Institut Universitaire Professionnalisé
IUP ENTES
UNIVERSITE DE PROVENCE
AIX-MARSEILLE I
Rapport de stage ingénieur-maître
Année 2003
Spécialisation Chimie de l’Environnement et Ecosystèmes Tuteur enseignant : Serge Chiron
« Etude préliminaire de la situation radiologique des anciens sites d’extraction d’uranium du Lodévois
et de leur environnement »
Thierry Constantin-Blanc
Sous la direction de : Bruno Chareyron,
ingénieur en physique nucléaire, responsable du laboratoire de la CRIIRAD
Vérification : Corinne Castanier, directrice de la CRIIRAD

Laboratoire de la CRIIRAD
Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité
Sommaire
Introduction 4
I L’industrie extractive de l’uranium et la production de déchets 5
II Contexte et objectifs de l’étude 7
7
II.1 Objectifs de l’étude radioécologique préliminaire 8
III Organisation et déroulement de l’étude 8
III.1 Organisation des missions de terrain 8
III.1.a Campagne 1 : mission exploratoire de pré-détection radiamétrique 8
III.1.b Campagne 2 : prélèvement d’échantillons sur les berges des cours d’eau 9
III.1.c Campagne 3 : acquisition des mesures de débit de dose 9
IV Le complexe minier 10
IV.1 Situation géographique 10
IV.2 Caractéristiques du milieu 10
IV.3 Les installations 11
IV.4 Les déchets solides 13
IV.5 Les rejets liquides 13
IV.6 Historique 13
IV.7 Régime administratif 14
V Evaluation de l’exposition externe 15
V.1 Le rayonnement gamma et l’exposition externe 15
V.2 Méthodologie de terrain 15
V.2.a Pré-détection radiamétrique 15
V.2.b Mesures de débit de dose 16
V.3 Choix des sites étudiés 16
V.3.a Le milieu naturel de référence 16
V.3.b Le milieu naturel à niveau d’irradiation élevé 17
V.3.c Les anciens sites réaménagés 17
V.3.d Les matériaux dispersés 17
V.3.e Les zones de dépôts des écoulements 17
VI Bilan des mesures radiamétriques 18
VI.1 Le milieu naturel non perturbé 18
VI.2 Les affleurements uranifères 19
VI.3 Les sites réaménagés 19
VI.4 La dispersion de stériles miniers dans l’environnement 22
VI.5 La dispersion due aux rejets et écoulement diffus 23
VII Interprétation des mesures radiamétriques : impact radiologique 25
VII.1 Aspects réglementaires : quelques repères 25
VII.2 Exposition externe ajoutée par les installations minières 26
VII.2.a Les sites miniers réaménagées 26
VII.2.b La dispersion par l’utilisation de stériles comme matériau de remblais 27
VII.2.c La dispersion due aux rejets et aux écoulements diffus 28
VII.3 L’évaluation de l’exposition externe par l’exploitant 29
VII.3.a Que mesure la Cogema ? 29
VII.3.b Banalisation des sites basée sur une évaluation erronée de l’impact radiologique : le cas de la mine de Puech Bouissou 30
Conclusion 31
Bibliographie 33
Liste des Tableaux 34
Liste des Figures 36
Introduction
Les activités minières d’extraction de l’uranium consistent à dégager du sous-sol un minerai brut, puis à en séparer l’uranium, élément radioactif, afin de produire un concentré destiné aux applications civiles et militaires de l’énergie nucléaire. Ces opérations conduisent au rejet dans l’environnement d’effluents radioactifs liquides et gazeux et à la production d’importants volumes de déchets radioactifs solides.
La présence de ces déchets radioactifs constitue, pour les êtres vivants, une source d’exposition directe aux rayonnements ionisants par les différentes voies, internes et externes, et ceci, pour des périodes allant de dizaines de milliers d’années à des dizaines de milliards d’années – en fonction du cocktail isotopique et des activités mises en jeu. De plus, par dispersion et transport (eaux, air et utilisation de matériaux), ils constituent indirectement, pendant et après l’exploitation, une source de contamination potentielle de l’environnement plus ou moins proche ainsi que de la chaîne alimentaire.
Dans un souci de protection des personnes et de l’environnement, alors que les derniers sites d’extraction d’uranium en France ont été arrêtés et que l’on décide des modalités de leur devenir, il est important de connaître, avant tout projet de banalisation, l’état radiologique des sites eux-mêmes et de leur environnement et d’étudier les mesures envisagées pour mettre en sécurité les sites et confiner, sur le très long terme, la radioactivité.
Le réaménagement des sites de la division minière de l’Hérault, exploités jusqu’en 1997 par la Compagnie Générale des Matières Nucléaires (COGEMA), s’est achevé en 2001 et une partie d’entre eux a, d’ores et déjà, été rendus au public. Dans ce contexte, la réalisation d’une étude indépendante apparaissait particulièrement opportune. Elle permettrait notamment de vérifier la pertinence des prescriptions réglementaires, leur conformité au droit, la qualité des travaux, leur efficacité en terme de limitation des exposition et les garanties qu’ils apportent aujourd’hui et sur la durée en matière de protection radiologique des population.
Dans ce contexte, il est important de préciser que le présent rapport ne correspond pas à ce type d’étude. Le but du travail présenté ici, limité par le temps et par le budget disponibles, n’est pas d’aborder tous les aspects de la situation radiologique de ces sites et de leur environnement, mais d’apporter les premiers éléments nécessaires à son évaluation.
Dans le cadre de cette étude préliminaire, nous nous sommes attachés à évaluer l’exposition externe aux rayonnements ionisants ajoutée par l’exploitation minière. En nous appuyant sur les données radiamétriques collectées lors de trois campagnes de terrain et l’analyse par spectrométrie gamma des échantillons prélevés, nous nous efforcerons de répondre aux questions suivantes :
peut-on mettre en évidence un impact radiologique sur l’environnement ?
cet impact est-t-il correctement restitué par le réseau de surveillance de l’exploitant ?
peut-on évaluer l’ordre de grandeur de l’impact dosimétrique du fait de l’exposition externe pour la population riveraine ? cet impact nécessite-t-il des actions de remédiation spécifiques ?
Après une présentation générale des mines d’uranium, nous reviendrons sur la division minière de l’Hérault et sur les résultats de cette étude préliminaire de la situation radioécologique.
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