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![]() Observatoire de la parité Languedoc-Roussillon Mai 1968 : un vent de liberté pour les femmes contre une société complètement verrouillée Les femmes ont acquis leurs droits politiques en 1944. Deux ans plus tard, le principe d’égalité des droits entre hommes et femmes a été inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946. Elles ont réclamé de nouveaux droits. Les premiers se sont fait attendre plus de 20 ans : fin de l’accord du mari pour exercer une activité professionnelle (1965) ; fin de son assentiment pour l’ouverture d’un compte en banque (1965) ; Loi Neuwirth autorisant la contraception (1967). Dans les années 60, les traditions sont bien ancrées : les femmes ne sont pas autorisées à aller travailler en pantalon, la pilule n’est pas en vente en pharmacie, divorcer nécessite une procédure judiciaire coûteuse, lourde et compliquée ; le divorce pour faute mettra encore du temps pour faire place au divorce par consentement mutuel (1975). Repère : en 1968, les femmes représentent moins de 34% de la population active contre près de la moitié en 2008. Les femmes sont éligibles mais peu ou pas représentées au sein du pouvoir politique transformateur. Le Parlement est soigneusement tenu par les hommes. Et si les réformes que les femmes sont en droit d’attendre de leur nouvelle citoyenneté n’avancent pas, c’est aussi parce députées et sénatrices sont si minoritaires qu’elles hésitent à s’aventurer sur des terrains féminins autres que la famille et les enfants. On raille dans les Assemblées politiques sur « les questions de bonnes femmes ». 1967/1968, 10 femmes (2,1%) au Palais Bourbon et 5 (1,8%) au Sénat. Après un grand bon médiatisé dans l’immédiat après guerre, (il y a 35 femmes au Sénat en 1946 soit 10,90%, et 5,5% de députées siègent au Palais Bourbon à la suite des premières élections générales), les mauvaises habitudes ont repris peu à peu le dessus. Le département du Gard, fera pourtant pendant plusieurs années figure d’exception. Une députée, Gilberte Roca, PC, siégera parmi les 33 élues à l’Assemblée constituante d’octobre 1945 et sera réélue jusqu’en 1967. Le Gard comptera aussi une sénatrice, Suzanne Crémieux, élue radicale de 1959 à 1976. Au niveau des pouvoirs locaux, ce n’est guère plus brillant. Il y a en octobre 1967, 10 conseillères générales sur 1710 élus départementaux, soit 0, 6% ; et moins de 1% (250) de femmes maires en France ; en 1970, une femme accède pour la première fois à la présidence d’un Conseil général. 1967 : le taux le plus bas de représentation féminine dans les Conseils généraux. Quelques femmes avaient été élues dans les premières élections suivant la Libération, dont Marcelle Huc, une ancienne résistante originaire de Montady pour le canton de Capestang dans l’Hérault. Ce sera la première conseillère générale de ce département ; elle ne fera qu’un seul mandat et il faudra attendre le milieu des années 1970 pour qu’une autre femme siège à nouveau au Conseil général. On en dénombre 2 aujourd’hui. L’Hérault (343 communes), n’affichera pendant plus de 20 ans qu’une unique femme maire - à Saint-Nazaire de Ladaret, dans l’Ouest du département - entre 1952 et 1971. Il s’agit de Madeleine Laissac, issue de la Résistance qui sera aussi la première députée de l’Hérault de 1951 à 1956. En 1970, Evelyne Baylet (La Dépêche) est la première femme présidente d’un conseil général dans le Tarn et Garonne. Pour mémoire, il y a aujourd’hui 3 présidentes de conseil général sur 101 départements. Bref, dans un contexte social dominé par le patriarcat, les femmes ne sont pas considérées comme des citoyennes, mais vues simplement comme des mères, des épouses, des filles. Le mouvement de 1968 va encore se décliner au masculin. Mais le bouleversement culturel qu’il sous-tend va offrir aux femmes l’occasion d’insuffler un vent de liberté sur une société verrouillée dans laquelle leurs droits n’ont progressés qu’à pas très mesurés. Les années 1968 vont non seulement libérer la parole des femmes – « les femmes battues » vont oser enfin sortir leur souffrance du privé pour l’exprimer publiquement-, mais devenir aussi également une période pour la reconnaissance de la liberté sexuelle et les droits des femmes. Et, dans la foulée de cette parole libérée, les années 1970 vont libérer le corps. « SOS Femmes Battues » à Montpellier A l’automne 1978, le Collectif « SOS Femmes », constitué à Montpellier l’année précédente pour répondre aux problèmes de violence intra-familiale, réussit à obtenir de la nouvelle municipalité présidée pour la première fois par Georges Frêche, des locaux et des moyens. Un petit Centre d’hébergement « SOS