Document n°206








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Document n°266


“Ronald Inglehart19 souligne que, dans les sociétés occidentales, la satisfaction des besoins matériels de base pour l’essentiel de la population déplace les demandes vers des revendications plus qualitatives de participation, de préservation de l’autonomie, de qualité de vie, de contrôle des processus de travail. Inglehart associe aussi ce glissement “post-matérialiste” des attentes à la valorisation des questions identitaires, de la quête d’une estime de soi. Il souligne également les effets du processus de scolarisation comme élément explicatif d’une moindre disposition des générations nouvelles aux pratiques de délégation et de soumission à un ordre organisationnel fortement hiérarchique. Ces données participent en fait d’un ensemble de travaux sociologiques plus anciens dont l’hypothèse centrale tourne autour d’une forme de dépassement du modèle de la société industrielle et de ses conflits”.

E. Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, Editions La Découverte, coll Repères, 1996.

Document n°267


“l’ère post-moderne se caractérise par un ensemble d’éléments qui bouleversent les formes de domination dans les organisations, tout du moins transitoirement. En premier lieu, la société ne se lit plus en termes de rapports de classes. Que ces rapports existent ou qu’ils se soient modifiés, ils ne structurent plus autant les systèmes de représentation. La société est désormais pensée à la fois comme une société de masse et comme une société d’individus où chacun évolue en fonction de ses désirs et de ses besoins vécus, où chacun démêle le labyrinthe de sa vie personnelle. Une société hédoniste organisée autour de la diversification des modes de consommation, dont aurait disparu la raison, une société perdue dans les miroirs de la subjectivité d’individus tourbillonant dans la quête de leur image et de l’image de l’autre”.

Tixier (P.E.), art: “Légitimité et modes de domination dans les organisations”.
Document n°268

“Selon Gérard Grundberg et Etienne Schweisguth 20 (...), “le libéralisme culturel” (...) a pu caractériser les positionnements spécifiques qui s’agençaient dans les mouvements des nouvelles classes moyennes. Ici, le libéralisme culturel génère de nouvelles normes progressistes en s’opposant, entre autres, aux valeurs traditionnelles de la gauche politique marquées, pour l’essentiel, par des références à l’économique et au social. Le libéralisme culturel s’appuie sur une critique poussée des systèmes d’autorité et des formes les plus anciennes de la morale.Les principes qui l’étayent s’appliquent à des registres extrêmement divers qui vont de la sphère privée à des domaines plus globaux. Il milite pour une “économie ouverte”, prône la contraception, rejette toute répression judiciaire systématique, exige une école basée sur l’esprit critique, etc. Les représentations qui relèvent du libéralisme culturel restent peu présentes parmi les ouvriers, alors qu’elles structurent massivement les systèmes de valeurs des couches moyennes salariées et leur rapport à l’action collective et au conflit .

Enfin, la “moyennisation” de la société française a généré de nouveaux systèmes de valeurs au sein des espaces propres aux luttes sociales. Les revendications liées à la gestion se substituent plus souvent à celles qui relèvent des traits les plus typiques de l’exploitation capitaliste. Et les conflits qui renvoient à ces enjeux culturels suppléent les luttes (purement) économiques”.

G. Groux , Vers un renouveau du conflit social, Editions Bayard 1998.
Document n° 269

“De plus en plus souvent, le citoyen se comporte dans ses choix politiques comme un consommateur rationnel, non pas simplement en fonction de convictions politiques désormais atones, mais en harmonie avec ce qu’il se représente comme son intérêt, transformant la civitas en un immense “marché politique”. Plusieurs exemples viendraient à l’esprit, mais le plus récent est sans doute le mouvement de protestation contre la loi à laquelle Jean-Louis Debré a attaché son nom. En fait, et quoi qu’on ait pu pensé au moment d’intense polémique que le projet avait soulevé, il était remarquable que la critique se concentrât sur la mesure exigeant de la part des hôtes d’un étranger une déclaration au moment de son départ. (...) Toute la thématique proprement politique, ou du moins publique, tout ce qui relevait traditionnellement de la citoyenneté “militante” et “participante” passait au second plan au profit de la critique d’une seule mesure, celle justement qui dérangeait non le citoyen mais l’individu privé. (...) L’essentiel était moins une conception de la citoyenneté et de son extension que la volonté plus modeste et limitative de préserver l’intimité du foyer. (...) On ne se mobilisait plus en fonction d’un engagement envers le domaine public, mais pour défendre un immense “chacun chez soi”. Etait défendue sur la scène publique non plus la grande cause publique, mais une protection de l’individu hors de la sphère publique. La conséquence s’impose, juste après l’anecdote : les droits de la citoyenneté, loin d’engager le citoyen dans la sphère publique de sa participation, sont utilisés pour l’en séparer, pour le restituer à son individualité. Une redéfinition radicale de la civitas se prépare : le sens classique de la citoyenneté, la participation d’êtres libres à une communauté de droits, est retourné et sert simplement de ressource en faveur de la préservation des intimités individuelles”.

Leterre (Th.), art : La naissance et les transformations de l’idée de citoyenneté, in Les Cahiers Français, n° 281, mai-juin 1997, pp.3-10, p.10.


- La sociologie de l’action
Pour A. Touraine, un mouvement social est une « action collective organisée par laquelle un acteur de classe lutte pour la direction sociale de l’historicité dans un ensemble historique concret », c’est-à-dire lutte pour la détermination des grandes orientations culturelles de la société. L’historicité est la « capacité d’une société de construire ses pratiques à partir des modèles culturels et à travers des conflits et des mouvements sociaux », un « ensemble de modèles culturels qui commandent les pratiques sociales, mais seulement à travers des rapports sociaux ».

