3 Leçons et préconisation








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2) Chronologie de la mise en place du projet et description de son évolution

Le projet « Riposte I. Licra » a été lancé dès juin 2014, à la demande du Bureau Exécutif de la Licra. Nous voulions investir un nouveau champ d’action, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur les réseaux sociaux, en complément de notre action de signalements et de poursuites juridiques, menée par notre Commission Juridique.

Deux objectifs prioritaires ont été assignés à l’équipe de communication de la Licra :

  • se doter d’un outil pertinent de détection des contenus antisémites ,

  • organiser une équipe dédiée à la riposte, composée de militants bénévoles.

2-1- Juin 2014/Janvier 2015 :

La sélection d’un outil de cartographie des discours antisémites. Après concertation avec le CRIF, l’outil Radarly développé par la société d’études Linkfluence a été retenu.

Un module adapté a été mis au point par ce fournisseur. Nous avons établi une liste de mots-clés, à partir desquels le moteur de recherche identifie les contenus antisémites dans l’univers du Web et des réseaux sociaux2.

2-2- Février/Mars 2015 :

Constitution d’une équipe de militants chargés de la riposte : une vingtaine de profils ont été sélectionnés, dans la région parisienne, à Lyon et à Strasbourg. Une première réunion constitutive a eu lieu avec une partie de ces militants en novembre 2014. Au cours de cette réunion, une première description de la méthodologie de la riposte a été décrite aux participants, à qui des outils techniques et des conseils de bonnes pratiques ont été donnés.

Après cette réunion, le projet est passé en phase de démarrage :

- L’exploitation des signalements fournis par Radarly par l’équipe Communication de la Licra a démarré,

- Le flux des messages adverses provenant de Facebook, Twitter, Youtube etc a été systématiquement transféré aux militants membres de l’équipe, à qui il a été demandé de répondre aux messages selon la forme et le contenu qui leur convenaient.

Après sept semaines d’activité, 53 contenus antisémites ont été sélectionnés, et 75 contenus de riposte publiés. Pour sélectionner les contenus pouvant donner lieu à une riposte, une batterie de critères a été mise au point: le caractère clairement antisémite, la virulence, la nocivité, intégrant à la fois la viralité du contenu (drôlerie, attractivité, esthétique et autres) et la capacité d’influence de l’émetteur. Enfin, nous évaluons également leur vulnérabilité à un signalement aux entreprises et/ou aux autorités.

Le document ci-joint décrit le mode opératoire « Riposte/E-Licra » et donne des exemples de ripostes aux messages antisémites identifiés.

2-3- Mars/ Avril 2015 :

Nous avons consacré une partie de notre convention nationale qui c’est tenue à Marseille les 20, 21 et 22 mars 2015 au militantisme sur internet.

Nous avons présenté à l’ensemble des militants ce que nous avions mis en œuvre dans ce domaine depuis le mois de novembre 2014.

Objectif : les motiver à s’investir dans cette nouvelle forme d’engagement contre l’antisémitisme, que nous avons qualifié de « e-militantisme ».

Nous avons réuni les militants du groupe « Riposte » et ceux de la Licra Jeune pour un premier retour d’expérience. De ces échanges, nous avons conclu à la nécessité de réviser à la hausse nos ambitions pour être à la hauteur de la réalité que nous avons découvert grâce à Radarly.

Dans la foulée de Marseille, nous avons mis en place un groupe de travail chargé de définir une nouvelle stratégie, à partir des enseignements du projet soutenu par la FMS, soit :

  • analyser le mode d’organisation de nos adversaires, pour s’en inspirer

  • définir les grandes lignes d’une stratégie d’intervention pour ne plus être en réaction, mais proactif,

  • définir une stratégie de communication « positive ». Jusqu’à présent, la lutte contre l’antisémitisme utilise pour l’essentiel des moyens punitifs qui visent les auteurs de contenus antisémites. La communication positive ne visent pas tant les auteurs de contenus antisémites que le public qu’ils essaient de conquérir.

