“La technologie qui pollue peut également dépolluer”








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Agence FIDES – 24 agosto 2007
DOSSIER FIDES
RECYCLAGE DES DECHETS DES SOCIETES INDUSTRIALISEES DANS LES PAYS PAUVRES

“La technologie qui pollue peut également dépolluer”.



Le magistère de l’Eglise a toujours dénoncé - également devant les Etats-Unis, lors de conférences sur les grands problèmes de l’humanité, en rapport avec les thèmes de l’environnement, de l’eau, de la population, de la faim, des installations humaines – l’injustice qu’un nombre limité de pays qui appartiennent à l’Occident industrialisé réalise à l’égard de l’utilisation des ressources humaines, des biens communs de l’humanité :

“ Le Seigneur Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden, pour le cultiver et le garder ” (Genèse, 2,15).

L’homme doit donc garder la création en observant ces lois morales, résumées dans l’interdiction de “manger le fruit de l’arbre” (Genèse 2,16), qui empêchent l’utilisation et l’abus.

(…) “N’acceptons pas de séparer l’économique de l’humain” (…)



Les paroles extraordinaires de l’Encyclique “Populorum Progressio” de Paul VI, de 1967 (www.vatican.va), imprégnées de toute leur force prophétique, sont encore aujourd’hui d’actualité convaincantes, dramatique : on peut attribuer au retard gravissime du “développement des peuples” – que ces paroles réclamaient –l’augmentation et la diffusion des guerres, de la course aux armements, de la violence et du terrorisme.

On peut également attribuer à ce retard – avec une complicité évidente, directe, précise, des classes dirigeantes, politiques et économiques des sociétés industrialisées – la destruction de l’environnement à l’égard des pays pauvres provoquée par l’externalisation de la part des pays riches d’une quantité énorme de déchets.

La destruction environnementale dérivée du trafic des déchets.


Le problème de la gestion et l’élimination des déchets est relativement récent.

Avec la production de masse, l’accumulation de déchets est devenu un problème énorme pour la société industrialisée, s’il l’on considère également qu’une des caractéristiques du système économique est celle de l’obsolescence et donc du phénomène de “jeter”.

Pour comprendre les dimensions du phénomène, il suffit de s’arrêter sur quelques données relatives à la quantité annuelle par tête, en kilos, de déchets solides urbains dans certains pays riches du monde : Belgique 550 ; France 510 ; Allemagne 540 ; Japon 410 ; Grande Bretagne 560 ; Italie 500 ; Hollande : 610 ; Espagne : 670 ; Etats-Unis 760 ; Suisse : 650.

La migration des procédés productifs relatifs à l’élimination des déchets (dangereux ou non) vers ces zones du monde où, en plus d’un coût de travail bas, les contrôles et les mesures de protection environnementale sont inexistants s’avère de plus en plus intense (malgré l’existence de la norme internationale, que nous verrons après). Les technologies obsolètes des pays industrialisés sont ainsi transférées ailleurs, produisant, entre autres, danger, pollution environnementale, déchets de travail.

Les entreprises occidentales qui pratiquent ce type de “mauvaise réputation”, réalisent évidemment des économies en termes de coûts inférieurs de production ou d’exploitation plus grande des machineries amorties et incompatibles avec les normes de sécurité présentes en Occident, et concourent à l’aggravation des conditions de vie de zones entières du monde et font augmenter la distance existante entre pays riches et pays pauvres.

Par trafic de déchets, on entend tout type d’expédition de déchets en conformité avec la norme internationale ou des expéditions qui interviennent sans le consensus des autorités compétentes concernées (pays de destination et transit), ainsi que tout mouvement de déchets qui ne s’accompagne pas d’une documentation correcte.

Ce mouvement transfrontalier des déchets comportent des risques liés au transport des déchets toxiques, qui concernent les ouvriers engagés dans le transport et ceux qui travaillent au recyclage, à la récupération et à l’élimination finale ; des risques pour la sauvegarde de l’environnement des zones de transit et de destination : les pays pauvres qui reçoivent les déchets de la société industrielle ne possèdent presque toujours ni les technologies ni les ressources adéquates pour garantir l’élimination ou le recyclage des déchets en sécurité ; ensuite, leur envoyer les déchets de la société industrialisée signifie exploiter leur économie, en touchant également relativement à leur sécurité environnementale et sanitaire.

