Rapport de cette société à son passé








télécharger 32.84 Kb.
titreRapport de cette société à son passé
date de publication10.07.2017
taille32.84 Kb.
typeRapport
l.21-bal.com > histoire > Rapport

Le patrimoine : lecture historique - Cours




  1. Passé = Ce qui fut

  2. Présent= Ce qui est/reste et fait patrimoine et sa mise en valeur (choix)

  3. Avenir = Ce qui sera Projection – conservation/transformation?

  4. Problématique : Comment la constitution et la gestion du patrimoine nous renseignent-elles sur le rapport des sociétés avec leur passé ?


I. La construction progressive du patrimoine


Conceptions antiques : les sept merveilles du monde

Revenir sur les définitions ? Le patrimoine, définition : importance de la notion d’héritage, de transmission (« ce que l’on reçoit de ses pères »…). Notion à dépoussiérer, le patrimoine ne se limite pas aux monuments… Le patrimoine est en évolution. Cf. p. 19. Matériel et immatériel. Notion subjective.



L'élaboration du patrimoine

  • II est important de comprendre qu'un objet urbain aujourd'hui considéré comme patrimonial ne l'a pas toujours été. Il l'est devenu lorsqu'un groupe, une société a considéré qu'il devait être préservé pour être transmis à ses descendants. Le patrimoine est donc une construction sociale.

  • Un objet devient patrimonial lorsqu'une société estime que, en le détruisant, elle perdrait une trace importante de son histoire. Le patrimoine est donc un signe du rapport de cette société à son passé. Elle choisit des éléments qui sont pour elle des symboles de ce passé.

  • Mais le patrimoine n'est pas l'histoire : les choix effectués par une société ne sont pas toujours historiquement corrects. Elle peut avoir une vision erronée de son histoire, ou de l'objet qu'elle choisit. Ainsi, le Louvre est souvent considéré comme le palais des rois de France à Paris. Pourtant, c'est l'actuel palais de Justice, sur l'île de la Cité, qui a été le premier, et le principal, palais royal. De plus, ce sont les Tuileries aujourd'hui disparues qui ont, davantage que le Louvre, accueilli le pouvoir royal.

L'extension du patrimoine

  • Historiquement, la religion et le pouvoir politique ont fourni les premiers objets patrimoniaux, considérés comme tels pour leur ancienneté et leur valeur esthétique. À Rome, dès le XVIe siècle, ce sont les monuments antiques, vus comme des signes de la splendeur de la République et de l'Empire romain. Premiers musées : Galerie du Luxembourg (1750), British Museum (1759), Galerie des Offices (1765). À Paris, la Révolution cherche à préserver, après la chute de la monarchie en 1792, certaines des traces du pouvoir royal disparu (Louvre).

  • L'élaboration du patrimoine d'une ville n'est pas seulement le fait de la société qui l'habite. Ainsi, la valeur patrimoniale du mur occidental, vestige du temple de Jérusalem, se diffuse en Europe lorsque s'y renforce au cours du XXe siècle l'idée d'une nation et d'un État pour les juifs persécutés. À Paris, les quais de la Seine sont classés « patrimoine mondial de l'humanité » en 1991.

  • Enfin, de nouveaux objets, autres que monumentaux, peuvent devenir patrimoniaux. À Paris, à partir des années 1970, se diffuse l'idée d'un patrimoine paysager, d'un patrimoine industriel.


II. Un patrimoine vivant – Usages politiques et économiques - Enjeux actuels



A. Usages politiques


Affirmer une identité

  • Préserver et mettre en valeur le patrimoine peut servir à affirmer une identité, en transmettant des valeurs et un passé communs aux citoyens. Il s'agit dans ce cas d'utiliser le patrimoine comme une justification, comme une preuve. Ainsi, à Jérusalem, des patrimoines différents servent à affirmer l'ancienneté de l'implantation des groupes qui se disputent le contrôle de la ville. Le patrimoine est un moyen de soutenir des revendications concurrentes.

  • Le patrimoine peut aussi faire l'objet d'une véritable mise en scène identitaire. À Rome, Mussolini veut, pour exalter ses projets d'expansion, faire des Italiens les héritiers de la République et de l'Empire romain. Pour cela, il emploie les vestiges des Forums antiques comme cadre monumental de manifestations de masse.

C'est une nationalisation du patrimoine (comme de l'Histoire).
• Préserver, ouvrir et accueillir

  • Rôle important de l'Etat dans la sauvegarde et l’édification du patrimoine (premières lois de préservation : papes de la Renaissance, naissance de l'archéologie, cf. différentes administrations, rôle de F. Mitterrand...). Utilisation des monuments nationaux pour les grandes cérémonies nationales (14 juillet, Panthéon, etc.).

L'intérêt que portent aujourd'hui les sociétés à leur patrimoine témoigne de l'importance qu'elles attachent à sa préservation. Il faut donc le protéger, lui permettre de traverser le temps sans dommage. Ainsi, à Paris, après 1830, une nouvelle administration en charge des « monuments historiques » dispose pour cela de moyens financiers et techniques, 1962 Loi Malraux sur les secteurs sauvegardés. Cf. Hachette p. 50.