Objet de la bataille : l’empathie des internautes, celle qu’essaient de conquérir les auteurs de contenus antisémites, passés maître dans l’art de se poser en victime à qui on dénierait la liberté de s’exprimer. Il s’agit non seulement de les en priver, mais aussi de la gagner. Et pour cela il faut savoir créer les outils de communication capables de la susciter, à votre bénéfice.

  • établir le profil de poste de professionnels capables de produire et mettre en œuvre une stratégie de communication positive, à partir des grandes lignes que nous avons prédéfinies. Cela impliquait de passer d’une équipe de communication composée de « juniors » à une équipe composée de professionnels de la communication plus « senior », ayant une fibre militante, aux profils de créatifs, capables de produire des contenus qui génèrent de l’empathie, faisant largement appel à l’humour.

  • cartographier de façon systémique l’antisémitisme sur les réseaux sociaux pour en avoir une connaissance plus fine que ce que la connaissance empirique que nous en avons. A cette fin, nous avons sélectionné la société Boléro.

2-4- Mai / juin 2015 :

Nous avons formalisé ce que doit être un écosystème de lutte contre l’antisémitisme sur les réseaux sociaux, vertébré par la Licra. L’ambition est d’être attractif pour tous les internautes engagés contre le racisme et l’antisémitisme sur le Net, afin de fédérer le plus grand nombre d’entre eux pour donner plus d’impact à leurs actions individuelles. Nous leur fournir de nouvelles armes (arguments, angles d’attaque, bons mots, dessins, photos, vidéos, etc). En résumé, il s’agit d’être le pendant pour les antiracistes de ce qu’est Dieudonné pour les antisémites de tous horizons.

La pierre angulaire de ce type d’écosystème est le site internet. C’est lui qui permet d’optimiser les autres outils que sont des pages facebook, des comptes twitter, des chaines youtube, des galeries photos instagram, des gamers sur les plate-formes de jeux, etc. Nous avons donc entamé une refonte globale de notre site internet, avec l’objectif qu’il soit opérationnel pour octobre 2015.

Le recrutement d’une personne dédiée a permis d’organiser notre section « Riposte » en développant une ligne éditoriale des contenus en rapport avec notre stratégie proactive, et en utilisant de nouveaux outils, tel que, par exemple :

  • Le label « Respect Zone » joue sur la forme pour déstabiliser les internautes haineux, qui recourent souvent aux injures et aux propos dégradants. « Respect Zone » exerce une pression pour les contraindre à l’auto-modération, sauf à se mettre à dos la « majorité silencieuse » qu’ils cherchent à entrainer derrière eux.

  • Le partenariat avec l’association Lolitik, en utilisant la campagne #DouceFrance qu’elle a initiée. Lolitik a édité un le drapeau tricolore signé d’un mot-clé « #DouceFrance » avec un début de phrase « Je rêve d’une France… ». Des personnalités et des inconnus sont invités à exprimer un rêve de #DouceFrance en complétant la phrase et se font photographier avec leur panneau. La photo est ensuite diffusée sur les réseaux sociaux. L’objectif de l’association est de peser sur le débat public, pour que son objet ne soit pas de savoir qui est Français, mais que faire de la France. Nous avons utilisé la campagne #DouceFrance sur deux fronts, contre les composantes les plus radicales de l’extrême-droite, regroupés sous le label « Identitaires », alias les « Français de Souche » (#FdS) et contre l’antisémitisme de la sphère antisioniste.

