récit. Pour B, tout est langage, le texte et le lecteur; aussi, plus qu'une critique, définit-il une science du discours qui tentent d'analyser ds l'œuvre littéraire, foncièrement polysémique, des structures, des figures, le lecteur devenant "un producteur du texte". Réflexion sur le théâtre et la litté, analyses d'auteurs aussi différents que Voltaire ou Robbe-Grillet, les Essais critiques reflètent le cheminement de B pdt une dizaine d'années, de 1954 à 64. Il situe ses analyses ds la période de "montée de la sémiologie", en précisant que ces textes st "polysémiques" et ne doivent donc pas être réduits à l'illustration d'une méthode critique historiquement datée.
La nature langagière de la littérature apparaît pleinement ds cet extrait: elle communique en utilisant un matériau, le langage, qui a déjà pour fonction de communiquer. Définie comme un système second et parasite du langage, elle ne peut renvoyer qu'au langage et non au réel.

B montre ainsi la spécificité de la litté par rapport aux autres arts: en raison de l'arbitraire du signe, la litté n'imite pas le réel, contrairement à la peinture figurative. Mais inversement, alors qu'un tableau apparaît au premier abord comme art et artifice, la littérature ne se distingue pas toujours de l'usage courant du langage: "si vous isolez une phrase d'un dialogue romanesque, rien ne peut a priori la distinguer d'une portion du langage ordinaire". C'est pourquoi certains écrivains ont dénié au roman tte valeur artistique (cf Valéry, Breton, Gracq).
"Il y a un statut particulier de la littérature qui tient à ceci, qu'elle est faite avec du langage, c'est-à-dire avec une matière qui est déjà signifiante au moment où la littérature s'en empare: il faut que la littérature se glisse dans un système qui ne lui appartient pas mais qui fonctionne malgré tout aux mêmes fins qu'elle: communiquer. Il s'ensuit que les démêlés du langage et de la littérature forment en quelque sorte l'être même de la littérature: structuralement, la littérature n'est qu'un objet parasite du langage (…) ambitions bien connues du discours littéraire; c'est un discours auquel on croit sans y croire, car l'acte de lecture est fondé sur un tourniquet incessant entre les deux systèmes: voyez mes mots, je suis langage, voyez mon sens, je suis littérature. (…) On est ainsi ramené au statut fatalement irréaliste de la littérature, qui ne peut "évoquer" le réel qu'à travers un relais, le langage, ce relais étant lui-même avec le réel ds un rapport institutionnel, et non pas naturel. L'art (pictural), quels que soient les détours et les droitd de la culture, peut toujours rêver à la nature (et il le fait, même dans ses formes dites abstraites); la littérature, elle, n'a pour rêve et pour nature immédiate que le langage."
4. Pierre Macherey, Pour une théorie de la production littéraire, 1966
Au moment où la critique structuraliste affirme l'autonomie radicale de l'œuvre littéraire, PM, ds une perspective marxiste, s'interroge sur les conditions de sa production. Bien qu'autonome (et irréductible à ce message), l'œuvre n'est pas pour lui indépendante puisqu'elle utilise le langage et s'inscrit ds l'histoire de la production littéraire. Elle se caractérise par son pouvoir d'illusion, qu'elle tire de sa logique propre. Le discours litté développe là une propriété fondamentale de tout langage qui, loin d'exprimer directement la réalité des choses, ne parle js que de lui-même et transmet tte une série de représentations + ou – inconscientes: il n'est pas connaissance mais illusion.

Elaborée à partir du langage, la litté constitue "une œuvre seconde" qui reproduit, confronte et par là-même conteste ces représentations idéologiques: l'imitation de la réalité, ici nécessairement parodique, a valeur de dénonciation.

M distingue l'illusion, caractéristique du langage ordinaire "informe", et la fiction, "représentation déterminée" que l'œuvre litté donne de cette illusion. Même si elle est trompeuse, la fiction est libératrice par cela seul qu'elle met en scène la "feinte plus radicale" que constitue l'illusion .Par sa forme achevée, elle tient toujours à distance ce qu'elle représente: c'est pourquoi l'œuvre ne saurait se réduire à un message.
5.Wolgand Iser, L'Acte de lecture, 1976
Pr WI et les critiques de l'école de Constance (à laquelle appartient aussi Hans Robert Jauss), l'analyse litté a restreint, jusqu'alors, son champ d'application à l'œuvre et à l'auteur, négligeant la part fondamentale du lecteur, destinataire du message litté et sans la participation duquel l'œuvre n'aurait pas de sens. Le lecteur, actualisateur de l'œuvre, voit donc son rôle pris en compte au travers d'une description analytique et précise de "l'acte de lecture" et de la "réception".

