IIContexte et objectifs de l’étude Dans la continuité des travaux qu’elle a effectué sur l’extraction de l’uranium, et notamment sur les sites de l’Ecarpière (Loire Atlantique), de la Crouzille (Haute-Vienne) et des Bois noirs (Loire), la CRIIRAD (cf. présentation en annexe 1)a procédé depuis quelques années à quelques repérages ponctuels sur la Division Minière de l’Hérault. Par ailleurs, à plusieurs reprises, elle a été sollicitée par des particuliers et des associations locales s’interrogeant sur la situation radiologique de l’environnement des sites.
Faute de temps et de moyens financiers, aucun projet n’avait pu aboutir. La réalisation des études de terrain et des analyses dans le cadre d’un stage d’ingénieur-maître a permis de limiter l’investissement de la CRIIRAD et de mener à bien un premier niveau d’investigation, préliminaire, mais particulièrement instructif.
Plusieurs éléments justifient pleinement qu’une étude soit engagée :
Il s’agit d’un complexe minier comportant les différents types d’installations pouvant être rencontrés dans l’industrie extractive de l’uranium. Il se composait à la fois de mines souterraines, de mines à ciel ouvert, d’une usine de traitement du minerai et d’une aire de stockage de résidus.
Des quantités considérables de sous-produits et de déchets radioactifs, toujours présents sur le site, ont été générés. La fiche signalétique de la division minière de l’Hérault, figurant à l’inventaire national des déchets radioactifs édité par l’ANDRA 2, fait état du stockage, dans deux anciennes mines à ciel ouvert, de plus de 4 millions de tonnes de résidus de traitement, de plus de 1,2 millions de tonnes de minerai pauvre, des produits de démantèlement de l’usine et des boues de traitement des eaux. Notons que les « stériles miniers » ne sont pas signalés sur cette fiche.
Les précédentes études de la CRIIRAD sur d’autres sites miniers (Annexe 3 : liste des études CRIIRAD) ont montré qu’une exposition significative du public aux rayonnements ionisants, provoquée par des situations radiologiques anormales, persistait après les travaux de réaménagement. De plus, elles ont pointé des lacunes dans les plans de surveillance mis en œuvre par l’exploitant sous le contrôle de l’administration. Ces études portaient sur des sites mis en exploitation dans les années 50, époque où la prise en considération des problèmes environnementaux et d’exposition du public ne constituait pas une priorité. L’exploitation des mines de l’Hérault n’a commencé qu’à la fin des années 70 et il était intéressant de déterminer si ce décalage dans le temps se traduisait ou non par une meilleure prise en compte des risques radiologiques.
Par ailleurs, le réaménagement s’étant officiellement terminé en décembre 2000), il était opportun de vérifier sa qualité et sa conformité aux prescriptions réglementaires, recommandations émises par la CRIIRAD et reprises dans le rapport parlementaire de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (année 1996) et aux préoccupations environnementales affichées par l’exploitant.
Lors du déroulement de la présente étude, ce premier examen de la situation radiologique s’est révélé d’autant plus nécessaire que les modalités administratives permettant à l’exploitant d’abandonner une partie importante de ses sites étaient en cours d’élaboration. Certains terrains et bâtiments devant en outre être transformés en zone d’activité, il était souhaitable de conduire dans les meilleurs délais un premier niveau de contrôle.
II.1 Objectifs de l’étude radioécologique préliminaire
Une étude exhaustive traitant des différents aspects (exposition externe, exposition due à la présence de radon dans l’air ; contamination des sols, du milieu aquatique de surface, des eaux souterraines, de la chaîne alimentaire) n’était pas réalisable dans la cadre de ce stage. La présente étude ne constitue qu’un diagnostic préliminaire de la situation radiologique et a volontairement été limitée à l’aspect exposition externe. Il s’agissait, en ne tenant compte que de cette voie d’exposition, d’évaluer l’impact radiologique des activités passées et des déchets produits, sur les personnes fréquentant les sites réaménagés ou vivant dans leur proche environnement. Au travers de cette voie d’exposition, nous avons pu, également, apporter les premiers éléments visant à évaluer l’impact environnemental sur le milieu aquatique de surface.
En fonction des niveaux radiamétriques rencontrés et des modalités de fréquentation des sites, ces premiers résultats aideront à déterminer quels seront les sites et les voies d’exposition à traiter en priorité.
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