A1 Champs professionnel et présentation des activités et valeurs de l’organisme observé Les actions de formations proposées : Les formations dispensées sont celles du bafa








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date de publication03.02.2018
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I - Introduction

Dans le cadre d’une MSMP, j’ai fait le choix d’animer une séance pédagogique de manière expérimentale. Celle-ci porte sur une thématique devant impérativement se retrouver dans les grilles de programmation des sessions BAFA. C’est en effet sur un dispositif précis faisant l’objet d’engagements pris par l’association auprès du ministère de tutelle de la Jeunesse et des Sports que se fonde cette action de formation. L’action générique s’intitule « Vivre Ensemble. #J’agis avec toi ». Il s’agit de sensibiliser à la lutte contre les préjugés et discriminations dans et par les accueils collectifs de mineurs. C’est, en effet, dans un contexte politique et sociétal préoccupant et sur cette thématique sensible que la direction nationale de l’AFOCAL a souhaité bâtir ses orientations pédagogiques et axer sa réflexion et son action. Les nombreuses démarches et travaux entrepris ont permis d’élaborer des outils au service de la réussite de la démarche.

II – Description de la situation

  1. Contextualisation de la séance pédagogique

  • L’organisme de formation  l’AFOCAL et son champ d’intervention

L’AFOCAL « Association de formation des cadres de l’animation et des loisirs » est un organisme de formation formant aux métiers de l’animation ; elle est habilitée au niveau national par le ministère chargé de la Jeunesse. Elle a été fondée il y a 40 ans par des associations familiales et des organisateurs d’accueils collectifs de mineurs (ACM). Elle est aussi agréée comme association de jeunesse et d’éducation populaire. Elle agit partout en France – à travers ses différentes délégations régionales – afin de favoriser l’engagement et la responsabilité des jeunes à travers une première expérience d’animation. Son crédo : « l’animation, une expérience éducative ». Suivre ses formations, c’est faire l’expérience de la responsabilité et plus encore, s’engager à participer à leur éducation, en complément de leur famille et de l’école. L’AFOCAL a donc reçu de l’état, par son habilitation (renouvelée tous les 3 ans), un mandat pour former des personnes à l’exercice d’une responsabilité sociale : animer un groupe d’enfants dans un ACM. Cette mission s’appuie naturellement sur un socle de valeurs, dans le but de contribuer à la formation de citoyens, c'est-à-dire des membres actifs et engagés dans la société.

A1 - Champs professionnel et présentation des activités et valeurs de l’organisme observé

  • Les actions de formations proposées : Les formations dispensées sont celles du BAFA (Brevet d’aptitude aux fonctions de l’animation) et du BAFD (Brevet d’aptitude aux fonctions de direction). Ces deux formations préparent à des brevets d’état non professionnels permettant d’exercer une activité d’animateur sur les accueils de loisirs et séjours de vacances. Ces brevets relèvent d’un dispositif de formation initiale ; quoi que certains professionnels demandent et suivent parfois cette formation dans le cadre du plan de formation de leur entreprise ou dans une perspective de reconversion professionnelle. L’afocal forme environ 8000 stagiaires à l’année sur le territoire national.

  • La pédagogie de l’AFOCAL : Considérant que l’éducation exige de ceux qui s’y consacrent des qualités humaines, des compétences techniques, des aptitudes pédagogiques et la volonté d’intéresser les enfants et les adolescents à ce qui les enrichit. Alors, Les sessions de l’AFOCAL ont pour objectif de donner aux candidats une solide compétence en matière d’éducation et d’animation, de les rendre capable d’agir dans un esprit de service envers les enfants et les jeunes, d’avoir un comportement exemplaire, de les rendre aptes à assumer leur responsabilité et de leur faire choisir un engagement éducatif éveillant la créativité dans le respect des autres. La pratique des formateurs en matière de pédagogie et d’accompagnement permet à chaque stagiaire de construire sa réussite.

