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fatalité» et condamné à un avenir de proscrit, renonce à elle en lui demandant de continuer à l’estimer. Le préfet entreprend une enquête où il rejette le témoignage de Chilina mais retient celui des Anglais qui affirment que les coups de feu du fusil Manton ont été les deux derniers. Chapitre 19 Tandis qu’a lieu l’autopsie des corps des frères Barricini, Colomba propose à Lydia de faire avec elle une promenade à quelques pas du village. Mais la promenade se prolonge, et la nuit va tomber. Lydia s’inquiète. Colomba lui révèle que le maquis est tout près, qu’elles ne sont plus loin d’Orso, et l’entraîne, même si, paralysée par ses principes d'éducation, elle a le sentiment d'une situation inconvenante. Orso, à voir près de lui Lydia, oublie ses souffrances, et lui déclare qu’il l’aime. Mais on entend des coups de feu : ce sont des voltigeurs qui arrivent. L’un des bandits les occupe en tirant des coups de fusil ; l’autre saisit un cheval qui paissait à proximité, l’enfourche, pendant que Colomba place son frère devant lui, et le cheval part au galop. Ainsi, les bandits se tirent aisément d’affaire puisqu’à lui seul Castriconi assure la retraite, les voltigeurs se replient finalement à la seule perspective, habilement lancée par Colomba, de rencontrer un nombre de bandits inférieur au leur. Les deux jeunes filles sont amenées à Pietranera. Mais le préfet, qui souhaite étouffer l’affaire, les libère. Colomba peut triompher : le colonel della Robbia est bien vengé ! Au cours du repas, à la question de son père, Lydia reconnaît qu’elle est «engagée». Chapitre 20 Orso et Colomba s’étant rendus sur une montagne au-dessus de Bastia pour y dire adieu aux bandits, on apprend que, grâce au témoignage de Lydia et de son père, la légitime défense fut établie et que a bénéficié d’un non-lieu ; que, presque guéri, il quitte l’île pour l’Italie. Malgré ses instances, ses amis refusent de s’assurer en Sardaigne une vie plus tranquille. Castriconi fait l’éloge de la liberté dont ils jouissent. Chilina a une dot. Le fermier d’Orso ne les laissera pas mourir de faim. Refusant pour la seconde fois de l’argent, ils n’acceptent chacun qu’un souvenir : pour Brandolaccio, c’est le fusil d’Orso ; pour «le Curé», c’est une édition d’Horace. Chapitre 21 Peu après, les jeunes mariés, tout au bonheur de la lune de miel, visitent Pise en compagnie du colonel et de Colomba, qui semble métamorphosée. Au cours d’une excursion faite dans les environs, elle rencontre, par hasard, le père Barricini. Son instinct se réveille et elle révèle son inaltérable dureté inhumaine. Sans pitié pour le vieillard à demi-gâteux que la mort de ses deux fils a rendu fou, elle le nargue, et, tout en chantonnant une «ballata», lui souhaite de mourir bientôt. Comme, en la reconnaissant, il murmure : «Il fallait m'en laisser un, un seul», I'amazone impitoyable riposte : «Il me les fallait tous les deux [...] Les rameaux sont coupés, et si la souche n'était pas pourrie, je I'eusse arrachée.» Pour la fermière chez qui cela s’est passé, «cette femme a le mauvais œil !» Notes (la pagination est celle de l’édition du Livre de poche, ‘’Mérimée, nouvelles complètes, tome 1’’) Chapitre 1 Page 317 : - l’épigraphe signifie : «Pour faire la vendetta, sois-en sûr, il suffira d’elle». - «vocero» : Complainte, chant populaire, triste et lent, perpétuant le souvenir d'infortunes célèbres. Plus loin, Mérimée allait indiquer dans une note : «Lorsqu’un homme est mort, particulièrement lorsqu’il a été assassiné, on place son corps sur une table, et les femmes de sa famille, à leur défaut des amies, ou même des femmes étrangères connues pour leur talent poétique, improvisent devant un auditoire nombreux des complaintes en vers dans