V.3Choix des sites étudiés Afin de répondre à la question de l’existence d’un impact dosimétrique dans des situations variées, plusieurs catégories de sites ont été préalablement déterminés. Le choix a été affiné au cours des campagnes de terrain. Une attention particulière a été portée sur les zones habitées et les lieux fréquentés par le public afin de mettre en évidence d’éventuelles situations à risques du point de vue de l’exposition des personnes.
V.3.aLe milieu naturel de référence Afin d’évaluer l’exposition ajoutée par l’exploitation des sites miniers par rapport au niveau initial naturel de radiation, il convient de disposer de données sur l’état radiologique initial avant le début des travaux. Ces données étant généralement absentes ou difficilement disponibles, on utilise des mesures récentes effectuées dans l’environnement naturel, hors influence de la mine, pour évaluer le niveau de rayonnement naturel (appelé aussi « bruit de fond »). Des mesures de débit de dose « de référence » ont donc été réalisées dans un environnement, jugé a priori non perturbé, en proximité de chaque site d’intérêt.
De plus, elles ont été complétées par des mesures au village de Soumont (référence du réseau de surveillance Cogema), à 3 km au nord du site principal, et au village d’Octon à 7 km au sud-ouest.
V.3.bLe milieu naturel à niveau d’irradiation élevé Lors de la campagne 1, nous avons pu mettre en évidence des affleurements de roches uranifères qui conduisent, souvent très localement, à des niveaux d’irradiation parfois élevés. Ces sites, proches de gisements non exploités ont été intégrés dans la présente étude. En effet, leur fréquentation et l’utilisation des terrains peut conduire à une exposition significative.
V.3.cLes anciens sites réaménagés Il n’était pas possible de réaliser une étude exhaustive de tous les sites d’extraction de la division minière de l’Hérault13, mais nous nous sommes attachés à collecter des données radiamétriques sur une grande partie d’entre eux : anciens carreaux de mines souterraines, anciennes mines à ciel ouvert, verses à stériles et plate-forme de l’ancienne usine SIMO et ses installations annexes. Certaines mines à ciel ouvert servant de lieux de dépôts des résidus, clôturées, n’ont pas pu être visitées.
Pour les mesures de débit de dose, nous avons choisi les sites susceptibles d’être les plus fréquentés et les plus représentatifs de la qualité du réaménagement. Au cours de la campagne 3, le carreau de la mine de Puech Bouissou, rétrocédé à la mairie de Saint-Jean de la Blaquière a fait l’objet d’une prospection attentive. Une prospection rapide (environ 1 h 30) a eu lieu sur l’emprise de l’ancienne usine SIMO et des bâtiments administratifs adjacents (site principal), la création sur ce site d’une zone d’activités pour entreprises étant en projet.
V.3.dLes matériaux dispersés Comme l’ont montré précédemment les études CRIIRAD concernant d’autres sites et le travail réalisé par Lucien Barbaroux autour des mines d’uranium en Bretagne et Vendée14, l’exploitation de mines d’uranium conduit à la dispersion de matériaux radioactifs dans l’environnement. Il s’agit, le plus souvent, de minerai contenu dans les « stériles miniers » qui ont été utilisés comme matériaux de remblaiement dans des chemins, des cours, voire des soubassements de bâtiments 15. Prioritairement les sites choisis ont été les villages se situant en proximité des anciennes mines (Saint-Julien, Saint-Martin, Mas Lavayre, Saint-Jean de la Blaquière) où ont été inspectées la voirie publique et des cours privées. Dans leur environnement, ont également été visités des chemins desservant des parcelles agricoles et des pistes d’accès aux sites miniers.
V.3.eLes zones de dépôts des écoulements Lors de débordements, les berges d’un cours d’eau constituent des zones de dépôts de sédiments, puis des lieux de stagnation temporaire des eaux. Après une crue, les éléments fins, déposés par les eaux ou retenus par le sol et les végétaux, enrichissent alors le substrat. Une contamination des berges peut donc se produire par cette voie de transport ainsi que par des phénomènes d’adsorption. Les radionucléides présents sur les particules déposées ou adsorbés directement par la terre des berges peuvent alors constituer une source d’exposition externe.
Les prospections radiamétriques ont concernés :
les principaux cours d’eau subissant, ou ayant subi, les rejets des installations : le Rivernoux et son affluent le Riviéral (rejets de l’ancienne station de traitement des eaux d’exhaure de la mine de Mas Lavayre), la Lergue (rejets, pendant l’exploitation, de l’usine de traitement du minerai, et actuels rejets de la nouvelle station de traitement).
certains cours d’eau susceptibles de collecter des écoulements diffus contaminés provenant d’installations minières : le Doumergoux et le ruisseau de la Tuilière.
Il n’a pas été possible de prospecter les sections situées en amont des installations minières de l’ensemble des petits cours d’eau. En effet les ruisseaux concernés ne deviennent des cours d’eau avec un lit véritablement identifié qu’au niveau des sites miniers. Il restent, alors, encore extrêmement temporaires16. De plus, les embâcles formés lors des crues et la végétation de broussailles entremêlées, qui recouvre leur lit et leurs berges, rendent ces zones particulièrement difficiles d’accès. Nous avons donc utilisé, comme référence à titre indicatif, les berges du Rivernoux en amont de sa confluence avec le Riviéral.
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