A2 - Présentation de la formation dans laquelle s’inscrit la séance pédagogique

La formation BAFA : Le Brevet d’aptitudes aux fonctions d’animateur permet d'exercer, dans les Accueils Collectifs de Mineurs (séjours de vacances, accueils de loisirs, accueils de scoutisme), des fonctions d'animation auprès d'enfants et d'adolescents, à titre non professionnel et de façon occasionnelle. Pour atteindre cet objectif, la formation est constituée de trois étapes alternant théorie et pratique : Une session de formation générale (8 jours), qui permet d'acquérir les éléments fondamentaux pour assurer les fonctions précitées ; un stage pratique (au moins 14 jours) qui permet la mise en œuvre et l'expérimentation ; une session d'approfondissement (6 jours) ou de qualification (8 jours) qui permet d'approfondir, de compléter et d'analyser les acquis de la formation.

Tout au long de la formation, un dispositif d'accompagnement du stagiaire dans la démarche d'auto-évaluation est proposé afin de lui permettre de construire son plan personnel de formation.

Cette formation BAFA permet de s’approprier des connaissances fondamentales sur les enfants et adolescents, les activités, la vie collective et la sécurité dans les accueils de mineurs. Par la découverte des techniques d’animation en situation concrète, et des temps de travail en équipe, les sessions préparent aux responsabilités et aux fonctions d’animateur.

A3 - Présentation et explicitation du Dispositif « Vivre ensemble, j’agis avec toi. Lutte contre les discriminations ».

Dès l’ouverture du Site- mémorial du Camp des Milles, à proximité de l’un de ses principaux lieux de formation BAFA/BAFD en France à Aix en Provence, l’AFOCAL a souhaité construire avec l’équipe du mémorial un programme destiné aux acteurs des accueils collectifs de mineurs. Il s’agissait de lutter contre le racisme, l’antisémitisme et toutes les discriminations dans les accueils et séjours. Au moment où la réforme des rythmes scolaires était lancée, il y a avait aussi l’opportunité d’investir l’école avec des pratiques éducatives favorisant des relations apaisées entre les enfants dans le cadre. Les événements graves qui ont marqué le début de l’année 2015 ont déterminés l'AFOCAL à élargir cette proposition à tous les adultes en situation éducative, mais aussi vers les jeunes qui prennent des responsabilités sociales : stagiaires BAFA/BAFD, délégués de classe, acteurs associatifs, élus.

Le projet du Camp des Milles a ceci de particulier qu’il invite, après le choc de l’Histoire mais aussi par le récit des actes de héros du quotidien, à s’engager, chacun à son tour, à poser un acte juste et espérer enrayer les engrenages qui conduisent à la haine des autres. C’est à ce choix fondamental que l'AFOCAL souhaite inviter les structures en organisant des temps d’animation et de sensibilisation sur cette question particulièrement importante du vivre ensemble et de la tolérance. Ce programme a bénéficié de nombreux encouragements et soutien institutionnels et prend la forme d’une démarche de formation et d’accompagnement des projets pour les acteurs de terrain. Ce programme est labélisé dans le cadre de la chaire Unesco « éducation citoyenne » et du « Label Citoyen » soutenu par la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme et l'Antisémitisme (DILCRA) et le Défenseur des Droits.

III - Animation de la séance pédagogique de sensibilisation à la lutte contre les discriminations.

B1Intérêts et attendus de la séance : Le programme repose sur une logique d’action ; il ne s’agit pas de déplorer ce qui va mal dans la société mais de proposer à chaque stagiaire ’agir autour de lui, face à des situations de discrimination dont il pourrait être le témoin ans une équipe d’animateurs ou entre enfants, en ayant conscience de sa responsabilité éducative.

Les compétences visées se réfèrent au référentiel de Jeunesse et Sports pour la formation BAFA ; à savoir :

  • Pour les « fonctions » : « assurer la sécurité physique et morale des mineurs »

  • Pour les « aptitudes » : « construire une relation de qualité avec les membres de l’équipe pédagogique et les mineurs, qu’elle soit individuelle ou collective, et veiller notamment à prévenir toute forme de discrimination ; « situer son engagement dans le contexte social, culturel et éducatif » ; « apporter une réponse adaptée aux situations auxquelles les mineurs sont confrontés ».

