3 Leçons et préconisation








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3) Leçons et préconisation

Sur la base de ces constats, nous avons ouvert plusieurs pistes de réflexion :

- un usage plus efficace de Radarly, grâce à la nouvelle version développée par Linkinfluence.

- une révision générale de notre politique de communication et d’intervention sur le web à partir des connaissances acquises. Objectif: être plus proactifs que réactifs,

- la mise en place d’une étude d’impact de l’image digitale de la Licra et de la question de l’antisémitisme sur les réseaux sociaux avec la société Boléro,

- création d’une section i-Licra : passer d’une logique de commando à celle d’une armée de conscription.

3-1 Un usage plus pertinent des outils de signalement

Le réglage d’un outil comme Radarly n’est pas évident.

Radarly fonctionne par association de mots-clés. Trop de mots-clés génèrent trop de signalements à traiter humainement. Pas assez ou mal calibrés, et vous passez à côté. Trop vagues, vous avez un déferlement de signalements non-pertinents.

Par ailleurs, le Net est en perpétuelle évolution. De nouveaux mots-clés et/ou association de mots apparaissent tous les jours, notamment avec le système du hashtag (#).

Il faut une veille humaine pour les détecter, les répertorier et les référencer au sein de Radarly pour qu’il puisse les signaler par la suite.

Le volume des signalements entraîne la nécessité d’une analyse humaine pour bien qualifier ce que Radarly signale, afin d’identifier ce qui relève vraiment de l’antisémitisme.

A titre d’exemple, le mot-clé « feuj » dans un sens péjoratif est à l’origine d’un gros volume de signalements, sauf qu’il est beaucoup utilisé sur le mode de la plaisanterie par par des adolescents, y compris juifs, qui n’ont parfois pas vraiment conscience de véhiculer des clichés antisémites.

Ou encore, les signalements liés à Israël, mêlant tout à la fois informations médiatiques, institutionnelles, polémiques sans être antisémites, mais aussi réellement antisémites, sous couvert d’antisionisme.

Un bon usage à grande échelle de Radarly nécessite un traitement humain et qualitatif du volume de signalement pour trier ce qui remonte du Net.

Avant la mise en place de Radarly et du projet avec la FMS, les signalements qui nous remontent sont de fait « traités » par le « réseau Licra » des internautes qui nous les apportent.

Ces signalements apportés spontanément par les internautes sont, en général, clairement antisémites et ont atteint une masse critique de diffusion, et donc de nuisance, suffisante pour être perçus par les internautes antiracistes qui nous les signalent.

D’expérience, nous constatons que l’apport de Radarly est très relatif pour les contenus antisémites ayant un impact d’audience significatif sur les réseaux sociaux.

Au fil du temps et de l’action de la Licra, se sont tissés des relations avec une mouvance « pro-Licra », regroupant les amis de la Licra, mais aussi et plus largement, le réseau des internautes antiracistes.

Les contenus antisémites sont de plus en plus rapidement et systématiquement signalés par le « réseau Licra » des internautes antiracistes.

L’intérêt de Radarly est de détecter les « Trolls », ces comptes généralement sous pseudonyme, de peu d’influence individuelle, mais qui vont donner le « la » sur les réseaux sociaux en agissant collectivement et simultanément à partir d’un thème et/ou d’un mot-clé inspiré de l’actualité.

Demander l’interdiction de ces comptes « trolls » est peu efficace. Leurs auteurs peuvent aussitôt en ouvrir un autre, sans vraiment de dommages, puisqu’ils ne perdent que leur faible carnet d’adresse, dont ils n’ont pas vraiment besoin. Nous devons donc bien proportionner notre réaction au degré de nuisance de ces publications et de leurs auteurs pour que le remède ne soit pas pire que le mal, en l’occurrence que nous ne nous retrouvions pas à amplifier leur notoriété et la diffusion de leurs messages haineux et négationnistes par notre action de riposte.