L’exportation concerne en particulier des déchets chimiques, métallurgiques, électroniques et des résidus industriels toxiques qui ne sont pas traités avec des mesures et des technologies propres sur les lieux de production. Tant pour l’élimination des déchets que pour l’élimination des déchets du processus d’élimination, des systèmes de gestion très compliqués et coûteux sont prévus dans la société industrialisée.

C’est pourquoi – à savoir pour contourner la norme existante afin de réaliser le plus grand profit possible – la société industrialisée place une quantité énorme de déchets dans les pays dits du tiers-monde, qui pour la plupart ne disposent pas de normes pour contrôler les pratiques d’élimination et de transport. L’abandon de substances dangereuses dans les pays en voie de développement permet de contenir les coûts directs et indirects d’élimination finale. Les décharges sont souvent situées aux alentours des quartiers les plus pauvres des grandes villes, avec des risques hygiénique et sanitaire énormes pour la population qui les habite. Ensuite, les pluies peuvent transporter et faire pénétrer des substances nocives dans le sous-sol.

Tout ceci arrive malgré les normes internationales en vigueur.

La norme internationale.


La Communauté européenne a légiféré en matière de déchets à partir de 1975. En 1989, elle s’est dotée d’un cadre de référence complexe relatif au problème des déchets qui parviennent aux pays pauvres depuis les sociétés industrialisées.

La Convention de Basilea, du 22 mars 1989, entrée en vigueur en 1992 et ratifiée jusqu’à présent par 168 Etats est donc née. Parmi les pays qui n’ont pas adhéré à la Convention figurent les Etats-Unis, l’un des pays les plus industrialisés du monde.

Parmi les objectifs de ce texte – qui n’a pas de caractère contraignant – figurent le contrôle international de ces mouvements transfrontaliers et la réduction du volume de tels échanges afin de protéger la santé et l’environnement. L’acte prévoit également la possibilité d’imposer la réimportation des déchets quand ils ont fait l’objet de trafic illicite. Le Préambule de la Convention, esquisse la complexité, l’importance du phénomène et la conscience que la Communauté internationale a par rapport à cette problématique dévastatrice. L’interdiction d’exporter des déchets dangereux, également par des opérations de recyclage, vers les pays n’appartenant pas à la zone OCSE (Organisation pour la Coopération et le Développement économique) et par une gestion écologiquement compatible de tels déchets est sanctionnée.

La Convention considère comme mouvement transfrontalier “tout mouvement de déchets dangereux ou d’autres déchets en provenance d’une zone qui rentre dans la compétence nationale d’un Etat avec pour destination une zone de compétence nationale d’un autre Etat, ou en transit par telle zone, ou d’une zone qui ne rentre dans la compétence nationale d’aucun Etat, ou en transit par cette zone, à condition qu’au moins deux Etats soient concernés par le mouvement”. Par “trafic de déchets” on entend “toute expédition de déchets non conformes aux dispositions du règlement communautaire n. 259 de 1993, qui se réfère à la Convention de Basilea”.
La Convention de Bamako, adoptée par la communauté internationale en 1991, est au contraire conçue pour réguler le mouvement des déchets dans les pays africains et est ouverte à l’adhésion des seuls membres de l’OUA (Organisation pour l’Unité africaine). La Convention se caractérise en particulier par l’interdiction absolue de décharger des déchets dangereux en Afrique et par leur mouvement limité imposé à l’intérieur du Continent africain. Elle prévoit aussi l’interdiction des déchets dangereux dans les eaux internes et marines.
Substances toxiques polluées dérivant des procédés industriels.

Parmi les composés chimiques les plus toxiques pour la santé de l’homme dérivant de procédés industriels, figurent le sélénium, les cyanures, le mercure, l’arsenic, le baryum. Parmi les substances : les fibres d’aimant, composés du chrome hexavalent, les composés du plomb, les composés du plomb et du mercure.