B2 - Objectifs et contenus de la formation

  • Les 4 objectifs étaient les suivants :

Le stagiaire doit être capable de :

  • Prendre conscience des préjugés et stéréotypes,

  • Comprendre ce qu’est une discrimination

  • Identifier des propos ou situations discriminatoires en ACM

  • Réagir face à une situation de discrimination

Le temps consacré à l’ensemble de l’intervention ne doit pas dépasser 3 heures.

  • Les contenus de l’intervention (modes opératoires) étaient les suivants :

  • Prise de contact avec le groupe / « Mise en appétit »

  • Formulation du sens et des objectifs du temps de formation

  • Clarification des attentes du groupe

  • Identification du cadre de l’intervention (références, temps, moyens)

  • Définition des règles pour l’instauration d’un climat de coopération et de respect

  • Présentation et animation des 3 ateliers / Temps de partage collectif – Impressions générales et Synthèse.

B3Déroulement détaillé du temps de formation et des temps d’ateliers

  • Prise de contact (10 minutes) : Etant donné que j’intervenais sur le dernier jour de la formation et que le groupe ne me connaissait pas, j’avais préalablement donné pour consigne à l’équipe des formateurs de relever quotidiennement les propos discriminants que les stagiaires avaient tenus tout au long de la semaine. Ces derniers seraient affichés ainsi que d’autres formulations choisies aux « 4 coins » de la salle afin d’inviter les formés à se questionner.

Lors du démarrage de mon intervention, je me suis volontairement gardé de commenter les affiches disposées sur le mur ; ceci afin d’observer les réactions et inter actions du groupe, prendre la « température ». J’avais aussi décidé de les accueillir en faisant une « entrée en scène fracassante ». J’avais volontairement exagéré ma présentation en « forçant le trait », en ne négligeant pas les détails qui attireraient inéluctablement leur attention (indices vestimentaires connotés, négligence dans la tenue, défaut de langage, attitude désinvolte….).

Tout cela afin de leur faire prendre conscience que nous sommes tous amenés à « scanner » et/ou « dévisager » la personne et se faire une « 1ère idée », une « première impression » selon nos propres codes de référence. Cet « exercice d’introduction », « d’entrée en matière » permet d’obtenir leur attention car il est ludique et leur fait percevoir le rôle et la question du « non verbal » et du « verbal » dans le cheminement de la pensée et du jugement. C’est après ce petit temps et en annonçant le suivant que j’ai pris 5 minutes pour me présenter et présenter l’association, ses engagements, son dispositif.

Formulation du sens et des objectifs du temps de formation (10 minutes) : L’intérêt de ce petit temps est de percevoir la sensibilité du groupe par rapport à la problématique. Il permet de vérifier si l’équipe des formateurs leur a explicité ou non l’enjeu sur les ACM où ils exerceront. Il ne faut pas, en tous cas, faire appel au vécu personnel des stagiaires (dangereux) sur cette question mais bien les amener à se distancier, à leur faire prendre conscience de leur rôle auprès des enfants qui leur seront confiés. On va travailler là sur le registre de la prise de conscience et de la responsabilité pour les faire adhérer naturellement à la démarche de proposition de formation.

J’y ai procédé sur le mode participatif et interrogatif du type : « Alors, pourquoi avoir choisi de consacrer 2h à cette question de la discrimination ? » ; « Est-ce que vous pensez qu’il est important de se questionner sur ce sujet ? » ; « Qu’est-ce qui vous fait dire ou penser cela ? » « Vous sentez vous « armés » face à cette problématique ? ». « Souhaitez-vous et/ou savez-vous agir contre ces phénomènes ? ». Et là, j’ai suscité la curiosité et l’adhésion et déroulé les 4 objectifs du temps de formation (repris en B2).

