Cours d’histoire du Japon en 15 leçons. Périodisation traditionnelle et japonaise








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La naissance d’une économie capitaliste




    1. L’état de l’économie japonaise au moment de la restauration


Les deux principes qui régissent l’économie sous Meiji sont shokusan kôgyô (implanter et développer l’industrie), et fukoku kyôhei (pays riche, armée puissante). Les historiens sont unanimes quant à l’effort fourni par le Japon de Meiji pour rattraper le reste du monde. Mais il y a aussi un acquis préalable qui rend la résolution industrielle si originale. Voyons si le Japon possède les sept indicateurs d’un pays prêt à la révolution industrielle, à savoir :
la généralisation du Marché (1) :

+ la période Tokugawa a donné lieu à une intensification des échanges commerciaux, malgré les restrictions idéologiques.

  • idéologie incompatible avec l’idée de révolution industrielle.

  • le pays n’était pas unifié, le grand nombre de douanes locales empêchaient le commerce intérieur hors-domaine.

  • absence de monnaie unifiée

  • pas de libre concurrence, les corporations marchandes luttaient entre elles pour des monopoles.

  • pas de marchés extérieurs


le développement de structures financières (2) :

+ progrès de l’économie monétaire, la monnaie prend le pas sur le riz

- pas de système bancaire, les banques de type occidental n’apparaissent sous Meiji
le développement d’une activité non-agricole (3) :

+ essor de l’artisanat

- usines trop archaïques (textile, armement…)

- économie centrée sur le riz
le développement du salariat (4) :

- la seule main d’œuvre salariée était saisonnière, revenu d’appoint
l’existence d’une technologie permettant la production à grande échelle (5) :

- des hollandais avaient transmis le savoir occidental à quelques éclairés, mais la majeure partie de la production se faisait selon des techniques traditionnelles
un niveau d’instruction assez élevé (6) :

+ domaine où les Japonais étaient le plus en avance. Niveau d’éducation suffisant. Les samurai savaient lire et écrire, les artisans et commerçants étaient alphabétisés.

  • malgré tout l’éducation est traditionnelle et basée sur le respect de l’autorité


l’apparition d’une classe bourgeoise autonome (7) :

  • la bourgeoisie des villes, surveillée de près par le bakufu, n’a pu développé une idéologie forte



Si ce n’est l’éducation, le Japon était encore très loin d’une révolution industrielle. Le Japon a importé sur l’initiative de l’Etat une idéologie et des techniques occidentales. C’est le gouvernement de Meiji qui va moderniser l’économie. Le principe est de s’assurer des rentrées d’argent et développer l’industrie. C’est l’agriculture qui permet tout cela. La réforme de l’impôt foncier assure un maximum de crédits pour l’industrie, mais aussi un lourd fardeau pour les paysans.



    1. La réforme de l’impôt foncier


Elle se fait en plusieurs étapes. L’agriculture devient une activité soumise au marché. Elle va développer des bénéfices, grace à la levée des restrictions en matière de cultures industrielles, en 1871. Avant cette date, les Japonais cultivaient pour se nourrir.

En 1872, on abolit l’ordonnance de 1643 qui interdisait la vente et l’achat de terres. De 1873 à 1876, on détermine la valeur monétaire de l’ensemble des partielles cultivables et on émet des titres de propriété, 109 millions, à partir desquels on décide l’impôt.

Suite à des révoltes paysannes, l’Etat allège cet impôt, mais la plupart des paysans, incapables de payer, vont devoir revendre leurs terres. Les conséquences sont importantes. Les terres se concentrent entre les mains d’un petit nombre, les jinushisei. Les relations de type féodal perdurent jusqu’en 1945. Les paysans appauvris vont partir dans les villes et fournir une main d’œuvre industrielle à bas prix. C’est un des facteurs de la réussite de la révolution industrielle. Le surplus de main d’œuvre dans les campagnes permet de maintenir les salaires très bas.

Sur la base de l’impôt foncier, l’Etat va prendre en charge la révolution industrielle.


    1. L’Etat entrepreneur


Les voies de chemin de fer prennent du terrain : 1879 ligne Ôsaka-Kobe, 1889 Kyôto-Ôsaka.