Des composées et des substances qui se trouvent, toutes, dans les produits de la société industrialisée qui sont objet d’externalisation, également illégale, dans les zones les plus pauvres de la planète.

A l’occasion de la Troisième Conférence euro-méditerranéenne, qui a eu lieu au Caire en décembre dernier, le MEDPOL, le Programme pour la lutte contre la pollution marine du Plan d’Action Méditerranéen du Programme Environnemental des Nations-Unies, a analysé les informations relatives à environ 9 400 industries côtières de 21 pays du bassin méditerranéen qui déchargent leurs eaux usées directement dans la mer.

Les raffineries de pétrole, les industries métallurgiques, les élevages industriels, les implantations pour la production de fertilisants, l’industrie chimique de papier et également le traitement des eaux usées sont les industries qui polluent en majorité – d’après le Rapport – avec des métaux pesants, des substances toxiques persistantes et des hydrocarbures.

Des millions de tonnes de substances polluées sont déchargées chaque année dans la mer Méditerranée par les implantations industrialisées : 85 000 tonnes de métaux pesants, 900 000 tonnes de phosphore, 200 000 tonnes d’azote, 47 tonnes de polycycliques aromatiques. D’après l’étude conduite par MEDPOL, les raffineries de pétrole sont les principales sources de pollution industrielle d’hydrocarbures (98,9%), de phénols (99,5%) et de cadmium (42%), alors que l’industrie métallurgique relâche en mer en majeure partie du zinc (98,8%), de l’huile et des graisses (85%). Les élevages industriels sont les principaux responsables de la pollution par le phosphore (94%), alors que la majeure partie de la pollution de mercure (98,8%), de plomb (42,2%) et en moindre mesure celle dérivant de l’huile et de graisses (14,7%) proviennent de la manufacture des fertilisants. L’industrie chimique et celle de papier sont respectivement les principales sources de pollution de plomb (55,7%) et d’organochlorures (96,2%). Ces industries relâchent dans les eaux d’énormes quantités de substances chimiques dangereuses pour la santé humaine, parmi lesquels les métaux pesants (mercure, cadmium, plomb, zinc), en plus d’hydrocarbures, de phénols, d’huile et de graisses, ainsi que des organochlorures.

Cela arrive normalement, d’après les enquêtes et les rapports internationaux, en dévastant l’environnement, dans ce cas, celui de la mer qui touche 21 pays. Imaginons ce qui arrive quand une partie de ces matériaux et de ces substances, produits par la société du bien-être économique – afin d’éviter les contrôles que la loi impose et avec l’intention de créer un marché d’affaires criminelles et mondiales – est transporté illégalement dans d’autres pays du monde, à ceux qui n’ont pas la dotation structurelle pour traiter ces déchets et ces menaces concrètes pour la santé de l’homme.
Le PVC.

Le PVC (chlorure de polyvinyle) est un polymère plastique constitué d’une chaîne de nombreuses unités de CVM (chlorure de vinyle monomère) formée par l’union de l’éthylène (extrait du pétrole), avec le chlorure (obtenu en rompant les molécules de chlorure de sodium présent dans le sel marin. Il est utilisé dans différents secteurs des sociétés industrialisées : dans le système de distribution de l’énergie électrique, en particulier dans le revêtement des caves électriques ; gouttières, stores, fenêtres, tapisseries, planchers, tuyauteries, sondes, cathéters, sacs plastiques, intérieurs des voitures, pellicules alimentaires, conteneurs, bouteilles, jeux, pancartes, etc.).

Pour rendre à la poussière du PVC les caractéristiques nécessaires à son usage, on utilise des métaux pesants (cadmium et plomb) ou des composants organiques comme le Tributylétain (TBT) ou le bisphénol (BPA), pour lesquels ont été vérifiées des propriétés d’altération du système reproductif et immunitaire.

