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La laïcité dans les manuels scolaires (1882 -1914) La laïcité de l'école est essentielle pour les Républicains qui dirigent le gouvernement au début des années 1880. Elle découle du refus de l'influence politique de l'Eglise catholique alliée aux adversaires de la République, du refus de l'attitude de la Papauté qui a proclamé qu'aucun accommodement n'était possible avec « les libertés modernes « issues de la Révolution. La laïcité est-elle seulement la neutralité de l'école en matière religieuse ou, en plus, une idéologie d'inspiration rationaliste? La réponse peut se trouver dans l'enseignement de la morale. Les anticléricaux sont divisés entre les spiritualistes comme Jules Simon ou le protestant Ferdinand Buisson pour qui le sentiment religieux peut être épuré par la raison, les positivistes comme Jules Ferry qui veulent respecter les croyances religieuses, les libres penseurs comme Paul Bert et les Radicaux qui estiment que les religions s'effaceront avec le développement de la science et de l'instruction. Pour tenir compte de la majorité du corps enseignant et de la population, Ferry ne fait pas figurer les devoirs envers Dieu dans la loi et laisse le Conseil Supérieur de l'Instruction Publique en faire expressément mention dans les programmes. Cela a rendu possible l'atrophie progressive du contenu spiritualiste dans la réalité de l'enseignement de la morale. Le programme du cours moyen, établi le 27 juillet 1882, après les devoirs dans la famille, les devoirs envers soi-même et envers les autres, précise les devoirs envers Dieu: {( L'instituteur n'est pas chargé de faire un cours ex professo sur la nature et les attributs de Dieu.. l'enseignement qu'il doit donner à tous indistinctement se borne à deux points: D'abord il leur apprend à ne pas prononcer légèrement le nom de Dieu.. il associe étroitement dans leur esprit à l'idée de Cause première et de l'Etre suprême un sentiment de respect et de vénération.. et il habitue chacun d'eux à environner du même respect cette notion de Dieu, alors même qu'elle se présenterait à lui sous des formes différentes de celles de sa propre religion. Ensuite, et sans s'occuper des prescriptions spéciales aux diverses communions, l'instituteur s'attache à faire comprendre et sentir à l'enfant que le premier hommage qu'il doit à la Divinité, c'est l'obéissance aux lois de Dieu telles que les lui révèlent sa conscience et sa raison. » De 1882 à 1900, les manuels de morale se conforment à l'énoncé des programmes et aux indications qu'ils comportent. 1 -« Ne pas prononcer légèrement le nom de Dieu» «Le nom des personnes qu'on respecte et qu'on aime est, lui aussi, digne de respect. Ainsi le nom d'un père, d'une mère, d'un bienfaiteur, d'un grand homme, a quelque chose de sacré. A plus forte raison le nom de Dieu qui est notre père à tous, qui est la bonté et la perfection même, doit-il être respecté, vénéré. Nous ne devons donc pas le prononcer à la légère, ni surtout en faire un usage sacrilège, comme le font ceux qui jurent grossièrement par ce nom sacré » M. VESSIOT, Cours et méthode d'enseignement moral, Belin, 3ème édition, 1897, p.32 2 - L'existence de Dieu: «L'idée de Cause première» L'idée de Dieu ne relève plus seulement de la croyance mais aussi de la raison: « Le temps est passé où l'on disait aux gens: il faut croire ceci, il faut professer cela. Depuis la révolution, on traite les hommes en êtres raisonnables: quand on veut qu'ils croient une chose, on tâche de la leur faire bien comprendre et de la leur prouver clairement. Telle est la méthode de la science: c'est elle qui émancipe les esprits; c'est elle qui fait. triompher la vraie liberté de conscience. Soyez des hommes instruits, accoutumez-vous à demander la raison des choses, et jamais vous ne serez dupés ni asservis dans vos opinions ». A. BURD EAU, L'instruction morale à l'école, Librairie Picard, 1884, p.138 La science doit reconnaître que Dieu est