Clarification des attentes du groupe (5 minutes) : Après l’énoncé des 4 objectifs, je les ai sondés sur le « contrat pédagogique » ; leur demandant si ma proposition d’approfondir leurs connaissances afin de les rendre plus experts et perspicaces sur le sujet les intéressait.

Identification du cadre de l’intervention ou « itinéraire pédagogique » (5 minutes) 

A ce moment précis, j’ai rappelé que l’intervention qu’ils suivaient était en lien avec le référentiel de formation élaboré par la Jeunesse et les Sports sur les fonctions et aptitudes de l’animateur. J’ai posé le cadre nécessaire au bon déroulement de l’intervention = Temps maximum consacré à l’intervention (3h00), temps dédié aux 3 ateliers (2 heures), temps de pause (10 minutes), temps de synthèse et de reformulation (15 minutes) et de Bilan (10 minutes), heure maxi de fin de l’intervention 12h30. Fonctionnement en petits groupes et grand groupe. Locaux disponibles pour les ateliers. Matériel à disposition.

Définition de règles pour l’instauration d’un climat de coopération et de respect (5 ‘)

Le mode d’intervention nécessite que les stagiaires discutent ensemble, échangent leur point de vue, s’ouvrent à la connaissance des autres, s’enrichissent mutuellement. Pour faciliter ce processus, il faut instaurer quelques règles qui construiront le « terrain favorable » à ce respect de la différence et de la « culture » de l’autre. Ces règles de bon fonctionnement du groupe doivent être choisies en tenant compte des besoins de sécurisation et de transparence des participants.

Me référant à un ouvrage « tous formateurs », je me suis inspiré de la règle des 3P et l’ai adapté à mon contexte de formation : Protection = Confidentialité, Ecoute dans la Bienveillance et la valorisation, Respect des autres et du temps de parole de chacun. Permission = Toutes les questions sont les bienvenues, pas de questions « tabou ». Participation = Active et positive.

A ces règles, j’ai souhaité également animé la séance en m’inspirant des travaux en pédagogie sur « l’effet pygmalion ». Ce phénomène est appelé « prophétie auto réalisatrice ». En d’autres termes, si nous pensons qu’une chose est vraie, alors elle se réalise. J’ai donc pris le postulat que les participants étaient déjà en partie compétents et qu’ils le deviendraient réellement. C’est en posant ce cadre propice et en adoptant une attitude favorable envers les apports et contributions des apprenants (Ecoute active, empathie, reformulation) - mais sans démagogie - que l’on rend progressivement possible le renforcement de l’estime de soi et la construction de l’expertise et de l’identité professionnelle chez le stagiaire.

Présentation et déroulement (sur 2 heures) des 3 ateliers.

Présentation (5 minutes). A ce stade, je peux exposer l’intérêt et l’ordre de déroulement des ateliers :

  • A quels objectifs sont-ils reliés ? – Rappel des 4 objectifs.

  • Pourquoi dans cet ordre ? – D’une approche générale sur les représentations de la problématique à une approche d’expertise professionnelle «  de terrain ».

  • A quels principes et méthodes font-ils appel ? - Rappel des conditions préalables à la réussite des ateliers (règle des 3P, méthode de co-construction des « Savoirs »).

Découpage et relecture des différents temps d’ateliers :

Atelier 1 : Atelier d’approche sur les représentations et la définition de la notion de  « Discrimination ». Durée : 35 minutes

A ce moment précis, je ne suis pas encore en mesure de connaître ni sensibilité, ni la perception, ni le degré de connaissance des membres du groupe sur cette question. Je leur propose alors de « décanter » le sujet, «  débroussailler » le terrain en les invitant à se déplacer dans la salle en lisant les expressions affichées sur les murs. Je leur donne pour consigne de ne pas tenir compte des réactions des autres et de retenir l’émotion et/ou l’idée que ces mots suscitent en eux en l’exprimant sur un « mur blanc ». La question générale était « Au regard des affiches et de ma propre représentation, qu’est-ce qu’évoque pour moi le terme générique « Discriminations ».

