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Le syndicat patronal refuse d'avaliser les conclusions du débat national lancé par François Hollande L'exercice était périlleux. C'est désormais un échec. Le Medef, la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), l'Union professionnelle artisanale et la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles refusent d'avaliser les quinze recommandations du débat national sur la transition énergétique qui s'achève officiellement le 18 juillet. Ce débat était l'une des pièces maîtresses du gouvernement pour lancer la transition énergétique, l'un des " grands chantiers du quinquennat ", selon les mots de François Hollande, qui doit conduire à une société française sobre en carbone à l'horizon 2050. La porte ne sera pas claquée, mais l'un des représentants du patronat lira un communiqué expliquant que " le document soumis au conseil national du débat - qui rassemble syndicats, ONG, employeurs, élus, parlementaires et représentants de l'Etat - est une synthèse partielle et ne peut être considéré comme consensuel ". Derrière ce coup de colère du patronat, certains voient la patte de Pierre Gattaz. Le nouveau président du Medef, dans la lignée de Laurence Parisot, refuse toute remise en cause du modèle énergétique français fondé depuis les années 1970 sur le nucléaire, et qui permet, selon lui, de maintenir une sécurité d'approvisionnement énergétique et d'offrir un prix de l'électricité peu élevé - élément majeur de la compétitivité des entreprises. Pour justifier son geste, le Medef avance deux arguments principaux. Le premier concerne les problèmes de gouvernance du débat qui ont donné lieu à des " dysfonctionnements ", selon lui. En réalité, le patronat, s'il est habitué à dialoguer avec les syndicats, ne reconnaît pas la légitimité de certaines ONG présentes aux discussions. Le second point concerne des recommandations jugées " inacceptables ou insuffisantes ". A commencer par la division par deux de la consommation d'énergie à l'horizon 2050, indispensable selon les experts scientifiques du débat pour tenir les engagements de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. " Cette trajectoire n'est pas nécessaire pour réaliser la transition énergétique, et n'est pas compatible avec la perspective d'un retour à la croissance forte ", souligne le document patronal. Autre sujet de discorde, le nucléaire : " Il est incohérent de recommander la fermeture de centrales sûres et rentables. Il est essentiel d'interdire toute fermeture d'actif pour des raisons "politiques" ". Une fin de non-recevoir à la volonté de François Hollande de fermer Fessenheim et de réduire de 75 % à 50 % d'ici à 2025 la part de la production de l'électricité issue de l'atome. Enfin, dans la lignée du plaidoyer pour le maintien du nucléaire en l'état, les objectifs proposés en matière d'énergies renouvelables (plus de 27 % en 2020 et entre 30 % et 40 % en 2030) sont estimés irréalistes. Puisque de grandes entreprises comme Saint-Gobain ou GDF-Suez, et le secteur du BTP sont intéressés dans les investissements déployés dans la transition énergétique - rénovation thermique, efficacité énergétique, mobilité durable - le Medef prend soin de rappeler son attachement à la démarche. Mais son raidissement a un objectif clair : avertir le gouvernement qu'en aucune façon " les recommandations du Conseil national ne peuvent être un point d'entrée pour la future loi de programmation énergétique débattue en principe au premier semestre 2014 ", indique un représentant patronal. " Cette attitude du patronat est scandaleuse ", s'insurge Bruno Rebelle, membre du comité de pilotage du débat. Cet ancien responsable de Greenpeace, souligne que le Medef a jusqu'à mercredi après-midi demandé des ajustements aux quinze propositions, pour ne plus jouer le jeu au final. De son côté Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement qui rassemble 3 000 associations, estime que le Medef se comporte comme " un brigand ". " Le texte du conseil national du débat a été influencé par le Medef jusqu'à la dernière minute. Il est agacé de ne pas avoir pu avoir raison sur tout. Mais c'est cela la démocratie ! " Reste à jouer la troisième mi-temps. Les regards se tournent d'abord vers l'Elysée. La volonté politique de M. Hollande sera-t-elle assez forte pour imposer un projet de loi sur la transition énergétique qui fixera un cap clair ? Il faudra ensuite compter sur un débat houleux à l'Assemblée nationale lorsque le projet de loi de programmation énergétique sera débattu. " Le nucléaire avait été exclu du Grenelle de l'environnement, rappelle Laurence Tubiana, animatrice du débat national. On comprend bien pourquoi aujourd'hui. La bagarre ne fait que commencer. " Marie-Béatrice Baudet © Le Monde |
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