télécharger 209.55 Kb.
|
![]() L’Orestie Michel Tanner Après Eschyle Version du 27 février 2009 Première partie : Agamemnon Séquence 1 : Pâris/Hélène Bèè,bèè, bèè Pâris : Je suis Paris, le prince Paris, fils de la reine et du roi de Troie. Je dois garder les moutons, tout prince que je suis. Mon père et ma mère m’ont éloigné de Troie parce qu’ils ont rêvé que je porterais malheur à la cité. Moi, le plus beau des princes. Moi, un spécialiste en séduction. Moi, qui serait capable de désigner la plus mignonne des déesses olympiennes. Moi, qui ne rêve que de gloire sur les champs de bataille en Asie et en Europe. Moi, qui ne pense qu’à ça… Moi, qui doit garder les moutons. (Entrée d’Hélène) Bonjour Madame, que vous êtes belle… Hélène : Tu n’es pas mal non plus, joli berger. Pâris : Vous êtes qui vous ? Hélène : Je suis Hélène fille de Tyndare et Léda, femme de Ménélas, roi de Sparte. Pâris : Ménélas ?? Hélène : Oui je sais, mon père m’a offerte à Ménélas contre l’assurance d’une paix durable. Si tu savais comme je m’ennuie. Je m’ennuie… Pâris : Si vous voulez, je connais un petit restaurant, les « remparts de Troie », on y loue aussi quelques chambres. Ca vous dit ? Hélène : Tu me tentes. Allons y mais vite, je ne veux pas rentrer trop tard. Je n’ai pas envie que Ménélas commence à me chercher partout et aille encore se plaindre à mon père. (Ils sortent bras dessus bras dessous) Voilà, ainsi le prétexte de la guerre de Troie est trouvé. Paris enlève Hélène, femme de Ménélas. Sous la conduite d’Agamemnon, roi d’Argos, les rois grecs, pour une fois unis, vont mener une expédition punitive contre Troie. Elle va durer 10 ans et va être la source de bien des légendes. Les Grecs vont gagner sous la conduite d’Agamemnon qui rentre plus puissant que jamais. Son épouse l’attend…impatiemment,…pour se venger. Elle a fait allumer des feux pour précéder le retour du Roi de Mycène, son mari …elle l’attend. 02 – Ferrari (1) Séquence 2 : Clytemnestre/Egisthe Clytemnestre : L’expédition victorieuse est de retour, les murs de Troie sont abattus, plus de males phrygiens vivants. Illion n’existe plus, Agamemnon mon mari de roi revient vainqueur, riche de gloire et de deux bâtards qu’il a conçu avec sa captive Cassandre, fille de Priam et d’Hécube. On dit, qu’elle a le don de lire l’avenir. Egisthe : Si la chose est vraie, Clytemnestre, ne crains-tu pas qu’il évite le piège que nous lui tendons, que cette Cassandre ne lui révèle ? Clytemnestre : L’orgueil, la prétention le gonflent et l’aveuglent. Agamemnon a force Cassandre, comme moi quand il m’a rencontrée. Il répand la haine mais croit que sa bestiale virilité fait de lui un homme. Avec son frère Ménélas, le cocu et Calchas, le faux devin il a sacrifie la tendre Iphigénie, ma fille, enfant de mon amour pour un homme tendre et doux qu’il a assassiné. Egisthe : Comme Thyeste, mon frère et toute ma famille ! Maudit soit-il ! Mais si Cassandre lui a révélé notre guet-apens ? Clytemnestre : Ne sois pas crédule, ni aussi bête que les fils d’Atrée. Connaître l’avenir n’est en aucune manière dans les capacité des humains, l’avenir, tu le fais, tu le prépares… ainsi tu le connais. L’avenir, c’est qu’Agamemnon va mourir de ma main et qu’il ne s’en doute pas. Egisthe : De… de nos mains… (Ils sortent) Séquence 3 : Chœur au bistrot Chœur : Quelle aventure…
03 – Fontaine (1)
Chœur : Prend garde roi, tout a changé ici.
