2.3La situation économique
Entre 1998 et 2003, le Bénin a progressé sur la voie d’une croissance économique plus au moins stable et de l’instauration d’une démocratie pluraliste (Tableau 3). Les programmes mis en œuvre par le Gouvernement ont amélioré les finances publiques, libéralisé l’économie, privatisé la plupart des entreprises publiques et accru les incitations proposées au secteur privé. Tableau 3: Taux de croissance économique3
année
| Taux de croissance économique
| 1997
| 5,7%
| 1998
| 4,5%
| 2002
| 6,4%
| 2005
| 3,5%
| 2006
| 3,8%
| 2007
| 4,6%
|
Tableau 4: Indicateurs économiques 2003-2005
| 2003
| 2004
| 2005
| GDP (current €) (billions)
| 3.15
| 3.26
| 3.50
| GDP growth (annual %)
| 3.9%
| 3.1%
| 2.9%
| Inflation, GDP deflator (annual %)
|
|
| 2.8%
| Agriculture, value added (% of GDP)
|
|
| 32%
| Industry, value added (% of GDP)
|
|
| 13%
| Services, etc., value added (% of GDP)
|
|
| 54%
| Exports of goods and services (% of GDP)
| 15.2
| 14.0
| 13.0
| Imports of goods and services (% of GDP)
| 23.0
| 20.8
| 19.9
| Source: Republic of Benin, 2007 et World Bank, 2008b. Growth in real output has averaged around 5% in the past seven years, but rapid population growth has offset much of this increase (Tableau 4). Les prix ont chuté et l’inflation est passée de 5,8% en 1998 à 2,5% en 2002 et 1,3% en 2007 (soit une amélioration supérieure à l’objectif de 3% de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Benin's ability to control inflation and the external current deficit were among the factors that enabled Benin to obtain debt relief amounting to $265 million in March 2003 under the Heavily Indebted Poor Countries Initiative. The Paris Club and bilateral creditors have eased the external debt situation, with Benin benefiting from a G8 debt reduction announced in July 2005, while pressing for more rapid structural reforms (Republic of Benin, 2007). En 2007 le Bénin a était admis à la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté pour la Croissance du FMI. (FMI 2007). According to the Republic of Benin (2007) of the countries in the WAEMU, Benin’s export performance is one of the weakest. In 1998-2004 Benin’s export ratio (exports as a percentage of the value of nominal GDP) averaged 15.3 percent, compared with 30.8 percent for WAEMU as a whole. Furthermore, that rate was under half that of the other countries, with the exception of Burkina Faso and Niger, both of which are landlocked. Le Bénin a une économie vulnérable. La structure du PIB a peu évolué depuis le milieu des années 90: le secteur primaire représente environ un tiers du PIB, le secteur secondaire moins de 15% et le secteur tertiaire environ 50%. Benin’s growth is heavily dependent on the "two pillars" of the country’s economy: trade with Nigeria, and cotton. (2005 Commercial guide Benin, US embassy) Malgré les progrès réalisés dans certaines réformes au cours de la dernière décennie (stabilité macroéconomique, politique commerciale), d'autres réformes sont nécessaires pour atteindre des taux de croissance plus élevés et soutenus et pour accélérer la réduction de la pauvreté (Integrated Framework DTIs, 2005). Economic recovery will remain heavily dependent on performance in the port and cotton sectors. Cotton production and export growth are projected to remain below potential in view of slow progress in reform and imports of oil and capital goods would grow moderately in real terms due to capacity limitations, but also reflecting high world prices. Consistent with likely developments in the latter, the terms of trade are projected to further deteriorate (FMI, 25 juin 2008e).
1.3.1.Secteur primaire L’agriculture assure des moyens de subsistance à 55% de la population active et représente 90% des recettes d’exportation et 15% des recettes fiscales. La sécurité alimentaire nationale est assurée par un large éventail de cultures vivrières traditionnelles, mais les recettes d’exportation sont générées presque exclusivement par une seule culture: le coton, cultivé principalement par de petits agriculteurs qui s’appuient sur un mécanisme relativement efficace de fourniture de services, le coton représentait 81% des recettes d’exportation en 2002 (World Bank, 2002) et a chuté jusqu’à presque 40% en 2007 (Republic of Benin, 2007). Coton
Les prix mondiaux du coton constituent un facteur important de risque qui pèse sur les perspectives de croissance économique du Bénin à court terme, étant donné qu’ils ont une incidence considérable tant sur les recettes fiscales rurales que sur la balance des payements. Jusqu’en 1992 la SONAPRA, société d’Etat, avait le monopole de l’égrenage et de la commercialisation du coton graine; elle avait en charge toutes les fonctions clefs de la filière depuis le conseil agricole et la fourniture d’intrants à crédit jusqu’à la récolte du coton et la récupération des crédits d’intrants. Avec des taux de récupérations de 40 à 60 % seulement, cette dernière opération confiée aux Centres d’Action Régionale du Développement Rural (CARDER) était très mal assurée. Par ailleurs les coûts d’égrenage pesaient lourdement sur le budget d’Etat. La libéralisation commencée vers 1992 devait jouer sur ces deux aspects en transférant notamment la fourniture d’intrants et la commercialisation du coton aux privés et pour une certaine part aux producteurs (Honfoga, 2004).