Si les poursuites judiciaires ou les signalements aux fournisseurs et/ou au Procureur de la République, peuvent s’avérer efficaces dans certains cas. Pour contrer ces « trolls » antisémites provenant de sphères diverses, l’idéal est de leur répondre systématiquement. Cela s’apparente à une guérilla quotidienne sur les réseaux sociaux.

La force de ces « trolls », c’est leur nombre. Le défi est donc de leur opposer le plus grand nombre possible d’internautes antiracistes, en mettant directement en ligne sur les réseaux sociaux les signalements de Radarly, avec un minimum de filtres.

Ce devrait être possible avec la nouvelle version développée par Linkinfluence. Les internautes antiracistes feront directement le tri pour détecter les contenus réellement antisémites pour y réagir. Cela permettra également de les identifier et de les fidéliser pour mieux organiser la riposte à l’antisémitisme.

Parallèlement, cela nous permettra de constituer une base de donnée des auteurs de contenus antisémites les plus prolifiques, afin de les mettre sous surveillance et réaction permanente, ainsi que de constituer un dossier à charge, dans l’éventualité d’une demande de fermeture de compte et/ou d’action en justice.

Selon Linkinfluence, cette option sera technologiquement possible à mettre en œuvre à l’automne.

3-2 Renouvellement de notre réflexion stratégique: être plus pro-actifs que
réactifs


Quand une seule publication de Dieudonné (« bon mot », photo, vidéo) a autant d’impact nuisible que des milliers de publications de « trolls », nous ne pouvons nous limiter à l’action contre les « trolls ».

De même, nous ne pouvons nous contenter de réagir aux productions des antisémites, ce qui revient à laisser à nos adversaires le choix des thèmes et des termes de l’affrontement.

A la variété des vecteurs et des contenus antisémites, nous devons opposer une variété des réponses et des vecteurs de lutte contre l’antisémitisme. Il s’agit de reprendre la main à nos adversaire, pour donner le « la » sur les réseaux sociaux, en utilisant un large panel d’outil (la dérision, l’exemplarité, la pédagogie, le recours à l’histoire, la science, etc).

Pour ce faire, nous avons décidé de:

- réviser nos objectifs généraux de communication, dont le web n’est qu’un outil de diffusion. Nous voulons passer de « l’antiracisme punitif » à « l’antiracisme attractif », producteur d’adhésion et d’engagement. Nous devons incarner sur le Net la face positive et lumineuse de l’Humanité, par opposition à sa face sombre, composée de morbides fantasmes et pulsions de violences, de haines et de destructions. Nous devons être des producteurs d’empathie et d’humanité, face aux zélateurs de la guerre et de la barbarie,

- copier l’organisation des écosystèmes de nos adversaires pour créer un écosystème fédérant les antiracistes, afin de contrer les tentatives de banalisation de l’antisémitisme mises en œuvre par diverses forces. Cet écosystème doit couvrir tout l’arc des réponses (humoristiques, intellectuelles, historiques, scientifiques, etc), en variant les tons et les styles (plus ou moins virulents ou pédagogique, proactifs ou réactifs, etc),

- renouveler notre équipe de communication au profit d’une équipe plus senior que la précédente,

- renouveler nos outils d’intervention sur le web, notamment la refonte de notre site internet pour une meilleure synergie entre nos différents outils d’intervention sur les réseaux sociaux. Ce travail doit nous permettre en particulier d’investir un segment que nous avons peu couvert, du fait de leur étendue et du manque de ressources humaines, le champ des blogs et des forums de discussion qui leur sont afférents. Au-delà du travail de riposte, ils représentent un énorme potentiel de recrutement et de mobilisation d’internautes antiracistes (ndlr : c’est un des résultat de l’étude Boléro),

