Note dans l’édition originale. Préface Brunetière s’était interdit de porter un jugement définitif sur les écrivains de son temps : «Il n’y a pas, disait-il, d’histoire des choses contemporaines.»








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Albert Lozeau

Poésies complètes

Tome I



BeQ

Albert Lozeau

(1878-1924)

Poésies complètes

Tome I

Selon l’édition définitive, Montréal, 1925-26.

La Bibliothèque électronique du Québec

Collection Littérature québécoise

Volume 41 : version 1.1

« Albert Lozeau, quelques jours avant sa mort si inattendue, avait choisi et classé les poèmes qu’il voulait inscrire dans l’édition définitive de son œuvre poétique ; il les avait fait précéder d’une préface de M. l’abbé Charbonnier et d’une note personnelle qui rend aujourd’hui un accent pathétique ; il avait même réglé les détails matériels de l’édition. Les amis qui ont l’honneur d’assurer la publication de cette œuvre n’avaient donc plus qu’à exécuter le plus fidèlement qu’il leur était possible les volontés de l’auteur. Ils l’ont fait avec un pieux scrupule. »

Note dans l’édition originale.

Préface


Brunetière s’était interdit de porter un jugement définitif sur les écrivains de son temps : « Il n’y a pas, disait-il, d’histoire des choses contemporaines. » Aussi bien, il serait téméraire de vouloir dicter, par anticipation, des arrêts sans appel à nos juges de demain ; la grande histoire des lettres de notre siècle, comme celle des événements où nous sommes mêlés, s’écria plus tard, lorsque le recul du temps permettra d’assigner à chacun la place qui lui revient.

Mais, tout en laissant le champ libre aux critiques à venir, il est permis de décerner des palmes à qui les mérite, même de son vivant. Ainsi en ont usé tous les successeurs de notre vieux Boileau, sachant bien qu’aucune sentence n’est irrévocable, dans le domaine littéraire moins qu’ailleurs ; Brunetière lui-même ne s’est pas fait scrupule de distribuer autour de lui l’éloge ou le blâme, avec l’accent convaincu que nous lui connaissions.

Sous le bénéfice de ces réserves, on peut déclarer sans hésitation qu’Albert Lozeau est considéré à juste titre comme l’un des représentants les plus autorisés de la jeune poésie canadienne. Depuis quelque vingt ans cette âme vibrante dans un corps maladif a peuplé sa solitude des plus beaux rêves.

* * *

Il nous explique lui-même la genèse de sa vocation poétique, dans une note qui sert de préface à un premier volume de vers, L’Âme solitaire, édité à Paris en 1907, recueil qui a eu, depuis, les honneurs d’une réimpression : « Je suis, dit-il, un ignorant. Je ne sais pas ma langue... J’ai vu des arbres à travers des fenêtres. J’écris des sonnets de préférence, parce que j’ai l’haleine assez courte... ; je ne sais pas le latin dont la connaissance est indispensable pour bien écrire le français. J’achevais mon cours commercial, quand la maladie m’a jeté sur le dos. »

Ces confidences, ô poète, ne sont pas pour amoindrir votre mérite. Au plus fort de la maladie, vous avez lu « Chénier, Hugo, Lamartine, Musset, Gautier, Leconte de Lisle et la plupart de nos grands maîtres ». Vous nous dites ailleurs, dans vos poèmes, que vous vous êtes familiarisé avec la Pléiade du XVIe siècle et que le grand Ronsard vous a fasciné. Le « mal de rimer », selon votre propre expression, vous a pris à votre tour. C’est que vous aviez en vous le mens divinior, ce souffle divin, cette imagination créatrice auprès de quoi ne peut que pâlir la science la plus raffinée de la langue et de la métrique :

L’art ne fait que des vers, le cœur seul est poète.

En dépit d’un mal physique inexorable, Albert Lozeau est devenu un infatigable ouvrier de la plume, ce qui l’a arraché, dit-il, « au désespoir et à la mort ». Pouvait-il trouver plus noble dérivatif aux tristesses de son état ?

