télécharger 323.8 Kb.
|
Rôles et fonctionsD'un point de vue politique, on trouve d'un coté les gokemin, attachés au shôgun, et de l'autre, les vassaux des Hôjô, les Nitta et Ashikaga, etc... Les samurai ne passent pas tout leur temps à faire la guerre. Ils vivent à la campagne, et occupent souvent des postes de maître de rizière. Ils assurent des fonction de gestion des terres et des impôts. Ils sont proches des paysans. Lieu de vieLes samurai ne vivent pas dans des châteaux forts, mais dans des résidences où le seul indice de la présence du guerrier est le fossé qui les entourent. Parfois aussi, on trouve un magasin d'armes, ou une écurie, des tours de guet. On trouve aussi souvent un terrain d'entraînement militaire, à coté des traditionnelles cuisines et hangars, logements, etc... Attributs du samurai Le samurai porte des sabres, de 1 à 3 selon les époques, un arc, possède un cheval (qui provient du nord-est). Il porte une armure de 10 Kilos en plaques de métal et tissus rouge et bleu. Un éventail dans la main lui permet de se rafraîchir mais aussi d'indiquer des manœuvres sur le champ de bataille. Un casque à cornes permet de le distinguer de loin, les cornes ne sont là que pour l'apparat. Le samurai combat parfumé et maquillé, pour faire un beau cadavre s'il était amené à mourir. Ethique du guerrier Les samurai en général ne sont pas très instruits. Ils possèdent cependant une morale assez développées des le XIIème siècle. Il faudra cependant attendre le XVIIIème siècle pour qu'apparaisse le terme de Bushidô. Le code moral des samurai de Kamakura n'est pas écrite. Il faut protéger son seigneur, ne pas avoir peur de mourir, et savoir rester sobre en toute circonstance. Le suicide rituel, ou seppuku, apparaît au Xe siècle, mais est codifié au XVIIe. Le code moral du samurai de Kamakura est appelé Yumiya no michi (voie de l'arc et de la flèche) ou Kyûba no michi (voie de l'arc et du cheval). Il lui est transmis pendant son éducation. Au XIIème siècle, les jitô détiennent le pouvoir dans les provinces. Ce sont des bushi et des gokemin. Ils volent les terres des paysans, imposent des corvées, font du chantage aux ryôke (vendent leur protection), et empochent par la force l'argent destiné au Shôgun. 2.2 Paysans, artisans et marchands, acteurs d'un premier décollage économique On trouve au Japon à la fin du XIe siècle entre 7 et 8 millions de personnes. A la fin du XVIe siècles les Japonais sont entre 10 et 12 millions. C'est une société rurale, les gens vivent en autarcie, ils produisent ce qu'ils mangent. Les villages sont dispersés, il n'y a pas d'échanges entre eux. Les seuls échanges sont pour le sel et les métaux. On assiste à une révolution économique
L'agriculture n'est pas en reste. Dans le Kinai les paysans arrivent à produire deux récoltes par an. Les minéraux sont utilisés pour fabriquer des outils, l'utilisation d'engrais naturels se répand. Les rendements sont beaucoup plus importants, on obtient même des surplus. Le XIIIe est avant tout un siècle de révolution agricole. En Europe à la même période a lieu une révolution agricole semblable. 3. Un siècle religieux: les nouvelles religions de Kamakura (voir document 4) B. Le Bakufu de Muromachi : deux siècles et demi de turbulences (1333-1573) Tous les phénomènes apparus pendant Kamakura se voient exacerbés sous Muromachi. La période qui s'étend du XIVe au XVIe siècle est riche en excès. 1. Un nouveau pouvoir, une nouvelle famille dans l'histoire du Japon féodal : le Bakufu des Ashikaga