  • Communication positive appliquée aux Identitaires qui défendent l’idée que la France est un pays de « blancs », d’origine caucasienne et de religion chrétienne. Cette population « blanche » serait menacée par le « Grand Remplacement », opéré en important des populations « noires » (africains, maghrébins compris) et/ou musulmanes, dans le cadre d’un complot mondial, ourdi par les juifs pour servir les intérêts d’Israël. Cela peut sembler délirant, mais a un impact réel sur les esprits  faibles, en quête d’identité. Voir des noirs, des maghrébins, des juifs, etc proclamer leur amour pour la #DouceFrance les rend fou. C’est un déferlement d’insultes antisémites, racistes, sexistes, de haine de la République et des Droits de l’Homme et de violences.

Accentué par le décalage que créé le côté chaleureux et souriant des photos #DouceFrance, l’excès de violence et de vulgarité, se retournent contre eux. Suivant le principe de l’action et de la réaction, les internautes lambda réagissent et les ramènent à ce qu’ils sont : ultra minoritaire. Cela met à mal leur stratégie de la Grenouille se faisant Bœuf, pour faire croire qu’ils sont beaucoup plus nombreux qu’ils ne le sont réellement, afin de banaliser l’antisémitisme et mettre en cause la Shoah.

  • Communication positive appliquée au débat Islamophobie et judéophobie: si les islamistes radicaux et une partie des « communautaristes n’ont pas besoin que l’Islam soit attaqué pour exprimer leur antisémitisme, nous sommes également confrontés à d’autres composantes islamistes et/ou communautaristes. Moins radicalisées, leur antisémitisme est moins ancré. Ils sont particulièrement ciblés par les plus radicaux, à travers le débat sur le fait de savoir si l’islamophobie relève du racisme ou de la liberté de pensée

Interdire toute critique de l’Islam est un crédo stratégique de l’Islam radical pour asseoir sa domination politique sur la communauté musulmane. C’est consubstantiel à leur vision totalitaire de la pratique de l’Islam, dont ils s’autoproclament les meilleurs défenseurs. Assimiler la phobie de l’Islam à du racisme est un puissant moyen pour faire taire ceux qui contesteraient leur vision totalitaire de la religion. Ils instrumentalisent le racisme, comme ils instrumentalisent la religion, au service de leur projet politique fascisant.

A ceux qui défendent l’idée que la phobie d’une religion comme système de pensée n’est pas assimilable à la phobie de ses pratiquants, défendus par des personnalités antiracistes telles que Caroline Fourest, Philippe Val ou feu Charb, ils rétorquent que si l’islamophobie est autorisée, la judéophobie, donc la phobie des juifs, doit l’être aussi…

Via twitter, nous avons engagé le débat avec des émetteurs islamistes référents, tel que Al Kanz. pour faire valoir que l’équivalant de l’islamophobie concernant le judaisme ne pouvait être la judèophobie, mais la « judaismophobie ». Al Kanz est représentatif de la diversité politique des musulmans qui, bien que très pratiquants, rejettent unanimement la violence et le terrorisme. Il y donc un enjeu à ne pas les laisser sous l’influence antisémite des islamistes radicaux.

A travers nos interventions sur les réseaux sociaux sur cette question, nous avons pu mesuré l’inculture de nombre d’internautes sur ce qu’est l’identité juive (« Juif et athé, ça n’existe pas ! ») et la nécessité de développer des outils de communication sur le sujet. Nous avons également pu mesurer les dégâts causés par le Petit Robert qui définit l’islamophobie comme le rejet de l’Islam ET des musulmans, ainsi que la nécessité d’une certaine clarification avec le Haut conseil à la laïcité. Ces éléments seront intégrés dans la conception de notre futur écosystème.

