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A ![]() Réinsertion de familles en grande précarité LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET POUR LA REINSERTION _________________________________________________________________________________
Programme de réinsertion de familles en grande précarité, sans-abri ou sans-terre, dans la Province Autonome d’Antananarivo : « Régions » d’Analamanga, de l’Itasy et du Bongolava (MADAGASCAR), géré par l’association A.S.A (ANKOHONANA SAHIRANA ARENINA)
Siège social de l’ONG : A.S.A. (association ANKOHONANA SAHIRANA ARENINA) Lot II-Y-43 G – Ampasanimalo-Ambony – B.P. 3763 – Antananarivo (101) - MADAGASCAR Tél. : (261) 20 22 403 46 - Fax: (261) 20 22 417 34 E-mail : asa@asa.mg Site web: http//www.asa-madagascar.org
Président du Conseil d’Administration : Frère Jacques Tronchon (ofm) Directeur Exécutif de l’A.S.A. : Monsieur Léonce Wing-Kong
L’A.S.A. est une association de droit malgache, gérée par des Malgaches (d’origine française, le président a aussi la nationalité malagasy). L’A.S.A. est une association apolitique et non confessionnelle, mais elle est placée cependant sous la tutelle morale du C.I.F.M., autrement dit le Comité inter- franciscain de Madagascar, le CIFM ayant, de droit, trois délégués au sein du Conseil d’Administration (composé de 9 membres) qui ne sont pas soumis à l’élection de l’assemblée générale. Si l’administration de l’association est confiée à des personnalités toutes bénévoles, la gestion quotidienne est dévolue à des permanents salariés (au nombre de 156, pour l’année 2006), agissant dans différents secteurs professionnels (santé, école, animations sociales et agricoles, intendance, finances, formations professionnalisantes, production) animés par une équipe de Direction, placée sous l’autorité d’un directeur exécutif. L’ASA négocie actuellement la reconnaissance d’utilité publique auprès du gouvernement malgache.
Les chiffres du budget, ainsi que les contributions des bailleurs sont disponibles au Siège de l’association. Pour l’année 2005, les comptes ont été clôturés et audités. Pour l’année 2005, notre budget global est en augmentation de 21% par rapport à 2004, principalement du fait de la réception des fonds de notre cofinancement avec l’ Union Européenne sur une année pleine, contre 9 mois en 2004 (démarrage du projet le 1er avril 2004).
Sur le plan économique : création d’emplois et d’activités génératrices de revenus familiaux, micro crédits, organisations paysannes ou artisanales. Sur le plan social : scolarisation des enfants, formation professionnelle, santé publique.
Facilitation de l’accès au logement et à l’eau potable. Vie citoyenne : régularisation des papiers administratifs, réadaptation à la discipline sociale.
Planification foncière et accès à la propriété foncière. Système d’information géographique et aménagement de l’espace.
Niveau d’intervention de l’initiative : « Province » Autonome d’Antananarivo (P.A.A.), « Régions » d’Analamanga, de l’ Itasy et du Bongolava.
Subtropical et insulaire, avec un régime climatique intermédiaire entre les deux zones côtières au vent (Est) et sous le vent (Ouest) et deux saisons bien caractérisées : six mois d’hiver sans pluies et six mois d’été pluvieux (avec risques de cyclones). Les altitudes s’étagent en moyenne de 1300 mètres, à l’Est, à 700 mètres, au Moyen Ouest avec de vastes étendues, souvent vides d’habitants, mal sécurisées, mais ouvertes à la migration, avec un réseau hydrographique dense et des terres propices à l’agriculture.