Aujourd'hui, la protection du patrimoine s'internationalise, avec la notion de patrimoine mondial de l'humanité (UNESCO). C'est elle qui crée la notion de patrimoine mondial culturel et naturel, puis immatériel. Cf. Carte Hachette p. 50 et Cf. Exercice à la fin.


  • Pour préserver le patrimoine, il faut aussi que les générations futures comprennent pourquoi la société actuelle l'a choisi. Il doit donc être étudié et explicité. C'est le rôle, à Paris, des panneaux que la municipalité place devant bâtiments et lieux patrimoniaux depuis la fin du XXe siècle.

  • Enfin, les sociétés veulent avoir accès à leur patrimoine, même si sa fonction originelle a disparu. Il faut donc aménager le patrimoine pour l'ouvrir au public. Cf . Journées du Patrimoine (1984 en France, 1991 en Europe).


• Des patrimoines conflictuels

  • L'étude scientifique du patrimoine peut remettre en question la manière dont la société considère son passé. En effet, historiens ou archéologues peuvent montrer que la vision qu'elle a construit de son patrimoine ou de son histoire est fausse. De même, toute action sur le patrimoine peut être considérée par un groupe comme une tentative de modifier ou de nier son passé.

  • Ces situations sont sources de tensions, particulièrement lorsque des patrimoines sont mis en concurrence par des groupes différents. C'est le cas à Jérusalem, dans le cadre de la rivalité créée entre patrimoines juif et arabo-musulman.

  • Cf. destructions (Barrages, sur le Nil – 1964 Abu Simbel-, en Chine ou Turquie...), restitutions des œuvres « volées », Frises de l'Acropole, etc., grands travaux (Pyramide du Louvre), Bouddhas de Bamiyan, destructions par les islamistes à Tombouctou.



B. Usages économiques


  • L'attrait pour le patrimoine constitue aujourd'hui un enjeu économique majeur, générant revenus et emplois. Le patrimoine est non seulement un bien culturel, mais aussi un objet de consommation (entrées dans les monuments, produits dérivés, locations de monuments, une partie des revenus du tourisme - hôtellerie, restauration, souvenirs, etc.). Rôle important dans le rayonnement international de grandes (ou moins grandes) villes.

  • L'extension du patrimoine augmente les coûts de conservation et de restauration, et il y a donc multiplication des acteurs, à toutes les échelles : particuliers, associations, entreprises, collectivités territoriales, État, Union Européenne, UNESCO.

  • L'intérêt grandissant pour le patrimoine peut, paradoxalement, le mettre en danger. En effet, comme à Rome, la forte fréquentation fragilise les œuvres anciennes et menace leur préservation. De plus, la multiplication des objets patrimoniaux accroît encore les besoins financiers nécessaires à leur sauvegarde.



Conclusion :




L'attention portée au patrimoine peut conduire à figer l'espace urbain. En effet, la possibilité d'intervenir au cœur de la ville devient de plus en plus difficile : à Jérusalem, pour éviter tout conflit ; à Rome et Paris, pour préserver un patrimoine de plus en plus important.

Pourtant, l'organisation urbaine de ces villes ne répond plus aux besoins actuels d'une métropole moderne. Ainsi, ni Rome ni Paris ne peuvent accueillir un trafic routier grandissant. De plus, faire de la ville un musée ne permet pas d'édifier des objets qui, plus tard, pourraient devenir patrimoniaux.
Pourtant, c'est la fréquentation des objets patrimoniaux qui témoigne de leur statut patrimonial et génère les sommes nécessaires à leur entretien. Il y a donc conflit entre deux impératifs : préserver et accueillir (cf. lien avec Développement durable).


VERIFIEZ VOS CONNAISSANCES

  1. Montrez que le patrimoine est une construction sociale distincte
    de l'histoire.

  2. Comment le patrimoine est-il utilisé ?

  3. Pourquoi peut-on affirmer que la définition et l'usage d'un patrimoine
    provoque des tensions ?


Annexes


http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrimoine_mondial

http://www.world-heritage-tour.org/introduction.html

Biens français inscrits sur la Liste du patrimoine mondial


Basilique et colline de Vézelay (1979)

Cathédrale de Chartres (1979)

Mont-Saint-Michel et sa baie (1979)

Palais et parc de Versailles (1979)

Sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère (1979)

Arles, monuments romains et romans (1981)

Abbaye cistercienne de Fontenay (1981)

Cathédrale d'Amiens (1981)

Palais et parc de Fontainebleau (1981)

Théâtre antique et ses abords et « Arc de Triomphe » d'Orange (1981)

De la grande saline de Salins-les-Bains à la saline royale d'Arc-et-Senans, la production du sel ignigène (1982) 

Abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe (1983)
Places Stanislas, de la Carrière et d'Alliance à Nancy (1983)

Golfe de Porto : calanche de Piana, golfe de Girolata, réserve de Scandola (1983)

Pont du Gard (1985)

Strasbourg - Grande île (1988)

Cathédrale Notre-Dame, ancienne abbaye Saint-Remi et palais de Tau, Reims (1991)