La restauration de Kemmu dure de 1333 à 1336. L'idéologie de Go-daigo ne plait pas à ceux qui l'ont mené au pouvoir, et surtout à Ashikaga Taka.uji. Le problème est que Go-daigo est un homme tourné vers le passé, alors que les guerriers veulent un nouveau Bakufu dont ils seraient les maîtres. On assiste à un véritable désordre idéologique. Du moment où Go-daigo commence à promouvoir des mesures impopulaires, comme restaurer les ryôke dans leurs droits domaniaux, ou faire restaurer le palais impérial aux frais des provinces ; Ashikaga Taka.uji se révolte ouvertement, et chasse Go-daigo en 1336. Ce dernier, exilé, réinstalle sa cour à Yoshino (à 10 km de Nara). Dans le même temps Ashikaga place à la Cour de Kyôto l'empereur Kômujô. Il y a donc une Cour au Sud, à Yoshino, où règne Go-daigo, et une Cour au Nord, à Kyôto, où règne Kômujô. Les deux empereurs sont de la même lignée, mais sont rivaux. Cette période où le Japon compte deux Cours dure de 1336 à 1392. Elle inaugure un siècle de guerres civiles où, littéralement, "tous les coups sont permis". Les deux Cours se battent à grand renfort d'idéologie. De grands écrivains apportent leur soutien, à l'une ou à l'autre. Ainsi Kitabake Chikafusa défend la Cour du Sud. La guerre perdure parce que les intérêts des combattants sont strictement matériels. Il n'est pas rare qu'un voleur de terres prenne parti contre la cour alliée de ses victimes, pour justifier ses exactions. Cette guerre fait l'affaire des Ashikaga. En 1338 Taka.uji se fait décerner le titre de Sei i Taishôgun par Kômujô. C'est le début du shôgunat des Ashikaga.
structure Peu de choses changent. Les Hôjô ont été éliminés. 15 shôgun Ashikaga se succèdent. Ce sont des guerriers, qui n'ont pas grand chose à voir avec les pantins placés par les Hôjô. Les Ashikaga sont reliés à la famille Minamoto. Taka.uji déplace le Bakufu de Kamakura à Kyôto. Ainsi, il peut surveiller l'empereur (qu'il a placé lui-même). Cette stratégie permet aussi de légitimer le pouvoir des Ashikaga, et on peut ajouter que le Kinai (région autour de Kyôto) est l'endroit où il y a le plus de richesses économiques à l'époque. Le Bakufu s'installe dans le quartier de Muromachi à Kyôto. Mais Taka.uji n'oublie pas Kamakura, siège du premier pouvoir guerrier, presque deux siècles plus tôt. On trouve à Kamakura une sorte de vice-bakufu, le Kamakurafu. La différence entre l'ancien Bakufu et le nouveau est que très tôt le Bakufu de Kamakura avait perdu son shôgun et que les pouvoirs revenaient aux jitô La décrépitude de Muromachi fut plus longue. forces La famille Ashikaga comporte en ses rangs des hommes d'une grande valeur. En tant que shôgun, ils inaugurent une philosophie du mécénat, qui durera après eux. Taka.uji, premier Shôgun, était reconnu comme un poète, un musicien, un homme érudit et pieux. On doit à Yoshimitsu, troisième Shôgun de Muromachi, le Kinkokuji (Pavillon d'or), au XIVe siècle. Ce même Yoshimitsu inaugure de nouveaux rapports avec la Chine. Les ponts étaient coupés depuis le milieu du IXème siècle. En 1401, il reprend officiellement les relations, qui se concrétisent en 1404, à la condition que le Bakufu se débarrasse des Wakô, les pirates japonais. Ces derniers, flottant entre la Corée et le Japon, dans les îles Iki, Gotô et Tsushima, volent les biens et capturent les gens. Les nouvelles relations suivent le schéma traditionnel : la Chine domine, fait des cadeaux et reçoit des tributs. Le souverain chinois est en contact avec le Shôgun, et non avec l'empereur. On voit apparaître un nouveau type de rapports commerciaux : les kangô-bôeki (charte de commerce international). Cette charte permet le commerce entre des personnes autorisées. Ce système rapporte beaucoup