PHILIPPON Hélène, PROMOTION: 2000/2003
DEES, I.R.F.A.S, 42 Rue de la tour de Varan, 42700 Firminy
Mesure de T.P.S.E et reconnaissance des capacités parentales, y a-t-il antinomie?
«Les transformations de la société ont fait évoluer fortement les méthodes d’intervention du secteur T.P.S, qui est passé d’un «faire à la place des familles», à un «faire avec», et de plus en plus à un «faire-faire». (Simone Veil (1994), préface «les tutelles» M.BAUER (1996).
AVANT-PROPOS Je remercie,
Toutes les personnes qui m’ont consacré du temps et conseillé pour la réalisation de ce mémoire de fin de cycle, de la formation d’éducatrice spécialisé.
Je remercie tous particulièrement:
Mme Dominique BESSON, formatrice à l’I.R.F.A.S., qui a été ma tutrice principale pour le suivi de ce travail.
Mme Annick FANGET, formatrice à l’I.R.F.A.S qui m’a accompagné tout au long de cette rédaction en me permettant d’élargir mon point de vue. Merci pour son soutien et ses encouragements durant les 3 ans de formation.
Mme Elisabeth THOMAS, éducatrice d’AEMO à la sauvegarde de l’enfance de Saint-Flour qui m’a guidé avec beaucoup de gentillesse pour la construction de ce mémoire.
Mr GERMAIN, chef de service de l’U.D.A.F d’Aurillac.
Mr PONS, chef de service de l’U.D.A.F de Clermont-Ferrand.
Les délégués à la tutelle aux prestations sociales de Clermont-Ferrand et d’Aurillac.
Prologue 3
Introduction 5
PARTIE I LA PARENTALITE 9
LA FONCTION PARENTALE 9
A- METAMORPHOSE DE LA STRUCTURE FAMILIALE. 9
a- Famille du XVème au XVIIIème 9
b- La famille entre le XVIIIème et XIXème 10
c- La Révolution Industrielle 11
d- Famille actuelle 12
B- AUTORITE PARENTALE EN QUESTION 13
a- Jalons spatio-temporels 14
b- Les trois «p» de la parentalité 15
CONCLUSION 22
IIème PARTIE : LA T.P.S.E et la PRECARITE 23
I-LA T.P.S.E, c’est quoi? 23
I-A IDENTITE 23
1- ORIGINE DE LA T.P.S.E 23
2. LES MISSIONS DES U.D.A.F 24
I-B.SPECIFICITES 24
1- LE CADRE JUDICIAIRE 24
2. LES USAGERS 25
II- PRECARITE, PAUVRETE, DISQUALIFICATION SOCIALE 26
I-A DEFINITIONS 27
a-1 PRECARITE 27
a-2 PAUVRETE 27
a-3 EXCLUSION SOCIALE et DYSQUALIFICATION SOCIALE 28
III PROFIL ET DEFAILLANCE 29
III-1.DONNES STATISTIQUES 29
III-2.LA DEFAILLANCE D’APPARTENANCE 31
2-a.LE CAS B: HISTOIRE 31
2-b EVALUATION DES POINTS D’INTERVENTION 32
III-3 LE PARADOXE DE L’IDENTITE 32
3-a PROCESSUE DE DEFENSE: Le Symptôme 34
3-b LE PROJET 35
3-c LE TRAVAIL EN PARTENARIAT 35
3-d EVISAGER L’AVENIR 36
CONCLUSION 37
IIIème PARTIE:POSITIONNEMENT ET ACTION EDUCATIVE AUPRES DE CES FAMILLES 38
I- L’OMNISCIENCE DES REPRESENTATIONS SOCIALES 38
I-A. DESSINE MOI UNE REPRESENTATION 38
I-B.AGIR SUR LES REPRESENTATIONS COLLECTIVES 39
a- RENOMMER LA MESURE 39
b- RETRAVAILLER LES TEXTES DE LOIS 41
I-C AGIR SUR LES REPRESENTATIONS INDIVIDUELLES 42
a- ETENDRE SES FILETS SANS JETER L’ANCRE 42
b- CONCRETEMENT, COMMENT CELA SE PASSE? 43
II- ATTENTION:VIGILANCE ET MODESTIE 47
II-A ASSISTER SANS INSISTER 47
II-B APPRENDRE SANS DEPENDRE 48
Conclusion 50
Prologue Rose-Marie, un ravissant prénom composé, empreint de délicatesse et de poésie. La jeune fille qui le porte était mon amie, durant l’école primaire. Il s’agissait d’une demoiselle aux cheveux et au regard noirs, d’allure chétive, présentant un caractère à la fois enjoué et discret. Elle avait quatre autres sœurs, deux aînées et deux cadettes, avec qui elle partageait une complicité enviable. Cependant, le quotidien de Rose-Marie et par la même de ses sœurs n’était pas toujours facile. Si elles paraissaient toujours souriantes entre elles, les retours au domicile familial n’étaient pas des plus réjouissants tout comme certaines récréations au sein de l’école. Les parents de Rose-Marie avaient immigré du Portugal dont ils étaient originaires. Ils étaient souvent au chômage. Son père bénéficiait d’un cursus scolaire faible mais d’une petite formation en maçonnerie. Sa mère détenait aucun diplôme scolaire. La maison de Rose-Marie se composait de deux chambres, d’une cuisine et d’une salle de bain. L’intérieur était très modeste, les murs étaient recouverts d'une couche de peinture jaunâtre concurrencée par la suie issue du poêle qui se superposait sous forme de grandes auréoles noirâtres à différents endroits. Le mobilier était réduit à son plus strict minimum et le seul luxe moderne de la maisonnée consistait à posséder un poste de télévision noir et blanc. Lorsque Rose- Marie revenait de l’école, elle partait au jardin aider sa maman ou alors, elle s'afférait aux tâches domestiques. Parfois elle ne venait pas à l’école car elle était fatiguée. Son papa était alcoolique, il criait toutes les nuits, chez lui, ou en déambulant dans les rues du village.
Rose-Maire partait rarement en vacances si ce n’est au Portugal quand ses parents avaient l’argent nécessaire.
C’était une famille relativement secrète. D’après certains adultes bienveillants du bourg, les parents ne devaient pas avoir beaucoup de considération pour leurs enfants car ils n’assistaient jamais aux rencontres parents-enseignants, ni même aux festivités organisées dans le village. Dans le bourg, on parlait souvent de la famille M., sans même vraiment la connaître! D'ailleurs, chacun avançait ses arguments pour qualifier les faits et gestes des parents, notamment leur peu d’investissement concernant la vie du village.
Pourtant, il existait d’autres raisons qu’on oubliait me semble t-il, à savoir le peu de maîtrise qu’ils détenaient de la langue française, le peu d’instruction scolaire qui pouvaient les gêner,.le passé douloureux de Mr M qui a vécu la guerre en Angola, le déracinement ....
Ce qui m’impressionnait chez Rose-Marie, c’était son aptitude à inventer et narrer des histoires, notamment lorsqu’on devait rédiger des rédactions. Elle détenait un style en français remarquable et disposait d'une imagination débordante. Je n’ai pas bien compris pourquoi au collège, elle fut orientée sur une section spécialisée pour des jeunes en difficulté scolaire. Elle qui aimait tant lire et raconter des récits, elle qui était si sage et appliquée. Depuis on s’est perdu de vue et je crois qu’elle est devenue coiffeuse…
C’est peut-être cette histoire vécue qui a été décisive à l’égard de mon choix pour ce 3ème stage, de 9 mois, à l’école de formation des travailleurs sociaux de Saint-Etienne (42).
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