Être résistant de 1940 à 1944








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Être résistant : agir dans un contexte particulier qui est celui d’un « millefeuille de la complexité » (Pierre Laborie) :


L’historien français spécialiste de l’opinion publique sous le Régime de Vichy, Pierre Laborie explique à quel point choisir d’être résistant durant la Seconde Guerre Mondiale se fait dans un contexte très compliqué de déchirement de la société civile. Il explique donc qu’« il ne faut pas regarder ce qui s’est passé il y a 70 ans avec les lunettes d’aujourd’hui. Il est indispensable de penser la période autrement, de ne pas analyser les comportements des Français de l’Occupation avec nos codes culturels ». « Il faut se méfier de toute pensée binaire sur la période. [...] La clé, pour comprendre l’évolution des comportements au cours de la guerre, c’est de saisir l’ « ambivalence » des Français. ». Les Français restent en effet jusqu’en fin 1942 très attachés à Pétain mais en 1943 ils commencent à mieux percevoir les enjeux de la guerre, de la Résistance, de Vichy.
L’historien explique qu’« il faut avoir en tête ce « millefeuille de la complexité »: la France silencieuse n’est pas forcément la France complice de Vichy et des Allemands. Au-delà de la Résistance active et armée, il existe tout un éventail de formes de désobéissances, manifestations collectives, camouflages, etc., qui traduisent un non-consentement. Or, à partir de 1943, mais surtout en 1944, la violence des représailles contre les populations civiles va resserrer les liens entre attentistes et résistants ».
L’agir des résistants est donc ambiguë : ce sont bien ces hommes et ces femmes qui ont, en partie et à leur propre niveau, fait l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale et ont contribué à la Libération de la France. Or, il faut remettre leurs actions dans un contexte particulier, celui d’un pays occupé par un ennemi violent, et pressuré par un gouvernement collaborateur. La société civile dans son entier est en proie à la violence, à la haine, au désarroi. Les actes de ces hommes et de ces femmes qualifiés de « résistants » doivent donc être replacés dans ce contexte particulier et sans jamais oublier que le travail de l’historien n’est ni de d’homogénéiser leurs comportements, ni de les juger.

CONCLUSION :
La Résistance française apparaît donc plurielle et scindée entre des partis politiques qui jouent au départ un rôle modeste, des mouvements de résistance qui s’imposent peu à peu dans l’ensemble de la France occupée, des maquisards qui veulent agir mais n’en ont pas les moyens, des Français qui s’impliquent de plus en plus à travers des actes aux ampleurs de moins en moins négligeables. Les mouvements de résistances émanent de la société civile plus qu’ils ne constituent l’expression d’une formation politique. Ainsi, la société dans son ensemble peut s’impliquer dans la Résistance, pour des raisons multiples : le refus de la défaite et de l’occupation allemande, le refus de la collaboration et du régime de Vichy, le refus de la répression et des mesures antisémites, la volonté de libérer la France,... Ils agissent à travers des moyens multiples, qui peuvent aller d’une écoute de la BBC à la transmission de messages codés ou encore à une implication dans les plus hautes sphères des mouvements de la Résistance. Des milliers de ces hommes et de ces femmes ont sacrifiés leurs vies pour défendre leurs valeurs, à travers une action résistante clandestine.

Or, tous les Français n’ont pas résisté durant la Seconde Guerre Mondiale, de même que tous les Français n’ont pas collaboré. Certains ont même hésité entre ces deux engagements et ont pu servir le Régime de Vichy et la Résistance. C’est pourquoi l’historien de la Seconde Guerre Mondiale Jean-Pierre Azéma explique qu’il n’y eu durant cette guerre « ni des héros ni des salauds ».
N 3 des Cahiers de Libération, février 1944, Jean Paulhan : « Et je sais qu’il y en a qui disent : ils sont morts pour peur de choses [...] A ceux là il faut répondre : c’est qu’ils étaient du côté de la vie. C’est qu’ils aimaient des choses aussi insignifiantes qu’une chanson, un claquement des doigts, un sourire. Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu’à ce qu’elle étouffe. Elle n’étouffera pas sans t’avoir piqué. C’est peu de chose, dis-tu. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu’il n’y aurait plus d’abeilles. »
Principaux Mouvements et Chefs de la Résistance :

nord : Libération-nord -> Christian Pineau

Sud : Combat -> Henri Frenay

Franc-Tireur -> Jean-Pierre Lévy

Libération-sud -> Emmanuel d’Astier de la Vigerie

Jean Moulin : délégué personnel du Général de Gaulle à Londres, ayant pour mission d’unifier les différents mouvements de résistance sous l’autorité du Général.

BCRA : Bureau Central de renseignement et d’action : service de renseignement et d’action clandestine de la France Libre, créé par le Général de Gaulle à Londres. Le Colonel Passy est à sa tête.

CNR : Conseil National de la Résistance : instance regroupant les divers mouvements de résistance, syndicats et partis politiques d’avant-guerre sous l’autorité du Général de Gaulle. Réuni pour la 1ère fois par Jean Moulin en mai 1943. Il prépare le programme de la Libération et sert de fondement au Gouvernement Provisoire de la République Française.

STO : Service du Travail Obligatoire instauré en février 1943 par Vichy pour compenser le manque de main d’œuvre en Allemagne : oblige les jeunes hommes français à aller y travailler. A pour conséquence la création des maquis, constitués principalement de réfractaires au STO.

BIBLIOGRAPHIE :

-Jean-Pierre AZEMA, Jean Moulin, le politique, le rebelle, le résistant, Perrin, 2003 (réédité en poche, Tempus, 2007).

-Daniel CORDIER, Alias Caracalla, Gallimard, 2009.

-Guy KRIVOPISSKO (dir.), 1940-1945 : Les Résistants, Récits, témoignages et documents inédits du Musée de la Résistance Nationale, Belin, 2015.

-Claude WEILL, hors-série, le Nouvel Observateur : « Résistants et collabos, 1943, La France déchirée », novembre-décembre 2013.

-Olivier WIEVIRKA, Histoire de la Résistance, 1940-1945, Perrin, 2013.

FILMOGRAPHIE :

-Dan FRANCK, Résistance, mini-série, 2014

-Jean-Pierre MELVILLE, L’armée des ombres, 1969.

-Christophe NICK, Félix OLIVIER, Patricia BODET, La résistance, Ils ont osé face aux nazis, face à Vichy, face à la Shoah, série-documentaire, 2008.

-Alain TASMA, Allias Caracalla, au cœur de la Résistance, 2013.
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