Le PVC, également dans la phase d’élimination présente des problèmes d’énorme portée : si incinéré, il détermine la production et le relâchement d’acide chlorhydrique, de dioxine, furanes (biphénil polychlorure) et HCB (hexachlorobenzène) à cause de la présence massive de chlore ; s’il est porté à la décharge, il tend à relâcher les additifs (phtalates, TBT, bisphénol A et les métaux) ;

Comme en informe le Rapport de Greenpeace sur le PVC (www.greenpeace.org) les problèmes du PVC impliquent aussi des aspects sanitaires. Il est vérifié, soutient le rapport, que le chlorure de vinyle (CVM) est un composé cancérigène pour l’homme avec une action principale sur le foi où il contribue au développement d’une tumeur rare, le sarcome hépatique.

Le trafic international illégal des déchets produit par l’Italie.


Malgré la conscience et les normes internationales rigoureuses, le phénomène transnational du recyclage des déchets est en croissance continue et en expansion.

L’Italie – qui est l’un des Etats signataires de la Convention de Basilea et a accepté toutes les mesures qui émanent sur ce thème au niveau européen – est parmi les pays peu nombreux à avoir démarré une activité sérieuse d’analyses du phénomène. Malgré cela, en Italie – comme le précise le Rapport Ecomafia 2007 de la Loi de l’Environnement – on estime un volume d’affaires pour les écomafias de 26.000 milliards annuels, dont 15.000 pour le trafic et l’élimination illicite de déchets. Ces déchets finissent ou brûlés dans la nuit, avec un relâchement important de substances toxiques ou ensevelis dans des décharges abusives pas aux normes, ou pour la plupart expédiés à l’étranger. L’Agence des Drogues a séquestré en 2006 environ 286 conteneurs avec plus de neuf mille tonnes de déchets. Il faut considérer que l’élimination légale d’un conteneur de 15 tonnes de déchets dangereux coûte environ 60 mille euros ; pour la même quantité, le marché illégal d’Orient en demande seulement 5.000.

Parmi les destinations principales des trafiquants illégaux figurent de nombreux pays asiatiques en voie de développement, qui deviennent une destination privilégiée des trafiquants illicites provenant des pays industrialisés. La différence vient du fait que les matériaux exportés, sont d’abord travaillés puis ré-introduits en Italie, ou dans d’autres pays occidentaux, comme dérivés des mêmes déchets pour être destinés, en particulier, à des fabriques de matériaux plastiques. Ceci ne signifie pas que les trafics avec les autres pays du monde soient terminés, mais qu’ils sont limités à des chargements de substances qui n’ont aucune utilisation ou aucun recyclage, non plus en mesure de générer des profits. Tout ce qui peut être au contraire traité dans les pays de destination et introduit encore sur le marché, même avec un risque pour la santé publique, a trouvé la voie de l’Asie.

Dans les conclusions du document de la Commission parlementaire d’enquête sur le cycle des déchets et sur les activités illicites qui leur sont liées, approuvé par la Chambre des Députés le 25 octobre 2000, on lit, entre autre : “La gestion illicite concerne un quota considérable des déchets produits chaque année en Italie : d’après des informations recueillies et des élaborations réalisées, il s’agit d’un quota supérieur à 30 pour cent qui – traduit en termes numériques – équivaut à plus de 35 millions de tonnes de déchets (surtout spéciaux) éliminés de manière illicite ou criminelle chaque année (…). Ce n’est pas la seule criminalité organisée qui oeuvre de manière illégale. Des sociétés commerciales ou des entreprises non liées à elles, mais qui ont comme ‘raison sociale’ la gestion illicite de déchets, surtout d’origine industrielle existent effectivement. Dans la gestion illicite du cycle de déchets on n’enregistre pas de formes de concurrence ou de conflits comme il arrive au contraire dans d’autres secteurs criminels (trafic de stupéfiants ou contrôle du racket) : le commerce est évidemment tellement consistant qu’il rend préférable la collaboration à la concurrence impitoyable (…). Des industries d’importance nationale et internationale, y compris des usines avec une participation de capital public important alimentent également le marché illicite. Pour toutes le plus petit dénominateur commun est la recherche de l’élimination à moindre coût, sans aucun contrôle sur la destination finale du déchet”.

