La Maison d’Aurore est un centre de regroupement et d’action communautaire qui œuvre, depuis près de 40 ans, auprès des citoyens du Plateau-Mont-Royal afin de les accueillir, de les rassembler et de les accompagner dans l’amélioration de leurs conditions de vie et de leur milieu.
La Maison d’Aurore, c’est :
Un accueil personnalisé avec aide aux formulaires, écoute et référence
Un comité d’action et de défense des droits organisant différentes soirée-citoyenne en éducation populaire sur des enjeux locaux ou nationaux.
Des cuisines collectives, un point de chute de paniers Bonne Boîte Bonne Bouffe, des repas communautaire, etc.
Un réseau d’entraide et de loisir pour aînés
Un atelier de devoirs et leçons pour 40 enfants de 4 écoles du quartier.
Des liens importants avec la communauté.
Bien qu’il soit considéré « in » d’habiter le Plateau et que le revenu moyen par habitant ne cesse d’augmenter, près d’une personne sur trois vit avec de faibles revenus. La pauvreté revêt de nouveaux visages chez des gens de plus en plus instruits. La pauvreté du Plateau est diffuse et n’est pas aussi visible que dans d’autres quartiers, quoique l’est du Plateau présente plusieurs facteurs de défavorisation sociale. Peu importe le profil socio-économique, il demeure essentiel pour les personnes d’avoir accès à un lieu où tout citoyen est accueilli, de briser leur isolement, de tisser des liens, de s’informer, de reprendre du pouvoir sur leur vie et d’être accompagnées dans diverses démarches.
Une membre de la Maison d’Aurore nous a écrit :
La Maison d’aurore est un phare dans sa communauté. Elle rejoint toutes les générations de par le type d’activités qui y ont cours. Ainsi, elle offre du soutien scolaire aux enfants du primaire pour éviter le décrochage scolaire tout comme du soutien à leurs parents. Elle favorise la sécurité alimentaire des participant.e.s en organisant des cuisines collectives ou en expérimentant l’agriculture urbaine depuis quelques années. Elle permet une vie active aux aîné.e.s. et propose de nouveaux repères à la communauté comme de consommer autrement ou d'élaborer un plan d'urbanisation et de circulation.
Le sous-financement de plus en plus criant des groupes communautaires menace la survie et l’autonomie de nos organismes. En coupant de façon soudaine, on fragilise le filet social et on s’attaque aux droits fondamentaux des personnes les plus démunis de notre société. Ce qu’on observe également à la Maison d’Aurore c’est que les coupures dans les services publics (École, CSSS, etc.) augmentent la charge de travail des groupes communautaires. Les coupures en orthophonie ou en orthopédagogie augmentent la demande d’enfants ayant besoin de soutien. Toutefois, la CSDM a remis en question notre financement pour l’an prochain. Les coupures en travail social nous mène à prendre le relais de plusieurs suivi en intervention social. Accompagnements médicaux, visite à domicile, gestion de conflit, autant de tâches nouvelles dans le quotidien de l’organisme. Nous répondons à de nouveaux besoins qui, auparavant étaient comblés par les institutions et qui sont désormais « pelletés dans la cour » du communautaire. Les besoins augmentent, le financement diminue. La demande est plus urgente, particulièrement en sécurité alimentaire, mais la Maison d’Aurore poursuit sa mission sans savoir si le financement sera assuré. Les différents moyens se multiplient. Outre nos cuisines collectives qui existent depuis 25 ans maintenant, nous offrons maintenant un service de paniers de légumes en lien avec Moisson Montréal, un jardin collectif, des repas communautaires à faible coût et la demande en repas cuisinés à rapporter à la maison se fait de plus en plus sentir. Telle une épée de Damoclès, les coupures menacent la survie de plusieurs de nos réseaux tels que l’atelier de devoirs et son camp de vacances, les activités intergénérationnelles ou les soirées en éducation populaire. Évidemment, cette situation rend difficile la planification à long terme.
De plus en plus, on constate aussi que le climat d’insécurité amène les groupes à se partager la même maigre tarte. Le financement par projet, inévitable dans la situation actuelle, alourdit la tâche des travailleurs par ses exigences dont ses lourdes redditions de compte, ce qui diminue le temps consacré à l’intervention directe et à la mission. Les enveloppes étant de moins en moins assurées, nous nous devons d’organiser des imposantes levées de fonds, tel notre repas gastronomique en novembre et le mois de la Maison des Amis en mars, afin de combler le déficit budgétaire et ainsi, répondre aux besoins de plus en plus présents. Le travail des intervenants devrait être d’intervenir auprès de ces populations vulnérables et non, de rédiger d’innombrables demandes de financement. La mobilisation est difficile puisque nous sommes en mode survie.
