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La lettre d’André Letowski Cette comporte un résumé de la lettre en première partie et est suivie de la version complète d’Analyse et Etudes Note mensuelle d’analyses d’avril 2015 d’André LETOWSKI andre.letowski@free.fr Un bref résumé des analyses que je juge les plus importantes Créations et reprises d’entreprises
Mars 2015 est un mois atypique du fait de la forte progression du nombre de création non autoentrepreneur, tant au regard de mars 2014 (+15,8%), qu’au regard des 3 derniers mois (+17%), ou encore au regard de la moyenne des 11 derniers mois (+29%). Pour leur part les autoentrepreneurs ont évolué respectivement de -9% (au regard de mars 2014), de +8,5% (3 derniers mois), de -10,4% (au regard des 11 derniers mois) Si l’on compare l’évolution 2014 au regard de 2013, la progression n’avait été que de 1,6% pour les non autoentrepreneurs et de 3,1% pour les autoentrepreneurs. Ce mouvement est-il le fait d’un ajustement statistique ou d’une reprise à confirmer par l’observation des mois à venir ? Quoiqu’il en soit 5 secteurs d’activité (dont les services aux entreprises, la santé/éducation et les HCR) confortent leur évolution positive, alors que les services aux particuliers, le commerce et la construction poursuivent leur évolution négative. Source : analyse André LETOWSKI à partir des données INSEE La sensibilisation à l’entrepreneuriat :
Les raisons de l’envie d’entreprendre changent peu dans le temps si l’on observe l’ensemble des répondants, conjuguant indépendance/liberté et réalisation de soi, alors que le fait de diriger des personnes ou des équipes fait peu recette ; c’est aussi le résultat de bien des enquêtes. Les raisons qui ont déclenché le projet concret de création de leur entreprise, chez ceux qui ont envie de créer, sont par contre surtout focalisées sur : - Les atouts personnels et les appuis : expérience professionnelle, personnes de confiance avec qui travailler, réseau professionnel, conseils de la part de proches ou d’un organisme spécialisé - Le rapport à sa situation professionnelle, marqué par le chômage ou le changement d’activité - Le marché : marché porteur, idée prometteuse Les raisons qui ont pour le moment dissuadé ceux qui ont toutefois envie de créer leur entreprise, sont le fait de 3 groupes allant en décroissant: - Les manques personnels : manque de fonds propres, d’expérience professionnelle, de réseau professionnel, absence d’idée de produit ou d’entreprise prometteuse - les contraintes extérieures : conjoncture défavorable, démarches administrative complexes, marché peu porteur - Les risques de perte : crainte de perte de revenus, craintes de sacrifice dans la vie professionnelle, préférence pour une autre ou précédente activité « Baromètre Envie d’entreprendre » 4éme édition, Idinvest Partners/Le Figaro Economie/Vivavoice, avril La pérennité des créations d’entreprise
Certes les taux de pérennité tels qu’ils sont calculés par l’INSEE ne sont pas le reflet exact de la réalité économique, dans la mesure où les causes de disparition ne sont pas connues (revente de l’entreprise, arrêt pour cause de maladie, création pour une durée courte fixée dès le démarrage…) ; ceci étant, ce taux est un indicateur plus qu’utile. Les activités les plus en vogue ou les plus en phase avec le marché des entreprises, telles la santé, l’éducation, les services aux entreprises, ont les meilleurs taux de pérennité, sans qu’ils soient corrélés avec l’évolution du nombre de création sur la période ; par contre les taux les plus faibles concernent le commerce/réparation auto, l’immobilier, les cafés/restaurants, la construction. Sans changement depuis de nombreuses années, un taux de pérennité favorable est corrélé avec le niveau d’investissement initial, la formation initiale du créateur, l’expérience dans le métier, le fait d’être en société. 