Le télégraphe est installé en 1879 entre Yokohama et Tôkyô. Dès 1873, Tôkyô et Nagasaki sont reliées. L’Etat abolit les barrières douanières intérieures (sekicho), et les corporations (kabunakama) et leurs privilèges. Le gouvernement prend part à l’industrie militaire, modernise l’arsenal de Yokosuka. Des usines modernes telles que filatures, cimenteries, brasseries se développent. Des experts étrangers sont mis à contribution. Ils créent la plupart des industries d’Etat et forment la première génération d’ingénieurs japonais. L’Etat prend en charge l’île de Hokkaidô, la peuple et l’exploite.

Cette implication est une politique coûteuse, et malgré les nouveaux impôts, les revenus fiscaux ne couvrent pas les dépenses. Pour combler le déficit, l’Etat recourt à l’émission monétaire. En 1872, les dépenses de l’Etat ne dépassent pas le tiers des ressources engagées. Entre 1876 et 1880, les prix augmentent de 100%, ce qui entraîne des tensions sociales. L’Etat au début des années 1880 va opérer des réformes radicales. On les appelle réformes de Matsukata, du nom du ministre de l’économie de l’époque.


    1. Les réformes de Matsukata


L’Etat retire 20% des billets de banque émis. On réduit les dépenses de l’Etat, on diminue les crédits alloués aux infrastructures. Les taxes augmentent. Pour fournir de nouvelles ressources, Matsukata vend au privé une partie importante des entreprises créées entre 1868 et 1880. Cette vente va bénéficier à un petit nombre d’entrepreneurs liés au gouvernement, les seisho (marchands politiques). Les seisho vont pouvoir développer les zaibatsu. Ainsi, Sumitomo, une maison de commerce de Edo se transforme en empire commercial grace aux ventes d’Etat. Mitsui, Mitsubishi dominent jusqu’en 1945. Les zaibatsu sont régulièrement favorisées par l’Etat, qui leur concède des monopoles, des subventions et des emprunts à faible taux. L’économie est concentrée entre les mains d’un petit nombre. L’Etat joue le rôle de favoriser les zaibatsu.


III ) L’affirmation du Japon comme nation moderne pendant la seconde moitié de l’ère Meiji (1889-1912)


  1. La consolidation de l’Etat impérial


Les oligarques sont partagés entre le désir de réprimer et la volonté de faire un pays fondé sur une constitution moderne. Celle de 1889 va être basée sur la constitution allemande. L’inspiration de ce document est ambivalente. Le fait de posséder une constitution place le gouvernement japonais sur un pied d’égalité avec les grands pays modernes. On trouve dans cette constitution quelques éléments relativement libéraux. Mais elle représente aussi une occasion pour une assise plus solide au caractère impérial du régime. En cela le document japonais est nettement plus autoritaire que la constitution prussienne de 1850 dont elle s’inspire.

L’empereur personnifie l’Etat et la loi, il dispose du pouvoir législatif, nomme le président des deux chambres, convoque la Diète. Il peut prononcer la dissolution de la chambre basse, légiférer par ordonnance. Si l’état de siège est déclaré, il peut suspendre les libertés à sa guise, il représente le Japon sur la scène internationale, et décide seul de la guerre et de la paix.

Le premier ministre est choisi parmi le conseil des anciens, le genrô. Ce conseil est composé des oligarques qui gouvernent depuis 1868, le genrô leur permet en fait de continuer à tirer les ficelles jusqu’au début du 20ème siècle. Les ministres sont responsables devant l’Empereur, il n’y a pas de souveraineté populaire.

La constitution prévoit un parlement de deux chambres. La chambre des Pairs, ou chambre haute, est composée de personnes de prestige nommées par l’empereur. La chambre des Représentants, ou chambre basse, quant à elle, est élue au suffrage censitaire (1% de la pop.) Le cens baisse jusqu’à être aboli en 1950. La chambre des députés représente un petit nombre et n’a que peu de pouvoirs, sinon le vote du budget. Mais si ce budget est refusé, on garde le précédent.

La constitution précise le rôle des bureaucrates qui dépendent de l’empereur. Ils sont très puissants, leur nombre passe de 20 000 en 1890 à 72 000 en 1908. Ils sont issus de l’université impériale de Tôkyô.