Cette lyre, faite de fibres humaines, de fibres endolories, rappelle ce que Jules Lemaître a raconté de la lyre d’Orphée, dans un poignant poème. Si nous en croyons la légende, l’aède antique, au sortir de l’Érèbe après la perte définitive de son Eurydice, brisa l’instrument de ses chants et se coucha en attendant la mort ; mais un fantôme éthéré abatti son vol auprès du demi-dieu et arracha de ce cœur palpitant trois fibres ensanglantées qui furent fixées au Luth silencieux. En faisant vibrer ces nouvelles cordes, chair de sa chair, Orphée charma la nature, les arbres, les fauves même qui accouraient pour l’écouter ; il se sentit renaître,

Car tout son cœur chantait dans les cordes sanglantes.

Albert Lozeau a chanté avec tout son cœur ; retiré en lui-même, il a trouvé dans ce sanctuaire harmonieux le courage de vivre :

C’est en moi que je sens mon bonheur et mon ciel !

Il est vrai que sa personnalité s’est singulièrement élargie dans ce travail, malgré les étroites limites où ses regards étaient confinés :

Méditer de beaux vers, c’est apprendre son âme.

Il s’est bien vite rendu compte que sa sensibilité d’artiste n’était pas faite pour rester prisonnière et que, si elle retombait parfois sur elle-même, ces défaillances d’un instant ne l’empêchaient pas de reprendre son vol vers la nature, de se griser d’air, de parfums, d’amour, et surtout de s’élancer jusqu’à Dieu.

On le voit, les thèmes de cette poésie sont les motifs éternels du genre lyrique, et c’est par là pourtant, que l’auteur semble avoir fait œuvre originale ; au dire de son premier éditeur, « il a rompu avec la tradition habituelle des écrivains canadiens d’alors ; il ne s’est pas inspiré d’un sentiment exclusivement religieux ou national ». Le lyrisme le plus personnel doit être, en effet, assez large, assez universel pour atteindre tous les hommes, sous toutes les latitudes et dans tous les climats ; ce caractère d’universalité, dans une œuvre, n’est nullement incompatible avec l’originalité persistante de l’individu ou de la race.

Par la nature de cette inspiration si largement humaine, Albert Lozeau appartient à la lignée de nos poètes français contemporains. À première vue, on croirait qu’il relève du délicat Charles de Pomairols, disparu pendant la guerre. Les privilégiés qui étaient devenus à Paris, avant 1914, les habitués des « Samedis » de la rue Saint-Dominique (l’auteur de ces lignes eut ce rare bonheur,) ont conservé l’impression de l’atmosphère pure, éthérée, qui flottait dans le vaste salon littéraire où s’était fondé le « Prix de spiritualisme ». Sous la direction du parfait gentilhomme qu’était Charles de Pomairols, assisté d’une épouse dont le sens esthétique n’était pas moins discret qu’affiné, on débitait des vers « lamartiniens », on défendait les lettres françaises contre l’invasion du sensualisme trop longtemps à la mode. Albert Lozeau y aurait eu d’autant mieux sa place que le « maître de céans » avait été touché, lui aussi, par un malheur irréparable qui fait l’objet d’une bonne partie de ses poèmes.

Mais, lorsqu’on lit plus attentivement le poète canadien, on s’aperçoit vite qu’il est étroitement apparenté avec nombre d’autres qui sont nés en terre française et dont l’inspiration demeura chrétienne. Il suffit de se rappeler Victor de Laprade, Joséphin Soulary, Louis Ratisbonne, Paul Harel, François Coppée, Paul Verlaine, Francis Jammes, Auguste Angellier, Louis Le Cardonnel, et surtout Louis Mercier qu’Albert Lozeau connaît à fond, comme il l’a montré dernièrement dans un article de critique sur Alphonse Désilets.

Il importe assez peu, du reste, qu’il ait eu commerce avec tous ces écrivains : pour définir son œuvre, pour la « situer », il suffit de savoir qu’il s’est rencontré avec les meilleurs de nos poètes contemporains, tout au moins par sa tournure d’esprit.