211 600 emplois (salariés et non-salariés) ont été recensés fin 2013 ; 35% des entreprises toujours en activité ont gagné des emplois ; l’emploi y a augmenté de 40%. La hausse du nombre d’emplois dans les entreprises pérennes est compensée par les pertes d’emplois dans les entreprises cessées (surtout des emplois de dirigeants), un bilan plus favorable que pour la génération 2006 qui avait perdu 20 000 emplois. « Entreprises créées en 2010 : sept sur dix sont encore actives trois ans après leur création », Insee Première N° 1543, avril Financement, aides financières publiques
- L’accès au crédit de trésorerie des PME s’élargit nettement sur un an : 7% ont sollicité un crédit de trésorerie (hors ligne de crédit), 80% des PME obtiennent totalement ou en grande partie les crédits demandés au 1er trimestre 2015 (contre 70% un an auparavant). L’accès au crédit d’investissement s’améliore légèrement : 94% des PME obtiennent (en totalité ou à plus de 75%) les financements souhaités, après 92% un an auparavant ; mais seulement 21% des PME ont exprimé une demande. - En ce qui concerne les TPE, les accès au crédit sont plus modestes : au premier trimestre 2015, 11% ont sollicité un crédit de trésorerie, 65% l’ont obtenu ; 12% ont demandé un crédit d’investissement, 78% l’ont obtenu. Ce décalage entre TPE et PME est cité dans les rapports de la médiation du crédit qui s’emploie à les réduire ; 2014 a été l’occasion d’une 1ére enquête approfondie sur le financement des TPE par la médiation du Crédit; la Banque de France s’y emploie aussi en conduisant une enquête spécifique avec la FCGA, dont les résultats figurent ci-dessus. « Enquête trimestrielle auprès des entreprises sur leur accès au crédit en France : 1er trimestre 2015 », Banque de France, STAT INFO avril
Ceci étant, les données proposées dans le jaune budgétaire sont assez difficiles à décrypter : nombre d’actions citées l’étant sans indication budgétaire, nombre de budgets chiffrés étant peu descriptif de leurs contenus et nombre de chiffrement concernent les années antérieures.. Les dépenses spécifiques (AE 2015), en direction des PME, totalisent 14% des dépenses au profit des politiques d’appui à ces entreprises pour l’ensemble des ministères ; celles en direction des TPE y sont peu lisibles. Tout juste peut-on en identifier certaines dans le budget du ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique : - Celles relatives aux actions couvertes par le FISAC (19,3M€, en baisse de 17,6% entre 2015 et 2014) ; ces subventions intègrent aussi le financement des actions des Chambre de Métiers et de l’Artisanat (4M€ en 2014) - l’appui à l’IFOCOP (amélioration de l'employabilité des personnes évoluant sur le marché du travail via la formation continue) pour 6,69M€ en 2014 - D’autres aides en direction des TPE de l’artisanat et du commerce : l’aide aux professionnels de la distribution des carburants (2,9M€ en 2014), l’appui aux 22 pôles d’innovation pour l’artisanat (2,1M€ en 2014), le soutien aux métiers d’art (1,2M€), l’appui aux groupements de TPE (242K€) - L’appui aux réseaux d’accompagnement aux créations d’entreprises (185K€) et à la sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat (115K€) Dans ce même budget, Les aides aux PMI (centres techniques, politiques industrielles) se chiffrent en 2015 à 40,14M€ en AE et 55,94M€ en CP, auxquelles il faut ajouter le soutien à l’innovation et à la R&D (345,60M€ en AE 2015, idem en CP dont notamment l’allégement des cotisations sociales des JEI, et les interventions d’Oseo innovation). En direction des PME/ETI, le budget du 1er ministre alloue 30M€ pour la prime à l’aménagement du territoire et 3,2M€ aux pôles de compétitivité. Les ressources des CCI et CMA en 2012 :