au Bakufu, mais aussi aux temples et aux grandes familles de guerriers, tels que Hosokawa ou Yamana. faiblesses Le Bakufu possède quelques terres, qui rapportent peu. L'autre source de revenu est le commerce international, les kangô-bôeki, mais ce n'est pas une source régulière. Il n'y a pas chaque année des bateaux qui partent pour la Chine. Le Bakufu n'hésitent pas à demander aux paysans des impôts supplémentaires, mais cela dépend du bon vouloir de ces derniers et surtout des jitô et shugo. Ces même shugo représentent la deuxième faiblesse du Bakufu. Ils ont profité de la guerre des deux Cours pour prendre de nouveaux pouvoirs, tel que le droit de percevoir des redevances. Ils possèdent même des vassaux et jouent un rôle d'arbitre dans la société de l'époque. Les shugo posent de plus en plus de problèmes au Shôgun. En 1390, des shugo tels que les Yamana possèdent 11 provinces dans l'est du Japon, et les Ô Uchi 6 provinces (sur 68). Ils sont si puissants qu'on leur attribue le nom de shugo-daimyô. Yoshimitsu arrive cependant à les maintenir sous son joug. Dernier point faible du Bakufu, et pas des moindres, le peuple. Les couches populaires échappent de plus en plus au contrôle du Bakufu. Pendant la guerre des deux Cours, le peuple pour se protéger se rassemble et s'arme. On trouve dans le centre du Japon des véritables communautés paysannes, les sô (communes). Elles sont indépendantes des seigneurs, et organisent la vie quotidienne de leurs membres : contrôle des rizières , des champs, justice... Les sô fonctionnent par yoriai (assemblées), qui rédigent des okite (règlements). On trouve aussi des miyaza (confréries communales), qui s'ordonnent autour d'un uji-kami (dieu). Les XIVe et XVe siècles sont pleins de révoltes paysannes, que l'on appelle ikki. Les paysans se révoltent contre les propriétaires de shôen, contre les shugo ou contre le Bakufu. Deux ikki importants : 1428 révolte de paysans et de transporteurs contre des usuriers, 1441 révolte contre le Bakufu pour obtenir un moratoire des dettes. Les révoltes n'empêchent cependant pas la bonne croissance économique du pays, les doubles récoltes et le commerce international. 2. L'exacerbation meurtrière des intérêts particuliers : la guerre généralisée, ou sengoku (1467-1573) Sengoku Jidai est la période (~1 siècle) de guerres (sen) entre les provinces (koku). Les daimyô mettent le Japon à feu et à sang par leurs conflits constants. A noter que les concepts de sengoku et de gekokujô proviennent de lettrés vivant dans le Japon médiéval. 2.1 Le point de désordre : les désordres de l'ère Ônin (1467-1477) En 1467, les Hosokawa et les Yamana s'opposent pour une simple question de succession. Il y a longtemps que le shôgunat n'a plus de pouvoir : en 1441 Yoshinori, 4ème shôgun Ashikaga, se fait assassiner par un daimyô, personne ne s'en soucie. La guerre entre les deux puissantes familles dure dix ans, l'anarchie gagne le pays. Les incidents ont lieu à Kyôto, la moitié de la capitale est détruite. Le shôgun ne gouverne plus que la petite province de Yamashiro. Pendant que les shugo-daimyô s'affrontent à Kyôto, d'autres prennent leur place dans les provinces : les shugodai (leurs assistants), les kokujin (barons) et les jizamurai (paysans notables). Ces gens vont détruire le système des shôen, s'emparer des propriétés sans gérer les redevances. Chacun ayant quelque chose à défendre, on en arrive très vite à l'anarchie. 2.2 Les protagonistes de sengoku : actes et motivations On retrouve quatre groupes sociaux distincts :
L'essentiel de leurs rangs est paysan, mais les responsables sont des samurai.
