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p.1de2 Bourgondische Zaken/Affaires Bourguignonnes n°43 « gabarriers/gabares de Loire » juillet 2016 texte, traduction, photos : Brigitte de Sainte Croix Depuis sa source au Mont Gerbier de Jonc (07 Ardèche) jusqu’à Saint-Nazaire par Nantes (44 Loire-Atlantique) la Loire est le plus long fleuve de France (1010 km). Qui n’a pas admiré les rives de « la vallée des rois », sa nature typique et diversifiée sur les berges, comme les superbes couleurs fugaces et changeantes, surréalistes, des couchers de soleil ! Inspirant pour artistes -dont les poètes : « Au fleuve de Loire » (Joachim du Bellay 1522 Liré Anjou-1560 Paris), le braconnier « Raboliot » de Maurice Genevoix (1890 Decize Nièvre-1980 Espagne), peintres tel Eugène Messemin (1880-1944)… Pas très loin de Paris, dotée d’un climat tempéré et d’un sol fertile, la « vallée des rois » demeure riche des vignobles et des « châteaux de la Loire ». Gabare, fûtreau, toue cabanée Autrefois la Loire était navigable, particulièrement dangereuse aux 16ème et 17èmesiècle pendant « la desserre » : débâcle des glaces au printemps, provoquant crues et tourbillons qui détrompent toujours l’allure tranquille et nonchalante de ce fleuve majestueux. Du Moyen-Age à la fin du 19ème siècle des « gabares » servaient au transport de personnes, ainsi que de maintes marchandises, les bandits de grands chemins rendant alors l’acheminement difficile par voie de terre. Les canaux n’étaient pas encore partout creusés pour relier les rivières, d’où pas ou très peu de péniches. Le canal de Briare (45 Loiret) date de 1642, tandis que le célébre ‘Pont-Canal’ –duquel nous devons partiellement la conception à Gustave Eiffel (1832-1923), fut inauguré en 1896. La « gabarre », bateau de rivière, était donc surtout destinée au transport de marchandises telles que bois, faïences et poteries, tonneaux des vins déjà réputés (Pouilly, Sancerre, Châblis…), épices, calcaire et ardoises, jusqu‘au port de Saint-Nazaire. Ces bateaux en bois, légers et effilés, mesurant jusqu’à 30 mètres, à fond plat appelé ‘sole’, pouvaient peser jusqu’à 20 tonnes, et avec un faible tirant d’eau porter un maximum de charges de 80 tonnes. Le « gabarrier » était maître à bord ! La « gabare » descendait le courant de la Loire à l’aide d’un « piautre » (gouvernail à axe oblique) et d’une voile carrée blanche ou rouge pour remonter le fleuve au gré du vent. A partir d’Orléans, lorsque les vents déclinaient, les bateaux étaient tirés par des chevaux (et parfois des hommes) marchant sur les chemins de halage. Le métier harassant de « cantonnier dragueur de Loire » consistait à dessabler manuellement la rivière en puisant le sable à l’aide d’une drague. Quand les bateaux parvenaient à Saint-Nazaire, certains d’entre eux comme « la sapine » étaient démontés sur place ou brûlés : les « gabarriers » revenaient de leurs propres moyens. La navigation durait des semaines ; finalement au port, des vins commençaient parfois à tourner en vinaigre dans les tonneaux –d’où, encore aujourd’hui, distilleries et commerce de succulents vinaigres à Orléans et Saint-Nazaire ! Sur le fleuve naviguait un plus petit bateau parfois muni d’une voile –« le fûtreau », ou bien surmonté d’une cabane en bois : « la toue cabanée » sert toujours aux pêcheurs d’anguilles, brochets, carpes, silures… Au 17ème siècle, il s’agissait d’une « batellerie de Loire ». En 1850 le tonnage transporté atteignait 360.000 tonnes, mais seulement 67.000 tonnes en 1891, au profit du chemin de fer naissant. Saint Nicolas est considéré comme le protecteur de la batellerie. Il serait né au 3ème siècle en Extrême-Orient, ses reliques transportées à Bari en Italie. La légende relate qu’une fois, par forte tempête, des marins l’auraient imploré et qu’il les aurait sauvés ! …/… 1- p.2de2 Fête de la Loire et des gabarriers A Cosne-Cours-sur-Loire (58 Nièvre) cette fête se déroule depuis vingt ans au mois de mai, avec présentation de « gabares » et possibilité d’en faire un tour, tournois de joutes sur le Nohain –affluent de la Loire-, anciens jeux géants en bois le long des quais et divers stands, visite du musée. « L’école de musique de la Communauté des Communes Loire et Nohain » a de nouveau cette année donné un concert de qualité, en accompagnant à la guitare le « Petit Chœur Chavan » et « La Chavanée » qui viennent de Le Veurdre et Ambraud (03 Allier) : chants et musiques traditionnels des mariniers. Outre les expositions permanentes au « Musée de la Loire » (Cosne-Cours-sur-Loire) qui présente, entre autres, des œuvres de Chagall, Vlaminck, Dufy, Derain, Messemin, aussi des faïences de Nevers (58) Gien (45)… de nombreux artistes régionaux exposent régulièrement, agrémentés de conférences que l’ « Association des amis du Musée » organise. « Saint Nicolas » est célébré tous les ans début décembre avec des ateliers accessibles à tous sur « la batellerie ». Le « Musée de la Loire » de Cosne-Cours-sur-Loire est ouvert chaque jour -tel. 03 86 26 71 02 / office du tourisme tel. 03 86 28 11 85. Notons que Cosne-Cours-sur-Loire propose entre autres la formation des « métiers de l’eau » ; ces études permettent d’en obtenir le Brevet de Technicien Supérieur (BTS). A 15 km, à Pouilly-sur-Loire (58 Nièvre), le « Musée du Pavillon du Milieu de Loire » tel. 03 86 39 54 54 offre expositions, ateliers et randonnées documentés sur faune et flore typiques. Possibilité également d’y faire du canoë ! Maison de la batellerie Au milieu du XXème siècle disparaissait la « batellerie de Loire » après la seconde guerre mondiale, -heureusement peu à peu restaurée à partir de 1980, en tant qu’héritage du patrimoine et dans un but touristique. A Le Veurdre (03 Allier) une exposition permanente permet d’admirer, naviguer, et comprendre sur place en présence des « gabarriers » et artisans compétents qui restaurent. « La Maison de la Batellerie » tel. 04 70 66 43 27 est une association à l’initiative de « La Chavanée » (arts et coutumes populaires en Bourbonnais) –Embraud in Château-sur-Allier tel. 04 70 66 43 82. Partout le long du cours de la Loire, du printemps à l’automne des associations permettent de louer des « gabares », d’assister à maints spectacles. Tant à Gien qu’à Orléans (45 Loiret) peut-être pourrons-nous même reconnaître le chant posthume de Jean Mauzac (1939-2006) interprété par les « gabarriers » : « marinier de Loire » (dont sur vidéo clip Youtube)… ?! Bourgondische Zaken/Affaires Bourguignonnes n°43 « gabarriers/gabares de Loire » juillet 2016 Brigitte dSC 2- |
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