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Big Data contre populisme

Un guide des réformes à l’usage des candidats à l’élection présidentielle

« Si l'on veut faire bouger cette société bloquée qu'est devenue la société française, il faut absolument secouer le carcan que fait peser sur elle la passion de commandement, de contrôle et de logique simpliste qui anime les grands commis, les patrons, les techniciens et mandarins divers qui nous gouvernent, tous trop brillants, trop compétents et trop également dépassés par les exigences de développement économique et social...

Pour que la participation soit possible et efficace, il faut que les organisations passent d'un modèle rigide bureaucratique contraignant à un modèle plus souple et plus tolérant fondé sur la mobilité, la concurrence et la négociation. »

Michel Crozier - La Société bloquée (1971) 

« Vous qui cherchez des festins gratuits / Et qui, les jours travaillés comme les dimanches,

N’avez pas beaucoup d’argent, / Afin que chacun d’entre vous entende

Comment on peut s’en procurer, / Veuillez-vous retrouver

Autour du sermon qui est écrit dans ce livre. / Mettez-vous tous en peine de le lire […] »

François Villon


New York, le
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Table des matières 4

Prologue 5

Introduction 8

L’Etat moderne, « gérant d’affaire de la collectivité » 12

La relation entre le citoyen et l’Etat 14

Une philosophie de l'action politique  17

Le facteur temps des réformes 24

Objectifs urgents 26

Le régalien 26

Mieux gouverner 27

Economie 33

Le besoin d'un paquet de réformes cohérentes à plus long terme 44

Education et recherche 44

Mieux gouverner 48

Economie 75

Bibliographie 85



Prologue




Le populisme se nourrit dans beaucoup de pays de la stagnation, voire de la régression, des classes moyennes, et de l’insécurité. Pour un ouvrier âgé, peu qualifié, sans mobilité dans un Etat reculé des Etats-Unis, perdre son emploi signale une détresse matérielle et morale importante : il n’y a encore pas si longtemps, il pouvait retrouver une position équivalente dans une usine proche, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En s’en remettant aux candidats qui rejettent le système politique et économique dans son ensemble et invariablement mettent en avant le protectionnisme, il est rationnel de son point de vue : ces solutions extrêmes ne sont peut-être pas dans l’intérêt optimal du pays, mais peuvent le protéger, lui.

On pourrait se résigner face à la montée des égoïsmes et à l’oubli de l’intérêt général, penser que les réformes forcément difficiles et longues dont a besoin le pays ne peuvent être acceptées par le peuple et que la raison l’a déserté durablement.

Or la raison n’a jamais été au centre du fonctionnement politique de la France moderne. Déjà pour Montesquieu la République-vertu n’est qu’un régime idéal et comme le disait Louis Althusser « un régime d’exception, et comme la synthèse de toutes les exigences de la politique »1.

Gouverner n’est pas compter sur des citoyens exemplaires, mais c’est comprendre en profondeur les moteurs de la société dans une approche fondamentalement anthropologique, qui voit l’homme dans sa totalité et non seulement dans sa dimension économique. La question fondamentale est : quelles sont les incitations capables de faire bouger les mentalités et les énergies ?

Montesquieu, assoiffé de comprendre le monde se donnait comme objet « l’histoire entière de tous les hommes qui ont vécu ». Comme le souligne Althusser, « ce qui jadis n’était que thèmes à compiler, bizarreries à combler les passions d’érudits devient comme le miroir des inquiétudes présentes, et l’écho fantastique de ce monde en crise. » Et bien l’outil moderne des thèmes à compiler, c’est le Big Data, c’est à dire l’explosion quantitative et qualitative de données couvrant une très grande variété de domaines. Cette transparence nouvelle, cette abondance de chiffres et d’indices, comme nous le verrons dans ce livre, doit nous permettre de mettre au point une nouvelle génération d’instruments de gouvernance. Le Big Data appliqué à la politique forcera les responsables politiques à plus de rigueur, plutôt que de nous asséner des discours insipides qui n’ont rien à envier aux Comices agricoles du temps de Flaubert. Il pourra aussi changer progressivement les incitations et améliorer la compréhension des enjeux, relevant ainsi le niveau du débat public. L’homme politique ne pourra plus dire n’importe quoi pour se faire élire. Le citoyen pourra envisager de façon concrète l’impact d’une politique sur sa situation personnelle : « ah, tiens oui, c’est intéressant, l’innovation peut créer de la croissance sans augmenter les inégalités – mais je dois retourner à l’école, passer par de la formation continue : c’est bon, je prends ! ».

Au fond, la crise du monde contemporain est en partie une crise de la complexité et l’enjeu n’est ni plus ni moins que le renversement de l’asymétrie d’information de la littérature politique classique (e.g. le citoyen n’a pas immédiatement admis qu’il était rationnel d’attacher sa ceinture de sécurité) par le partage, l’analyse et l’explication des données publiques à très grande échelle.

Bien entendu, ce cercle vertueux du savoir et de la confiance ne concerne pas seulement les politiques et les citoyens. Il est même indispensable que l’ensemble des élites et des corps intermédiaires, que Pierre Rosanvallon qualifie justement d’ « institutions de l’interaction » participe activement à ce grand effort de prospective publique pour en démultiplier l’impact. Si plus personne ne sait aujourd’hui comment faire de la politique (les candidats à l’élection présidentielle ne l’admettront pas en public, mais leur désarroi lorsqu’on les rencontre en privé est manifeste), c’est bien qu’il faut changer quelque chose, pas en surface, mais profondément.

On peut bien-sûr être tenté par la facilité, le pain et les jeux de l’Empire romain, accorder plus d’aides aux uns et aux autres, fausser le jeu de la concurrence internationale, pourtant si propice aux progrès de tous, s’abandonner aux idéologies creuses. Nous préférons le pragmatisme de Montesquieu à l’idéalisme de Rousseau, qui déclarait :

« Le seul moderne en état de créer cette science eût été l'illustre Montesquieu. Mais il n'eut garde de traiter des principes du droit politique ; il se contenta de traiter du droit positif des Gouvernements établis. Et rien au monde n'est plus différent que ces deux études. Celui pourtant qui veut juger sainement des Gouvernements tels qu'ils existent est obligé de les réunir toutes deux : il faut savoir ce qui doit être pour bien juger de ce qui est ».

Analyser sans a priori, débattre des résultats sans vouloir imposer des vues idéologiques, ce qui suppose aussi que l’Etat cesse d’intervenir sur tous les sujets avec une absolue certitude, et qu’il rende au citoyen toute son autonomie, un contrôle beaucoup plus direct sur les questions qui le concernent directement : voici une voie qui nous paraît avoir une chance de réussir.

C’est là peut-être une des dernières chances de la démocratie : un échec de plus conduirait soit à un retour à un régime dictatorial ou à l’anarchie, soit à la remise du pouvoir entre les mains d’une institution indépendante de type banque centrale, voire à un réseau d’ordinateurs, de « machine learning ».


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