A partir de là, je les invite – toujours en silence – à venir relever tout ce que les stagiaires ont écrit sur ce « mur blanc ». Une fois cette lecture silencieuse effectuée, je les invite à un atelier d’écriture d’une définition personnelle du terme « DISCRIMINATION ». Pour les rassurer, je leur indique que ce travail est pour eux personnellement et ne sera pas communiqué aux autres membres du groupe. A partir de cette réflexion personnelle, je les invite alors à se référer à la définition Officielle. Ils la trouveront dans une fiche (page 19) du « cahier de l’animateur d’ACM », qui est un support pédagogique de synthèse qui reprend les fondamentaux de la formation (remis à tous en début de session). A partir d’une lecture collective (à voix haute), je leur demande de relier chaque formulation retenue à l’un des 20 critères qui constituent une discrimination selon la loi. Cette activité permet de réaliser que nous avons tous intériorisé certains stéréotypes et que les « discriminants » ne sont pas toujours « les autres ». Elle permet aussi de mieux repérer par la suite les situations de discrimination, d’exclusion ou de harcèlement dont peuvent être victimes des enfants en ACM.

Atelier 2 : Visionnage d’une vidéo (sous-titrée) de l’expérience de la « Classe divisée » suivi d’un échange. Durée : 35 minutes. L’intérêt de ce deuxième atelier est de « fixer » les repères de chaque stagiaire et de leur faire prendre conscience des situations problèmes où se jouent les phénomènes de rejet, de mise à l’écart. Il s’agit là de les amener à avoir une attitude professionnelle de vigilance et savoir repérer les indices qui pourraient amener à une « situation de discrimination ». J’ai pour cela proposé de visionner le film « a class divided » (Durée : 15 minutes) et ensuite d’exprimer leurs réactions, leurs observations suite à la projection.

Ce film traite d’une expérience menée par une institutrice dans sa classe au lendemain de la mort de Martin Luther King. Celui-ci est intéressant car il s’adresse au même public que les ACM. Il s’agit d’enfants traités de manière inégale en fonction d’un critère discriminatoire : la couleur des yeux. Pour ces enfants placés en situation de victimes, on découvre à travers leur attitude et leur regard ce que produit une situation de discrimination : Incompréhension, Peur, Repli sur soi, Perte de confiance en soi, Baisse des résultats scolaires. A travers des enfants convaincus – par manipulation – d’être supérieurs aux autres, on découvre à quels points des sentiments d’arrogance, d’hostilité et de mépris peuvent naître rapidement dans un groupe, alors que la bonne entente régnait entre tous jusque-là. Ce film a « remué » les stagiaires et n’a fait que renforcer leur motivation à agir au quotidien. Ils ont retenu que tout regard posé sur l’autre sans faire l’effort d’y voir une personne est un regard qui blesse. Ils ont bien intégré l’importance d’adopter en tant qu’animateur une posture éducative qui est celle de voir en chaque enfant une personne qui ne se réduit pas à l’appartenance à des caractéristiques extérieures. Pour eux, chaque enfant mérite la même considération et le même respect. Ils ont même proposé de travailler à l’élaboration de supports pour un « bien vivre ensemble » : élaboration d’une charte de vie collective, concours d’affiches sur cette problématique.

Atelier 3 Etude de cas pratiques. (Durée : 50 minutes). L’intérêt de ce dernier exercice réside en la transposition rendue possible de connaissances « affinées » sur l’étude de cas concrets. Le mode retenu est celui d’un travail collaboratif par la constitution de 2 équipes de travail (de 8 personnes) avec restitution respective des résultats et échanges contributifs.

Au sein des 2 équipes, je remets 4 types de cas à étudier sur des problématiques communes : La discrimination liée à un Handicap ; La discrimination en fonction du physique ; La discrimination liée à l’orientation ou à l’identité sexuelle ; La discrimination observée au sein d’équipes d’animateurs.