l'architecte de l'univers (Voltaire l'appelait «le grand horloger») « L'été venu, il réunit un soir les enfants de l'école et les mena au bout du village, sur une grande route où rien ne gênait la vue du ciel. II commença par leur apprendre le peu d'astronomie qu'il savait... II leur demanda alors ce qu'ils pensaient de celui qui était l'auteur de ces espaces infinis étude tout ce qu'ils renferment. Ne faut-il pas qu'il soit bien puissant, leur dit-il, pour avoir répandu dans l'immensité cette multitude d'étoiles, pour avoir réglé leurs mouvements par des lois invariables que rien ne trouble jamais ?.. Et s'il vous arrivait d'oublier que Dieu existe, venez, comme ce soir, regarder au dessus de vos têtes le ciel étoilé! » G. COMPAYRE, Eléments d'instruction morale et civique, Librairie Delaplane, 55ème édition, 1883, p.138 L'idée de Dieu s'impose donc à tous: « Il n'est pas de peuple qui ne reconnaisse l'existence de Dieu et ne lui rende hommage. Tous ont une religion. Ces religions different, il est vrai, par la forme et le culte; mais, au fond, elles ont toutes le même objet. » M. VESSIOT, Cours et métho.de d'enseignement moral, Belin, 3ème édition, 1897, p.32 . 3 - L'idée de Dieu, suprême bienfaiteur, n'est présente que dans quelques manuels. « L'objet de la prière est double.. remercier Dieu de ses bienfaits, solliciter des bien-.faits nouveaux. La raison de la prière est la confiance naturelle en la providence de Dieu, de qui vient tout le bien que nous pouvons posséder en cette vie » Melle C. JURANVILLE, Manuel d'éducation morale à l'usage des jeunes filles, Larousse, vers 1885, p.223 « La prière est aussi pour nous un devoir; si souvent nous adressons des prières à nos parents, si nous les remercions de tout ce qu'ils font pour notre bonheur, à plus forte raison devons-nous adresser à Dieu, qui est notre père à tous, des prières et des actions de grâce » M. VESSIOT, Cours et méthode d'enseignement moral, Belin, 3ème édition, 1897, p.33 Mais la plupart évitent cette idée qui conduit à ne plus seulement évoquer Dieu mais aussi des pratiques du culte. 4 - Dieu est surtout l'ordonnateur des lois morales que la conscience et la raison révèlent. « C'est à (Dieu) que vous obéissez en écoutant la voix du devoir. Si jamais il vous arrivait d'être aveuglé par la passion au point de ne plus reconnaître ce que les prescriptions du devoir ont de remarquable et de sacré pour tout homme qui a le sentiment de sa dignité personnelle, représentez-vous par delà le devoir l'existence de l'Etre suprême dont la volonté rend le devoir obligatoire pour tous » G. CaMPAYRE, Eléments d'instruction morale et civique, Librairie Delaplane, 55ème édition, 1883, p.139 « Il y a une manière commune à tous les peuples, à tous les hommes, d'honorer la Divinité: c'est de se soumettre à sa volonté. Cette volonté, c'est la loi morale. Dieu nous la fait connaître par notre conscience et notre raison. Par elle, il nous apprend à distinguer le bien du mal, et nous ordonne de pratiquer l'un et d'éviter l'autre. L'accomplissement de nos devoirs est le premier hommage à rendre à Dieu... » M. VESSIOT, Cours et méthode d'enseignement moral, Belin, 3ème édition, 1897, pp.32-33 ,\, Qu'il soit catholique, protestant ou israélite, indépendant de ces diverses religions, en adorant Dieu, il obéit à ses convictions, il suit son devoir tel qu 'il le comprend. Cette pensée le fortifie et l'excite au bien, et il se sent plus de courage dans les difficultés de la vie" en se disant que tout ce qu'il fait, il le fait pour obéir à ses devoirs envers Dieu. Rien n'est plus respectable. » A - BURDEAU, L'instruction morale à l'école, Librairie Picard, 1884, p.137 5 - La tolérance L'Etat républicain ne privilégie aucune religion et assure la tolérance : « Monsieur, est-on libre d'avoir la religion qu'on veut? Oui, mon ami. Ainsi, en France, on peut être catholique, protestant, israélite, musulman, etc. On peut même ne suivre aucune de ces religions. C'est ce qu'on appelle