Ce sont souvent des shugodai, des shugo, des kokujin ou des jizamurai devenus puissants, voire même des aventuriers. Les sengoku daimyô sont très puissants. Ils veulent gagner des territoires et arriver à les garder. Sô.un est un simple aventurier qui a fondé en deux générations un véritable empire à l'est du Japon, les Go-Hôjô. Il a pris le pouvoir par les armes et la démagogie. Entre 1480 et 1590, c'est la période d'influence des Go-Hôjô. Les sengoku daimyô ne détiennent leurs pouvoirs ni de l'empereur ni du shôgun. Les territoires conquis leurs appartiennent. Ils créent leur cadastre, font mesurer leurs rizières, étudier les terrains. Ils créent leur propre système de lois (entre 20 et 100 lois environ). Ils organisent rationnellement leur fief, édifient un centre urbain (Odawara pour les Go-Hôjô), d'où ils contrôlent leur territoire, divisé en zone urbaine et zone rurale. Ils invitent des marchands du Kinai pour créer un centre économique. Les Go-Hôjô sont aussi des mécènes. Ils entretiennent des écoles confucianistes. Des principautés se créent ainsi un peu partout dans le Japon.
La plus célèbre est la secte amidiste (qui croit au Bouddha Amida) Jôdo Shinshû, ou "véritable secte de la terre pure". On la surnomme avec ironie Ikkô ("ceux qui vont dans un seul sens"). A la fin du XVème siècle, Rennyo (mort en 1499) est un membre éminent de cette branche. Il va regrouper toutes les sectes qui se réclament de la Jôdo Shinshû, ce qui va augmenter le pouvoir de celle-ci. Pour Ikkô, Dieu doit gouverner les hommes. Sô doit coïncider avec kô (confrérie), il s'agit d'introduire les idéaux religieux dans la vie sociale. La terre appartient au bouddha, par conséquent il faut refuser de payer les redevances. On travaille pour le bouddha, et on est prêt à le défendre par les armes. Les membres de Jôdo Shinshû croient en la violence. Il leur arrive d'intervenir en faveur ou non des daimyô. Le centre de l'organisation est situé à Ishiyama, future Ôsaka. D'autres sectes s'opposent à la Jôdo Shinshû, notamment la Nichirenshû. Plusieurs dizaines de milliers de paysans peuvent se retrouver dans les ikkô-ikki (révoltes de Ikkô), surtout dans le Kinai, et dans le Kaga (possession des Ikkô de 1480 à 1580).
Les villes apparaissent au XVIème siècle. Ce sont des villes-chateaux. Les Go-Hôjô ont Odawara, les Ikkô ont Ishiyama. La ville la plus importante de l'époque est Sakai (40000hab). Port national et international, centre de production de mousquets, Sakai est le symbole de l'urbanisation et de l'autonomisation des classes bourgeoises. Ils prennent leurs distances avec les seigneurs de province, dirigent la ville par le biais de l'egôshû, conseil de 36 membres. 2.3 Les conséquences socio-économiques de l'état de guerre Les intérêts de chacun sont très différents. Chacun tend vers l'autonomie. Les conséquences socio-économiques sont plutôt favorables cependant. Les besoins des sengoku daimyô, en armes pour défendre leurs terres, et en objets précieux pour augmenter leur prestige, font fonctionner le commerce. 3. Le Japon dans l'orbite de l'Occident ? Les transformations sociales dues à l'arrivée et à l'installation des Européens dans l'archipel. Les premiers Européens sont apparus en 1543 au Japon, par hasard, à Tanegashima, au sud-est de Kyûshû. C'était des naufragés portugais. En 1584, les Espagnols débarqueront intentionnellement dans l'archipel. Puis ce sont, vers 1600, des Hollandais et des Anglais qui s'échoueront à leur tour. Les Portugais et les Espagnols sont surnommés par les Japonais de l'époque nanbanjin (barbares du sud), les Hollandais et les Anglais sont des kômôjin (hommes aux cheveux rouges). 