Comme eux, il a chanté la nature, celle qu’il regrettait de trop peu connaître, mais dont quelques lambeaux étaient arrivés jusqu’à lui ; quand son imagination se donne libre carrière, il reconstitue patiemment toutes les beautés du monde extérieur ; dès l’apparition du printemps, il se donne ainsi l’illusion d’une promenade champêtre :

Parfois, de ce voyage, on revient le cœur las ;

Mais ayant tant frôlé de roses, de lilas,

On en garde toujours un parfum qui demeure ;

Car le rêve après lui nous laisse un souvenir

Que ne peuvent jamais entièrement ternir

Les longs ennuis du jour et les regrets de l’heure...

Chaque saison l’a inspiré tour à tour ; néanmoins, il semble avoir une prédilection pour l’automne, malgré son « charme dangereux ». Dans une âme alanguie, mélancolique, cette sympathie est toute naturelle :

Il pleut une tristesse immense sur les arbres.

Ah ! ces arbres, quel amour il ressent pour eux ! Comme Ronsard pleurant sur le sort de la « forêt de Gastines » qui allait être livrée à la hache des bûcherons, Albert Lozeau a contemplé avec une pitié émue ces arbres géants qui, sacrifiés à d’égoïstes intérêts, tomberont bientôt « avec un long murmure ».

* * *

Toutefois, disons-le sans détour, la nature telle quelle n’a pas été sa grande inspiratrice ; peut-être cette âme « abondante en faiblesses », selon sa propre confession, s’est-elle sentie accablée par la somptueuse magnificence des choses du dehors ; ce n’est pas là qu’il faut chercher sa veine poétique ; malgré de louables tentatives, l’écrivain n’a pu se mesurer avec les grandioses spectacles qu’il avait entrevus de sa fenêtre : il a gémi, il a pleuré en constatant sa faiblesse, et, rentrant en lui-même, il a laissé ses plus généreux élans s’évanouir en un sanglot.

Albert Lozeau est plutôt le poète des sentiments tendres, dans la tiède atmosphère du foyer ; il a « Musset pour maître et pour Muse la femme ». Car ce poète, si profondément chrétien, n’est pas de ceux qu’une dévotion mal comprise a desséchés ; ses vers n’ont rien de commun avec les pieuses rapsodies dont nous sommes inondés dans une certaine littérature quintessencée. Il est, lui, un mystique plein d’onction : s’il s’est laissé bercer par l’Amour, il a su lui donner une expression chaste, réservée, avec un accent de sincérité qui nous émeut ; c’est le miroir fidèle d’une belle âme ingénue. Les figures de femmes qui flottent au-dessus de ses livres sont des formes voilées qui font penser à l’Eloa de Vigny : elles ont des « grâces maternelles..., des caresses d’anges apprises dans les cieux ».

Il en a entrevu d’autres, moins célestes, des mondaines inconscientes qui l’ont fait probablement souffrir par leurs sourires dédaigneux. Il faudrait citer en entier une série de quatrains à l’adresse d’une « Valseuse ». La pièce est peut-être la plus parfaite de tout le recueil :

Pendant que vous valsez, belle, gaie et légère

Dans les bras du premier venu,

Et que vous acceptez l’étreinte passagère

D’un étranger, d’un inconnu,

Vous la femme si bonne et la vierge si pure

Ignorant tout du sombre mal,

Vous subissez, modeste et douce, la souillure

Des désirs qu’avive le bal.

Mais moi qui vous adore et tremble de le dire,

Qui vous aime comme de loin,

Qui connais la vertu de votre cher sourire,

Hélas ! moi qui ne danse point,

Je ne mérite pas cette faveur insigne

De presser vos petits doigts blancs,

Et je n’ai pas le droit, moi l’ami trop indigne,

Qu’a le dernier de vos galants...

Valsez, charmante fée aux jolis pieds agiles,

Qu’on se repasse tour à tour

Comme ces fins bijoux délicats et fragiles

Qu’on admire et qu’on aime... un jour !

Il y a dans ce morceau une émotion contenue et une pointe de jalousie qui se traduit par une belle leçon de vertu.

