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Philippe LAMOURL’AFFAIRESEZNECPLAIDOIRIE Prononcée le 5 Octobre 1932 devant le Tribunal de Rennes RENNESEdition de « LA PROVINCE » - 1932(Texte intégral) S O M M A I R E L’ACCUSATION ......................................................................................................... 3 L’acte d’accusation ......................................................................................... 3 LA DEFENSE ............................................................................................................. 11 I. L’impossibilité matérielle du crime ........................................................ 13 - Pas de cadavre, pas de scène du meurtre, pas de trace ................... 14 - Difficulté du crime sans trace ......................................................... 14 - Les « preuves » du crime à Houdan ............................................... 16 1°. Un fait négatif : la prétendue disparition d’un cric ....... 16 2°. Un fait positif : du sang sur un bidon ............................ 17 3°. Une hypothèse gratuite .................................................. 17 A. Les traces de goudron ....................................... 17 B. La valise ............................................................ 17 C. La consommation d’essence ............................. 18 - Inexactitude de l’horaire de l’accusation ......................................... 19 - Le véritable horaire d’Houdan ......................................................... 25 - L’objection du retour à Morlaix ....................................................... 29 - Dix-sept minutes .............................................................................. 29 II. Existence de Quémeneur après la date officielle de sa mort ................ 30 - Le 26 mai à 10 heures, puis à 14 heures, au bureau de poste n° 3 .. 30 - Le 26 mai après-midi : le fait nouveau, Mme Petit ......................... 33 - Le 26 mai, à 18 heures 30, dans le tramway de la Muette ............... 33 - A Rennes, un matin qui peut être le 27 mai ..................................... 35 - Le 27 mai à Guingamp, à 11 heures 23 ........................................... 36 - Une preuve matérielle : les deux paires de chaussettes ................... 36 III. Absence de mobile du prétendu crime ................................................... 37 IV. Les présomptions, seul fondement de l’accusation ............................... 38 - Les présomptions .............................................................................. 39 - Premier groupe : Les présomptions de préméditation ...................... 40 1. Et tout d’abord l’affaire des Cadillac ................................ 40 2. La vente de Traou-Nez ...................................................... 43 3. L’existence des dollars ...................................................... 44 - Second groupe : Les présomptions du crime .................................... 46 A. Seznec serait tout au plus un faussaire et non un assassin 46 B. Les présomptions du Havre s’écroulent ........................... 48 1. A Plouaret, Seznec n’a pas pris le train pour Le Havre.......... 48 2. Au Havre, le 13 juin, qui est cet homme aux cicatrices ?........ 49 3. Le 13 juin à Montparnasse ............................................ 50 4. De nouveau à Plouaret, le 14 juin ................................... 50 5. Le télégramme ........................................................... 54 6. La machine « Royal » ................................................. 54 7. Mal rasé et l’oeil clignotant .......................................... 55 8. Le 20 juin, au Havre ................................................... 55 9. Le papier timbré ........................................................ 57 10. La machine dans le hangar ......................................... 57 11. Les actes de vente .................................................... 58 12. Les mentions du carnet .............................................. 60 V. Les faits nouveaux ..................................................................................... 61 1. Faits prouvant l’existence des dollars ............................................. 62 2. Faits prouvant la survie de Pierre Quémeneur ................................ 62 3. Faits prouvant la machination ......................................................... 62 - Le faux « Mme Seznec » ................................................... 62 - « L’informé » de L’Ouest-Eclair ....................................... 63 4. Faits tendant à établir une scène du meurtre ................................... 64 a. Deux coups de feu ............................................................. 64 b. La nuit du 27 au 28 ........................................................... 65 1. Les livres du port ................................................ 65 2. Le sable .............................................................. 66 3. Pas de coup de feu à la noce du 24 .................... 66 c. Le pont de Lézardrieux .................................................... 68 VI. Le procès de « La Province » ................................................................. 69 - La diffamation .................................................................................. 69 - Premier texte poursuivi ...................................................... 70 - Deuxième texte .................................................................. 71 - Troisième texte .................................................................. 71 - Quatrième texte .................................................................. 