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Suit le petit mot de l’abbé Gerbet : Comme il ne me reste que peu de place, ma bonne demoiselle, je charge ma petite cousine Hélène de vous écrire en mon nom une belle et grande lettre, sur du papier bleu ciel, avec de l’encre rose et une plume d’or, comme il convient à une abbesse (...) 310 L.A. de Félicité de Lamennais à Mademoiselle Cornulier de Lucinière. La Chenaie, 21 juillet 1833. 2 pp. bi feuillet in-8°, adresse au verso, timbre, petit manque à l’ouverture de la missive. estimation : 400 / 500 euros Intéressante lettre mentionnant le sort et l’éducation du duc de Bordeaux, après l’affaire de Blaye : Voilà une occasion qui s’offre de vous écrire deux mots, mon excellente amie (...) J’aimerais bien mieux passer avec vous une bonne matinée : nous parlerions de tant de choses qu’on ne peut se dire dans une lettre ! (...) Des devoirs et des nécessités de toute sorte me retiennent ici. Je n’ai pu même m’absenter un jour pour aller voir à Tremigon Mlle de Tremerreuc qui a passé vingt-quatre avec Clara. Je suis comme Bonnivard, au château de Chillon, attaché à un gros pilier, et tournant autour, autant que le permet la longueur de ma chaîne. L’abbé Gerbet est plus heureux puisqu’il vous a vue et peut vous voir de fois à autre. J’ai fait cependant un petit voyage à Ploermel pour nos affaires. J’y ai trouvé M. de La Boëssière avec qui j’ai passé toute une journée à sa belle terre de Malleville. J’ai été fort content de tout ce qu’il m’a dit. Il est plus raisonnable que bien d’autres et déplore beaucoup les divisions et la folie de ceux avec lesquels il est naturellement en relation (...) Du reste, les royalistes de cette province s’obstinent en général à ne pas croire à l’accouchement de Blaye (...) Ils ont pris leur parti là-dessus avec le même courage que M. de Marcellus qui ne croirait pas, dit-il, quand il verrait de ses yeux. C’est leur plus forte raison ; et en effet, je ne vois pas trop ce qu’on peut y répondre. Le renvoi de M. de Barande est pour eux une autre tribulation. Je ne sais, pour moi, ce qu’est M. de Barande, et ne m’inquiète guère. Mais il faut avouer que de confier l’éducation d’Henri V à deux Jésuites, est une drôle de manière de ramener à lui l’opinion publique. Qui dit Cour, dit instrigue (...) Il y a quatre ans, on intriguait autour d’un trône, on intrigue aujourd’hui autour d’un berceau. Ces gens-là intrigueraient à St-Denys, dans les tombeaux, au milieu de la poussière des morts. Grand bien leur en fasse. Pendant ce temps-là, nous nous en allons à grands pas vers la république (...) Avant, ou après viendra la guerre universelle dont le germe se développe rapidement. Dieu a ses desseins dans tout cela : ne vous en tracassez donc nullement (...) Mille amitiés à M. Lacroix, et souvenirs à Jeanne, Jeannette, Caroline et tutti quanti (...) 311 L.A. de Félicité de Lamennais à Mademoiselle de Lucinière, La Chenaie, 5 novembre 1834. 2 pp 1/3 bi feuillet in-12, adresse au verso, trace de cachet. estimation : 300 / 400 euros Lettre faisant allusion aux emprunts espagnols dit Guebhard, auxquelles avaient souscrits Mlle de Lucinière et Lamennais, et qui se révélèrent un désastreux placement sur le plan financier. Lamennais qui a été condamné par Rome à la publication des Paroles d’un Croyant, est isolé, la congrégation de St-Pierre vient d’être dissoute ; il annonce la publication des Trois Mélanges : (...) J’espère que vous êtes un peu remise de l’impression qu’a faite sur vous cette triste aventure des rentes d’Espagne. La perte, quoique considérable, ne sera pas entière ; c’est une faible consolation (...) Mon frère, conduit à Paris par ses affaires, aura le plaisir de vous y voir (...). Pour moi, je ne prévois pas que j’y retourne avant deux ans. J’ai besoin de ce temps là pour finir un travail commencé (...). J’ai prié mon beau frère de vous rembourser le port de lettre que vous avez payé pour moi. Si la personne qui m’écrit, et qui ne m’écrit jamais que les choses du monde les plus insignifiantes, affranchissait au moins ses longues et vides épîtres, j’en prendrais mon parti plus aisément ; du reste, elle a de la persévérance, car je ne lui réponds point. Mon frère vous racontera toutes sortes de détails curieux sur ce qui le concerne (...) j’embrasse ma chère petite Hélène (...). 