la liberté de conscience. Bien entendu, là comme en toutes choses, il faut respecter aussi les droits d'autrui et les lois. La loi passe avant tout.Mais alors, monsieur, le gouvernement a le droit de ne permettre que les religions qui _ lui plaisent? Non pas. L'Etat n'a pas à avoir de préférence en fait de religion: il ne doit pas y avoir de religion d'Etat, parce que l'Etat, c'est la chose dt3 tout le monde, et la religion est l'affaire de chacun. Mais d'abord l'Etat ne s'occupe que du culte, c'est-à-dire des manifestations extérieures; il ne regarde pas dans les consciences, comme le faisait le tribunal de l'Inquisition. Ensuite, en fait de culte, l'Etat ne peut interdire que ce qui serait dangereux pour la Société... Ce n'est pas encore la séparation de l'Eglise et de l'Etat mais déjà une attitude laïque de tolérance. « Il ne suffit pas de ne pas persécuter les croyances de vos concitoyens, mes enfants :' il faut les respecter. Tout homme qui pratique de bonne foi une religion est digne de votre estime. «- Tu vas à l'église, je vais à la bibliothèque. A chacun ses convictions. On n'en est pas moins bons amis. » A. BURDEAU, L'instruction morale à l'école, Librairie Picard, 1884, pp.136-137 Il serait insensé de ne pas évoquer« Le Tour de la France par deux enfants» de G. BRUNO, vendu à six millions d'exemplaires entre 1877 et 1901. Certes c'est un manuel de lecture courante pour le cours moyen (Belin) mais l'inclure dans les livres de morale est justifié par son sous-titre: « devoir et patrie» S'il est paru avant la laïcisation de l'école publique, il correspond à l'esprit des programmes de 1882. Les formules exprimant le sentiment religieux des deux enfants et de leur entourage est présent à chaque page. Il suffit, pour le constater, de prendre en exemple le début du livre: Page 6 « Nous faisons notre devoir, Dieu nous aidera. » « Prions Dieu afin qu'il permette qu'on nous fasse bon accueil. » Page 7 « Notre Père, qui êtes aux cieux, donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien. » Page 1 0 « Vivez toujours unis, sous l 'œil de Dieu» ' ' . « Il semblerait vouloir à présent ne plus songer qu'à Dieu. Son âme s 'élevait vers lui dans une ardente et dernière prière..» . Ce sentiment s'exprime naturellement dans la vie quotidienne et particulièrement lors de chaque événement important: difficultés financières, maladies, voyages, tempêtes, accidents, décès... »Priez le bon Dieu pour que ces vilaines tempêtes ne reviennent pas...Mais que voulez-vous? Il n'arrive que ce que Dieu permet, et alors, à la volonté de Dieu» page 226 Parmi les grands personnages qui font l'admiration des enfants, les gloires de l'Eglise de France figurent en bonne place. Mais ce n'est pas l'aspect religieux qui est mis en valeur: Jeanne d'Arc est surtout louée pour son patriotisme, Saint-Vincent de Paul pour avoir secouru les infortunés, Fénelon pour avoir ravitaillé l'armée en difficulté, Bossuet pour son éloquence et l'abbé de Saint-Pierre pour son Projet de paix perpétuelle. On peut aussi remarquer que la religion est très épurée: n'interviennent ni prêtres, ni cérémonies. Les enfants ont pour seul recours la prière et la relation personnelle à Dieu. Ils ne recherchent jamais les lieux de culte et, lors de leur passage à Paris, la visite de Notre-Dame ne suscite guère que des commentaires artistiques et patriotiques. Le rôle de l'instituteur La neutralité, la tolérance pénètrent d'insister sur l'importance des devoirs moraux qui s'imposent à tous. C'est le rôle qui est assigné à l'instituteur de l'école publique: « Sa mission est donc bien délimitée,' elle consiste à fortifier, à enraciner dans l'âme de ses élèves, pour toute leur vie, en les faisant passer dans la pratique quotidienne, ces notions essentielles de moralité humaine, communes à toutes les doctrines et nécessaires à tous les hommes civilisés. Il peut remplir cette mission sans avoir à faire personnellement ni adhésion, ni opposition à aucune des diverses croyances