- renouveler nos modes d’intervention, en relation avec notre volonté d’être plus proactifs que réactifs, notamment en passant des alliances avec des acteurs producteurs de contenus antiracistes « positifs », tels que #DouceFrance ou #RespectZone, ainsi que les leaders d’opinion. L’objectif est de « marquer » nos adversaires comme producteurs de haine et de violence pour susciter une réaction de rejet des internautes qui s’inscrivent dans l’Humanisme et les valeurs universelles des Droits Humains,

- créer de nouveaux émetteurs de lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur le Net. Nous travaillons sur différents concepts :

- #ADS (Antiraciste De Souche), détournement de #FDS (pour Français de Souche, sous-entendu blanc et chrétiens), mot-clé de l’extrême-droite « racialiste » sur les réseaux sociaux et dédié à la lutte contre les « trolls » antisémites et racistes à partir des signalements Radarly, sans les faire bénéficier de la notoriété et de l’aura de la Licra,

- #RdR (pour Rire du Racisme), détournement de #mdr (pour Mort de Rire, expression des adolescents sur les réseaux) pour tourner en dérision l’antisémitisme et ceux qui le diffusent,

- #Icar (pour Intelligence Contre l’Antisémitisme et le Racisme) pour fournir de la matière intellectuelle aux internautes, alimenté par notre revue la « Droit de Vivre » et notre « think-thank » intellectuel, « Le Cercle de la Licra », ou notre Commission Culture et sont groupe fermé Facebook, comptant 400 membres .

Dans la poursuite du projet, nous souhaitons travailler à la conception d’une campagne spécifique à ce que nous avons qualifié « d’antisémitisme de café du commerce ».

Ces clichés qui utilisent les termes « juif » ou « feuj » de façon péjorative (« il a fait son plan en juif », « il a un nez de feuj », etc. Cette forme d’antisémitisme, plus ou moins consciente et assumée, véhiculée notamment par les adolescents par le biais de plaisanteries plus ou moins innocentes et de « bon goût », mais également pratiquée par de jeunes juifs entre eux, appelle un traitement particulier.

Le propre de l’adolescence, c’est de provoquer les adultes, quitte à faire ou dire n’importe quoi. Leur faire la morale ne sert à rien, sauf à les encourager à en rajouter dans la provocation. Les sanctionner serait contre-productif, mieux vaut faire preuve de pédagogie, en utilisant l’humour, à partir d’un concept simple : « ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse, ne moques pas (l’identité de) l’autre comme tu ne supporterais que l’on (te) moque (ton identité), ne véhicules pas de clichés comme tu n ‘aimerais pas que l’on te caricature »

Enfin, il nous faut adapter notre dispositif militant à l’aune des nouvelles ambitions et responsabilités qui nous incombent pour être plus efficace contre l’antisémitisme sur les réseaux sociaux. En phase de démarrage, nous étions sur une organisation en mode « commando ». De ce que l’expérience nous a appris, il nous faut passer à une autre logique, celle de « l’armée de conscription ». Par delà les internautes déjà engagés contre l’antisémitisme et que nous voulons renforcer grâce à l’écosystème que nous avons décidé de mettre en place, nous voulons faire basculer dans le i-militantisme le plus grand nombre possible d’adhérents et de sympathisants de la Licra. Pour ce faire, nous allons revoir l’ensemble de notre communication interne et formulaire d’adhésion pour encourager les uns et les autres à s’engager au sein d’une nouvelle section que nous voulons créer : la i-Licra.

4) Statistiques et leur analyse

Du 1er janvier au 1er juillet 2015), nous avons reçu et traité 866 signalements de contenus haineux sur Internet (tweets, post Facebook, vidéos Youtube, publications sur des blogs, forum, notamment de jeux vidéos), dont 407 à caractère antisémite (soit 47%). Nous avons répondu à 775 e-mails, les autres signalements provenant d’autres sources.