312 L.A. de Félicité de Lamennais à Mademoiselle de Lucinière, La Chenaie, 23 janvier 1835. 2 pp. 1/3 bi feuillet in-12, adresse au verso, timbres. estimation : 300 / 400 euros Je trouve, (...) une occasion de vous faire parvenir ces quelques lignes, et j’en profite avec un plaisir que vous vous représenterez aisément, pour peu que vous rendiez justice aux sentiments qui m’attachent à vous. Convenez qu’il est un peu dur d’être à cent lieues l’un de l’autre, après avoir vécu si longtemps sous le même toit (...) Prêtons-nous aux choses, si elles ne veulent pas se prêter à nous. Je ne veux pas dire que vous deviez continuer de prêter à l’Espagne (...) Je ne sais qui disait que le plus pauvre laissait toujours quelque chose après lui. Le plus pauvre a donc toujours quelques chose de plus qu’il ne lui faut ; cela me rassure et me rend comme riche au beau milieu de ma pauvreté très affective. Ma grande joie est de vivre dans une chambre où je suis à l’abri du froid, ce qui ne m’a pourtant pas garanti d’une attaque de cette maladie nerveuse que vous connaissez. J’ai été six semaines sans pouvoir rien faire (... ) A présent, je suis mieux, quoique toujours faible (...). 313 L.A.S. de Félicité de Lamennais à Desrivières, Paris, 11 mai 1840. 1 pp. bi feuillet in-12, adresse au verso, marques postales. estimation : 300 / 400 euros Belle lettre de Lamennais dans laquelle il pousse son correspondant à publier ses textes ; il s’agit d’un bel encouragement quand on connaît l’attachement de Lamennais à fustiger la médiocrité des écrivains de son temps. Lamennais a quitté La Chênaie depuis trois ans et s’était installé à Paris. En octobre 1840, il publiait Le Pays et le gouvernement, qui lui valut la prison à Sainte Pélagie : (...) en aucune façon, je ne saurais prévoir quel pourra être le succès de vente d’un ouvrage quelconque, en ce moment surtout. Mais ce que je ne puis vous répéter, c’est que j’ai trouvé de l’intérêt et du talent dans les pages que vous m’avez lues, un style exempt d’affection et de cette recherche de mauvais goût si commune aujourd’hui, des pensées sages et des sentiments généraux (...) je crois que sa publication produirait du bien, et je serai charmé que l’opinion que j’en ai puisse faciliter vos arrangement avec un éditeur (...) 314 L.A.S. du Père Ventura à l’abbé de La Mennais, à Modène chez Madame la comte Viccini, Naples, 7 octobre 1824. 3 pp. bi feuillet in-4°, adresse au verso, marques postales italiennes, trace de cachet de cire rouge. estimation : 300 / 400 euros Intéressante lettre non publiée par Goyau, absente de la Correspondance générale, où il est fait mention de Mr Le Marié (intermédiaire entre Lamennais et ses correspondants) et l’entourage de la comtesse Viccini à Modène ; le père Ventura lui rend compte minutieusement des impressions que Lamennais a laissé lors de son passage à Rome en août. Il lui fait part aussi de la rédaction d’un texte théologique important qu’il est en train d’écrire. Lettre en italien. La sua presiga lettera che posta la data del giorno stesso del dilei arrivo in Roma (...). Credo benissimo che sull’ affare interno alquale io fui consultato sta decisione del S. P. sia stata conforme al mio parere il quale era irfire quello di un cristiano che non transige aller che trattasi della sua religione (...) Spero che allia serillo alla gentile Contessa Viccini (...). 315 L.A.S. du Père Ventura à l’abbé de La Mennais, S.l., décembre 1825. 