Le Bénin fait face à des problèmes à la fois internationaux et nationaux liés à ce secteur important:
Au niveau international, la question retient actuellement l'attention de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), que les subventions des pays développés dépriment les cours mondiaux et réduisent les revenus des agriculteurs dans les pays exportateurs de coton. (Integrated Framework DTIs, 2005) Au niveau national, le pays a amorcé la libéralisation de la filière coton au milieu des années 90, conférant au secteur privé un rôle de plus en plus important. Les autorités ont créé une série d'organismes de surveillance du secteur privé; dans ce cadre, les prix et les parts de marché sont déterminés à l'issue de négociations entre les groupes sectoriels et l'État. Les réformes se sont heurtées à des difficultés imprévues attribuables au comportement opportuniste d'un nombre réduit, mais croissant de participants. L’augmentation constante des cas de refus ou de retard par rapport au respect des obligations de paiement, au service de la dette et à la prestation des services entraîne une dangereuse érosion de la confiance envers le système. Les dettes et les arriérés s’accumulent. Le recouvrement des crédits est tombé à un taux à peine supérieur à 90 % en 2002 - 2003, alors qu’il était de 98 % au cours des deux années précédentes. La distribution des intrants est désorganisée. En raison du non-respect des règles d’épandage des pesticides, les déprédateurs sont devenus résistants. Pour toutes ces raisons et contrairement aux attentes, les reformes n’ont pas réussi à stimuler la croissance des rendements. Aussi, jusqu'ici, les efforts visant à accroître la transformation locale du coton au-delà de l’égrenage ont largement échoué. (Integrated Framework DTIs, 2005). Les difficultés de la filière coton sont prises en charge par les nouvelles Autorités. Les arriérés de paiement dus aux producteurs, qui avaient conduit à leur désaffection vis-à vis de la filière, ont été réglés, pour une large part, par l'Etat (BCEAO, 2006). Pêche
Le sous - secteur pêche fait vivre plus de 300.000 personnes. Malgré cette importance socio économique celui-ci fait l’objet de peu d’attention et son développement rencontre des problèmes qui ne sont pas toujours résolus et qui sont liés aux difficultés d’écoulement des produits de pêche, à la dégradation de l’environnement fluvio –lagunaire due à la sédimentation et au comblement des plans d’eau (Integrated Framework DTIs, 2005). Le problème primordial est de souscrire aux normes européennes. À cet égard, la balle est dans le camp du Gouvernement. La création de laboratoires et de mécanismes d'inspection agréés est essentielle pour lever le moratoire sur les exportations de crevettes. Dans cette optique, le Gouvernement doit collaborer avec les associations d'exportateurs et avec l'Union européenne, celle-ci devant fournir l'assistance technique requise. Il faudrait également envisager l’étude des perspectives et des contraintes de l'exportation vers les États-Unis (Integrated Framework DTIs, 2005). Le Bénin semble avoir un avantage comparatif non réalisé pour divers produits agricoles tropicaux bruts et transformés tels que la noix de cajou et l’ananas, ainsi que pour le tourisme et la pêche. Les lacunes institutionnelles semblent expliquer les difficultés que rencontrent ces secteurs encore jeunes. Les mesures susceptibles de renforcer la diversification des exportations consisteraient notamment à (Integrated Framework DTIs, 2005):
fournir aux agriculteurs de l'assistance technique en matière de contrôle
de la qualité, ainsi que des crédits et des intrants;
développer l’agro-industrie locale; et
améliorer la transformation du poisson pour répondre aux besoins des marchés européen et américain.
1.3.2.Le secteur secondaire Le secteur manufacturier reste peu développé en comparaison avec le secteur primaire ou tertiaire. La production industrielle est essentiellement concentrée dans deux activités: l'industrie textile (plus précisément les activités liées à l'égrenage, au traitement du coton, à la filature et au tissage) et l'industrie cimentière. Les autres branches d'une certaine importance sont la brasserie et l'industrie des corps gras (huileries et savonneries). Les activités artisanales dont une grande partie sont de caractère informel contribuent pour 5 pour cent environ au PIB et emploient environ 13 pour cent de la population active.4 La mesure la plus importante est d’accentuer la compétitivité en accroissant la productivité. La faiblesse de la productivité de l’agro-industrie a essentiellement les mêmes origines que la faiblesse de la productivité au niveau des matières primaires: manque de savoir-faire administratif et technique, mauvais fonctionnement des infrastructures, et des coûts de transport élevés. Le problème fondamental est par conséquent lié à la fourniture d’une assistance technique aux producteurs et à l’amélioration de la qualité des services publics, à savoir le port, la douane, les institutions d’appui, le système judiciaire, la qualité des infrastructures, etc. (integrated Framework, 2005) Suivant le Cadre Intégré (2005) il existe quelques petites usines d'embouteillage de jus de fruits et d’autres unités de traitement de fruits et légumes qui ont de la peine à soutenir la concurrence nationale, et à plus forte raison à exporter. Ce rapport cherche à trouver la raison pourquoi le secteur agro-industriel est sous-développé. Le cas de la noix de cajou laisse perplexe aussi bien qu'il est révélateur. En 2000, le Bénin était le sixième producteur mondial de cajou. Cotton industry has been hard hit in recent years by a.o. under-utilization of gin mill production capacity because of low levels of grain cotton output. To revive the textile cotton industry, the Government intends not just to boost cotton production but also to create the conditions required for Benin to process a large part of the grain cotton produced (Republic of Benin, 2007). Il n'est pas sûr que le Bénin dispose d'un avantage comparatif dans la production de fils et de tissus, activités à forte intensité de capital. L'amélioration du climat général des affaires pour attirer des investisseurs privés est une condition indispensable à la viabilité du secteur de la transformation du coton (Integrated Framework DTIS, 2005). Despite government willingness to secure enhanced private sector involvement in cotton ginning activities, state disengagement from SONAPRA was not achieved in 2007, owing in part to limited private sector interest (IMF, 2008d). According to IFAD (2005) the government annulled the privatization of Benin's state cotton company in November 2007 after the discovery of irregularities in the bidding process.
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