 

Sur ces 866 signalements, nous avons pu mener une action pour 323 d’entre eux (37 %), dont 135 à caractère antisémite (42% du total). Notre action de poursuite prend différentes formes: signalements au parquet, notification LCEN, signalements à PHAROS, à Facebook, à Twitter, etc. L’on entend par « contenus antisémites » ceux qui relèvent de la provocation à la haine, à la violence et à la discrimination à l’égard des personnes d’origine ou de confession juive, ceux qui relèvent d’injures et/ou de menaces antisémites, mais également les contenus négationnistes et/ou ayant clairement pour objectif de désacraliser la Shoah (moqueries, relativisation, banalisation, etc).

 

Parallèlement à l’action juridique, la cellule « Riposte » a analysé 1 597 contenus antisémites issus de Radarly, qui ont donné lieu, après tri, à 157 réactions. Le tri est effectué à partir d’une batterie de critères pour appréhender leur nocivité à travers la viralité du contenu : son attractivité, mettant en jeu la qualité de la réalisation « artistique », son humour notamment (ce sont les plus partagés, le rire servant de paravent déculpabilisant), ainsi que la capacité d’influence sur les réseaux de ceux qui le produisent ou le répercutent.

Face aux contenus haineux qui sont signalés au service juridique, deux principales voies d’action (cumulatives) sont misent en œuvre :

  • Demander la suppression des contenus : le service juridique de la Licra sollicite la suppression des contenus auprès des directeurs de publication des sites concernés, ou des hébergeurs des sites. Ces deux types d’acteurs sont en effet juridiquement considérés comme les premiers responsables des contenus publiés sur les sites. Après envoi d’une notification en vertu de la loi pour la confiance dans l’économie numérique du 21 juin 2004, les contenus hébergés en France sont, la plupart du temps, supprimés sans procédure complémentaire (procédure pré-contentieuse).

  • Engager des poursuites à l’encontre des responsables : Cette voie est choisie lorsque l’auteur est identifiable ou a pu être identifié par les services de police, et en cas de contenu particulièrement violent. A titre d’exemple, la Licra s’est constituée partie civile dans l’affaire Vikernes. Cet extrémiste norvégien a été condamné le 8 juillet 2014 à six mois de prison avec sursis et 8 000 euros d’amende pour des billets antisémites publiés sur son blog, a ainsi été déclaré coupable de provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence et apologie de crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Force est de constater que beaucoup de ces signalements internet restent sans suite, soit parce qu’ils ne sont pas susceptibles de revêtir une qualification pénale, soit parce que les contenus sont hébergés à l’étranger (Etats-Unis principalement) et qu’il n’est pas possible de solliciter leur suppression, ou bien encore en raison de l’acquisition de la prescription.

C’est principalement sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) que les contenus haineux se développent le plus et sont les plus virulents.

Sur ces 265 contenus pénalement qualifiables, le service juridique de la Licra a entrepris une action pour 210 d’entre eux : demande de suppression du contenu, plainte, signalement au parquet ou à la plateforme de signalement Pharos (OCLCTIC).

Sur la même période, 35 dossiers juridiques ont été ouverts par le service juridique de la Licra pour des faits de nature antisémite. Cela recouvre tous les faits relevant de l’injure, de la provocation à la haine, mais également des faits de violences ou de dégradation de biens à caractère antisémite diffusés sur les réseaux sociaux.

Exemples d’actions pénales menées par le service juridique de la Licra :

Exemples de tweets ayant donné lieu à une saisie du procureur et font l’objet d’une enquête pour provocation à la haine, à la violence et à la discrimination est actuellement en cours

  1. « Les #Juifs sont les boucliers, les tirailleurs de la politique impérialiste française et de sa politique islamophobe. #Islamophobie » 

  2. « Les #Juifs, parce que très majoritairement annexés par le mouvement #sioniste au projet israélien, sont ainsi rendus complices de ses crimes »

  3. « L'#État crée une discrimination mémorielle. Instrumentalisant la mémoire du génocide des #Juifs, il occulte la mémoire de la traite négrière »

  4. « La commémoration de la #Shoah devient un solde de tout compte. L’État paie sa dette aux #Juifs et se rachète une probité morale »
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