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La liberté de la personne dans l’action sociale : un débat contemporain L’Association Haut-Rhinoise d’Aide aux Personnes Agées (APA), le Conseil Général du Haut-Rhin et l’Union Nationale des Associations de Soins et Services d’Aide à Domicile (UNASSAD) ont organisé les 15 et 16 janvier derniers un colloque à Colmar sur le thème « Le libre choix de la personne dans l’action sociale : idéal ou leurre ? ». A cette occasion ; une quarantaine d’intervenants, professionnels et bénéficiaires, et 300 participants se sont réunis dans le but de réfléchir et de répondre à cette question ; extraits des débats Alain REY, linguiste et chroniqueur sur France Inter,a ouvert le débat en essayant de définir le libre choix. Le choix est un mot très ancien, d’origine germanique, qui signifie examiner, goûter. Il introduit donc une notion de sélection, on choisit donc souvent une situation préférable à une autre. La difficulté principale de cette notion repose sur une double problématique:
A partir de cette problématique, on peut se demander si le choix est vraiment libre ! Ce libre choix est d’autant plus compliqué si les personnes ne possèdent pas tous les éléments nécessaires pour faire ce choix (en terme d’information et de moyens), ou si elles ne possèdent pas toutes leurs facultés psychiques. Une notion au cœur de l’actualité politique La notion de libre choix se trouve au centre des nombreux discours prononcés sur la situation des personnes en perte d’autonomie. Ainsi le libre choix est un principe inscrit dans la loi du 21 juillet 2001 instituant l’Allocation Personnalisée d’Autonomie mais aussi dans la loi du 2 janvier 2002 sous la forme d’un libre choix entre le domicile et les établissements ainsi qu’entre deux prestations adaptées. La démographie, un facteur à prendre en compteLe professeur Hermann-Michel HAGMANN, Directeur de Centre Médico-social Régional de Sierre (Suisse), a présenté les futures évolutions liées à l’augmentation du nombre de personnes âgées et du nombre de personnes dépendantes. Dans cette logique, Geneviève LAROQUE, Présidente de la Fondation Nationale de Gérontologie à Paris, a avancé la théorie de « rectangularisation » de notre pyramide des âges : les personnes âgées vivront plus longtemps et mourront plus rapidement. Du point de vue de ceux qui le vivent…Les personnes dépendantes, qu’elles soient handicapées, malades ou simplement âgées, n’ont souvent pas le choix, ou leur choix est limité. Leur vie est très souvent rythmée par les aidants, les professionnels, qui souvent choisissent à leur place. Si ces personnes souhaitent réellement avoir le choix, c’est un combat de tous les jours ; c’est aussi des difficultés récurrentes entre soi-même et les autres, car ces personnes doivent aussi savoir accepter l’aide des autres. « Les personnes qui ne vivent pas ce quotidien ne peuvent pas comprendre » précise Marianne KUHN, Responsable du Comité du Haut-Rhin de l’Association France Parkinson. « C’est aussi un problème de mentalité en France. En Angleterre le regard sur les personnes dépendantes est différent » affirme Marcel NUSS, personne en situation de handicap. Du point de vue économique : « On ne peut pas augmenter le bien-être de quelqu’un sans réduire celui du marché, telle est la théorie du marché » avance Marie-Eve JOEL, Professeur au Laboratoire d’Economie et de Gestion des Organisations de Santé à l’Université Paris IX Dauphine. En effet, les personnes âgées subissent des contraintes économiques car elles se font évaluer par des professionnels qui leur disent ce dont elles ont besoin (en matière de soins, de services, et même de l’heure des interventions…). Cependant, ne pas respecter le choix des personnes a aussi un coût : « Je ne veux pas aller en maison de retraite. Si on n’accepte pas mon choix, je ne sortirais plus de mon lit ». Des questions et des contraintes subsistent…Lorsqu’ils doivent faire un choix, les personnes aidées, les aidants ou encore les professionnels se heurtent donc à de nombreux obstacles, qu’ils soient liés à la personne, à son environnement ou encore à son entourage... Les personnes dépendantes, en perte de capacités psychiques pour certaines, sont-elles capables de décider pour elles-mêmes ? Ai-je-les moyens de me payer un logement en institution ? Je n’ai pas le temps d’expliquer les différentes possibilités pour mon patient, sur quoi dois-je l’informer ? Comment répondre à un besoin individuel dans un système de gestion collective ?… sont autant de questions qui ont été soulevées lors de ce colloque. Mais, les professionnels restent optimistes…« Les progrès sont incontestables en matières de soins. Et, aujourd’hui, les personnes ont la possibilité de faire des essais quant aux solutions proposées » stipule le Docteur Jaqques HILD, Gériatre, Médecin Chef au Centre pour Personnes Agées de Colmar. « Les usagers sont aujourd’hui acteurs de leur vie. Le service social repose sur des valeurs, dont le respect de la personne, la solidarité, la liberté… Les actions du service social incluent la notion de libre choix dans leur travail » précise Monique KOHSER, Responsable du service social de l’APA. La notion de choix éclairéDe nombreux professionnels préfèrent remplacer la notion de libre choix par celle de choix éclairé. Philippe JAMET, Directeur Général Adjoint, Chargé du Pôle Solidarité du Conseil Général du Haut-Rhin, précise, entre autres, que pour obtenir un choix éclairé, « Il faut développer des outils pour anticiper et évaluer les besoins, garantir une véritable équité entre les territoires, offrir une palette de services diversifiés et proposer une cohérence en ce qui concerne les coûts ». « Il faut reconstruire un système d’évaluation avec une approche plus fine. Par ailleurs, cette notion devrait stimuler la constitution d’une offre de services plus diversifiés » ajoute Monsieur Pierre KAMMERER, Directeur de l’APA. Pour André FLAGEUL, Président de l’UNASSAD, « Il faut oser la confiance et laisser les personnes dépendantes s’exprimer et donner leur avis sur les acteurs gérontologiques ». Pour conclure ce colloque, Annie DE VIVIE, Directrice Générale d’Agevillage.com pose une dernière question : « Sera-t-on capable d’être vigilant et militant dans les années à venir sur la capacité de laisser la parole aux personnes dépendantes ? Les mentalités pourront-elles évoluer en matière de condition d’évaluation des personnes aidées, des pratiques, des démarches de projets… ? Dans une société vieillissante, ce colloque a permis une prise de conscience de la société sur la situation des personnes aidées dans le cadre de l’action sociale. Participants, intervenants et organisateurs sont repartis de Colmar avec de nombreuses idées et pistes de travail… et surtout avec une vision éclairée de cette notion ô combien importante mais ambiguë que constitue le libre choix. Info-contact : APA – Myriam BRESSAND Tél. 03 89 32 78 78 -- |
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