  • Les antisionistes antisémites : quel que soit le sujet sur lequel la Licra communique, les antisémites de la sphère antisioniste viennent polluer nos publications avec des messages extrêmement agressifs sur Israël et la question palestinienne, sans aucune retenue, ni décence (cf l’hommage à Samuel Pisar, récemment). Quand nous communiquons ou réagissons en utilisant la campagne #DouceFrance, ils perdent pieds et/ou se divisent. En opposant à leurs messages haineux et violents des photos vectrices de fraternité et de douceur, nous suscitons des réactions d’internautes antiracistes, qui prennent le relais et les interpellent sur le terrain que nous avons choisi, dans les termes et les valeurs que nous avons choisi (Humanisme, non-violence, etc). Les trolls qui utilisent l’antisionisme pour véhiculer l’antisémitisme sont alors obligés d’en rajouter dans la surenchère et finissent par se démasquer eux-mêmes pour apparaître pour ce qu’ils sont : des antisémites qui utilisent la question israélo-palestinienne. Quand ils ne donnent pas dans la surenchère, ils sont obligés de battre en retraite et d’abandonner leur travail de diffusion de l’antisémitisme. Ils disparaissent alors purement et simplement de nos écrans Facebook et Twitter. Le principe des « trolls » est d’amener le débat sur leur terrain, dans les termes et sur les thèmes qu’ils ont choisit. En leur opposant des contenus sympathiques qui génèrent de l’empathie, en y ajoutant de l’humour et de la dérision, ils ne trouvent pas la prise et ne peuvent plus diffuser leur propagande antisémite. Pis, le front commun « facho-sphère/ Islamistes/Communautaristes/Extrême-Gauche/Autres », cimenté par l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme, explose, leurs clivages prenant le dessus.



  • Symposium européen de lutte contre la Haine sur Internet à Strasbourg : nous avons organisé du 28 au 30 mai en partenariat avec le Conseil de l’Europe à Strasbourg le premier symposium européen de lutte contre la Haine sur Internet (800 participants). Nous avons rassemblé une kyrielle d’intervenants-experts et d’associations (cf documents joint). Ce symposium a été précédé d’une journée exceptionnelle d’échange avec 200 collégiens et lycéens l’après-midi (cf article du Droit de Vivre en Annexe). Il a permis la rencontre d’acteurs majeurs de la lutte contre l’antisémitisme et de la préservation de la mémoire de la Shoah dans divers pays. Nous avons découvert différents outils de communication positive que nous souhaitons développées et/ou populariser en France. A cet effet, nous travaillons à l’exploitation des captations vidéos du Symposium pour pouvoir mettre à disposition des acteurs français et européens les expériences développées en Europe et par l’ISCA (Israeli Student Combating Antisemitism)



  • Premier « Hackathon  avec Facebook : En juin, nous avons organisé une première mondiale avec Facebook, le premier « Hackathon » contre le racisme et l’antisémitisme. Un « Hackaton », terme repris aujourd’hui dans l’univers de la publicité, désigne la méthode utilisée par Facebook depuis sa création pour générer de l’innovation. Sur un thème donné, des équipes de créatifs sont mises en concurrence pour un rendu dans un délai limité. Avec Facebook, nous avons sélectionné une dizaine d’équipes de créatifs des meilleures agences de communication de Paris. L’équipe qui a remporté la compétition, a également été lauréate d’un « Stratégie Award », récompense suprême dans le landernau de la communication. Elle a créé un nouveau concept : le « dislike » pour condamner un contenu, par opposition au « like », expression qui est une « des marques de fabrique » de Facebook. Pour cette dernière, la mise en œuvre du « dislike » représente un tournant majeur dans sa culture de modération des contenus.

Nous avançons en marchant : notre dispositif (embauches, réflexion, conception; réalisation) se met en place au fur et à mesure. Après une quarantaine d’entretiens d’embauche, nous pensons avoir trouvé la personne idoine pour pourvoir le poste stratégique de « Community Manager », pour compléter deux autres recrutements, le responsable de l’organisation militante, future i-Licra, et une chargée de production de contenu éditoriaux. Cette équipe, complète et opérationnelle à compter de septembre 2015 doit nous permettre de réaliser l’ambition qui est la notre : créer un écosystème numérique à même de rivaliser avec ceux de nos adversaires. Elle s’appuiera sur d’autres ressources humaines, aussi bien bénévoles que prestataires.
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