3.1 L'évolution de l'art militaire Les Portugais amènent avec eux des arquebuses et des mousquets, technologie inconnue des Japonais de l'époque. En 1543, le seigneur de Tanegashima, Toshitaka, fait copier ces armes, et les nomment teppô. En 1549, Oda Nobunaga créé la première brigade de soldats avec teppô. En 1575, lors de la bataille de Nagashino, Nobunaga ridiculise l'armée de Takeda, la plus puissante du Japon. Les teppô-ashigaru (fantassins équipés de mousquets) deviennent des gens puissants. Ils prennent la place sociale des samurai. 3.2 L'essor rapide d'une nouvelle religion En 1549, François-Xavier, un jésuite, arrive dans l’archipel. Il apprend la langue sur le tas et commence à évangéliser le Japon. Il repart en 1551, plein d’espoir quant à l’avenir de sa religion au pays du soleil levant. A la suite de François-Xavier, d’autres missionnaires comme Vilela, Frois ou Valiguano vont prendre le relais. Après les Jésuites, on verra arriver des missionnaires dominicains et franciscains. A la fin du XVIe siècle, le Japon compte environ 300 000 chrétiens, pour 10 à 12 millions d’habitants en tout. Tout l’archipel est touché, avec des foyers importants au nord et à l’ouest de Kyûshû, à Hiroshima, Kyôto, Ôsaka, et dans une moindre mesure Edo. Toutes les classes sociales sont évangélisées, paysans, bourgeois, daimyô. Ce succès est du à plusieurs facteurs : Les Japonais reconnaissent la supériorité technologique des Occidentaux (imprimerie, navigation, astronomie, armes à feu…). On assiste aussi au Japon à cette époque au déclin de la classe des bonzes. Les classes religieuses se sont perverties. Tandis que les missionnaires se distinguent tous par leur compétence et leur soucis d’exemplarité. Ajoutons aussi que les Japonais sont très tolérants envers les religions. Ils abordent le christianisme comme ils ont abordé le confucianisme et le bouddhisme. Ils trouvent dans le christianisme des concepts qu’ils apprécient, comme celui d’égalité, etc… Il faut tout de même apporter quelques nuances à ces conversions idylliques. Nombreux sont les japonais à se convertir pour suivre l’orientation de leur daimyô, et plus nombreux encore sont les Japonais qui se convertissent par opportunisme, notamment pour améliorer les rapports commerciaux. 3.3 De nouveaux partenaires commerciaux Les profits sont mutuels dans les échanges entre le Japon et l’Europe. Jusqu’en 1580, le commerce est essentiellement portugais. Les Japonais n’ont plus de rapports directs avec la Chine. Les marchands portugais ont mis en place un commerce triangulaire. Le comptoir principal portugais est Goa (en Inde). Ils exportent à Macao (comptoir sur la côte chinoise) des produits indiens et portugais comme le vin et l’huile, en échange de peaux de daims et de soieries. Ils apportent ensuite ces produits au Japon, et les échangent contre de l’argent (métal et pièces), qui est amené à Goa. Autour de 1600, les Espagnols participent aux échanges commerciaux. C/ Du chaos à l’ordre : la réunification progressive de l’archipel sous l’égide des trois chefs de guerre (1573-1600) Oda Nobunaga, mort en 1582 ; Toyotomi Hideyoshi, mort en 1598 ; Tokugawa Ieyasu, 1818. Le passage de l’époque médiévale à l’époque moderne se fait par ces trois hommes. 