La consigne (temps : 5 minutes) était donnée de consacrer 5 minutes maximum à chaque type de cas. Les 20 minutes suivantes devant permettre ensuite aux 2 équipes de faire connaître les réponses qu’elles ont apportées aux 4 cas à la problématique commune. Les 5 dernières minutes de l’atelier permettant enfin de faire une brève synthèse des idées émises par chaque groupe pour chacun des cas-problème.

B4 - Références aux courants pédagogiques et théories de l’apprentissage.

En guise d’introduction, je rappellerai qu’en recherchant l’habilitation à dispenser les formations théoriques préparant au BAFA, l’AFOCAL et les associations d’éducation populaire (dont elle fait partie) s’engagent à concourir à une politique publique, celle des vacances et loisirs organisés. Le premier critère du cahier des charges de cette habilitation rappelle la volonté de l’état de proposer aux jeunes, durant leurs loisirs, des accueils de qualité à forte valeur éducative. La réponse à cette ambition ne peut se contenter d’être des actions de formation techniques sans dimension humaine, menés par des formateurs experts.

Les références : L’association met donc en avant la dimension éducative de l’animation (développement intégral de la personne). Les fondements de sa pédagogie est le « principe d’éducabilité ». De Comenius (« se cultiver et cultiver les autres »), en passant par Rousseau « le jeune au centre du processus éducatif » jusqu’à « l’éducation nouvelle », l’idée est de mettre en œuvre les moyens qui permettront à chacun de progresser à son rythme et d’acquérir librement son autonomie. L’AFOCAL se fait le promoteur des méthodes actives et de la « pédagogie différenciée » dans laquelle le travail individuel et les travaux de groupe viennent compléter les apports théoriques nécessaires mais néanmoins pas suffisants pour fixer les connaissances et construire durablement les apprentissages. On fait appel aux méthodes et techniques d’apprentissage favorisant les activités de coopération et d’entraide. Je rattache également ces pratiques pédagogiques développées à l’AFOCAL aux courants théoriques de l’apprentissage du « constructivisme » sous ses approches développementale (PIAGET) et interactionniste (BRUNER) et du « socioconstructivisme » sous son approche historico-culturelle (VYGOTSKI).

Le choix des ateliers proposés était donc le reflet d’une approche délibérément assumé de construire les apprentissages par des moyens permettant au maximum aux apprenants de construire leurs connaissances collectivement (par les interactions permises et vivement souhaitées). Cela passait par aussi par l’occasion unique et précieuse d’expérimenter des situations pédagogiques dans l’action en construisant des compétences. Le rôle du formateur est donc biens moins celui d’un savant partageant sa vision que celui d’un « compagnon de route » capable de s’adapter à chacun en mettant en œuvre à cette occasion les conditions propices qui permettront aux apprenants de découvrir leurs capacités en les encourageant à se dépasser.

L’association va être particulièrement attentive au recrutement et à la formation de ses « animateurs de formation » car elle sait que les stagiaires gagneront à rencontrer des formateurs qui osent s’engager en se référant à des valeurs et qui sauront les écouter en les respectant car ils connaissent leur centre d’intérêt et savent repérer leurs besoins et aspirations. Pour résumer, la pédagogie de l’accompagnement - chère à l’AFOCAL - donne la priorité à la relation. Ce n’est pas un positionnement facile car elle est fondée sur la considération de l’autre et la bienveillance. Je citerai Benjamin Franklin : « Tu me dis, j’oublie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’impliques, j’apprends ».