Programme de réinsertion de sans-abri/sans-terre et de familles en grande précarité Le projet vise à réduire la pauvreté de personnes sans-abri, sans-terre et de familles en grande précarité de la P.A.A., dans les Régions d’Analamanga, de l’ Itasy et du Bongolava (cette dernière étant la zone d’accueil et de réinsertion définitive de la majorité des familles, dans la commune rurale de Maroharona ). La situation des familles cibles de l’ASA étant des plus précaire, l’association a le souci de leur présenter des solutions intégrant un véritable programme de réinsertion, afin qu’elles puissent rebâtir leur existence avec une garantie de résultats, soit :
où le programme de réinsertion dure de 3 à 5 ans , les activités développées pour ces groupes cibles sont en premier lieu des activités sociales : logement, santé, scolarisation des enfants, formation des adolescents et des adultes ; en second lieu, il s'agit d’améliorer le revenu de ces familles en les aidant à développer des activités génératrices de revenus. La zone de migration mise à la disposition de l’ASA par le gouvernement malgache est près de couvrir 15.000 ha. Tous les mois d’août / septembre, une nouvelle « promotion » s’installe sur cette zone, classée parmi les plus déshéritées et les plus enclavées de la P.A.A.
où le programme de réinsertion dure 2 semestres , le premier semestre consistant en une formation académique, dans le cadre d’une initiation artisanale dans des ateliers de marqueterie, de corne, de cuir, de broderie, de couture, de vannerie, de tissage ; le 2ème semestre étant basé sur la partie pratique : production et commercialisation. Cette formation permet aux bénéficiaires de quitter le monde informel, de se professionnaliser et de se regrouper en coopératives artisanales. Il est prévu un programme de cours ménagers dispensés par un CFH (Centre de Formation Hôtelière), sur le DSF (Domaine Saint-François), cette instruction initiale pouvant déboucher sur une formation plus longue en restauration et en hôtellerie dans des établissements spécialisés.
1990 : Création de la commission sociale du CIFM (CSC) par le Frère Jacques Tronchon (Franciscain, docteur en Histoire, alors Maître-assistant à l’université d’Antananarivo) et aide à l’accueil des premières familles sans-abri hébergées par le couple Razafindrajaona sur un terrain militaire situé en haut du vallon d’Ampasanimalo, au carrefour d’Andrainarivo (Antananarivo Est). 1991 : Création, à partir de la CSC, de l’A.S.A (Accueil des Sans Abri): récépissé n°.17/92 délivré par la P.A.A. le 14.01.1992. 1992 : Mise à disposition du CIFM au profit de l’ASA de la ferme Bück, dénommée plus tard Domaine Saint-François (DSF) au P.K. 17 de la RN 1 (Région de l’Itasy), puis acquise par l’ASA en 1996. 1993 : Mise à disposition de l’ASA du terrain militaire proche du carrefour d’Andrainarivo, dénommé bientôt Village Saint- François (Région d’Analamanga). 1994 : Publication d’une enquête socioéconomique et anthropologique sur Les sans-abri à Antananarivo. 1995 : Ouverture du CASA 1 (centre d’action sociale de l’ASA) au Village Saint-François 1996 : Inauguration de la Chapelle Notre Dame de la Paix, au Village Saint-François. 1996 : Ouverture du CASA 2, à Antanety / Ambatomirahavavy, près du DSF. 1997 : Ouverture du CASA 3 et installation de la première promotion de migrants ASA à Ampasipotsy, dans la Commune rurale de Maroharona, Région du Bongolava. 1998 : Adductions d’eau potable et d’électricité au CASA 2 et sur le DSF (prémices de la Maison d’hôte). 1999 : Acquisition des premiers titres fonciers d’Ampasipotsy (1ère tranche de 5.000 Ha) et mise en place des premières adductions d’eau pour le Centre CASA 3 et les quatre premiers villages de migrants ASA. Constructions des premières maisons en dur (inauguration du village Galgala). 2000 : Consécration de l’église œcuménique de la Sainte-Famille à Ampasipotsy. 2001 : Dix ans de l’ASA : 100 familles à Ampasipotsy. Ouverture de la Maison d’Hôte du DSF. Passage de l’Abbé Pierre au Village Saint-François , le Jeudi Saint 12 avril. 