Effort financier de l’état en faveur des petites et moyennes entreprises », annexe au projet de loi de finances pour 2015, non daté Accompagnement des créations, des TPE et PME
En 2014, 811 nouvelles entreprises (dont 692 en France) sont devenues lauréates (37% de reprises). 21,5M€ ont été affectés aux prêts d’honneur (31K€ par projet, un effet levier de 13) ; les besoins financiers au démarrage étaient de 764K€ pour une reprise et de 329K€ pour une création. Réseau Entreprendre s’est préoccupé en 2014 : *Des innovants (200 dirigeants et 139 entreprises) dans le cadre d’un programme InnoTech (prêt d’honneur jusqu’à 90K) *Des développeurs au nombre de 32 dirigeants (24 entreprises), avec en moyenne 250K€ de prêt, un programme nouveau * Des entrepreneurs sociaux (programme Entreprendre Autrement) avec 17 lauréats « 8 500 créateurs, repreneurs, développeurs de futures PME accompagnées depuis 1986 : rapport d’activité 2014 », Réseau Entreprendre, non daté Evolution des marchés et de la société
56% des cadres et dirigeants leur font confiance; ils font toutefois davantage confiance aux dirigeants de PME, TPE, aux ETI et aux ONG au même niveau que pour les think tanks, nettement moins aux grandes entreprises ; dans le champ « politique », ils font confiance au local (mairie), fort peu aux syndicats de salariés ou patronaux et encore moins aux partis politiques, et par ailleurs assez peu aux médias. En termes d’appréciation globale, fondée sur 5 indicateurs (intégrant la notoriété, l’appréciation de personnalité appartenant à ces think tanks et la bonne image des connaisseurs), le classement par ordre décroissant est le suivant : fondation N Hulot, Terra Nova, Institut Montaigne, IRIS, IFRI, IFRAP, Institut J Delors/Notre Europe, Institut Diderot, fondation Jean Jaurès et Fabrique de l’industrie L’Institut Think en partenariat avec l’Observatoire des Think Tanks Le marché du travail, l’emploi
Les emplois recherchés (ce qui ne signifie pas qu’ils seront pourvus ou que l’entreprise poursuivra son souhait de recrutement) sont avant tout des emplois aux qualifications, ne nécessitant pas d’études supérieures. On y trouve notamment des emplois au sein : * des restaurants et cafés (175 700, plutôt saisonniers, et difficiles à trouver pour les cuisiniers) *des secteurs agricole, viticole, arboricole, horticulture (163 000, essentiellement saisonniers) *des services aux personnes de type aide à domicile difficile à trouver, employé de maison, aide-soignante (114 600) *de l’industrie (111 900 emplois d’ouvrier) * des services opérationnels aux entreprises (de type agent d’entretien et de sécurité avec 102 000 demandes) *de l’animation socioculturelle (pour des emplois surtout saisonniers) et sportive (94 000) *du commerce (employés de libre-service, vendeurs, pour partie saisonnier, 90 000) * des entreprises comme techniciens, attachés commerciaux, cadres et ingénieurs (85 900) * des entreprises comme agents de bureau (72 400) * de la construction (ouvriers, 72 000) « Besoins en main d’œuvre 2015 », Pôle Emploi, CREDOC, non daté Analyses et études d’avril 2015 J’ai repéré un certain nombre d’études et d’analyses qui m’ont semblé utiles pour enrichir l’approche de l’entrepreneuriat des TPE et PME et de la création d’entreprise ; j’en ai extrait les éléments qui me semblaient essentiels et nouveaux, en retravaillant par exemple certains tableaux que j’ai voulus plus explicites ou en complétant l’analyse, et si besoin en formulant quelques commentaires. J’ai voulu aussi citer les chiffres qui servent de cadrage à ces thématiques. André LETOWSKI Dans ce document : Création d’entreprise, auto-entrepreneuriat, reprise
Entrepreneuriat, sensibilisation, formation à l’entrepreneuriat
TPE, artisanat, PME
Conjoncture
Pérennité, défaillances des entreprises
Financement, aides financières publiques
Innovation
Accompagnement des créations, des TPE et PME
Evolution des marchés et de la société