le dialecte du pays. On nomme ces femmes ‘’voceratrici’’, ou, suivant la prononciation corse, ‘’buceratrici’’, et la complainte s’apppelle ‘’vocero’’, ‘’buceru’’, ‘’buceratu’’, sur la côte orientale ; ‘’ballata’’ sur la côte opposée. Le mot ‘’vocero’’, ainsi que ses dérivés, ‘’vocerar’’, ‘’voceratrice’’, vient du latin ‘’vociferare’’. Quelquefois, plusieurs femmes improvisent tour à tour, et souvent la femme ou la fille du mort chante elle-même la complainte funèbre.» - le «Niolo» est une vallée de Corse. - «181.» : Vraisemblablement 1817. - «l’hôtel Beauveau» : Hôtel existant toujours à Marseille, dans la rue du même nom, qui fut percée quand M. de Beauveau était gouverneur de la province. Mérimée utilisait des souvenirs personnels : il avait lui-même séjourné à I'hôtel en août 1839. - «’’touristes’’» : Ce mot, dérivé de l’anglais, était alors un néologisme que Mérimée souligna. Stendhal venait de publier (en 1839) ses ‘’Mémoires d’un touriste’’. - «le ‘’nil admirari’’» : Formule d’Horace (‘’Épitres’’, I, 6) qui signifie : «ne s’émouvoir de rien» et s’emploie ici dans le sens de ne s’étonner de rien et apparaît alors comme la devise des touristes blasés. - «’’La Transfiguration’’» : Tableau de Raphaël représentant l’apparition de Jésus-Christ à trois de ses disciples sur le mont Thabor. C’est un autre élément autobiographique : en octobre 1839, séjournant à Rome, Mérimée avait pu s'attarder devant le tableau, exposé au musée du Vatican. - «le Vésuve» : Seul volcan alors en activité de l’Europe continentale (éruption en 1794), très recherché par les touristes dès le début du XIXe siècle. C’est encore un élément autobiographique : Mérimée avait respiré I'odeur de soufre dégagée par le volcan. - «couleur locale» : Dans l’‘’Avertissement de la Guzla’’, Mérimée avait écrit : «Vers l'an de grâce 1827, j'étais romantique. Nous disions aux classiques : vos Grecs ne sont point des Grecs, vos Romains ne sont point des Romains ; vous ne savez pas donner à vos compositions la couleur locale. Nous entendions par couleur locale ce qu'au XVIIe siècle on appelait les mœurs ; mais nous étions très fiers de notre mot et nous pensions avoir inventé le mot et la chose.» La «couleur locale», pour lui, est constituée par le singulier, I'original et l'étrange. C'est le sens qu'il prêta au mot quand, le 10 août 1840, il pria Sutton Sharpe de faire voir à leur ami commun Lenormant, qui allait visiter Londres, «un peu de couleur locale». S’il railla I'engouement romantique pour cette couleur locale, il faut voir, dans cette attitude, une certaine pose de dandy intellectuel : «Il a ce travers byronien de mépriser la littérature en la cultivant avec amour, de parler avec indifférence ou avec cynisme de ce qui lui est cher.» (Pierre Trahard, ‘’Prosper Mérimée de 1834 à 1853’’, page 423). Il commit une petite erreur en mettant dans la pensée de la jeune Anglaise, vers 1817, une préoccupation d'artiste : les amateurs d'art n'apparurent que beaucoup plus tard. - «Birmingham» : Ville du pays noir anglais qui voyait alors son activité industrielle favorisée par l’existence de mines de charbon et de gisements de fer maintenant épuisés. - «parler ‘’avec les honnêtes gens’’ comme dit M. Jourdain» : Dans ‘’Le bourgeois gentilhomme’’) de Molière, M. Jourdain parle plutôt des «gens de qualité». Page 318 : - «ce Raphaël» : Métonymie («ce tableau de Raphaël»). - «la porte pélasgique» : Appartenant à la période tout à fait primitive dans la construction d’époque mycénienne. - «cyclopéenne» : À peu près synonyme de «pélasgique» (le mot se refère aux constructions gigantesques que les Grecs attribuaient aux Cyclopes). - «Segni» : Petite ville de l’Italie péninsulaire. - «terre de Sienne» : Ocre brun dont on se sert en peinture. - «perdrix rouges» : Gibier