confessionnelles auxquelles ses élèves associent et mêlent les principes généraux de la morale... .Il doit insister sur les devoirs qui rapprochent les hommes et non sur les dogmes qui les divisent. Toute discussion théologique et philosophique lui est manifestement interdite par le caractère même de ses fonctions, par l'âge des élèves, par la confiance des familles et de l'Etat... Plus tard, devenus citoyens, ils seront peut-être séparés par des opinions dogmatiques, mais du moins ils seront d'accord dans la pratique pour placer le but de la vie aussi haut que possible, pour avoir la même horreur de tout ce qui est bas et vil, là même admiration de ce qui est noble et généreux... pour se sentir unis, dans ce culte général du bien, du beau et du vrai qui est aussi une forme, et non la moins pure du sentiment religieux. Il prend ces enfants tels qu'ils lui viennent, avec leurs idées et leur langage, avec les croyances qu'ils tiennent de la famille et il n'a d'autre souci que de leur apprendre à en tirer ce qu'elles contiennent de plus précieux au point de vue social, c'est-à-dire les préceptes d'une haute moralité.. .Instructions officielles du 5 août 1882 Jules Ferry donne une consigne concrète sur l'attitude à adopter: « ...leur transmettre... cette bonne et antique morale que nous avons reçue de nos pères et mères et que nous honorons tous de suivre dans les relations de la vie, sans nous mettre en peine d'en discuter les bases philosophiques. Vous êtes l'auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille: parlez donc à son enfant comme vous voudriez que l'on parlât au vôtre,' avec force et autorité, toutes les fois qu'il s'agit d'une vérité incontestée, d'un précepte de la morale commune,' avec la plus grande réserve, dès que vous risquez d'effleurer un sentiment religieux dont vous n'êtes pas juge. Si parfois vous êtes embarrassé pour savoir jusqu'où il vous est permis d'aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir. Au moment de proposer aux élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez- vous s'il se trouve à votre connaissance un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qui'l vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire,' sinon, parlez hardiment car ce que vous allez communiquer à l'enfant, ce n'est pas votre propre sagesse,' .c'est la sagesse du genre humain, c'est une de ces idées d'ordre universel que plusieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de 1 'humanité. Si étroit que vous semble peut-être un cercle d'action ainsi tracé, faites-vous un devoir d’honneur de n 'en jamais sortir,' restez en deçà de cette limite plutôt que de vous exposer à la franchir: vous ne toucherez jamais avec trop de scrupule à cette chose délicate et sacrée, qui est la conscience de l'enfant... » Le chapitre est accompagné d'un texte de Voltaire et d'un extrait de la Revue de l'enseignement primaire sur les formes d'intolérance dans la vie sociale du moment. Dans son Nouveau cours de morale, intitulé « Lectures morales », Bibliothèque d'Education, 1908, Marc FROMENT ne traite des religions que dans la partie consacrée à la crédulité. Après avoir évoqué la superstition du nombre 13, les spectres, les murs qui bougent, un texte sur l'origine de l'homme selon des Indiens d'Amérique centrale lui permet de conseiller: « Ce que nos sens n'atteignent pas, il est également permis d'y croire ou de ne pas y croire. »(p.78) Après la présentation des prophètes, la conclusion est nette: Personne n 'a jamais assisté aux apparitions divines, aux « révélations» qui sont la base des religions. Nous ne connaissons à ce sujet que les affirmations contradictoires des divers prophètes. C'est pourquoi on a le droit de ne pas croire aux religions. » (p.80) Même le déisme de Voltaire est contesté: Personne n'a assisté à la formation du monde solaire. Mais les observations des savants nous permettent d'imaginer d'une manière raisonnable l’histoire de l'univers que nous habitons. »Le