8 pp. 2 doubles feuillets in-4°. Appendice n°275, tome III de la Correspondance générale, pp. 575-578 ; Goyau, Portefeuille, pp. 41 et svt. estimation : 500 / 600 euros Très importante lettre dans laquelle le père Ventura évoque les attaques dirigées contre lui et contre Lamennais à cause de leurs tendances libérales. Il encourage “Féli” à finir son Essai : Me voilà en but aux attaques de tous les journaux libéraux de votre malheureuse patrie. Mais je me console dans ces attaques parce qu’ils ne sont communs avec vous, mon très cher et très respectable ami, avec le S. Père, avec Dieu même. Mais je crains que les ennemis de la vérité prévaudront (...) ils ont eu recours au ministère qui gouverne à présent la France et son Roi ; mr le comte de Laval-Montmorency ambassadeur de France auprès du St Siège a adressé une note officielle au cardinal secrétaire d’Etat, contre l’article que j’ai publié dans notre journal sur votre dernière brochure. On a fait tant de bruit contre moi et contre le P. Sabalot, directeur du journal, que nous avons grande peine à sauver notre pauvre journal de l’anatême libéral (...) nous sommes les fanatiques qui voulons compromettre le St Siège. Heureusement, le S Père a une extrême bonté pour nous (...) mais le Pape, presque toujours malade, ne fait presque rien de lui-même, et il est très difficile de lui parler. Il s’est formé une opinion publique contre nous et plusieurs personages éminents répètent (...) les plaintes des libéraux. Vous aurez lu l’article violent du journal le Débats dans laquelle nous sommes attaqués ensemble avec la même fureur. Vous savez aussi que cet article a été répété par tous les journaux du parti avec un air de triomphe. Il serait nécessaire de faire un réponse, et de la faire publier dans quelques uns des journaux politiques royalistes, comme dans la Quotidienne (...) vous pourrait par là empecher la chute de notre journal ; car nous ferons ensuite valoir cette réponse chez le secrétaire d’Etat, auquel on a mis dans la tête, que le Roi de France est faché de ce qu’on a écrit contre la Charte (...) on pourrait faire remarquer : 1° que MM. du Débats nous ont accusé d’avoir attaqué Bossuet en supprimant la petite note que nous avions ajouté à notre expression “dal Cristianessimo secondo Bossuet” (...) 2° que ce n’est pas à Rome qu’on est libre de publier ses pensées ; mais en France et que dans notre article, il n’y a pas un mot qui n’a pas été dit auparavant dans tous les journaux royalistes contre le Débats ; et que vous-même n’avez pas soutenu avec une force irrésistible de raisonnement, sur la Charte. 3° qu’on a dénaturé notre pensée sur le gallicanisme en supprimant la note qui disait : “Si conosce il metto di Bonaparte col secondo articolo io passo perdinero del Papa”. Je ne veux pas qu’on reponde aux plates impertinances du Constitutionnel et de la France catholique puisqu’elles sont adressées particulièrement contre moi, et ne m’inquiette guères des pareilles attaques. Je veux que l’on réponde au Débats qui attaque notre journal en masse ; car je serai désolé, si pour ma faute, le journal fût supprimé. Je vous envoie un exemplaire de ma dernier article sur la France. (...) Si l’on ne peut pas traduire en entier mon article (...) au moins je voudrais qu’on en publiât quelques passages qui pourrait faire plaisir aux honnêtes gens, et faire rougir les libéraux d’avoir attaqué avec tant de violence un ami de la France. (...)je remets cette cause à votre rôle et à votre influence et à votre extrême bonté pour nous. Et je passe à des choses moins fâcheuses. Vous aurez appris par les journaux que le S. Père m’a confié la chaire de Droit publique ecclésiastique dans cette Université (...) tous les jeunes gens étudians en droit civile et canonique sont obligé d’entendre mes leçons. MMrs de l’Accadémie ecclésiastique y sont obligés aussi ; et vous savez que de cette accadémie sortent tous les prélats. Mon école est la plus fréquenté de toute l’Université, et c’est une verritable mission politique et religieuse qui s’est ouvert (...) on ne parle que de nos saints Pères, MMr de La Mennais, de Bonald, et De Maistre. Tous les exemplaires de