Comme tous les primitifs restés toujours jeunes et sincèrement épris, le poète a rêvé d’un amour pur et réconfortant : il a écrit ailleurs un sonnet intitulé « Amitié », qui traduit toutes ses aspirations :

Mes yeux sont fatigués de lire.

Mon cœur est triste et mon corps las.

J’attends quelqu’un qui ne vient pas...

J’aurais besoin d’un clair sourire.

J’écoute le vent froid bruire.

Une cloche sonne, là-bas.

Si j’entendais monter des pas !...

J’aurais tant de choses à dire !

Je pense aux chères amitiés,

Aux réconfortantes pitiés,

Aux regards, aux doux mots des femmes...

Elles seules savent guérir

Les langueurs des corps et des âmes,

Rien qu’à nous regarder souffrir...

On en conviendra, ce sont là des vers qui ont jailli de la plus pure source de poésie : c’est un amour d’âmes, capable de survivre au tombeau, comme il est dit dans un autre passage :

Lorsque je serai mort, – puisqu’il nous faut mourir, –

Mon âme reviendra sur la terre souffrir

Avec vous, que l’exil ténébreux enlinceule,

Afin qu’en votre nuit vous ne soyez pas seule...

Vous ne sentirez rien de moi, que mon esprit

Posant sur votre cœur longtemps endolori,

Comme un oiseau de paix ayant fermé ses ailes,

La douceur qui lui vient des choses éternelles.

Ces pièces sont d’une ferveur toute religieuse. Assurément, le poète en a écrit de plus badines, de plus folâtres ; mais il est constamment revenu à ces méditations où, comme chez Lamartine, l’amour du fini élève l’âme jusqu’à l’Infini.

Il a toujours été pris de dégoût pour les passions matérielles qui ravalent l’homme au niveau des êtres inférieurs ; il les a flétries dans un sonnet énergique qui a pour titre : « La Voix brutale » :

Vends ton corps, vends ton âme, espère dans le mal ;

La chair est tout, l’ivresse est tout, le ciel est vide ;

N’estime que toi-même et sois de l’or avide,

Exalte la hideur, vis comme l’animal !...

Et crache ton mépris, comme un noir jet de fange,

Sur tout ce qui tient moins de l’homme que de l’ange ;

Sois puissant pour montrer la force de ton bras !

Engraisse bien ton ventre, et jouis jusqu’à l’heure

Où dans l’éternité, blasé, tu descendras

Goûter la grande paix du néant qui demeure.

Ce réalisme voulu fait mieux ressortir, par voie de contraste, les tendances de l’auteur vers les sommets : « Plus haut, toujours plus haut ! » comme disait Victor de Laprade dans son poème dédié à l’adolescence.

On le voit, une pareille œuvre, si hautement spiritualiste, ne peut qu’élever les cœurs capables d’en dégager la leçon. Parvenus à un tel idéalisme, libérés des bassesses d’ici-bas, le beau et le bien, l’art et la morale se confondent. Un poète chrétien a seul l’autorité nécessaire pour devenir ainsi le confident et l’ami de la jeunesse.

Il semble superflu de s’attarder sur les autres thèmes d’inspiration que l’on rencontre dans les livres d’Albert Lozeau ; ce n’est ni le temps ni le lieu d’épuiser la matière et il suffira de quelques mots pour juger le côté technique de sa poésie. De par son éducation, il n’appartient à aucune école, et il n’y a rien perdu. Ni la manière sculpturale et froide des Parnassiens, ni le style nuageux des Symbolistes, ni, à plus forte raison, la langue heurtée, tourmentée des Décadents ne convenaient à son talent si simple, si spontané. On ne saurait trop le louer de s’en être tenu généralement à la facture classique qui est dans les tendances d’aujourd’hui.