1. L’œuvre de réunification : les points communs entre Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu Ce sont tous trois des personnages typiques de cette époque. D’origine modeste, ils sont parvenus à la tête du Japon. Ils sont nés à 8 ans d’intervalle et sont morts l’un après l’autre. Les parents de Nobunaga sont des shugodai de la province de Owari. Hideyoshi est un ashigaru, voire un paysan d’Owari. Ieyasu est quant à lui fils d’un châtelain de la province de Mikawa. Les trois hommes se connaissent personnellement. Toyotomi est le fidèle vassal de Oda. A la mort de celui-ci, il reprend l’héritage. Tokugawa est l’allié de Oda et de Toyotomi par la suite. Lorsque celui-ci disparaît, Tokugawa hérite de la régence. Les trois hommes ont la même ambition, et les même ennemis, que sont les daimyô et les ligues religieuses (Ikkô disparaît en 1580, le temple Enryaku-ji est assiégé en 1571). Au début, Oda soutient les shôgun Ashikaga. En 1568, il aide Yoshiaki Ashikaga à devenir shôgun. Puis leurs intérêts viennent à diverger, et Yoshiaki est évacué. Pendant 30 ans, il n’y a plus de shôgun. Les trois arrivent même à se débarrasser des Wakô, les pirates. Pour les trois chefs, les moyens d’actions sont les même. Ils possèdent une puissance économique considérable, surtout à partir de Toyotomi, qui exploite des mines d’or et d’argent. Ils n’hésitent pas non plus à abuser de la violence, les affrontements violents sont légions. 2. L’œuvre de réunification : les différences entre … Dans les relations que les trois chefs de guerre entretiennent avec l’empereur, et le choix de leurs appuis, une première différence apparaît. Oda n’a pas cherché de liens avec la cour impériale de Kyôto, mais les deux autres vont tout faire pour obtenir le maximum de reconnaissance et de légitimité. Toyotomi redonne vie à des fonctions devenues désuètes. En 1585 il se fait nommer kanpaku ; en 1586 il est ministre des affaires suprêmes. En 1588, il est tellement puissant qu’il fait venir l’empereur dans son palais, le Jurakutei. Tokugawa pousse le concept au bout, et se fait nommer sei i taishôgun. Au niveau de l’organisation de la société, Oda amorce un processus poussé toujours plus par Toyotomi puis Tokugawa. Oda fait établir un cadastre pour son royaume, Toyotomi fait faire un cadastre pour la moitié des provinces, et Tokugawa établit lui un cadastre pour tout l’archipel. C’est une reconquête nécessaire à chaque fois, mais on profite des acquis du prédécesseur. Toyotomi invente en 1588 le concept de division de la société en castes, en lançant une vaste opération de désarmement de la population civile, la chasse aux sabres (katana-gari). Il souhaite fondre les armes dans un grand bouddha. Lorsque les Tokugawa lancent le système de shi-nô-kô-shô, ils ne font que développer à l’extrême l’idée de Toyotomi. Même dans la mort ils rencontrent chacun un aboutissement différent. Oda se suicide en 1582 suite à la trahison d’un vassal. Toyotomi meurt dans son lit en 1598 mais son fils ne prend pas sa succession. Forcément, c’est Tokugawa Ieyasu qui se l’octroie et réussit lui à fonder une véritable dynastie. A sa mort, en 1636, les Tokugawa contrôlent le pays. Histoire contemporaine du Japon L’histoire du Japon contemporain débute en 1868 à la restauration de Meiji. Le cours reprend cependant en 1853 avec l’arrivée du commodore Perry. |
![]() | ![]() | ||
![]() | ![]() | ||
![]() | ![]() | «2020 Vision: Learning from the Past, Building the Future» (Vision 2020 : Tirer les leçons du passé pour construire l’avenir). 9 | |
![]() | ![]() | «sommes» abondamment documentées et richement illustrées : Histoire Naturelle, Encyclopédie de Diderot et d'Alembert | |
![]() | «communication digitale» de la Licra pour définir un projet de«riposte sur internet et les réseaux sociaux» | ![]() |