L'ouvrage de WI se veut une "phénoménologie de la lecture". Il montre que le rôle du lecteur est essentiel ds la prod de "l'effet esthétique": l'œuvre n'est pas le texte seul, elle se constitue par un processus dynamique, un rapport d'interaction entre lecteur et texte. Cette interaction est rendue nécessaire par la nature même du texte litté: d'une part il se caractérise par des manques, son incomplétude qui appellent les représentations différentes des lecteurs; d'autre part, il comporte des "ensembles complexes de directives" qui s'imposent aux lecteurs et contrôlent leur action. Par ses structures, chq œuvre définit ainsi son "lecteur implicite" et "offre un certain rôle à ses lecteurs possibles", que ceux-ci interprètent à leur manière. Cela explique à la fois la survie de l'œuvre et la pluralité de ses réceptions.
Ainsi l'oe litté peut-elle être définie par sa bipolarité, qui met en relation le texte ("pôle artistique") et le lecteur (pôle esthétique") selon une dynamique qui n'est pas entièrement régie par le texte: "cet hiatus fonde la créativité de la réception". La référence à Sterne (qui a influencé Jacques le Fataliste de Diderot) montre que certains écrivains avaient bien conscience que cette collaboration du lecteur à l'élaboration de l'œuvre fonde le plaisir de la lecture.
"le texte n'existe que par l'acte de constitution d'une conscience qui la reçoit, et ce n'est qu'au cours de la lecture que l'œuvre acquiert son caractère particulier de processus. Désormais on ne devrait plus parler d'œuvre que lorsqu'il y a , de manière interne au texte, processus de constitution de la part du lecteur. L'œuvre est ainsi la constitution du texte dans la conscience du lecteur."
 L'œuvre ne se réduit pas au texte, elle comprend aussi l'effet qu'il produit sur le lecteur. Cet effet est provoqué mais non entièrement contrôlé par le texte. Le plaisir de la lecture réside ainsi dans la part de créativité que le texte laisse au lecteur.
6.Michael Riffaterre, La Production du texte, 1979
MR postule l'unicité du texte littéraire: "le style, c'est le texte même", écrit-il en corrigeant Buffon ("le style est l'homme même"). Cette définition de la la littérarité est vérifiée selon lui par le fait que pour le lecteur l'expérience littéraire est un "dépaysement".

Il analyse d'autre part le "phénomène littéraire", défini comme "le texte, mais aussi son lecteur et l'ensemble des réactions possibles du lecteur au texte" et signale les lacunes de la narratologie, qui ne rend pas compte de la "production du texte" dans l'esprit du lecteur. Etudiant une nouvelle de Balzac, La Paix du ménage, il montre qu'elle tire son unité des variations métonymiques et métaphoriques qui associent les personnages féminins, un diamant et un candélabre, représentant dans le texte l'amour et sa duperie, en référence à une phrase matricielle qui s'impose à la pensée du lecteur: Tout ce qui brille n'est pas or. Le récit est donc "expansion textuelle d'un sens, variation mélodique, ou exercice musical sur une donnée sémantique".
Chap 2: Les critères de qualité
Question tradi: qu'est-ce un chef-d'œuvre? Le jugement esthétique n'est-il pas une affaire de goût? Ms ds la mesure où écrivains et critiques ont voulu dépasser cette simple référence à la subjectivité, il paraît légitime de chercher à définir des critères de qualité en litté.

Le pb peut d'abord ê posé du pt de vue du public pour lequel un gd écrivain crée une forme nvle de beauté que le lecteur perçoit comme unique et énigmatique (Proust). Elle lui demande un effort d'adaptation car elle se caractérise par "l'écart esthétique" qui sépare les habitudes de lectures de son époque.

Du pt de vue de l'auteur, la relation avec le public est à la fois déterminante et déterminée: contrairement aux "faiseurs de livres", l'écrivain authentique ne vise pas un public particulier, l'œuvre de qualité est pour le lecteur –mais aussi pour l'auteur- l'occasion de se connaître (Butor). C'est bien un critère de qualité ds la mesure où la capacité d'une gde œuvre à supporter de multiples lectures peut ê considérée comme la garantie de sa survie et de sa richesse (Valéry).
7.Marcel Proust, La Prisonnière (1923)
La Recherche (1913-1927) est l'autobio fictive d'un écrivain. Les 7 romans qui composent ce cycle intéressent d'abord par le récit des aventures du narrateur (hist de son admission ds la société du faubourg St-Germain, hist de ses relations amoureuses) et d'autres (hist d'amour de Swann, mystère de Charlus). Ces récits font aussi une large place aux analyses psychologiques (sur la jalousie par exemple) et sociologiques (peintures de mœurs de la gde bourgeoisie et de l'aristocratie).