Les techniques d’animation proposées : Les techniques employées dans les différents ateliers s’inspirent évidemment de la pédagogie développée juste avant. J’ai eu recours à des outils proposés par les services pédagogiques nationaux de l’AFOCAL. Ces derniers ont été construits à partir d’expérimentations faites au préalable sur le terrain des accueils collectifs de mineurs et en partenariat avec les structures socio et péri éducatives. Mon premier souci pour l’intervention a été de construire une progression en partant du « connu » des stagiaires pour aller vers « l’inconnu » du sujet ce qui nécessitait la proposition d’ activités exploratoires. J’ai aussi décidé de commencer par « l’aspect général » (le contexte) pour me rapprocher ensuite du « particulier » (la situation de terrain), c'est-à-dire ce que l’apprenant allait pourvoir utiliser ou réinvestir au quotidien. J’ai appelé cela « la méthode de l’entonnoir ». D’autres parleraient d’ « escalier pédagogique ».

Pour le premier atelier, je me suis inspiré de la technique du Brainstorming. Le « brainstorming », souvent appelé « remue-méninges » consiste à s’appuyer sur le groupe pour faire trouver à chacun le maximum d’idées en un minimum de temps. Les avantages de cette technique : Une forte implication de tous au service d’un résultat commun partagé, une démultiplication des idées (effet rebond), une méthode active facilitant l’expression libre et donc la créativité, la fantaisie ; une possibilité aussi de faire sortir des idées négatives en rapport avec un sujet traité pour revenir sur du positif, une possibilité de faire « une purge ». Les points de vigilance : La censure interdite (nécessaire maîtrise de la reprise), une quantité illimitée de réponses pouvant être difficilement toutes exploitables (nécessaires recoupements ou agrégations à opérer). J’ai ensuite souhaité compléter cet exercice par un petit temps « introspectif » d’appropriation personnelle. Cela consistait à encourager les stagiaires sous forme d’un « challenge », et tout en s’inspirant des contributions amenées par l’exercice précédent, à tenter de formaliser - au travers d’un bref temps « Atelier écriture » - leur propre définition de la Discrimination. J’étais bien conscient de la difficulté que pouvait représenter le passage à l’écriture et c’est pourquoi je me garderai bien de mettre en place une mise en commun et leur annonçais que nous poursuivrions notre démarche exploratoire en se référant juste après à une définition « académique et juridique » du terme pour parfaire notre connaissance sur le sujet (concepts clés, tenants et aboutissants de notre sujet de recherche). J’ai fait appel, à ce moment-là, à travers une méthode dite plus « classique » à l’acquisition de connaissances et de notions par la méthode de la lecture collective (sur la base du volontariat).

A ce moment précis (sur les 2 dernières activités proposées), je suis sorti des sentiers pédagogiques habituels - relevant de la « dynamique de groupe » - chères à l’AFOCAL pour formaliser un temps plus « behavioriste » et expérimenter une approche sociale cognitive. Il me semblait intéressant de procéder de la sorte pour m’assurer que mes apprenants retiendraient peut être mieux (plus habitué à ce schéma d’apprentissage) les apports fournis. J’ai sollicité, à partir de leurs repères habituels d’apprentissages, leur curiosité et leur appétence pour des « savoirs savants ». Je les ai invité, à ce moment précis, à faire appel à leur statut d’apprenant récipiendaire de connaissances leur permettant de construire leur « compétence d’expertise technicienne ».

Pour le 2ème atelier, Je me suis appuyé sur un support vidéo dont l’objectif était de susciter des réactions. La consigne leur avait été donnée de relever des indices, des propos, des attitudes révélatrices de fait discriminants. Ce 2ème temps devait leur permettre de ré exploiter un vocabulaire encore tout juste approprié et de favoriser ainsi par cet exercice une retranscription immédiate dans une activité de « décodage ». Le temps de reprise étant aussi une occasion de valoriser la retranscription d’apprentissages naissants.

Pour le 3ème atelier, celui des « cas pratiques », il s’agissait de permettre aux stagiaires de réfléchir en sous-groupes à la manière dont ils réagiraient concrètement pour répondre aux situations proposées. Et ainsi de leur permettre de se projeter sur les attitudes à adopter dans leurs futurs contextes professionnels.