sans intérêt pour un grand chasseur comme le colonel Nevil. - «adjudant» : Dans l’armée anglaise, officier subalterne transmettant les ordres d’un officier supérieur. - «à miss Lydia» : Les récits du capitaine Ellis sont riches de détails susceptibles de flatter le goût de miss Nevil pour la couleur locale, et propres à I'inciter au voyage en Corse. - «force» : Beaucoup de. Page 319 : - «’’maquis’’» : Dans les pays méditerranéens, étendues difficilement pénétrables tant y est touffue et serrée une végétation de buissons, d’arbustes (arbousiers, cistes, bruyère) et d’arbres rabougris (chênes, chênes-verts, chênes-lièges). - «le mouflon» : Grand mouton sauvage à cornes persistantes et recourbées, dont la couleur, rousse en été, devient plus foncée l’hiver. - «qu’on ne trouve pas ailleurs» : Remarque inexacte car le mouflon est également I'hôte de la Sardaigne où, comme en Corse, il doit au maquis de n'avoir pas disparu. - «nombrer» : Dénombrer. - «vendetta ‘’transversale’’» : «C’est la vengeance que l’on fait tomber sur un parent plus ou moins éloigné de l’auteur de l’offense.» (note de Mérimée). - «stylet» : Poignard à lame très fine triangulaire ou quadrangulaire. Page 320 : - «Bonaparte» : Les Anglais nommaient Napoléon Ier par son nom de famille, ne voulant pas admettre son titre d’empereur. - «la grotte» : C’est, à l’ouest d’Ajaccio, au haut du cours Grandval, sur la place du Casone, une excavation naturelle formée par quelques blocs de granit. La légende veut qu’elle ait été un lieu de prédilection pour Napoléon enfant car il favorisait ses rêveries, lectures ou jeux. Mais il n’avait que neuf ans quand il fut envoyé à l’école militaire de Brienne, et, à cette époque, la grotte était enclose dans une propriété privée. - «bivouac» : À partir de la Révolution, ce mot cessa d’être un terme de service (garde de nuit) pour désigner un gîte à la belle étoile. Dans l’armée, ce mode de stationnement précaire fut utilisé jusqu’en 1815, puis remplacé par le cantonnement. - «Saint-James’s-Place» : Place de Londres située en face du palais royal. Quartier où habitent les Nevil. - «goëlette» (l’orthographe usuelle est «goélette») : Navire à deux mâts et à voiles tendues selon l’axe du navire. - «bouillabaisse» : Soupe provençale de poissons de roche cuits dans de l’eau et du vin blanc avec de multiples ingrédients (poivre, sel, safran, oignon, ail, échalotte, thym, laurier, clous de girofle, persil, purée de tomates, huile d’olive, parmesan, gruyère râpé). - «stipula» : Énonça, fixa expressément. Chapitre 2 Page 321 : - «la Canebière» : Principale artère de Marseille, descendant jusqu’au Vieux-Port. - «chasseurs à pied de la garde» : Corps d’infanterie légère. - «l’Autre» : Napoléon, exilé dans l’île de Sainte-Hélène, adoré par les uns, détesté par les autres, mais toujours présent dans les esprits. - «un éloge en trois points» : Un éloge complet, un discours devant, selon les règles de rhétorique, se composer de trois parties. Page 322 : - «’’Caporaux’’» : Dans une note de ‘’Mateo Falcone’’, Mérimée indiqua : «Les caporaux furent autrefois les chefs que se donnèrent les communes corses quand elles s’insurgèrent contre les seigneurs féodaux. Aujourd’hui, on donne encore quelquefois ce nom à un homme qui, par ses propriétés, ses alliances et sa clientèle, exerce une influence et une sorte de magistrature sur une ‘’pieve’’ ou un canton. Les Corses se divisent, par une ancienne habitude, en cinq castes : les ‘’gentilhommes’’ (dont les uns sont ‘’magnifiques’’, les autres ‘’signori’’), les ‘’caporaux’’, les ‘’citoyens’’, les ‘’plébéiens’’ et les ‘’étrangers’.’» - «caporal d’infanterie» : L’emploi du mot ‘’caporal’’ provoque un plaisant quiproquo puisque c’est, pour le colonel, un grade dans l’armée. - «où vous n’avez