Femmes Battues », ouvrira à Montpellier pour héberger, avec leurs enfants des femmes contraintes de fuir leur foyer. Répondant à la même urgence, plusieurs Centre analogues avaient été ouverts à partir de 1976, à Clichy, Marseille et Nantes. Les mobilisations féministes qui ont émergées à la suite de Mai 68, ont marqué un renouvellement du militantisme. Désormais, les femmes vont s’organiser, braver même lorsque ce sera nécessaire la législation au non du principe que lorsqu’une loi est mauvaise, il faut la changer : en 1970, les loi répressives de 1920 qui faisaient entre autres de l’avortement un véritable crime, étaient toujours en vigueur. Plusieurs manifestations fondent le MLF (Mouvement de libération de la femme) ; elles réclament l’avortement libre et gratuit (pétition des 343 salopes et procès de Bobigny) et créent le MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception). La conception de la femme dominée par la « puissance paternelle » vole en éclat et est abolie en 1970 ; en 1974, la loi Veil libère l’avortement. La contestation féminine n’épargne pas les partis politiques. Une « Délégation à la condition féminine » au Parti socialiste Au Parti socialiste, François Mitterrand, secrétaire national du PS (1971) accepte la création au sein de la direction du parti, d’une simple « Délégation à la condition féminine », avant qu’au Congrès suivant, les militantes ulcérés n’envahissent la tribune pour exiger un Secrétariat de plein droit et une Convention sur les femmes dans les semaines à venir. Qu’elles obtiendront. Mais les femmes socialistes qui refuseront désormais toute référence à « la condition féminine », devront se contenter d’un « Secrétariat à l’Action féminine » ; l’appellation « Droit de la femmes » leur ayant été refusée. La première « Délégation à la Condition féminine » sera dévolue à une assistante sociale, Denise Cacheux (Fédération du Nord) et le nouveau « Secrétariat à l’Action féminine » gagné de haute lutte, à Yvette Roudy. Celle-ci deviendra, dans le premier Gouvernement Mauroy suivant l’élection de François Mitterrand en 1981, la première Ministre des droits de la femme. Ainsi, c’est dans la foulée de Mai 1968 que les femmes françaises ont pu, après l’accès à la contraception, conquérir le droit à l’IVG dans des conditions décentes (1982) et, en 40 ans, plus sera fait pour les femmes qu’en 2000 ans d’histoire. Parce qu’a partir des événements de 1968, dans leur cœur, la révolution des mentalités et des mœurs n’est pas nécessaire : elle est incontournable. Les femmes ont obtenus des droits politiques et sociaux. Reste aujourd’hui à conquérir le pouvoir de les exercer pleinement. Voir annexe page suivante : Les femmes sont les grandes gagnantes de Mai 68. Contact : Geneviève Tapié – Présidente de l’Assemblée des femmes, observatoire de la parité du Languedoc-Roussillon : 06 72 28 79 33 : emc.tapie.genevieve@wanadoo.fr : Blog : placesauxfemmes.midiblogs.com Les femmes sont les grandes gagnantes de Mai 1968 1944 : Ordonnance du Conseil National de la Résistance du 21 avril signée par le Général de Gaulle et donnant aux femmes le droit de vote et d’être élue 1946 : Le principe de l’égalité des droits entre hommes et femmes est posé pour la première fois dans le préambule de la Constitution 1965 : Le mari ne peut plus s’opposer à l’exercice de l’activité professionnelle des femmes, et son autorisation n’est plus nécessaire pour l’ouverture d’un compte en banque 1967 : Loi Neuwirth autorisant la contraception 1970 : L’autorité parentale se substitue à l’autorité paternelle 1975 : Loi Veil autorisant provisoirement l’interruption volontaire de grossesse : Instauration du divorce par consentement mutuel 1979 : Loi définitive sur l’interruption de grossesse 1982 : Remboursement par la sécurité sociale de l’interruption volontaire de grossesse 1983 : Loi Roudy sur l’égalité professionnelle 1984 : Congé parental ouvert à chacun des parents salariés sans distinction de sexe 1985 : Possibilité d’ajouter au nom de l’enfant le nom de l’autre parent (en général celui de la mère : Loi renforçant l’égalité des époux dans les gestions des biens de la famille 1991 : Loi autorisant, sous certaines conditions, la publicité pour les contraceptifs 1992 : Loi sanctionnant le harcèlement sexuel sur le lieu de travail 1993 : Dépénalisation de l’auto-avortement : Loi Neiertz créant le délit d’entrave à l’IVG 1999 : Révision de l’article 3 et 4 de la Constitution portant égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives 2000 : Loi sur la parité 2006 : Loi renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple G.Tapié – 22/04/2008 |
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