Les responsabilités de l’ingénierie financière du monde riche et industrialisé.


C’est donc de toute évidence, la dimension énorme du phénomène, son caractère dangereux et son rôle important et décisif pour cette activité illégale de l’ingénierie financière du monde riche et industrialisé”, italien et international qui implique - comme l’affirme Pietro Grasso, Procurateur National italien Antimafia, dans la préface appuyée du Rapport Ecomafias 2007 de Loi Environnementale – “entreprises légales, hommes d’affaires, fonctionnaires publics, opérateurs du secteur des déchets, médiateurs, techniciens de laboratoire, entrepreneurs dans le secteur des transports”.

Les intérêts en jeu au niveau international sont évidemment très significatifs. Dans les chroniques, également judiciaires, des dernières années, certes les réseaux criminels qui trafiquent dans les déchets sont en grande partie les mêmes qui oeuvrent dans le domaine des trafiquants d’armes, de drogue et de la corruption politique et économique. Les organisations criminelles offrent un service aux grandes multinationales, engagées dans la compétition concurrentielle et poussée à réaliser les plus grandes économies dans l’élimination des déchets. Ceci signifie qu’il y a un rapport entre entreprises productrices de déchets et groupes criminels en mesure d’en assurer régulièrement l’élimination, sans risque pour les entreprises.

La situation en Afrique : une immense décharge.

Cette situation d’illégalité est connue depuis longtemps au niveau international. Comme le précise Giulia Gasparini, auteur de la thèse de maîtrise “L’exportation des déchets dangereux”, document intégralement disponible sur internet (www.rifiutilab.it), depuis les années 80 les responsables de l’UNEP confirmèrent à Nairobi que douze pays avaient signé des contrats ou reçu des propositions pour accepter l’enterrement dans le sol/sous-sol des déchets provenant des pays industrialisés. La FAO, en juin 1992, annonce que les Etats en voie de développement et surtout les africains sont devenus une “poubelle” à disposition de l’Occident, qui se libère d’insecticides devenus inutilisables, provoquant ainsi une menace grave pour la santé et l’équilibre environnemental du continent africain.

La Somalie – comme l’ont précisé entre autre les nombreuses enquêtes de l’hebdomadaire “Famiglia Cristiana” (www.sanpaolo.org) - semble être l’un des Etats les plus à risque, un vrai carrefour d’échanges et de trafics de ce genre. Seulement pour citer certains faits : entre janvier et février 1998, en Somalie méridionale, on parle de dizaines de morts à cause d’une fièvre hémorragique non moins précisé ; en juin 1998, l’agence de presse libyenne synthétise une étude du chercheur algérien Kadhem Amoudi, selon laquelle la mortalité élevée de dromadaires en Somalie serait causée également par le déchargement de déchets nucléaires américains dans le désert de la Corne de l’Afrique ; un médecin de l’Unicef, toujours en 1998, témoigne qu’à Bardale une nouvelle épidémie de nature inconnue a provoqué au moins 120 morts en deux mois. Du reste, tandis que l’enterrement de déchets dangereux en Occident, coûte légalement des centaines et des centaines de dollars, en Somalie et sur le continent africain cela coûte à peine quelque dollar. Cela est peu mais l’on doit considérer que ces dollars en Somalie représentent l’équivalent de l’acquisition de deux chargeurs pour l’AK47. Dans un récent rapport, l’UNEP fait remarquer l’augmentation constante des couches aquifères empoisonnées relevées en Somalie, qui génèrent des maladies incurables chez la population.

Selon les publications de l’association écologiste “Basel Action Network”, de Seattle, le port de Lagos, au Nigeria, est l’escale la plus importante trafic illégal de composants technologiques obsolètes dirigés vers l’Afrique. Ce qui survient encore est d’ailleurs documenté à travers le site internet de l’association.