Séquence 4 : Clytemnestre/Agamemnon Clytemnestre : Bienvenue oh mon roi, époux respecté. Que les dieux t’accueillent dans ta cité comme tu le mérites. Retrouve ta ville telle que tu l’as laissé. Ton épouse plus dévouée et clairvoyante que jamais. Ta couche aussi pure que quand tu la quittas. Tu es là seul vainqueur d’Illion, loin de tes compagnons perdus. Entre dans ta noble demeure. Comment mieux te saluer et t’honorer qu’en me prosternant à tes pieds ? Agamemnon : Merci femme, les dieux ont aidé mon retour après la destruction de la cité de Priam. Je t’ai ramené une servante, qu’elle serve notre maison. Que ses rejetons servent aussi. Clytemnestre : Qu’importe le sang, mon attente est enfin récompensée. Moi femme délaissée, affolée par la barbarie, je reprends vigueur à te voir revenir. Le sang de l’émotion me monte à la tête. Entre. 04 – Georis (1) J’ai pleuré en t’attendant. Viens poser le pied sur le pourpre et toi, esclave fais ton devoir. (Cassandre étend le tapis) Agamemnon : Ce sont les dieux qu’on honore par le rouge. Je suis rester homme, malgré tout, mais c’est en héros que je t’attends. Clytemnestre : C’est le moment d’achever mon œuvre. Ta démesure te perd, époux maudit. Je me serais moi-même transformée en tapis pour te convaincre de rentrer seul vers ton repos. Repos éternel... (Egisthe traverse le plateau et va assassiner Agamemnon à l’extérieur) Cris d’Agamemnon (Clytemnestre revient avec le corps d’Agamemnon et le jette dans la trappe) Clytemnestre : (à Cassandre) Et toi, barbare des terres lointaines, toi à qui on accorde tant de dons, n’avais-tu rien su ? Cassandre : C’est ainsi que les choses devaient se passer, noble reine. Aucun besoin de me perdre dans le regard d’Apollon ni dans le tien. J’ai toujours su que tu attendais le monstre... Que tu l’attendais. Je connais ton dégoût. Il s’est gobergé de ses exploits meurtriers, de ses fourbes mensonges, de ses crimes sans nombre, de sa virilité, de ses parjures, des viols de ses propres femmes, de ses violences sur sa fille, il doutait d’ailleurs de sa paternité. Clytemnestre : Oh combien il avait raison sur ce point. Par trois fois il m’a prise de force, par trois fois j’ai mis au monde un enfant non voulu, le produit d’un viol. Cassandre : Je savais en partageant forcée, sa couche dans le dégoût du mâle, que je venais vers l’abattoir de l’Atride. Il m’a craché à la figure le mépris de la femme et j’ai su et compris à son récit que son retour serait sa fin. Clytemnestre : Il est le cousin de mon premier mari. Il prendra le pouvoir et l’histoire ainsi se clôturera. Cassandre : N’en crois rien Clytemnestre, mon destin est le moins malheureux de tous. Je vais périr avec mes enfants d’une main ennemie. Je me suis préparée à ce sort et je m’en réjouis. 05 – Gilson Aude (1) Ton histoire, elle, n’est pas finie, celle d’Egisthe ton pâle amant non plus. Devras-tu aussi tuer les trois enfants sortis de toi, même non désirés ? Egisthe : Vas-tu te taire, sorcière, vas-tu cesser ton exercice de prophétie, de divination ? Cassandre : Je ne fais pas de prophétie ... je comprends. (Egisthe les emmène et les tue, bruit de Cassandre qu’on égorge) Cris de Cassandre Clytemnestre : Méritait-elle cette violence, Devait-elle rejoindre l’autre dans l’Hadès ? Elle le haïssait autant que moi. Et Electre, et Oreste ? Chœur : Le meurtre appelle le meurtre.
Egisthe : Taisez-vous vieillards, rentrez chez vous, je ne veux plus rien entendre. Je suis le maître à présent et je vous jure que j’ai l’intention de maintenir l’ordre ! (Egisthe sort à cour sur un pas martial) Deuxième partie : les choéphores Oreste et Pylade Oreste : C’est donc là que repose un père... un père que je n’ai jamais connu, qui a assassiné. Lorsqu’il revint victorieux du voyage guerrier, après avoir soumis Illion. Je n’étais pas là pour honorer ton souvenir de roi des rois. Sauvé par ma sœur, je me suis exilé en Phocide chez mon cher Pylade. J’offre une boucle de mes cheveux en hommage au père absent. Je marque aussi mon passage par l’empreinte de mes pas. (Pylade guète à jardin) Pylade : Fais vite, un cortège de femme arrive. Chacune semble porteuse d’hommage destiné au mort. Je pense qu’Electre, ta sœur, les dirige. Elle semble triste et en colère. Partons, nous reviendrons plus tard. Oreste : Non, dissimulons nous plutôt à leur regard. Tentons de comprendre la situation de la ville, c’est la raison pour laquelle nous sommes revenu ? (Oreste et Pylade sortent à cour et Electre entre à jardin, elle s’avance devant la tombe d’Agamemnon) Electre : Ce n’est pas encore aujourd’hui que reviendra la joie de vivre qui devrait animer le palais. 06 – Grard (1) Ma mère et son bâtard d’époux me traitent en servante et le comble arrive aujourd’hui quand, effrayé par un de ses fréquents cauchemars, elle m’envoie sur ce tumulus sous lequel est enfoui mon père pour lui offrir des libations que tout mort doit recevoir. Ce n’est pas un hommage, c’est un outrage. Choèphores :