2002 : Mise en place de la Direction Exécutive. Accueil de paysans sans-terre. Transfert du CASA 1 près de l’Ikopa, à l’Est d’Antananarivo. Premier éclairage par l’énergie solaire au CASA 3. 2003 : Démarrage de la réinsertion urbaine et ouverture des CFA (centre de formation artisanale) et CPA (centre de production artisanale) dans le cadre d’un cofinancement avec le ministère français des affaires étrangères. Mars : Prix « Juste d’Or » (décerné par un jury de la Région PACA / France). Octobre : Certificat « Meilleure pratique » de l’UN HABITAT (Dubaï). Décembre : Sélectionné par l’Union Européenne sur la ligne B 7 6000 comme « programme de lutte contre la pauvreté ». 2004 : Ouverture de la menuiserie sur le DSF. Programme de forages pour donner l’eau potable à 7 villages ASA et Ouverture du CASA 3 (bis). Extension du programme d’électrification solaire sur le CASA 3, lancement des «Voyages Solidaires » et … 2005 : Ouverture du CSB 2 (centre de santé de base) et du CMR (centre des métiers ruraux). Ouverture de l’Ecole privée primaire « Fanilo -Sainte Thérèse de Lisieux » au Village Saint-François (Tana). 2006 : Inauguration au CASA 3 du couvent « Jean-Martin Moÿe » des Sœurs de la Divine Providence et démarches pour l’acquisition des seconds titres fonciers d’Ampasipotsy (2ème tranche de 15.000 Ha). La zone de migration de l’ASA compte désormais 17 villages, près de 400 familles, environ 2000 personnes et plus de 1000 écoliers à Ampasipotsy, Kambantsoa et Ambatolahihazo. Lancement d’un important projet d’adduction d’eau potable sur le site d’Ampasipotsy et d’un nouveau programme de forages. XII. RAPPORT NARRATIF
Les crises politiques qui ont affecté l’économie de Madagascar depuis les années 1970 ont considérablement aggravé le problème de la pauvreté des Malgaches. Alors que le PIB des Malgaches équivalait à celui des Sud Coréens en 1960 (année de l’Indépendance), Madagascar s’est retrouvée en 1980, suite à des choix économiques et politique hasardeux, parmi les pays les plus pauvres de l’Afrique, avec 70% de la population vivant dans une situation de pauvreté et 59% vivant dans l’extrême pauvreté. Son PIB était tombé à 250 dollars en 2001 (24.170 dollars en France). Face à cette situation, l’Etat disposait de peu de moyens. Le rapport du PNUD de juillet 2001 signalait que la pauvreté n’apparaît pas alors comme une priorité dans la politique de l’Etat puisque « moins de 15% des dépenses budgétaires sont consacrées aux services sociaux essentiels ». Certains paysans pauvres, espérant mieux vivre en ville, viennent en réalité grossir dans les rues de la capitale la cohorte des sans-abri. 10 000 individus dont 6 000 enfants vivent dans la rue à Antananarivo. Miséreux, ils n’ont pas de toit et vivent de mendicité ; ils n’ont pas accès à l’hygiène ni aux soins, se nourrissant le plus souvent dans les poubelles. La communication se résume à loi du plus fort : une violence physique et psychologique vécue au quotidien. La majeure partie de cette population a perdu ses repères : inexistence de papiers administratifs, problème de drogue et d’alcoolisme chronique, rupture totale avec la communauté originelle Ce sont des familles en recherche identitaire, car elles ont traversé des périodes de souffrance déstabilisantes pour leur propre personnalité. Elles aspirent à retrouver un modèle d’organisation familiale et sociale, parce que la vie dans la rue a désorganisé leurs relations interpersonnelles. Enfin elles espèrent sortir de l’isolement et de la marginalisation pour réintégrer un processus de construction de soi au sein d’un groupe. En 1985, devant l’augmentation incessante de ce phénomène, le gouvernement a déplacé énergiquement et arbitrairement cette population marginale à la périphérie de la ville. Le tollé devant une telle mesure a provoqué un élan de solidarité, notamment au sein de la Famille Franciscaine qui a décidé bientôt de se doter d’un moyen d’intervention en créant, à partir de la Commission Sociale inter-franciscaine, l’ASA, constituée officiellement le 15 juin 1991 sous l'égide du CIFM.