L’Afrique est la destination principale pour la réutilisation des implantations industrielles qui sont considérées polluantes chez les pays avancés  : la société industrialisée décharge dans les pays pauvres africains des installations d’épuration des phosphates ; des chaînes de montage démises, des installations de raffinerie du pétrole en désuétude, qui, comme nous l’avons vu, sont à pourcentage polluant élevé.
En septembre de l’année dernière, l’”Agence Fides” s’occupa de la décharge de déchets toxiques illégaux à Abidjan, en Côte d’Ivoire. A cette occasion, d’après une estimation, entre 400 et 1 000 tonnes de liquides d’un bateau-citerne de propriété grecque furent déchargés, drapeau du Panama battant, loué par une société hollandaise, dans une zone à densité élevée de population (cinq millions de personnes) d’environ dix kilomètres carrés, les abandonnant dans les décharges, dans les fossés et où cela arrivait.

D’après Greenpeace le bateau aurait navigué pendant des mois à la recherche d’une amarre, refusé par cinq pays, Nigeria inclus. D’après d’autres sources, il aurait visé directement sur Abidjan, où d’autres rapportent encore qu’il serait resté amarré longtemps avant de se décharger.

A propos de cet événement, le Parlement européen a approuvé une résolution, le 24 octobre 2006, dans laquelle il affirme que les effets de la décharge de déchets toxiques ont provoqué la mort à cette date de 8 personnes et l’hospitalisation de 85.000 personnes, soumises à des soins pour épistaxis, diarrhée, nausée, inflammations oculaires et difficultés respiratoires ; parmi celles-ci – selon les données de l’UNICEF – entre 9.000 et 23.000 enfants. Par la résolution, le Parlement européen affirme que “l’Afrique est devenue terrain de décharge de déchets dangereux de tous les types ” et que le cas de la Côte d’Ivoire est seulement “la pointe de l’iceberg par rapport au total des expéditions de déchets dangereux actuellement en cours de l’UE vers les pays non OCSE” et “la Commission est chargée de recueillir des informations sur le trafic et le déchargement illicites de tels déchets et de produits dangereux dans des pays africains et dans d’autres pays en voie de développement, d’avancer des propositions de mesures vouées à contrôler, réduire et éliminer le trafic, le transfert et le déchargement illicites de tels produits dans les pays africains et dans d’autres pays en voie de développement et de présenter actuellement une liste de pays et de sociétés transnationales consacrés à la décharge illicite de déchets et de produits toxiques dans des pays africains et dans d’autres pays en voie de développement”.

Récemment, en mai dernier, le Parlement panafricain (PAP), organe de l’Union africaine, a demandé aux pays occidentaux un dédommagement pour les dégâts causés par l’effet de serre et l’abandon de déchets sur le continent, deux problèmes dont, selon les autorités africaines, sont responsables les pays les plus industrialisés du monde. D’après le PAP – qui estime à environ 50 000 tonnes la présence de déchets sur le territoire africain – l’Afrique manquerait de fonds et de capacité pour faire face au problème, qui sur un continent extrêmement dépendant de l’agriculture serait agrandi ultérieurement.
Le démantèlement des bateaux.

Le système des “charrettes”, des bateaux délabrés que l’on fait couler est utilisé pour cacher de grandes masses de déchets dangereux. Mais les bateaux, relativement à leur démantèlement, peuvent être eux-mêmes objet du trafic de déchets dangereux, comme l’affirme le Parlement européen dans la résolution rappelée ci-dessus.

La plupart des bateaux du monde – qui deviennent déchet, et donc objet de la norme internationale au moment même où ils ne sont plus utilisés comme tels – ont été construits autour des années ’70, avant que de nombreuses substances dangereuses soient mises au jour. Plus de 90% des 700 bateaux qui chaque année – selon les estimations – sont détruits, contiennent de l’amiante, des peintures contenant du cadmium, de l’oxyde de plomb et de l’anticorrosif au chromate de zinc, des teintures contre le incrustations composées par le mercure et l’arsenic et ils conservent une vaste gamme d’autres déchets toxiques : PCB, étain tributyl et plusieurs milliers de litres de pétrole sans que l’industrie navale et les associations mondiales veuillent se rendre compte, pour des raisons évidentes d’intérêt, qu’il s’agit de l’élimination de déchets hautement dangereux pour la santé de l’homme.