Notre impact dans la communauté est important.
Francine Boucher, membre de la Maison d’Aurore depuis 20 ans maintenant témoignera de son expérience et de son observation concrète des changements vécus par les organismes dans les dernières années.
Question : Si la Maison d’Aurore disparaissait, qu’est-ce que je perdrais ?
Réponse : un lieu d’ancrage et de développement humain.
Ma vision
"Cela fait déjà, plus de 20ans que je connais la Maison d’Aurore. Ce qui a toujours été important pour moi, et l’est encore, ce sont les apprentissages de tout ordre, que je peux y faire et la possibilité de pouvoir transformer la société dans laquelle je vis.
C’est une éducation continue qui ne donne ni diplômes ni avancement de carrière, mais qui permet de comprendre la société dans laquelle je vis. C’est la possibilité de vivre la solidarité de façon joyeuse et conviviale, et de favoriser la participation pleine et entière tout au long de la vie.
C’est une arme redoutable contre l’individualisme crasse, le plafonnement et la soumission. C’est la bougie d’allumage du changement. Pas celui imposé et idéologique, mais celui qui améliore encore et toujours la vie dans sa communauté et qui lui donne sens.
Des exemples :
Accompagner des enfants du primaire dans leurs devoirs et leçons
Comprendre des lois ou participer à l’élaboration de d’autre comme celle de la loi 112 (loi visant la lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale),.
Se sensibiliser et se mobiliser autours d’enjeux locaux ou nationaux (achat collectif pour une banque d’huile, abris bus pour des aîné.es, circulation, défense de droits, fusion des villes, taxation et spéculation foncière, fiscalité et j’en passe…
Favoriser la prise de parole en écrivant des articles
Participer à la vie démocratique de l’organisme.
Nous avons posé la question à nos membres et nos participants :
Si la Maison d’Aurore disparaissait, qu’est-ce que je perdrais :
Voici quelques-unes des réponses…
« S’il fallait fermer la maison d’Aurore, je serais très malheureuse de perdre une si grande famille sur laquelle nous pouvons compter. Nous ne pourrions plus faire l’aide aux devoirs, ne plus redonner et partager ce que j’ai pu recevoir tout le long de ma vie. De plus j’aurais l’impression de ne plus être utile du tout donc mon moral en prendrais un coup! Et je vieillirais encore plus rapidement ! « Il y aurait plus de familles marginalisées, qui mangeraient moins bien et dont les enfants réussiraient moins bien à l’école, d’où un cercle vicieux qui ferait grossir leur nombre. Le fameux « vivre ensemble », déjà difficile dans notre société très individualiste, ne serait plus qu’un mythe. » M. Robert
« Pour avoir été membre du C.A. de la Maison d'Aurore pendant environ 12 ans, je puis affirmer que si la Maison d'Aurore n'existait pas ce serait une très lourde perte pour le milieu. Elle apporte aux jeunes, aux personnes âgées un mieux-être sur plusieurs plans. Elle permet de « tisser des liens, aujourd'hui et pour demain!» Ces activités et autres de la Maison d'Aurore permettent des rencontres agréables entre les personnes, des moments d'échange amicaux. J'ai pu constater à maintes reprises combien la Maison d'Aurore est très attentive à favoriser des conditions de vie plus saines pour tous et toutes. L'existence de la Maison d'Aurore est donc à sauvegarder. Elle est une véritable richesse pour le milieu donc à préserver à tout prix. »
« Voici ce que je perdrais. L’aide aux devoirs pour ma fille qui a des difficultés et aussi je perdrais l’aide pour la cuisine collective qui va me permettre d’offrir des repas équilibré à moi et mon enfant. Voici ce que je perdrais pour le moment présent et qui sait pour l’avenir. » S. Bédard
« Je perdrais mon sentiment d'être utile car en tant que bénévole aidant à l'aide aux devoirs je donne un sens à ma vie. Je perdrais une source essentielle de renseignement et d'informations sur la vie dans ma communauté et donc l'occasion d'y participer. Je perdrais l'occasion de sortir de ma solitude et de mon isolement en tant que personne vivant seule et n'ayant pas une famille très proche. Participer à la vie communautaire est un élément essentiel de mon estime de moi-même et sert de tremplin vers d'autres activités auxquelles je choisi de participé ou non dans ma communauté. » L. Durand |