Le premier groupe adhérant à la réinsertion rurale est constitué par des sans-abri de la Capitale ou des paysans sans-terre. Il faut leur proposer à terme la sécurité foncière, accompagnée d'une amélioration notable et durable des conditions de vie en monde rural. La zone de réinsertion de ces migrants est la commune de Maroharona, sur des terres concédées à l'ASA par l'Etat. Le deuxième groupe concerné par le programme est constitué par les paysans de Maroharona. Cette commune d’accueil des migrants de l’ASA est l’une des plus pauvres qui soit dans la P.A.A. Les familles en grande précarité y sont nombreuses. Sur la commune, les services sociaux sont inexistants, ou presque. Ainsi, le programme organise dans les meilleures conditions l'installation des migrants, ouvrant ses services aux habitants de la commune : santé (Centre de santé de base, infirmerie), école (primaire et secondaire), habitat (programme de construction / réhabilitation), hygiène (puits, latrines). Le troisième groupe, constitué par des familles en grande difficulté ne voulant ou ne pouvant pas adopter la solution de la réinsertion rurale, s’oriente résolument vers la réinsertion urbaine. Les problèmes sociaux vécus par ce groupe ne diffèrent pas des autres groupes.
S’agissant de la réinsertion urbaine par le biais d’activités artisanales, c’est tout ce secteur qui pourra bénéficier des interventions de l’ASA, visant à améliorer le savoir-faire des artisans et la qualité de leurs produits, voire leur capacité à les commercialiser. Sur le territoire de la commune rurale de Maroharona, des pistes et des ponts sont aménagés afin de viabiliser les voies de communication et de commercialisation. Ainsi, pour la partie commerciale, un marché rural sera créé favorisant les échanges et attirant les habitants d’au-delà de la commune. Plus globalement, c'est tout le territoire de la commune qui sera cartographié pour un aménagement concerté. Enfin, le programme concentre son attention sur la préservation de l'environnement. La paysannerie malgache est en effet coutumière de la culture sur brûlis, principale cause de la déforestation et, par voie de conséquence, de l’érosion des sols. Des programmes de lutte contre le feu (pare-feu), de reforestation (70 000 plants par an), d'alternative au charbon de bois (cuiseurs solaires) et de production d'engrais naturels sont développés en concertation avec les autorités locales.
La méthodologie de réinsertion repose sur des principes simples :
L’animation de rue consiste à identifier les familles qui acceptent d’adhérer au processus de réinsertion en milieu rural. Des animateurs de rue ont été mis en place, chargés d’aller de jour comme de nuit à la rencontre des sans-abri et d’ouvrir la discussion avec eux. En dépit d’entretiens conçus pour susciter et consolider la motivation des familles, les animateurs rencontrent toutes sortes de problèmes pour constituer une nouvelle « promotion » décidée à se déplacer chaque année dans les Centres d’Action Sociale de l’ASA ou CASA. Le transfert des familles se fait au mois d’août / septembre, dans une ambiance très émouvante, empreinte de joie et de fierté. En vue d’une meilleure efficacité du recrutement au fil des promotions et saisissant l’opportunité de la mise à sa disposition d’une propriété privée de 40 Ha (Mahavelona) dans la banlieue sud-est de la capitale, l’ASA a décidé en 2001 d’ouvrir un Pré-CASA : sas d’accueil et d’observation entre la rue et le CASA 1. L’année Pré-CASA est l’année probatoire : elle est réservée à l’alphabétisation intensive et à l’entretien de jardins potagers, avec autogestion de la commercialisation des cultures par les familles bénéficiaires. Celles-ci doivent prouver leur volonté de migrer en zone rurale par leur absence de répulsion face aux travaux des champs. L’association a volontairement conçu les installations de Mahavelona de manière provisoire et plutôt sommaire, avec des baraquements en planches. Leur capacité d’accueil est de 45 chambres dortoirs pour 45 familles. 25 chambres dortoirs sont utilisés pour le Pré-CASA et 20 pour le CASA1. Une vingtaine d’hectares sont dévolus à la riziculture et au maraîchage ; le reste de la propriété, étant plus ou moins inondée en permanence, est propice à l’élevage des canards ou à la pisciculture. L’année CASA 1 est l’année de la reconquête de la dignité humaine : les familles ayant passé la phase probatoire constituent une nouvelle promotion de 20 familles prêtes à entrer au CASA 1. Le séjour au CASA 1 dure une année à Mahavelona. Des actions sociales, comme la régularisation des papiers administratifs, (copie d’acte de naissance, carte d’identité nationale, acte de mariage civil ou religieux, acte de baptême, …) sont mises en œuvre. Cet aspect social est toujours suivi de près, consécutivement au souci d’autonomisation des familles, par la mise en place d’activités agricoles génératrices de revenus. La formation agricole est complétée par une formation en riziculture de bas fonds, base de la vie malgache, et d’un petit élevage (canardières, clapiers, poulaillers et bassins piscicoles), constituant les premiers capitaux de leur vie de nouveaux paysans. Les parents doivent aussi suivre une formation artisanale. Pour les hommes, la