votre essais qui restaient encore chez le P. Orioli se sont désiré parmi mes écoliers (...) ainsi que plusieurs exemplaires de la belle traduction de Mad. la comtesse Riccini. En sus, le S. Père, malgré mes occupations accablantes, a voulu absolument me confier la direction du spirituel de toute la jeunesse de l’université en me créant Préfet d’esprit de l’Université ; ce serait une occasion de faire beaucoup de bien si je pouvais m’y appliquer uniquement. J’ai du interrompre la Bibliothèque Catholique car je ne suis qu’un, et je n’ai point des collègues qui veuillent la continuer. J’avais publié le manifeste come vous le verez par l’exemplaire que je vous envoie. Heureusement il n’avait encore paru aucun volume (...) J’avait fait réflexion à l’opinion sur les idées innées de M. de Maistre (...) J’ai du encore suspendre la publication de ma Logique (...) je me console que je puis bien y suppléer d’une manière encore plus étendue par la publication de mon cours de Droit. Dix feuilles d’impression sont prêts à paraitre. Je vous envoie ici quelques pièces des épreuves dans lesquelles vous verrez avec plaisir, je l’espère, que vos principes forment la bases de mes leçons. Je me suis procuré l’occasion d’y faire entrer toutes vos théories, thèmes philosophiques, en divisant mon cours de cette manière : 1° lib. prim. De societate in genere. 2. De societate christiana in specie. 3. De relationibus inter societatem religiosam et societatem politicam in jure spectatis. 4. De relationibus inter etc. spectatis in facto (...) Dans le premier livre qui s’imprime à présent, à mesure que je le dicte à mes élèves, tous vos principes et ceux de M. de Bonal, ainsi que je l’ai déclaré dans la préface, y entrent naturellement. Encore deux ans et la doctrine du sens commun n’aura que des admirateurs à Rome. Le 9 de ce mois, des élèves du P. Oriali a défendu dans une dispute publique dans l’Eglise de Santi Apostoli cette thèse : Religioso quad majori et visibili auctoritati vera atque divine (...) Il avait des Jésuites carthésiens. Le P. Orioli a voulu que votre ami et l’admirateur de votre doctrine en fût l’adversaire. J’ai accepté volontier (...) parce qu’il s’agissait d’ajouter quelque chose à l’estime dont votre doctrine comence à jouir ici. J’ai fait une petite préface à mes argumens dans laquelle j’ai fait un tableau de votre système en disant que votre doctrine est l’antidote de la philosophie du dernier siècle. Car la philosophie soutenait que toute certitude, toute vérité, toute loi, toute société vient de l’homme ; et vous soutenez que tout cela vient de Dieu. Votre immortel Essai (...) n’est que le développement de cette vaste et salutaire idée (...) Enfin, j’ai fait voir l’inconséquence et la sottise de certains catholiques qui s’y oppose (...) cette petite préface a fait beaucoup d’impressions. Mais le jeune homme a fait triompher vos principes d’une manière étonnante. Car à beaucoup d’esprit, il ajoute une connaissance profonde de votre doctrine (...) car il sait par cœur particulièrement le troisième volume de l’Essai. Il a fait un tableau de la tradition universelle qui a fait le plus grand plaisir. Si le journal continue, je rendrai compte de cette importante dispute, la première qu’on ait entendu à Rome dans ce genre. Cependant, je crois que Le Mémorial en pourrait dire quelque mot. J’ai lu avec un vif plaisir l’article du même journal sur votre immortel traduction de l’Imitation. J’y ai trouvé peintes toutes les impressions que la lecture de ce livre m’avait fait naître. J’ai payé la lettre de change de Mr Laneau pour le montant des livres que j’ai reçu (...) Je n’ai pas encore reçu Le Tableau pittoresque de Paris (...) Si vous connaissez des auteurs français qui défendent les droits du Saint Siège dans le sens romain, je vous prie de me les faire envoyer (...) Je vous remercie de l’ouvrage que vous m’avez envoyé sur la philosophie du sens comuns (...) |
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