B5 - Réflexion sur la participation et les réactions des stagiaires

Globalement, la participation des stagiaires était efficace et efficiente. L’équipe des formateurs les avaient déjà sensibilisés au travers du débriefing des différentes mises en situation (expérimentations grands jeux, veillées) pendant la semaine à l’importance de la problématique. Il y avait clairement des attentes de la part du groupe et une volonté de mieux appréhender la question pour pouvoir la travailler avec les enfants dans les ACM. Ce sujet a suscité chez certains stagiaires – malgré une préparation – quelques émotions faisant probablement écho à des expériences personnelles. Cela m’a permis de souligner l’importance de traiter ce sujet avec toute la hauteur de vue et le discernement nécessaire. Ils auraient aimé encore aller plus loin, ne sachant pas toutefois pas formuler ce sur quoi ils souhaitaient travailler plus en profondeur. Il me semble qu’ils auraient aimé pouvoir réaliser des saynètes ou simuler des jeux de rôle en situation concrète.

B6 - Analyse de la pertinence de l’intervention et mesure des écarts.

Aucun temps particulier n’était suggéré - par la fiche technique - pour l’évaluation de la séance. Néanmoins, j’ai souhaité sonder le groupe après cette série d’ateliers pour récolter les impressions et témoignages de chacun sur l’intérêt de l’intervention (forme et fonds). Cela permet aux uns et aux autres de s’enrichir des remarques d’autrui et de construire mentalement sa petite synthèse. C’est un exercice intéressant car elle permet à l’animateur de la formation de se faire une représentation globale de la perception du message qu’il a souhaité faire passer. Cela permet aussi d’entendre les attentes insatisfaites, les ressentis sur les activités proposées, les suggestions d’amélioration pour les ateliers (règles, temps imparti…). Une fois ce tour de table effectué que l’on appelle également « temps de régulation », j’ai suggéré à chacun de reformuler en un mot ou une expression personnelle son « état du moi » à ce moment précis. Cela permet de prendre conscience que la séance se termine et que l’on peut s’extraire du contexte du sujet pour revenir au cadre de la formation BAFA dans son ensemble. L’impression générale était plutôt satisfaisante même si les stagiaires ressentaient que le temps était « compté » pour atteindre l’objectif et respecter le timing annoncé. La fin de l’évaluation a fait émerger des idées qui pourraient être reprises sur le terrain professionnel auprès des enfants et de leurs familles (Spectacle de marionnettes ou jeux d’ombres pour les plus petits…=.

II – Conclusion personnelle.

C’était une expérience particulièrement éclairante que de pouvoir éprouver par l’expérience concrète, grâce à la MSMP, tout l’intérêt et la pertinence d’une intervention sur ce sujet des discriminations dans la grille de session d’un stage BAFA.

C’est en l’ayant vécu que l’on légitime sa place dans les sujets à traiter dans nos sessions. On en parle aux formateurs avec beaucoup plus de pertinence et on peut témoigner de sa possible mise en œuvre sur le stage (temps à prévoir, place de cette dernière dans le déroulé du stage, points d’appui…).

Je dois admettre que j’abordais cette première expérience avec une certaine appréhension. Ce qui m’a permis de tenir la « feuille de route » était le caractère noble et précieux de la mission qui m’incombait : celle d’un ambassadeur de la tolérance et du bien vivre ensemble. J’avais aussi à cœur de pouvoir tester la faisabilité de ce programme et la validité de mes choix pédagogiques. Cela représentait à la fois un « challenge » et une « mise à l’épreuve ».

J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à animer ce temps. Les difficultés rencontrées tournaient surtout autour de la question de la compréhension des consignes données pour chaque atelier et de la gestion du temps. On a toujours à cœur d’en donner un maximum au détriment parfois du temps nécessaire à prendre pour s’imprégner des messages.

J’ai pour projet de travailler la prochaine fois avec des formateurs pour confronter nos pratiques et initiatives. Nous avons depuis peu embauché des services civiques dédiés spécifiquement à décliner diverses offres pédagogiques selon les publics.




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