production de briques cuites, dont le prix de vente permettra de créer une cagnotte qui permettra la construction dans l’Ouest de leur future maison familiale, constitue un pas important vers l’irréversibilité de la réinsertion. L’année CASA 2, à Antanety (PK 17 de la RN1), est une année de mûrissement et de confirmation par écrit du choix définitif des familles en voie de réinsertion. Les actions sur le plan social continuent, avec la régularisation des papiers, les animations cultuelles et socioculturelles, les réunions de prise de décisions participatives et de communications inter personnelles. Les enfants sont scolarisés à l’école communale d’Antanety, qui jouxte le Centre. Les parties basses du DSF sont aménagées en jardins potagers et en rizières pour la continuité de la formation. La partie agricole est complétée par la culture sur tanety (colline), l’acquisition des réflexes fondamentaux dans l’utilisation des animaux de traits et des outils agricoles tractés par des zébus, outil fondamental du « machinisme agricole » malgache, puis la diversification du petit élevage. Le caractère irréversible de la réinsertion est finalisé par la 2ème vague de confection de briques cuites et la fabrication du mobilier des futures maisons dont les migrants seront propriétaires. Pendant leur séjour au CASA 2, les familles finalisent leur engagement par la signature d’un contrat avec l’ASA, stipulant les conditions de leur installation sur la terre de migration de l’ASA selon les règlements en vigueur à Madagascar. C’est enfin au CASA 2 que les migrants choisissent le nom qu’ils donneront au village qu’ils vont fonder dans le Bongolava. Les deux années CASA 3, avant le désengagement de l’ASA, sont un temps de pérennisation en vue de consolider la réinsertion définitive. L’ASA sert de structure d’encadrement et de coordination des efforts d’enracinement des familles dans leur nouveau mode de vie villageoise et dégage un climat de sécurité et de garantie de la réussite. Du coté économique et environnemental, les nouveaux migrants bénéficient d’équipements agricoles: charrette, deux zébus, charrue, bêches, râteaux, faucilles, cuiseur solaire…. Ce sont des aides remboursables. Les superficies cultivables allouées bénéficient aussi d’un traitement de faveur pour leur nouvelle installation : labours de défriche, amendement du sol, semis et mesures de protection de l’environnement comme les haies vives sur des sillons / billons en courbes de niveau, plantation de bois forestiers pouvant servir de bois de chauffe. La lutte contre le ravinement du sol, par la mise en place de terrasses sur les flancs de collines, permet aux nouveaux migrants d’avoir des jardins potagers mais aussi des pare-feux contre les incendies. Les labours de défriches des 5ha alloués et la dotation en semences et intrants agricoles permettent aux paysans de rembourser, pour la première année, les 50% des subventions d’équipement octroyées, les 50% de subventions remboursables restant pour la 2ème année. Les deux premières années d’installation, où la famille vit encore sous prise en charge des dépenses essentielles par l’association, aident à dégager un surplus commercialisable permettant de s’acquitter ultérieurement des dettes de subvention en équipement, si les familles entretiennent bien leurs cultures. Nouveaux ou anciens installés, tous bénéficient de la structure du grenier communautaire villageois (GCV) avec son micro crédit par avance sur produits. Ce système permet aux paysans de négocier les périodes de déstockage et de ventes des produits au meilleur moment suivant les fluctuations des prix Au niveau social, les familles en réinsertion définitive sont groupées autour d’un village nouvellement créé. L’association encadre les nouveaux arrivants pour que les normes d’hygiène soient respectées: douches, latrines, poulailler, cuisine, déparasitage systématique. La scolarisation des enfants n’est pas interrompue. Un internat est mis en place pour les enfants des villages éloignés de l’école. Un Centre de Santé de Base (avec médecin, infirmières et sage femme), pourvu d’une pharmacie bien fournie, assure la couverture sanitaire de la zone. Une structure d’accueil des accompagnateurs des malades est même fonctionnelle. Des patrouilles régulières de militaires assurent la sécurité du site. Des moyens de communication comme les postes BLU, fixes et sur les véhicules de liaison, facilitent la prise de mesures quotidiennes et de décisions en cas d’événements exceptionnels. Un véhicule 4 * 4 d’intervention et d’évacuation est présent en permanence sur Ampasipotsy. L’église de la Sainte Famille, avec son prêtre permanent et les Sœurs de la Divine Providence, permet de combler les déficits constatés au niveau du règlement des litiges et des séquelles de l’instabilité psychologique de certaines familles. Concernant la sécurisation foncière, les premières promotions installées sont en passe de bénéficier des actions de l’ASA en vue de l’acquisition des titres d’appropriation des terres qu’elles ont exploitées durant les sept années d’installation, suivant les accords contractuels établis entre les deux parties et avec le Gouvernement. Mais ces procédures acquisitives demandent beaucoup de temps !