chapitre sur l'intolérance utilise le jugement de Galilée qui justifie cette affirmation péremptoire: « L’histoire montre que toutes les religions ont été intolérantes quand elles en ont eu le pouvoir. » Le manuel se trouve donc en accord avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat qui a été votée en décembre 1905 : la religion est affaire individuelle, l'Etat est laïque; En 1906 paraît une version remaniée du« Tour de la France par deux enfants» La composition générale reste la même mais deux modifications sont significatives du nouvel état d'esprit. D'une part, le livre se modernise en ajoutant un épilogue présentant les conquêtes récentes de la science et d'autre part, l'auteur s'est livré à une relecture minutieuse pour supprimer toute référence religieuse. Notre-Dame, l'Hôtel-Dieu et la Sainte-Chapelle ont totalement disparu du paysage parisien et les grands de l'Eglise ne sont plus cités. Les formules de la vie quotidienne sont transformées de façon qu'on peut juger mesquines: « Mon Dieu! Qu'y a-t-il mes enfants? » devient « Hélas! Qu'y a-t-il mes enfants? », « Le père est au ciel» est remplacé par « Le père est mort » et« Il semblait vouloir à présent ne plus songer qu'à Dieu» par « Il semblait chercher par delà l 'horizon cette frontière reculée de la chère patrie où il n'irait pas» Un regard attentif dans une ferme du Jura observera qu'en 1906 on a tiré le rideau de l'alcôve sur le crucifix de 1877 Après l'interdiction de l'enseignement aux congrégations, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat apparaît à la majeure partie de l'Eglise non pas comme l'avait souhaité Briand une loi libérale de pacification mais comme une nouvelle persécution. L'offensive catholique devint plus vive contre l'école publique. La Société Générale d'Education et d'Enseignement (le pendant de la Ligue de l'Enseignement), les. évêques dans les Semaines religieuses de leur diocèse, réclament une stricte neutralité dans l'enseignement public et le remplacement des «mauvais manuels ». Une lettre publiée dans les journaux du 12 septembre 1908 est lue en chaire dans toutes les églises de France le dimanche 20 septembre 1908 incitant les parents à faire pression sur les instituteurs. La presse catholique évoque quotidiennement ce problème et une lettre dans le journal « La Croix « du 28 septembre 1909, signée de tous les évêques de France, met à l'index une liste de 12 livres d'Histoire et de Morale, nommément cités. La conception d'une Histoire monarchiste et autoritaire, avec le rôle bienfaisant de l'Eglise, s'oppose à la conception républicaine insistant sur le moment fondateur de la Révolution émancipatrice dont la IIIème République est l'héritière. Dans les manuels de morale décriés comme ceux de PRIMAIRE et de FROMENT, c'est la possibilité du doute et de l'irréligion qui est condamnée. Les changements dans « Le Tour de la France par deux enfants» occasionnent le 17 janvier1909 une interpellation à la Chambre des Députés où les affrontements sont fréquents. Dans ce contexte, instituteurs, journaux anticléricaux ont beau jeu de dénoncer l'intolérance des manuels utilisés dans l'enseignement confessionnel. L'apaisement viendra quand les parents pourront formuler leurs remarques avant la constitution des catalogues départementaux des manuels recommandés même si les instituteurs restent les décideurs. L'apaisement viendra surtout quand tous ensemble ils partiront à la guerre en 1914. C'est seulement avec les instructions de 1923 que la mention de « Devoirs envers Dieu » disparaît, que l'instituteur n'a plus à prouver l'existence de Dieu devant« les enfants des incrédules » Consulter, étudier les manuels scolaires satisfait plus qu'une simple curiosité. A travers eux, se reflètent toute l'histoire des mentalités d'une époque. C'est encore plus net quand, au début de la IIIème République, l'obligation scolaire répand l'usage de cet objet d'éducation. |
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