Il a été tenté, à certaines heures, de renouveler sa métrique par des infractions aux lois de la césure et de la rime : on rencontre de ci de là, des séries de rimes féminines qui se répètent exclusivement tout au long d’une strophe. Qu’il nous soit permis de ne pas souscrire à ces fâcheuses nouveautés. L’originalité d’une œuvre n’est pas à ce prix ; l’inspiration vraie trouve en elle-même les moyens de se rajeunir ; l’âme humaine est une source inépuisable d’impressions, de sentiments qui n’ont pas encore été vécus ; contrairement à l’opinion de La Bruyère, « tout n’est pas dit et l’on ne vient jamais trop tard » quand on a reçu du Ciel le don de poésie.

Ce ne sont que des défaillances passagères. Albert Lozeau est de ceux qui progressent, grâce à un patient labeur : après l’Âme solitaire, il a donné les Billets du Soir (1911-1912-1918), le Miroir des Jours (1912) et enfin les Lauriers et Feuilles d’Érable (1916).

On remarque, à mesure qu’il avance, plus de sûreté de plume, plus de maîtrise de la langue, plus de fermeté dans l’art si difficile de faire de bons vers, des vers qui traduisent, sans plus, tout ce que renferme l’esprit ou le cœur.

* * *

Tout le talent d’Albert Lozeau est fait des insuffisances dont il se plaint lui-même. Ce serait folie de chercher dans ses œuvres les couleurs puissantes, le souffle vigoureux, la musique à grand orchestre, même lorsqu’il s’essaye à traiter de grands sujets.

Le secret du charme singulier qui se dégage de ses livres est tout autre : ce sont des pastels, des aquarelles d’une touche légère, avec des tons atténués ; c’est la manifestation discrète d’une âme prompte à la joie, prompte aux larmes : églogues fraîches, élégies pénétrantes, tels sont ses genres préférés. Il ne parle, à l’ordinaire, que des choses les plus simples, les plus quotidiennes, avec une grâce naïve : poésie diaphane, faite pour les délicats.

Albert Lozeau doit tout à lui-même ; parti de rien, sans instruction supérieure, en proie à la maladie, il s’est élevé peu à peu jusqu’aux régions sereines de la pensée et de l’art. Épris de beauté humaine et de mystère divin, poète doublé d’un croyant, il n’aura pas fait œuvre vaine : ses lecteurs, surtout ceux qui souffrent, trouveront toujours en lui un ami tendre et compatissant.

Abbé F. Charponnier,

Docteur ès lettres de l’Université de France,

Lauréat de l’Académie française.

Note de l’auteur


« Poésies complètes », lit-on sur la couverture de ce volume ; on doit entendre : poésies que l’auteur a retenues après une revision sérieuse.

Des trois recueils réimprimés ici, il n’en est pas un qui n’ait subi des modifications plus ou moins considérables ; le premier surtout a été amputé d’une bonne partie de sa matière primitive ; au dernier se sont adjointes une cinquantaine de pièces inédites.

Il fallait un certain courage pour trancher net dans ses impressions et sentiments de jeunesse, fussent-ils jugés de forme imparfaite et marqués des défauts qu’entraînent l’inexpérience et l’inculture.

Ce courage, la critique décidera si je l’ai eu suffisamment, à l’heure où il était nécessaire d’émonder mon œuvre poétique, de n’en garder que le meilleur ou le moins mauvais. Un travail littéraire de vingt ans, continuellement traversé par la maladie, révèle à l’examen beaucoup de déchets. Sans doute, ce qui subsiste n’est pas d’égale valeur ; l’auteur a fait le seul choix qu’il pouvait faire ; le départ définitif, incontestablement plus sûr, le temps l’accomplira.

Dans tous ces poèmes, j’ai observé les lois si raisonnables de la versification traditionnelle, ne me permettant que les rares licences autorisées par les maîtres, – licences qui, du reste, n’affectent pas les éléments constitutifs du vers classique, comme l’emploi de rimes de même genre en un poème, que n’interdit pas Ronsard. La discipline intellectuelle et le respect des règles éprouvées par un usage séculaire sont un gage de durée.

Prévoyant que je n’ajouterai plus guère à l’œuvre présente, j’offre dès maintenant ce livre à mon pays ; il constitue ma modeste contribution aux lettres canadiennes françaises dont le monument s’édifie pierre à pierre, et qui attestera le bienfait de la culture française au Canada.

A. L.
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