Les ateliers de formation/production artisanales (AFPA) sont regroupés pour l’essentiel au Village Saint-François d’Antananarivo, dans deux grands bâtiments. Ils concernent pour l’instant la broderie, le tissage, la coupe et couture, la vannerie, la maroquinerie, le travail de la corne et du bois (marqueterie et ébénisterie). Conçus comme des centres d’apprentissage et de production, les ateliers accueillent à la fois des stagiaires (une centaine chaque année) et leurs formateurs, ainsi que des artisans employés de manière permanente pour des activités de production dans les différentes filières évoquées ci-dessus. En rythme de croisière, les ateliers peuvent accueillir près de deux cents personnes.
Une fois lancé, le CFH proposera des cours ménagers et d’hôtellerie tout en assurant des travaux pratiques, en liaison avec la Maison d’Hôtes du DSF. Le recrutement se fera auprès de familles orientées vers la réinsertion en milieu urbain. Les frais d’étude seront payés par le réseau de soutien de l’ASA, qui octroiera des bourses de formation. D’autres ressources proviendront des recettes obtenues par l’organisation de Voyages Solidaires (VS) à partir du DSF. La formation s’effectuera en deux périodes : la première est théorique ; la seconde est pratique, pour acquérir le savoir faire et les réflexes
La mise en œuvre du projet nécessite la présence d’un personnel qualifié.
Le projet met à la disposition des jeunes de la commune de Maroharona trois écoles primaires (1 à Ampasipotsy, 1 à Kambantsoa, 1 à Ambatolahihazo), un cycle CEG de secondaire (Ampasipotsy), 16 instituteurs, 4 surveillants d’internat et 2 cuisiniers pour les internats (les enfants des villages éloignés de l’école peuvent bénéficier de cette infrastructure). Un Centre des Métiers Ruraux, pour les adolescents en fin de scolarité et pour les adultes en recyclage, fonctionne avec des formateurs spécialisés. Un suivi du système d’alternance formation (CMR), production familiale (au village d’origine) pour les élèves du CMR et un encadrement technique pour les paysans, seront bientôt assurés par 6 moniteurs et encadreurs agricoles et 1 superviseur agricole. 1 pépiniériste et 2 aides pépiniéristes assurent, avec les encadreurs agricoles, la production des plants forestiers et fruitiers du programme environnemental. 4 moniteurs artisanaux assurent la formation artisanale des familles en réinsertion rurale (menuiserie, broderie, couture et vannerie) et 7 autres moniteurs artisanaux (marqueterie, cuir, tissage vannerie, broderie, couture, corne) assurent la formation des familles en réinsertion urbaine.