Pour lui, chaque société connaît en réalité, un mouvement social et un seul qui possède les caractéristiques suivantes :

– il est placé au centre des contradictions sociales ;

– il a face à lui un adversaire social clairement déterminé et défini ;

– il est doté d’un projet de changement social.

Pour Alain Touraine, le mouvement ouvrier est le mouvement social de la société industrielle, en tant qu’« (...) action organisée par laquelle la classe ouvrière met en cause le mode de gestion sociale de la production industrielle et, plus largement, la domination qu’exercent, selon ses représentants, les détenteurs du capital sur l’ensemble de la vie sociale et culturelle ». La société industrielle, en tant que « société de production », dont le but était de dominer la nature, était l’objet d’un conflit central pour le partage des gains de productivité et pour le contrôle du pouvoir. Ce qui est remarquable à ses yeux, c’est que nul acteur collectif, pas même le mouvement ouvrier, ne s’attachait à démonter les principaux paramètres logico-culturels : « Le mouvement ouvrier et le mouvement des industriels croient également au travail, à la domination de l’homme sur la nature, à l’austérité et à la rigueur morale, au progrès, à l’association ». C’est donc la question de la mise en forme sociale de l’historicité qui était l’enjeu central de la société industrielle et non ses propres fondements.
Document n° 270

“Le mouvement ouvrier possède un centre, défini par le lieu de la destruction la plus directe et la plus active de l’autonomie professionnelle par l’organisation industrielle, et dont le taylorisme et le fordisme ne sont que des formes particulières. La conscience de classe ouvrière répond à ce conflit fondamental”. Le mouvement ouvrier est une “(...) action organisée par laquelle la classe ouvrière met en cause le mode de gestion sociale de la production industrielle et, plus largement, la domination qu’exercent, selon ses représentants, les détenteurs du capital sur l’ensemble de la vie sociale et culturelle” Il reste que “le mouvement ouvrier et le mouvement des industriels croient également au travail, à la domination de l’homme sur la nature, à l’austérité et à la rigueur morale, au progrés, à l’association”.

D’après Dubet (F.), Touraine (A.), Wieviorka (M.), “Le mouvement ouvrier”, Paris : Ed. Fayard, 1984. p.101 ,p.18 et p.51.
Document n°271

“Si l’on entend par socialisation l’insertion des actions individuelles dans un système plus vaste qui leur confère une signification, alors le conflit autour de la production est bien vecteur de socialisation. Les protagonistes de ce conflit reconnaissent en effet la production comme un enjeu commun, comme un bien social dont chacun se veut le meilleur défenseur. La contestation porte sur un objet la production, dont le sens pour chacun et pour la société dans son ensemble ne fait pas de doute. Cette adhésion à des valeurs communes ne limite pas la portée de l’affrontement: la violence des luttes ouvrières est là pour en témoigner. Mais cette violence même est fortement intégratrice (...), la dialectique du conflit et de l’intégration est au coeur de la production des identités collectives dans la société industrielles”.

B.Perret, G.Roustang, “L’économie contre la société. Affronter la crise de l’intégration sociale et culturelle”, Ed Seuil, 1993, p.27-28.
Pour A. Touraine, nous vivons aujourd’hui la fin de la société industrielle et l’avènement d’une « société programmée ».
Document n°272

“J’appelle en effet société programmée, expression plus précise que celle de société post-industrielle, qui n’est définie que par ce à quoi elle succède, celle où la production et la diffusion massive des biens culturels occupent la place centrale qui avait été celle des biens matériels dans la société industrielle. Ce que furent la métallurgie, le textile, la chimie et aussi les industries électriques et électroniques dans la société industrielle, la production de la diffusion des connaissances, des soins médicaux et des informations, donc l’éducation, la santé et les médias, le sont dans la société programmée. Pourquoi ce nom ? Parce que le pouvoir de gestion consiste, dans cette société, à prévoir et à modifier des opinions, des attitudes, des comportements, à modeler la personnalité et la culture, à entrer donc directement dans le monde des “valeurs” au lieu de se limiter au domaine de l’utilité. L’importance nouvelle des industries culturelles remplace les formes traditionnelles de contrôle social par de nouveaux mécanismes de gouvernement des hommes.

En renversant la formule ancienne, on peut dire que le passage de la société industrielle à la société programmée est celui de l’administration des choses au gouvernement des hommes, ce qu’exprime bien l’expression lancée par les philosophes de Francfort, d’ “industries culturelles”. Dans la société programmée “ (...) l’enjeu de ces luttes n’est pas l’utilisation sociale de la technique, mais celle de la production et de la diffusion massive des représentations, des informations et des langages. (...) Nous ne sommes pas sortis de la société industrielle pour entrer dans la post-modernité; nous construisons une société programmée où la production de biens symboliques a pris la place centrale qu’occupait la production des biens matériels dans la société industrielle”.

Touraine (A.), “Critique de la modernité”, op-cit, p.284 etp.412.
Il en résulte que ce passage de la société industrielle à la société post-industrielle (société programmée) suscite des modifications quant à la nature des mouvements sociaux. Les sociétés industrielles étaient dominées par le conflit entre capital et travail au sein de l’entreprise. L’enjeu portait alors sur la propriété et sur la direction des moyens de production. La société post-industrielle est une société dans laquelle le pouvoir appartient à ceux qui maîtrisent le savoir et l’information, une société caractérisée par sa capacité à modeler les conduites sociales et culturelles. L’enjeu s’est donc déplacé en dehors de l’entreprise suscitant l’apparition de nouveaux mouvements sociaux (mouvement étudiant, féministe, anti-raciste).
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