En résumé, la constitution de 1889 est relativement autoritaire et remet les pouvoirs aux mains de l’empereur. Le parlement va néanmoins, à partir de 1900, prendre du pouvoir ; le premier ministre va être choisi, à partir de 1910, parmi les parlementaires et les partis politiques dominant à la Diète. Vers 1920, c’est la démocratie Taishô, le moment où le Parlement est le plus influent. Mais cette lumière démocratique s’éteint en 1930, soufflée par les militaires.



  1. L’affirmation du Japon comme grande puissance militaire


La politique extérieure japonaise se développe dans deux directions : d’un coté le gouvernement japonais essaye de créer des liens égalitaires avec les grandes puissances, et d’un autre côté il essaye d’étendre sa domination militaire sur ses voisins.

Le Japon souhaite renégocier les traités inégaux, et entame une série de négociations. En 1894 avec certains pays occidentaux abolit quelques points, et en 1911, le Japon peut fixer librement ses tarifs douaniers. En même temps, le gouvernement tente de passer des alliances militaires avec les puissances de l’époque, avec la Grande Bretagne surtout. La Grande Bretagne, soucieuse d’opposer un contrepoids à l’influence russe en Mandchourie, signe des accords en 1902 et 1905 avec le Japon.

Lorsque la cour royale de Corée fait appel à la Chine pour réprimer une révolte, en 1894, le Japon décide d'intervenir également. Les armées japonaise et chinoise se heurtent; rapidement, une partie de la flotte chinoise est détruite, et le sud de la Mandchourie occupé. Ce conflit débouche sur le traité de paix de Shimonoseki, très avantageux pour les Japonais. Ils reçoivent une indemnité importante, le contrôle de Formose et de la péninsule du Liaodong, en Mandchourie. Cette zone est stratégique, c’est le terminus du chemin de fer de la Mandchourie, et la ville de Port Arthur est la plaque tournante du commerce dans toute la région. La France, l’Angleterre et la Russie, qui se disputaient depuis un certain temps ce territoire, s’opposent aux désirs des Japonais. Ces derniers, prudent, s’inclinent, et renonce au Liaodong.

L’objectif suivant est la Corée. Dès la signature du traité, en 1904, le Japon attaque la Russie en Mandchourie, et remporte une victoire rapide. La Russie, qui était pourtant considérée comme une des grandes puissances de l’époque, capitule en 1905. C’est la première victoire d’un pays non-occidental sur un pays occidental. C’est un événement incroyable qui fait frissonner tout l’Occident et l’Orient. Le traité de Portsmouth est signé la même année. La Russie reconnaît la domination monétaire, politique et militaire du Japon sur la Corée, annexée en 1910. Les intérêts russes en Mandchourie sont transférés aux Japonais. De plus, le traité donne aux vainqueurs le contrôle de la péninsule du Liaodong et du chemin de fer de Mandchourie, ainsi que le sud de Sakhaline. La puissance militaire du Japon n’est plus à démontrer après ces deux conflits. C’est aussi la naissance d’un esprit nationaliste de masse, en 1905. De nombreux Japonais, insatisfaits du traité de Portsmouth et désirant plus, provoquent des émeutes à Hibiya. C’est la première manifestation populaire de ce genre qui secoue le pays. A partir de cette époque, le Japon va tenter d’étendre son influence en Chine.