Le secteur santé de la zone de migration de l’ASA est animé par 2 médecins, une assistante médicale et 2 infirmières, dans le cadre d’un petit hôpital à Ampasipotsy (CASA 3) et d’un Centre de Soins à Ambatolahihazo (CASA 3 bis). Une petite infirmerie fonctionne aussi à Antanety (CASA 2). 5 assistantes sociales et 3 animatrices sociales travaillent à la resocialisation des familles des groupes cibles, assurent leur accompagnement social et suivent la situation administrative des familles dans les CASA et dans les AFPA. 2 responsables de garderie s’occupent des enfants en bas âge afin de permettre aux parents d’être plus disponibles lors de leur formation. 2 moniteurs en cuisine apprennent aux familles à confectionner des repas équilibrés, dans de bonnes conditions d’hygiène. 2 animateurs de rue (dont un bénévole) sont responsables de l’identification des sans-abri et des familles en grande difficulté d’Antananarivo susceptibles de bénéficier du programme de réinsertion.
1 superviseur des Greniers Communautaires Villageois (GCV), 1 superviseur de la décortiquerie, 1 secrétaire /comptable, 1 responsable du magasin agricole / centrale d’achat, 1 manutentionnaire, 1 chauffeur de camion, 2 tractoristes, sont les agents qui permettent à cette structure des GPR de mettre à la disposition des paysans migrants les matières premières ou les matériels dont ils ont besoin.
Le CPA compte une quarantaine (+ ou -) de brodeuses (avec 2 superviseurs et 6 couturières) et des artisans encadrés par des designers spécialistes en corne, tissage, maroquinerie, marqueterie et vannerie. Les ventes artisanales viennent en atténuation des dépenses de fonctionnement de l’association. L’unité de menuiserie du DSF est composée de 5 menuisiers, qui produisent des articles à la commande en fonction du stock de bois disponible, parallèlement à la formation des pères de famille du CASA 2. La ferme Auberge du DSF regroupe des activités génératrices de revenus qui viennent en atténuation des dépenses d’action sociale du CASA 2 : produits « bio » des jardins potagers, élevage de vaches laitières avec une transformation des produits en fromages, yaourts, beurre et crème fraîche. Cette ferme auberge dispose pour la partie ferme et fromagerie, d’un docteur vétérinaire, comme chef de ferme, secondé par 4 ouvriers agricoles, 1 fromager et, pour la partie hébergement et restauration, d’1 aubergiste, d’1 cuisinière, de 2 serveuses et de 2 jardiniers. Les Voyages Solidaires (VS) sont organisés, dans le cadre du DSF et des CASA, par une équipe permanente qui travaille en lien avec des Voyagistes professionnels et les APM (Amis du Patrimoine de Madagascar). Dans le Bongolava, 2 moniteurs agricoles supervisent le fonctionnement du domaine FANIRY , à la fois verger, espace de pâturages de brachiaria et zone de reforestation . Ce domaine est prévu générer des recettes qui viendront aussi en atténuation des dépenses en actions sociales du CASA 3, tout en servant de lieu de travaux pratiques du CMR, notamment pour l’élevage d’embouche, le compostage et l’arboriculture.
L’étude socioéconomique / anthropologique publiée en 1994 a été le socle du programme technique de réinsertion de l’A.S.A. Appuis techniques : L’exigence technique du programme de formation artisanale, donné aux familles à réinsérer, nécessite de plus en plus la participation et l’appui d’experts dans la politique de la commercialisation ou du design. L’ASA travaille avec des designers, à Madagascar et à l’étranger. Au niveau de l’agriculture, la technique d’occupation et d’exploitation de la zone de migration de l’ASA a été bâtie par des experts du programme BDPA, des seniors de l’installation du projet de migration réunionnaise dans la région de la Sakay. Le programme environnemental est sous la tutelle de la coopération suisse (Commune de Müsingen), de la fondation TANY MEVA (américano-malgache). Pour le matériel agricole et le parc de véhicules ASA, un soutien technique est assuré par MATERAUTO (Massey Fergusson), TOYOTA/RASSETA et SODIREX (Renault). Dans la partie électricité et adduction d’eau, des techniciens confirmés de TENEMA, de BRGM et de HAYTEK assurent l’encadrement des programmes de l’ASA. Le patrimoine immobilier a pu se mettre en place grâce au concours de diverses entreprises en BTP contrôlées par un Maître d’œuvre (cabinet Hermès), délégué du Maître d’ouvrage (l’ASA). Les