Electre : Silence esclave ! Je ne suis pas prête, moi, à pardonner le terrible geste qui m’a privée de père. Mon rang royal ne m’évite pas un sort pire que le votre et je me désespère chaque jour, chaque nuit de ma solitude. Agamemnon a certes pu commettre certaines maladresses mais personne ne pouvait remettre en cause l’intégrité du vainqueur d’Illion, de l’allié des dieux. Je ne peux plus contenir ma haine, il faut qu’elle paie. Oh grand Agamemnon, toi qui ne recevra jamais assez de remerciements, ces fleurs m’ont été confiées par ma mère, la femme adultère et assassine Clytemnestre qui n’a osé venir les déposé elle-même, et qui a pour cela confié a sa souillion de fille Electre et à ses esclaves compagnes la mission qu’elle aurait crainte de faire elle-même. Choéphores : (tournent)
(Electre se penche sur la tombe et elle voit des cheveux) Electre : Servante, qu’avez-vous mélangé aux fleurs et aux libations à la terre. (Elle se relève et montre aux Choéphores ce qu’elle tient dans sa main) Je viens de trouver des cheveux ! 07 – Hanus (1) Choéphores : Ils sont pareils aux tiens. Electre : Mais ce ne sont pas les miens, je le saurais. Choéphores : Ils pourraient être ceux d’Oreste. Electre : Allons donc, nous sommes sans nouvelles depuis des lustres. Il n’est pas possible que ma mère, ait mêlé cette mèche à ces hypocrites offrandes. Elle nous hait, elle n’a de mère que le nom. Maudite soit-elle. (Elle regarde au sol et voit des traces de pas) Regarder des traces. Choéphores : (accrochage des Chréophores sur le parasol)
Electre : N’ayons pas peur des mots : un meurtrier pour faire payer le meurtre. C’est respect des Dieux que de venger le crime. Il faut que je sois maîtresse en ma maison. (Entrée d’’Oreste en Pylade) Oreste : C’est la raison de notre retour, nous sommes ici pour accomplir ton vœu. Pylade : Nous sommes les prescrits du ciel, moi pour toi, toi pour moi. Electre : Qui êtes-vous ? Oreste : Qui pouvons-nous être, qui appelais-tu, qui réclamais-tu ? Je suis Oreste, vraiment Oreste, celui que tu as sauvé de sa propre mère. Ne refuse pas de me reconnaître, toi qui as déjà place ton pied dans mon pas et toi qui peux placer mes cheveux dans les boucles et la couleur des tiens. (Electre se jette dans les bras de son frère) Oreste : Ne nous arrêtons pas plus longuement sur ce moment de joie causé par le plaisir des retrouvailles. Nous ne serons pas les bienvenus par ceux qui ne nous attendent pas. Zeus, Zeus et toi Apollon, son noble fils, regarde et examine notre situation. Mon père est mort assassine par une vipère qui veut plus que tout voir l’extinction de la lignée des Atrides. 08 – Lel (1) Aussi nous sommes là, Electre et moi son petit frère Oreste, derniers représentant d’une noble race dont on voudrait la disparition. Je veux me protéger et porter encore le sceptre royal honteusement confisqué par le bâtard Egisthe. Je veux surprendre les traîtres et assurer la vengeance d’un père que je n’ai pas connu. Je sais qu’Apollon et la famille des Olympiens sont à mes cotes et que je dois tuer qui a tuer. Je suis chargé de cette mission. Les visions d’effroi glacent mes nuits quand ma mère, perfide et belle Clytemnestre, m’apparaît dans mon parcours d’insomnie. Elle aussi rêve et craint le retour du serpent qu’elle a nourri en son sein... Il y a longtemps. Divinités de la justice, définissez le droit, indiquez moi le coupable et le châtiment qu’il doit recevoir pour son méfait. Je dois la vie à mon père, mais ma mère Clytemnestre m’a fait naître. Que n’es-tu tombé, grand Agamemnon, sous les remparts de Troie, abattu par le javelot d’Hector. Tu aurais laissé trace glorieuse, tu serais plus encore honoré mort que vivant, L’Asie porterait tes cendres et ta maison, femme et enfants porteraient la noblesse et la fierté du deuil. La lumière serait enfin revenue sur la maison d’Argos. Au lieu de cela, il me faut tuer... Egisthe, maudit soit ce bâtard, assassin par vengeance du fils d’Atrée ! Mais aussi ma mère Clytemnestre, qui m’a enfante, qui m’a donne la lumière et que je dois transformer elle aussi en victime. J’en perdrais la raison. J’ai peur de la folie meurtrière. Les Dieux, s’ils existent, veulent-ils vraiment cela ? S’ils existent, s’ils existent... Et si cela est, pourquoi est ce moi qui doit les décharger d’une telle fonction ? Pourquoi n’instruisent-ils pas eux-mêmes cette meurtrière en procès. Que font-ils ? Je crains d’assumer cette souillure, tuer sa mère pour moi, mortel, tuer un mortel... une mortelle ! Qui ne pourrait craindre cela ? Oui je sais ma sœur, ce que tu as subi est impardonnable. Toi, fille d’Agamemnon, tu mènes une existence d’esclave. J’irais, je ferais, j’assumerai. 09 – Paque (1) Je porterai le destin. (Pylade s’avance) |