Paris, rives de la Seine (1991)

Cathédrale de Bourges (1992)

Centre historique d'Avignon : Palais des papes, ensemble épiscopal et Pont d'Avignon (1995)

Canal du Midi (1996)
Ville fortifiée historique de Carcassonne (1997)

Pyrénées - Mont Perdu (1997)

Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France (1998)

Site historique de Lyon (1998)

Beffrois de Belgique et de France (1999)
Juridiction de Saint-Émilion (1999)

Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes (2000)

Provins, ville de foire médiévale (2001)

Le Havre, la ville reconstruite par Auguste Perret (2005)

Bordeaux, Port de la Lune (2007)
Fortifications de Vauban (2008)
Lagons de Nouvelle-Calédonie : diversité récifale et écosystèmes associés (2008)

Cité épiscopale d'Albi (2010) 

Pitons, cirques et remparts de l'ile de la Réunion (2010)

Les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l'agro-pastoralisme méditerranéen (2011)

Bassin minier du Nord-Pas de Calais (2012)



Questions : Classer par catégories. La chronologie montre-t-elle des évolutions ?



Le but du programme est de cataloguer, nommer, et conserver les biens dits culturels ou naturels d’importance pour l’héritage commun de l’humanité. Le programme fut fondé avec la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, qui fut adoptée à la conférence générale de l’UNESCO le 16 novembre 1972. Au 6 juillet 2012, 962 biens y étaient inscrits répartis dans 157 États.

Missions

« Le patrimoine est l’héritage du passé, dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir. »

— Extrait de la convention de 1972.

La mission principale de la liste du patrimoine mondial est de faire connaître et de protéger les sites que l’organisation considère comme exceptionnels. Pour ce faire, et dans un souci d’objectivité, ont été mis en place des critères. À l'origine, seuls existaient les sites culturels (1978), dont l'inscription sur la liste était régie par 6 critères. Puis, suite notamment à un souci de rééquilibrer la localisation du patrimoine mondial entre les continents, sont apparus les sites naturels et quatre nouveaux critères. Enfin, en 2005, tous les critères ont été fondus en 10 critères uniques applicables à tous les sites. Ce sont les suivants :

  • Représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain.

  • Témoigner d'un échange d'influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l'architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages.

  • Apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue.

  • Offrir un exemple éminent d'un type de construction ou d'ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l'histoire humaine.

  • Être un exemple éminent d'établissement humain traditionnel, de l'utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer.

  • Être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle.

  • Représenter des phénomènes naturels ou des aires d'une beauté naturelle et d'une importance esthétique exceptionnelles.

  • Être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l'histoire de la Terre.

  • Être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes.

  • Contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique.


Questions : Montrez en quoi ce texte témoigne d’une conception de plus en plus large de la notion de patrimoine. Pourquoi est-il important de préserver le patrimoine ? Quel est l’objectif de cette mission de l’UNESCO ?





similaire:

Rapport de cette société à son passé iconRapport (rapport première lecture) Par M. Philippe marini
«est interdite la souscription par la société de ses propres actions, soit directement, soit par une personne agissant en son nom...

Rapport de cette société à son passé iconArticle 1 Forme
«n'a pas notifie à la société son intention de devenir personnellement associé pour la moitié des parts souscrites ou acquises par...

Rapport de cette société à son passé iconLe jeune homme allait boire une gorgée de café en attendant que le...

Rapport de cette société à son passé iconSociété à responsabilité limitée d’expertise comptable
«S. A. R. L.» et de l’énonciation du montant du capital social, mais aussi faire suivre cette dénomination de la mention «société...

Rapport de cette société à son passé iconArticle 1er Forme
«Société d’exercice libéral à forme anonyme» ou des lettres selafa et de l’énonciation du montant du capital social, mais aussi faire...

Rapport de cette société à son passé iconSociété de participations d’expertise comptable (sarl)
«Société à responsabilité limitée» ou des lettres «S. A. R. L.» et de l’énonciation du montant du capital social, mais aussi faire...

Rapport de cette société à son passé iconDe l’esprit des constitutions politiques et de son influence sur la législation
«Toute loi a dans le passé un motif, une cause déterminante. Rechercher ce motif, cette cause et les mettre en lumière, c’est découvrir...

Rapport de cette société à son passé iconI-pourquoi l’Europe se découvre-t-elle alors une vocation coloniale ? (1830-1910)
«réparation», reconnaissance des méfaits du système colonial (loi Gayssot, puis loi Taubirat de 1997, puis loi de 2005 sur le «rôle...

Rapport de cette société à son passé iconModèle de Rapport de Stage cap petite Enfance Gratuit 2
«Génération 2000» a ouvert les portes de son collège privée avec 3 classes de 6ème et une classe de 5ème. À la fin de l’année scolaire...

Rapport de cette société à son passé iconMots de passe des internautes : la Cnil sanctionne
«renouveler» le mot de passe tous les six mois, et que celui-ci soit différent des mots de passe précédents








Tous droits réservés. Copyright © 2016
contacts
l.21-bal.com