décisions consécutives aux appels d’offre sont prises de manière indépendante par la CAMA (commission d’attribution des marchés de l’ASA) présidée par un architecte et composée d’une majorité de membres extérieurs à l’ASA. Pour ce qui concerne la gestion des comptes de l’association, un coopérant FIDESCO (contrat achevé) a structuré, pendant deux ans, les actions de l’A.S.A. dans le domaine de la gestion. Par la suite, des missions conjointes du Comité de Pilotage du Cofinancement de l’Union Européen (Partage et IECD) ont été organisées chaque année pour s’assurer du bon déroulement des programmes et de sa conformité avec les prévisions, puis en contrôler le suivi comptable et financier. Une mise à disposition temporaire par Partage, à partir de février 2004, d’un responsable administratif et financier a stabilisé d’une manière pérenne la gestion financière de l’association et la mise en place d’une comptabilité analytique. Des évaluations régulières du projet sont effectuées par deux cabinets d’audit nationaux. L’ASA travaille avec un cabinet géomètre privé et en collaboration avec les techniciens du Service des Domaines pour assurer la mise en œuvre du programme de sécurisation foncière. L’ASA travaille avec le FIEFA (branche malgache du Mouvement International de la Réconciliation) en vue de la gestion des éventuels conflits, les Pharmaciens Sans Frontières pour la gestion des dons de médicaments, en bonne intelligence avec le CIFM et la Famille Franciscaine. Des stagiaires des écoles spécialisées de Madagascar produisent des études, mémoires de stage sur les différents processus de réinsertion. L’ASA est en relation avec l’Université d’Antananarivo (Départements Sociologie, Gestion, Philosophie, Géographie, Ecole supérieure d’Agronomie) et des institutions privées (Instituts supérieurs de Technologie de Tananarive ou IST, Ecole de Service Social, Ecole Spécialisée d’Agronomie de Tamatave, Institut Supérieur de la Communication et du Management ou ISCAM ) Le gouvernement malgache est également un acteur essentiel. Outre le terrain militaire d’Andrainarivo à Antananarivo, il a concédé à l’ASA 15.000 Ha de terres dans la Région du Bongolava en vue du transfert de cette propriété aux migrants. Les différents ministères (de la Population, de la Santé, de l’Agriculture, de l’Education nationale, de l’Intérieur…) encouragent les activités de l’ASA et apportent leur collaboration dans le cadre des démarches effectuées par l’équipe ASA pour les familles bénéficiaires. La commune de Maroharona est ouverte à une active collaboration. La mairie a fait du projet ASA son plan communal de développement (PCD). En effet, le programme touche tous les domaines dans lesquels la commune est appelée à intervenir (services sociaux, agriculture, infrastructures).
Au tout début du projet, les ressources ont été trouvées dans la Famille Franciscaine. Ensuite, l'ASA s'appuyait sur quelques partenaires financiers (Secours Catholique, AFRF, CCFD), puis sur un réseau associatif de soutien qui s’est mis progressivement en place en France, composé aujourd’hui de 17 associations (Réseau ASA-France). Rapidement, l’ASA a cherché à diversifier et fidéliser ses bailleurs de fonds. Durant toutes ces années, les exercices budgétaires ont toujours été équilibrés, permettant à l'association de développer de nouvelles actions et d'investir dans des domaines compatibles avec sa surface financière. Aujourd'hui, l'ASA dispose de fidèles alliés (ASA/France, Partage, IECD, Rotary Club locaux et internationaux, Fondation Raoul Follereau, Famille Franciscaine, les ambassades et les différents services de coopération internationale…). Elle dispose également de deux importants cofinancements pluriannuels : avec l’Union Européenne et avec le Ministère français des Affaires Etrangères.
Avec l’association Partage, l’ASA a pu mettre en œuvre un programme de parrainage, 15 villages de la zone de migration sont dans ce programme et 461 enfants ont des parrains. 258 familles bénéficient directement des avantages du parrainage et 158 familles des bénéficiaires indirectes. Le programme compte actuellement 702 parrains dont 65% des parrains nominatifs et 35% parrains d’actions. Ce système de parrainage intervient dans les domaines prioritaires touchant les enfants : scolarisation/éducation, santé, social, …..
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