Les ordures électroniques.


D’après les données du Programme des Nations Unies pour l’environnement, chaque année dans le monde 20 à 50 millions de tonnes d’ “ordures électroniques” sont produites. Les données officielles au niveau européen parlent de 11 millions de tonnes de déchets provenant de matériel électronique : environ 80% d’eux finit à la décharge. Et ceci est un problème – à l’intérieur du problème plus vaste de l’exportation des déchets solides vers les pays les plus pauvres du monde – qui a émergé ces dernières années avec tout son caractère dramatique, vu le caractère dangereux de ces déchets pour la santé humaine.

Un article paru dans “La Presse” du 12 juin 2007, rend compte d’une analyse d’un chercheur américain, selon laquelle d’ici la fin 2008, on recensera dans le monde au moins un milliard de pc, plus ou moins un pour six habitants. D’ici 2015, les pc seront plus de deux milliards. L’accélération ne sera pas due aux pays à l’avant-garde en technologie (Etats-Unis, occident européen, Scandinavie), mais à la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie. Cette donnée, si elle est confirmée, est certes positive par rapport aux possibilités de connaissance et d’échanges culturels internationaux de la planète entière, mais d’autre part, elle constituera un danger supplémentaire, sérieux, très grave pour le problème du démantèlement de la technologie obsolète et pour la protection de l’environnement de toutes les régions du monde.

Il y a également ce qui relève d’une étude de l’organisation “Basel Action Network” – que déjà aujourd’hui la dénommée “lutte contre le numérique divisé” (l’envoi périodique, de la part de nombreuses entreprises et organismes occidentaux, de composants électroniques inutilisés et obsolètes chez les populations du tiers monde), cache un flux international des ordures technologiques, qui pollue des nations entières de l’Afrique et de l’Asie.

En Europe seulement, la quantité de déchets technologiques (définis “Raee”, appareillages électriques électroniques et informatiques), augmente chaque année d’environ 5%. Une grande partie de ceux-ci arrive dans les décharges et les incinérateurs ou est transportée à l’étranger. Il y a, à ce sujet, deux directives européennes 95 (Rhos) et 96 de 2002 (Raee), qui se donnent comme premier objectif la diminution de l’impact environnemental dérivant du traitement du Raee, en favorisant le recyclage et la réutilisation, réduisant la dispersion des substances toxiques et les risques pour la santé, en introduisant la responsabilité du producteur. Les directives prévoient que les produits ne doivent pas contenir six matériaux considérés dangereux : mercure, plomb, chrome hexavalent, biphényl polybromuré et éther de biphényl polybromurés et cadmium.

Les autres destinations de trafics illégaux de déchets.


Un rapport de deux groupes environnementalistes américains, “Basel Action Network” et “Silicon Valley Toxics” affirme qu’entre 50 à 80% des déchets électroniques des Etats américains de l’Ouest sont chargés sur des containers de bateaux en partance pour l’Asie. Le rapport des deux associations fait explicitement référence à la décharge de Guiyu, en Chine, qui depuis 2002 est devenue l’une des décharges mondiales de pc, d’écrans, de claviers, d’imprimantes, de portables, etc. Les habitants de Guiyu abandonnent progressivement les champs de riz, sources de soutien principales, pour se consacrer au nouveau commerce florissant : le recyclage de l’électronique provenant du reste du monde. D’après les affirmations de “Greenpeace Cina”, 80% de la population va dans les décharges à la recherche de matériaux utiles à revendre ensuite aux commerces spécialisés. Mais ce fait non seulement porte préjudice à la santé environnementale mais également à celle des habitants. Tous les ordinateurs du monde, effectivement, contiennent du plomb, du PVC et quelques BFR, les retardateurs de flammes bromurées, le decaBDE, toutes les substances dangereuses pour la santé et persistantes dans l’environnement.

