Les arabes. Civilisation. Arts. Sciences








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Les arabes. Civilisation. Arts. Sciences.

NOUS ne suivrons pas les tribus du Yémen dans leurs excursions au delà des Pyrénées. Laissons-les s’établir à Narbonne, réclamer la province du Languedoc à titre de dépendance de la monarchie espagnole, inonder les provinces de l’Aquitaine après avoir battu l’intrépide Eudes, dont la fille avait épousé un chef arabe; laissons-les arborer leurs drapeaux victorieux sur les murs de la capitale de la Touraine, et essuyer enfin une défaite sanglante aux environs de Poitiers. Ce qui nous importe ici, c’est de rechercher quelle espèce de civilisation les nouveaux conquérants apportèrent dans le Maghreb, et comment ils parvinrent à faire accepter leurs mœurs et leurs croyances religieuses aux différents peuples de l’Afrique septentrionale.

Les califes de Damas et de Bagdad n’avaient pas tardé à dédaigner la simplicité des premiers musulmans, et à vivre dans la pompe et la splendeur. On peut s’en faire une idée par le récit suivant de l’historien arabe Aboulféda : « Toute t’armée du calife était sous les armes; la cavalerie et l’infanterie formaient un corps de cent soixante mille hommes. Les grands officiers, ses esclaves favoris, vêtus de la manière la plus brillante, portant des baudriers étincelant d’or et de pierreries, se trouvaient rangés autour de sa personne. Venaient ensuite sept mille eunuques et sept cents portiers ou gardes des appartements. Des gondoles richement décorées promenaient leurs banderoles sur le Tigre; la somptuosité régnait partout dans l’intérieur du palais. On y remarquait trente-huit mille pièces de tapisserie, parmi lesquelles douze mille cinq cents étaient de soie, brodées en or. On y trouvait vingt-deux mille tapis de pied. Le calife entretenait cent lions, qui chacun avait un garde. Entre autres raffinements d’un luxe merveilleux, il ne faut pas oublier un arbre d’or et d’argent dont les dix-huit branches étaient chargées d’oiseaux de toute espèce; cet arbre s’agitait à volonté comme ceux de nos bois, et alors on entendait un mélodieux ramage. »

Damas et Bagdad trouvèrent des imitateurs au Caire, à Fez, à Kairouan, en Espagne. C’est ainsi que le troisième et le plus grand des Abderrhames éleva à trois milles de Cordoue, en l’honneur de sa sultane favorite, la ville, le palais et les jardins de Zehra. Les sculpteurs et les architectes les plus habiles de Byzance furent appelés pour la construction et l’ornementation de ces édifices, qui étaient soutenus par douze cents colonnes de marbre d’Espagne, d’Afrique, de Grèce et d’Italie. On y voyait des incrustations d’or et de perles, des figures d’oiseaux et de quadrupèdes, les seuls être vivants que sa loi religieuse permît à l’artiste musulman de retracer. Sillonnée sans cesse par le passage de leurs armées qui se rendaient en Espagne, l’Afrique ne demeura pas étrangère à cette magnificence; en effet à l’époque de la conquête du Maghreb les Arabes y avaient trouvé des traces nombreuses de la grandeur romaine, que leur esprit prompt à s’enflammer dut naturellement chercher à imiter, et qu’ils firent entrer comme éléments dans leurs créations artistiques et architecturales. Kairouan, Fez et Maroc brillèrent d’un grand éclat dans les sciences et les lettres, et leurs écoles rivalisèrent avec celles de Cordoue. La culture en avait été recommandée aux Arabes par le Prophète lui-même. « Enseignez la science, dit le Coran, car l’enseigner c’est glorifier Dieu. La dispute sur la science est une dispute sacrée. Par la science on distingue ce qui est juste de ce qui est injuste; elle est la lumière sur le chemin du paradis, une confidente dans le désert, une compagne dans la solitude, un guide fidèle dans le bonheur et dans le malheur. Les anges désirent sou amitié; tout ce qui existe sur la terre brigue sa faveur; elle est le remède des cœurs contre la mort de l’ignorance, le luminaire des yeux dans la nuit de l’injustice. »

La littérature arabe se divisait en deux parties distinctes la première embrassait les mathématiques, l’astronomie, la physique la philosophie, c’est-à-dire ce que ces peuples avaient puisé à des sources étrangères; la seconde, tout ce qui leur appartenait en propre , c’est-à-dire leurs ouvrages d’histoire, de géographie, de poésie, de philologie. Les œuvres d’Euclide, d’Archimède, d’Apollonius, de Ptolémée, devinrent la base de leurs études mathématiques. La plus célèbre des versions d’Euclide est celle de Nassir-Eddin, qui a été imprimée à Rome à la fin du XVIe siècle. Le bel ouvrage astronomique de Ptolémée acquit une si grande autorité chez les Arabes, que l’astronomie est souvent appelée par eux la science d’Almedjisti (du mot grec très grand). Ils firent connaître cet ouvrage en Europe, et encore aujourd’hui son titre arabe (Almageste) nous est plus familier que celui que porte l’original grec. Non contents de traduire et de commenter les auteurs grecs, ils y ajoutèrent beaucoup d’éclaircissements fondés sur leurs propres recherches, simplifièrent les méthodes, et préparèrent la voie aux découvertes importantes de nos mathématiciens modernes. C’est encore à eux que l’arithmétique est redevable de l’usage des chiffres et du système décimal; ce sont eux qui ont simplifié les opérations trigonométriques par la substitution du calcul des sinus à celui des cordes; ce sont eux enfin qui, par l’introduction de l’algèbre, ont fourni aux savants modernes un des plus puissants moyens d’analyse mathématique. Ils ne cultivaient pas avec moins d’ardeur la médecine et les sciences naturelles. C’est dans Hippocrate, et surtout dans Aristote, qu’ils puisèrent les principes de leurs connaissances physiques et médicales. Le préjugé religieux les empêcha de se livrer à l’anatomie; en revanche ils tirent de grands progrès dans la thérapeutique, la pharmacologie, la chimie et la botanique.

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