pas envie d’aller» : En prison. - «Vous pouvez l’emmener, répéta le colonel» : Il est l’écho des volontés de sa fille. - «yole» : Canot étroit et léger. - «le teint basané» : Bruni par le grand air, ayant la couleur du cuir appelé «basan». Page 323 : - «7e léger» : Régiment d’infanterie légère. - «Waterloo» : Bataille décisive perdue par Napoléon Ier devant les Anglais et les Prussiens en 1815. Le désastre provoqua la chute définitive de l’empereur. - «elle compte double» : Le colonel Nevil estime que la campagne qui s’était terminée par la bataille de Waterloo avait été particulièrement animée et, surtout, décisive. - «se mordit les lèvres» : Orso s’empêche d’exprimer son dépit. - «si les Corses aiment beaucoup leur Bonaparte» : Dès qu’un étranger s’intéresse à la Corse, la figure de Napoléon s’impose à lui. - «nul n’est prophète en son pays» : Proverbe qu’on trouve dans l’’’Évangile’’ selon saint Matthieu (XIII). Page 324 : - «ton dégagé» : Sûr de soi. - «prisonnier en Angleterre […] un prisonnier de votre nation» : Orso rappelle au colonel, avec vivacité, que, dans les hostilités entre la France et l’Angleterre, la première fut longtemps victorieuse. - «le pur toscan» : Dialecte de la Toscane, considéré comme le langage le plus «pur» de l’Italie dont il est d’ailleurs devenu la langue officielle. - «patois» : Déformation locale de la langue d’un pays. Plus loin (page 364), Orso déplore l’«infernal patois» employé par un matelot. - les vers de la chanson corse signifient : «Si j’entrais dans le paradis saint, saint, et si je ne t’y trouvais pas, j’en sortirais.» - «’’Capisco’’» : Je comprends. - «semestre» : Congé de six mois acordé autrefois aux militaires. Page 325 : - «Ils» : Emploi méprisant du pronom personnel pour désigner le régime des Bourbons. - «demi-solde» : Solde réduite d’un militaire mis en position de disponibilité. Dès la première Restauration, en 1814, furent supprimés une centaine de régiments, ce qui entraîna une réduction importante du nombre d'officiers, une grande partie d'entre eux étant mis en «demi-solde», en fait en solde considérablement réduite, souvent de bien plus que la moitié. Ces «demi-soldes», hostiles au gouvernement, formèrent les principaux éléments des conjurations dites libérales, mais surtout bonapartistes, qui troublèrent le régime des Bourbons. Voir ‘’Servitude et grandeur militaires’’ de Vigny, et ‘’Les demi-soldes’’ de G. d’Esparbès. - «se mordit les lèvres» : Orso s’empêche d’exprimer sa révolte contre la charité qu’il juge blessante de sir Nevil. - «Colonel» : Le ton devient mondain. Page 326 : - «le quiproquo» : La méprise (du latin «quid pro quod» : prendre une chose pour une autre). - «tribuns» : À Rome, le tribun était le magistrat chargé de défendre les droits de la plèbe ; ici, les tribuns sont les chefs des paysans révoltés. - «lieutenant» : Le colonel et sa fille apprennent, de leur interlocuteur amusé, leur méprise sur les «caporaux» corses. - «je le présume» : Je le suppose. - «se guinder» : Terme nautique : se hisser. - «penaud» : Honteux. - «impertinence» : Maladresse, manque de respect. - «aristocratique» : D’une distinction rappelant une naissance noble. Page 327 : - «à la manière anglaise» : En levant son verre. - «en tirailleurs» : En ordre non groupé. - «la bataille de Vittoria» : Elle fut livrée et perdue près de cette ville du nord de I'Espagne le 21 juin 1813, après l'évacuation de Madrid, par Gazan et le roi Joseph contre Wellington qui commandait les armées anglaise, espagnole et portugaise. La cavalerie anglaise y joua un grand rôle, mais ne réussit pas à enfoncer les carrés du général Reille qui couvrait la retraite ; le 2e léger se distingua dans cette manoeuvre de retardement. - « |
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