Territoires
Le marché du travail, l’emploi
Etudes, rapports, propositions non commentés :
Création d’entreprise, auto-entrepreneuriat, reprise Mars 2015 est en nette progression en ce qui concerne les non autoentrepreneurs, que ce soit au regard du trimestre précédent, de l’année précédente, voire bien au-delà ; ce mouvement est-il le fait d’un ajustement statistique ou une reprise à confirmer par l’observation des mois à venir ; quoiqu’il en soit 5 secteurs d’activité (dont les services aux entreprises, la santé/éducation et les HCR) confortent leur évolution positive Analyse André LETOWSKI à partir des données INSEE Le nombre de création non autoentrepreneurs de mars 2015 a nettement progressé au regard des 3 derniers mois (28 635 contre 24 à 25 000, +17%) ; ces créations de mars 2015 au regard de la moyenne des 11 derniers mois a progressé de 29%, contre une légère régression des autoentrepreneurs (-1,4%). Si l’on compare les 12 derniers mois et ceux de l’année précédente, la progression n’avait été que de 2,8% et la baisse des autoentrepreneurs de 1,4%. Si l’on observe par contre le nombre total de création depuis 2011/2012 (12 mois, soit d’avril 2011 à mars 2012), celui-ci a peu varié (indice 100 pour 2014/2015, variant 97 à 102 pour les années précédentes) ; toutefois le nombre de non autoentrepreneur a plutôt progressé (indice passant de 90 à 100), alors que celui des autoentrepreneurs régressait (indice passant de 110 et 109 à 100) :
Pour l’analyse des évolutions, le choix des années a consisté à éliminer 2009 et 2010, années de mise en route du régime des autoentrepreneurs, faussant l’observation. 5 activités manifestent une évolution positive, tant en autoentrepreneurs qu’en non autoentrepreneurs ; cette évolution s’observe tant au cours des 12 derniers mois comparés aux 12 mois antérieurs, qu’aux années antérieures ; ce sont donc des secteurs en évolution (tout particulièrement tirés par la santé/éducation et les services aux entreprises) malgré la période difficile actuelle ; ils sont 45% des non autoentrepreneurs et 44% des autoentrepreneurs :
*Evolution 2014-2015 au regard de 2013-2014, Lecture : en rouge les indices supérieurs à 100 (base 2010-2011) et en bleu, ceux inférieurs à 100 En rouge le % d’autoentrepreneur supérieur à la moyenne 2014 de 51,5% et en bleu ceux qui sont inférieurs Par contre 4 secteurs d’activité importants en nombre (44% des autoentrepreneurs et 48% des non autoentrepreneurs), très liés au marché des particuliers (services aux particuliers, commerce, construction), stagnent ou sont en chute dans les deux types de création, manifestant une érosion des non autoentrepreneurs au fil des années et une chute importante du nombre d’autoentrepreneurs, après un fort engouement pour ce régime ; ces 3 secteurs font état de taux d’autoentrepreneur plus élevés que le groupe précédent :
2 autres secteurs manifestent un jeu de balancier entre autoentrepreneurs et non autoentrepreneurs :
Entrepreneuriat, sensibilisation, formation à l’entrepreneuriat Un baromètre qui développe plus avant, au sein de ceux qui ont envie d’entreprendre, les raisons de souhaiter créer un « projet précis », mais aussi les freins pour ceux qui n’envisagent pas de projet précis pour le moment « Baromètre Envie d’entreprendre » 4éme édition, Idinvest Partners/Le Figaro Economie/Vivavoice, avril Échantillon de 5 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Sondage en ligne, du 20 février au 3 mars 2015. Représentativité par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération. Les raisons de l’envie d’entreprendre (3 réponses possible) changent peu dans le temps conjuguant indépendance/liberté et réalisation de soi ; par contre le fait de diriger des personnes ou des équipes fait peu recette (7%) :
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