72 - Cinquième texte ................................................................. 72 - L’article 1382 ................................................................................... 72 - La faute .............................................................................. 73 - Le préjudice ....................................................................... 73 - Le rapport de cause à effet entre la faute et le préjudice ... 74 Les 4 et 5 octobre 1932, devant le Tribunal de première instance de Rennes était appelé le procès intenté contre le journal LA PROVINCE par MM. Louis Quémeneur et Jean Pouliquen, frère et beau-frère de Pierre Quémeneur, pour l’assassinat duquel Guillaume Seznec avait été condamné en 1923 aux travaux forcés à perpétuité. L’assignation visait d’une part M. Billmann en sa qualité de gérant du journal LA PROVINCE, d’autre part M. Eugène Delahaye, directeur de LA PROVINCE et M. Charles-Victor Hervé, ancien juge d’instruction à Guingamp, en raison des articles publiés par eux dans LA PROVINCE en faveur de la thèse de l’innocence de Seznec. Charles-Victor Hervé gardera l’honneur d’avoir pris l’initiative de la campagne relative à Seznec. C’est lui qui a refait patiemment l’enquête, pas à pas, a soumis le dossier à un examen critique minutieux. C’est à lui que revient le mérite de la découverte de la plupart des faits nouveaux. Et ce qu’il a trouvé ou démontré est tel qu’après avoir ébranlé la certitude commune quant à la culpabilité de Seznec, il a imposé à l’opinion publique de Bretagne, la conviction de son innocence. A cette campagne généreuse, non seulement M. Eugène Delahaye a ouvert à ses risques et périls les colonnes de son journal, mais encore il lui a apporté le concours sans réserve de sa plume et de sa parole. Pendant des mois, chaque semaine, LA PROVINCE a démontré l’innocence de Seznec et fait appel à l’opinion et à la justice par l’organe de Delahaye et d’Hervé. Pendant des mois, Hervé et Delahaye ont parcouru la Bretagne, organisant partout des réunions publiques et apportant devant des foules de plus en plus nombreuses, les preuves de l’erreur judiciaire. C’est cette campagne pour un innocent qui leur a valu d’être assignés devant la justice par MM. Louis Quéméneur et Pouliquen. On a pu être justement surpris qu’un procès de presse soit soumis à la juridiction civile et que MM. Louis Quémeneur et Pouliquen n’aient pas cité leurs adversaires devant le Tribunal correctionnel. L’assignation, dont on trouvera plus loin le texte intégral, se charge elle-même d’expliquer cette initiative insolite. Que reprochent, en effet, MM. Louis Quémeneur et Pouliquen à LA PROVINCE ? De défendre un homme que Delahaye et Hervé croient, de toute leur conviction, être un innocent injustement condamné. D’affirmer que leur frère et beau-frère Pierre Quémeneur était peut-être encore vivant et qu’en tout état de cause il n’avait pas été assassiné sur la route de Paris dans la nuit du 25 au 26 mai 1923. Non, ils reprochent à LA PROVINCE des textes qu’ils hésitent à qualifier de diffamatoires et qu’ils considèrent seulement comme susceptibles de leur causer un préjudice personnel. Dès le début de la campagne entreprise par LA PROVINCE, M. Eugène Delahaye avait, sans arrière-pensée, invité les parents de Pierre Quémeneur à s’associer à son effort pour la manifestation de la vérité. A cette invitation loyale, MM. Louis Quémeneur et Pouliquen ont répondu en s’enfonçant obstinément dans la thèse officielle du crime, prétendant ignorer les faits nouveaux qui font peser sur cette affaire un angoissant mystère. Et ils ont répondu surtout en assignant devant les Tribunaux des hommes coupables d’avoir poursuivi avec passion, mais avec une passion désintéressée, la réhabilitation d’un homme qu’ils estiment innocent. Le Tribunal a cru devoir suivre MM. Louis Quémeneur et Pouliquen. La Cour est saisie. L’affaire Seznec n’est pas close par ce jugement. Au contraire, il ouvre la phase judiciaire de la révision comme le procès Zola a ouvert la révision de l’affaire Dreyfus. L’opinion s’est émue. M. Maurice Privat, dans un livre remarqué, a rassemblé les preuves de l’innocence de Seznec. La Ligue des Droits de l’Homme s’est saisie de l’affaire. De grands journaux parisiens : L’AMI DU PEUPLE du soir, LA VOLONTE et L’INTRANSIGEANT ont récemment repris pour leurs lecteurs les arguments des défenseurs de Seznec. La révision de l’affaire Seznec est en marche. Pas plus que la reconnaissance de tant d’autres erreurs judiciaires, la réhabilitation de Seznec ne peut nuire à la justice. Au contraire. La justice est humaine et par conséquent sujette à l’erreur. C’est dans la mesure où elle sait reconnaître ses erreurs et les réparer qu’elle peut inspirer aux hommes la confiance et le respect nécessaires. Aussi bien, la loi a-t-elle prévu la possibilité de ces erreurs en réglant minutieusement la procédure de révision. C’est le recours à cette procédure, que LA PROVINCE s’est bornée à demander pour Seznec. Peut-on lui reprocher comme une faute de demander l’application de la loi ? LA PROVINCE continuera de demander la révision de cette troublante affaire. Elle le fera dans le respect et dans les limites de la loi, sans imprudence comme sans pusillanimité, en se fondant uniquement sur l’examen objectif des faits et des textes et en n’affirmant que sur des certitudes. C’est dans cet esprit que nous publions la plaidoirie prononcée le 5 octobre 1932 à Rennes par Me Philippe Lamour. Elle constitue une démonstration nouvelle et complète de l’innocence de Seznec. Cette plaidoirie est l’expression totale de la thèse de LA PROVINCE qui s’y rallie entièrement et sans réserves. LA PROVINCE |
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