  1. La première révolution industrielle


Si la première partie de l’ère Meiji est marquée par la dissolution du système féodal et l’apparition de structures nouvelles, la deuxième partie de l’ère voit poindre le décollage industriel. La révolution industrielle bat son plein entre 1886 et 1905. La production agricole chute. De 1897 à 1914, l’Etat assure entre 30 et 40% de l’investissement, contrôle la plupart des usines d’armement et surtout le chemin de fer. Une avancée est clairement perceptible : de 1 600 km de voie ferrée en 1889, on arrive à 11 000 en 1912. Le chemin de fer assure 90% du trafic des marchandises. L’Etat soutient les capitalistes, le textile est l’industrie première de la révolution industrielle, elle représente 70% des entreprises. Des petites unités emploient des femmes, qui sont particulièrement compétitives et représentent 67% de la main d’œuvre. Des la fin des années 1880, les produits japonais supplantent les importations. A la veille de la première guerre mondiale, le Japon est la 4ème puissance exportatrice de textiles. Ils nourrissent les marché intérieur et extérieur de produits manufacturés tel que boîtes d’allumettes, crayons, alimentaire, etc… La croissance de l’industrie lourde, modeste jusqu’en 1895, passe à la vitesse supérieure, de 8 200 004 tonnes de métaux produits en 1874 à 20 000 000 tonnes en 1914. On assiste à une croissance importante de l’industrie navale dominée par les grands zaibatsu tels que Mitsui, Mitsubishi, Sumitano…. Ils commencent à peser dans la vie politique, sont en relations étroites avec les partis. Ils créent des syndicats d’employeurs redoutables contre la contestation ouvrière, tandis que les politiques les protègent contre la concurrence étrangère. Les zaibatsu exportent dans les pays développés des machines, des armes, des produits chimiques et aussi des matières premières. Ils mettent aussi en place avec les pays asiatiques pas encore industrialisés un commerce de produits bon-marché, tels que allumettes, coton, savon… En Chine et en Corée, les zaibatsu poussent le gouvernement pour exploiter les ressources naturelles. Port Arthur permet un meilleur contrôle du marché.



  1. Les premières conséquences sociales de l’industrialisation


La révolution industrielle a des conséquences sociales importantes. Les transformations commencées pendant Meiji prennent de l’ampleur après Meiji. L’agriculture est toujours plus soumise au marché, la main d’œuvre industrielle se développe de ce fait. Nombre d’agriculteurs deviennent métayers, d’autres revendent leur terre et se reconvertissent ouvriers. Le gros de la main d’œuvre industrielle reste quand même féminine et répartie dans les filatures. Ce sont des jeunes filles recrutées très jeunes dans les campagnes, par des recruteurs professionnels qui proposent une avance de salaire de plusieurs années aux parents, que la jeune fille devra rembourser. Ce système s’assimile à de la détention, nombre de jeunes filles contractent la tuberculose et meurent. La main d’œuvre masculine est quant à elle confinée dans les mines et l’industrie lourde. Souvent plus qualifiés, car issus de l’artisanat, ils sont soumis à l’autorité des oyakata, des intermédiaires qui se chargent de recruter la main d’œuvre pour les entreprises et qui la paye avec de l’argent donné par ces mêmes entreprises. Les oyakata sont souvent des artisans formés par des étrangers, les ouvriers qu’ils ont pour charge de surveiller sont appelés kokata, entre eux règnent des relations de maître à disciples. Les oyakata possèdent une grande mobilité, ils proposent leurs services au plus offrant. Ce système perdure jusque dans les années 20.

Les conditions de travail dans l’industrie sont particulièrement difficiles, et c’est ainsi que naît un mouvement ouvrier. Pas dans les campagnes, car la main d’œuvre qui s’y trouve a toujours un pied dans la communauté et cumule plusieurs emplois tout au long de l’année. Ils sont donc moins réceptifs à l’idéologie de la lutte des classes. C’est dans les villes que le mouvement naît, d’une main d’œuvre masculine loin de ses origines, de son furusato, son village natal. La presse participe de cet élan d’acculturation, de naissance d’une culture ouvrière. Une première vague de conflits a lieu pendant la guerre sino-japonaise, en 1895. Le premier syndicat apparaît en 1897, syndicat des métalleux : tekkô kumiai. Le mouvement compte rapidement 3 000 membres, mais avorte sous la pression immédiate des autorités. Les oligarques développent en 1900 la chian heisatsu hô. Le deuxième obstacle est que le mouvement reste toujours confiné au niveau d’une seule entreprise, le manque d’expérience amène à l’échec. Les revendications ne concernent pas encore les conditions de travail, les ouvriers demandent un meilleur statut social (chii) car ils ont mauvaise réputation. La reconnaissance de leur valeur humaine est leur première revendication : jinkaku. Des intellectuels soutiennent les principaux mouvements ouvriers. Katayama Sen, directeur d’une revue, est une grande figure du syndicalisme de l’époque. Malgré leur aura, les intellectuels sont assez loin des idéaux des ouvriers, ce fossé est un obstacle. Le paternalisme venu des patrons, dès 1910 se charge de combler ce fossé, rencontre un grand succès grace au désir de reconnaissance. Le mouvement se développe pendant Taishô.
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