La ville de Bangalore – l’une des villes les plus importantes de l’Inde du sud grâce à ses industries et ses instituts de recherche dans le domaine scientifique – est la destination d’une énorme quantité de matériel technologique qui est travaillé ici et qui provient de l’Occident. Ce qui arrive pour d’autres pays vaut aussi pour Bangalore : les Etats-Unis – d’ailleurs, parmi les pays peu nombreux qui n’ont pas signé la Convention de Basilea, comme nous l’avons déjà dit – sont l’exportateur de matériel technologique le plus important. La plupart des entreprises qui font recyclage à Bangalore sont improvisées et utilisent des substances hautement toxiques et polluantes pour obtenir des déchets Hi-Tech des matériaux pouvant être remis sur le marché. En un an la production de déchets technologiques comprend : 1 000 tonnes de fer, 1 000 de plastique, 350 de cuivre, 300 de plomb, 43 de nickel et 0,23 de mercure. Les conséquences sur la santé des substances comme le béryllium, le plomb ou le mercure libérées dans l’environnement et dans les eaux sont connues: de l’infarctus aux dégâts irréversibles touchant le foie.


A ce sujet, nous avons interviewé Monseigneur Giampaolo Crepaldi, Secrétaire du Conseil Pontifical Justice et Paix.
D.: “Monseigneur, le Conseil Pontifical Justice et Paix s’est occupé du sujet du recyclage des déchets des sociétés industrialisées dans les pays pauvres du monde et plus généralement du problème de l’élimination des déchets que le nord du monde réalise à l’égard du sud du monde ?

R.: “Ce thème n’a pas été l’objet d’une intervention spécifique du Conseil Justice et Paix. Je peux donc seulement vous donner des éléments d’évaluation qui n’engage que moi. Il n’y a pas de doute que les sociétés développées réussissent à faire face à la question des déchets, parce qu’elles ont des systèmes technologiques appropriés. Et là où il y a plus de développement, une bonne administration, un bon gouvernement et du civisme, le problème – grâce justement aux instruments de la technologie – est affronté et résolu. Dans les pays en voie de développement, au contraire, où manque la technologie, le problème de l’élimination des déchets est un problème sérieux, qui limite et bloque l’aspiration même au développement”.
D.: “Beaucoup considèrent que la dénommée “ingénierie financière” du monde riche et industrialisé a un rôle de premier plan par rapport à l’exportation illicite des déchets des sociétés industrialisées dans les pays en voie de développement. Dans les chroniques également judiciaires des dernières années, il semble certain que les réseaux criminels qui trafiquent les déchets sont en grande partie les mêmes qui opèrent dans le domaine du trafic d’armes, de la drogue et de la corruption politique et économique. Que pensez-vous de la dimension de ce problème  ?”.

R.: “Il est évident que quand j’affirme que pour faire face à ce problème des sociétés industrialisées, un bon gouvernement, une bonne administration et un bon civisme sont nécessaires quand on n’a pas cela, on peut insérer l’organisation criminelle dans la gestion de cette problématique, qui peut également suivre les canaux du commerce illicite des armes. Gardons présent à l’esprit qu’il n’y a rien de plus impondérable que le monde de la production et du commerce des armes. Mais vous devez aussi souligner qu’également relativement à ce problème, qui est un problème global – ainsi que sur d’autres aspects des problématiques environnementales et globales – il est nécessaire d’évaluer le type d’organisation que l’on veut donner. La globalisation fait ressortir les limites du développement, celles de la manipulation de la création, les limites du marché et de la politique, celles de la technique laissée à elle-même. Dans la zone globale tous les agents sont limités, également ceux qui dans un environnement particulier, vantaient une certaine sorte d’absoluité. La preuve en est le besoin de l’intégration et de la collaboration à tous les niveaux, vu qu’aucun acteur ne se suffit plus à lui-même. Quand ils ne sont pas absolutisés à leur tour et qu’aucun espace n’en est retiré pour des nouvelles idéologies minimalistes, paupéristes ou locales ou pour des retours ingénus à un passé idéalisé, ces limites peuvent vraiment faire ressortir le caractère central du problème éthique qui est justement le problème de la limite de nos actions et le problème de la responsabilité pour le gouvernement de la mondialisation ”.

(D.Q.)





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