Ms l'originalité est stt de présenter une réflexion sur la litté, en rapport avec la "vocation invisible dont cet ouvrage est l'histoire". Le narrateur expose ds son dernier volume comment sa vocation a été tardivement révélée par trois expériences de mémoire involontaire. Elle le conduit à entreprendre le "déchiffrage" du "livre intérieur de signes inconnus" composé d'"impressions obscures" et de réminiscences" que la vie passée a déposées en lui et qui constituent les "matériaux de l 'œuvre littéraire". Le but de l'art, inaccessible à l'intelligence, et qui fait de l'écrivain un "traducteur", est en effet d'interpréter ts ces souvenirs, de nous révéler "notre vraie vie, la réalité telle que nous l'avons sentie": bref, l'œuvre d'art est le moyen de retrouver le temps perdu.
"Le Beau est toujours étonnant", disait Baudelaire ds le Salon de 1859. Pr P aussi l'originalité constitue la marque du génie: celui-ci offre à ses contemporains une "nouvelle et unique beauté, énigme à son époque où rien ne lui ressemble ni ne l'explique"; cette nouveauté concerne la forme et non le contenu de l'œuvre, ce qui explique d'ailleurs la difficulté du public à recevoir et à assimiler une œuvre nvle. Ms une fois cette accoutumance réalisée, le lecteur est sensible à l'unicité de l'œuvre, au retour des mêmes motis qui s'ordonnent ds "un même monde", ds une vision du monde nvle accordée à un nv style. L'œuvre d'un gd écrivain se caractérise ainsi par sa "monotonie".

Pr montrer à son amie Albertine – et à ses lecteurs- la valeur de cette loi, le narrateur choisit ses exemples ds différents arts: litté (Barbey d'Aurevilly et Stendhal), peinture (Ver Meer), et musique (Vinteuil). Contrairement aux trois autres artistes, le musicien n'est qu'un personnage imaginaire de la Recherche.
"Cette qualité inconnue d'un monde unique et qu'aucun autre musicien ne nous avait jamais fait voir, peut-être était-ce en cela, disais-je à Albertine, qu'est la preuve la plus authentique du génie, bien plus que le contenu de l'œuvre elle-même. "Même en littérature? Me demandait Albertine. – Même en littérature." Et repensant à la monotonie des œuvres de Vinteuil, j'expliquais à Albertine que les grands littérateurs n'ont jamais fait qu'une seule œuvre, ou plutôt réfracté à travers des milieux divers une même beauté qu'ils apportent au monde."
 plus que son contenu, l'œuvre d'un gd artiste se distingue par la beauté des formes nvles qu'elle impose au public. La récurrence de ces mêmes motifs originaux constitue un critère de qualité.
8.Hans Robert Jauss, Pour une esthétique de la réception, 1972-1975
HRJ a renouvelé l'approche des textes et de l'hist litté en la centrant sur la notion de réception et en en définissant les concepts d' "horizon d'attente" et d' "écart esthétique".

J constate d'abord qu'une œuvre s'insère ds le système de références fourni par les lectures antérieures: c'est l' "horizon d'attente du lecteur". Cette notion débouche sur celle d' "écart esthétique" défini comme "l'écart entre l'horizon d'attente préexistant et l'œuvre nouvelle" et comme la condition du caractère artistique de l'œuvre. J l'illustre en montrant l'exemple de Jacques le F où D déjoue l'horizon d'attente des lecteurs (le schéma romanesque à la mode du récit de voyage) en démontant les mensonges inhérents à la fiction.
La notion d'écart esthétique fournit à J un critère de qualité: une gde œuvre rompt avec des formes préétablies, bouleverse les habitudes de lecture et les attentes du public. L'œuvre commerciale, au contraire, flatte le goût dominant et coïncide avec l'horizon d'attente: cet "art culinaire", cette litté de consommation ne les oblige pas à remettre en question leurs cadres esthétiques et à faire une expérience nvle.

L'écart esthétique, ressenti d'abord comme étonnement puis comme plaisir, va s'effacer pour les lecteurs ultérieurs qui, assimilant la nouveauté, intégreront l'œuvre à leur horizon d'attente à venir. Cette interprétation définit le "classicisme" des "chefs-d'œuvre".
"La façon dont une œuvre littéraire, au moment où elle apparaît, répond à l'attente de son premier public, la dépasse, la déçoit ou la contredit, fournit évidemment un critère pour le jugement de sa valeur esthétique. L'écart entre l'horizon d'attente et l'œuvre, entre ce que l'expérience esthétique antérieure offre de familier et le "changement d'horizon" requis par l'accueil de la nouvelle œuvre, détermine, pour l'esthétique de la réception, le caractère proprement artistique d'une œuvre littéraire"
une œuvre vaut d'abord par sa rupture avec les conventions du moment. Une fois intégré ds le champ de l'expérience esthétique, elle devient classique.
9.Michel Butor, Répertoire II, 1964
MB a participé, avec Claude Simon et Nathalie Sarraute, au gd renouvellement des formes romanesques dont Robbe-Grillet fut le théoricien. "Nouveaux romans", L'Emploi du temps (1956) et La Modification (1957) modifient les rapports habituels entre écrivain et lecteur, obligeant ce dernier à un décryptage, à une reconstruction du récit privé de ses structures narratives conventionnelles (histoire, personnages, temps, espace). De nbx essais, réunis ds différents Répertoires, développent par ailleurs une riche réflexion sur la litté.

L'un d'eux, intitulé "Le critique et son public", analyse la relation entre le destinateur et le destinataire de l'œuvre: " On écrit toujours "en vue" d'être lu (…) Ds l'acte même d'écrire il y a un public impliqué". Or la nature de cette relation, c'est-à-dire le choix d'un public par l'écrivain, détermine la valeur de l'œuvre.

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