L’équilibre sur le marché concurrentiel








télécharger 173.8 Kb.
titreL’équilibre sur le marché concurrentiel
page3/3
date de publication04.10.2017
taille173.8 Kb.
typeDocumentos
l.21-bal.com > économie > Documentos
1   2   3

II) L’équilibre de marché en situation concurrentielle

A) Les hypothèses de la concurrence pure et parfaite


La concurrence pure et parfaite repose sur cinq hypothèses principales :

  • L’atomicité des acteurs : puisque les entreprises sont en concurrence sur le marché, chacune d’elles fait face à un grand nombre de concurrents directs pour ses produits. Comme chaque entreprise ne vend qu’une petite portion de la quantité totale offerte sur le marché, ses décisions n’ont aucun impact sur le prix de marché. Chaque entreprise considère donc le prix de marché comme donné. Les entreprises sur un marché en concurrence pure et parfaite sont « preneurs de prix » (price taker). Cette hypothèse s’applique aux offreurs comme aux demandeurs : un acheteur n’acquerra qu’une petite portion de la production totale et n’a pas d’influence sur le prix de marché. On peut aussi formuler cette hypothèse en disant qu’il y a beaucoup d’entreprises indépendantes et de consommateurs indépendants qui croient tous que leurs décisions n’affecteront pas les prix ;

  • La libre entrée et sortie : cette hypothèse précise qu’il n’y a pas de coût particulier qui rende difficile l’entrée sur le marché pour une nouvelle entreprise, ou la sortie si elle ne peut faire de profit. Les acheteurs peuvent facilement passer d’un fournisseur à l’autre, et ces fournisseurs peuvent facilement entrer sur le marché et en sortir. Ex : l’industrie pharmaceutique n’est pas parfaitement concurrentielle, parce que les entreprises en place possèdent des brevets qui leur donnent le droit exclusif de produire certains médicaments. Tout entrant devra soit investir en R&D, soit payer des droits aux entreprises en place. Les droits et les dépenses de R&D peuvent limiter l’accès au marché pour les entreprises. De même, l’industrie aéronautique n’est pas parfaitement concurrentielle, car l’entrée sur le marché demande d’énormes investissements dans des équipements et des usines qui n’ont que peu de valeur de revente. Cette hypothèse implique que les consommateurs peuvent facilement se fournir auprès d’une autre entreprise si leurs fournisseurs actuels augmentent leurs prix. Pour les entreprises, elle implique qu’elles peuvent librement entrer sur un marché si elles y voient une opportunité de profit et en sortir si elles perdent de l’argent. Une entreprise peut donc embaucher des travailleurs, et acheter du capital et des matières premières, et s’en défaire si elle souhaite fermer ou délocaliser son usine ;

  • L’homogénéité des produits : le comportement de preneur de prix apparaît généralement sur les marchés où les entreprises produisent des biens identiques ou quasiment identiques. Lorsque les produits de toutes les entreprises sur un marché sont parfaitement substituables – c’est-à-dire lorsqu’ils sont homogènes –, aucune entreprise ne peut fixer un prix supérieur à celui des autres entreprises sans perdre la totalité de ses clients. La plupart des produits agricoles, le pétrole, l’essence et les matières premières (telles que le cuivre, l’acier, le coton, etc.) sont relativement homogènes. Inversement, lorsque les biens sont hétérogènes, chaque entreprise a la possibilité de fixer un prix supérieur à celui de ses concurrents sans perdre tous ses clients. Cette hypothèse assure qu’il y aura un seul prix de marché, conformément à l’analyse offre ;

  • La mobilité des facteurs : les facteurs de production sont parfaitement mobiles. Le travail et le capital peuvent donc se déplacer librement et sans délai d’une entreprise à une autre ou d’un marché à un autre.

  • La transparence : l’information des différents agents intervenant sur le marché est parfaite, c’est-à-dire disponible immédiatement et sans coût. En particulier, cela signifie que tout le monde connaît en même temps et gratuitement toutes les quantités offertes et demandées par tous les agents aux différents prix.


La concurrence pure et parfaite correspond à une vision « idéalisée », souvent très éloignée du fonctionnement réel des marchés. En effet, beaucoup de marchés relèvent de la concurrence imparfaite (oligopole, concurrence monopolistique, voire oligopole), sont caractérisés par des imperfections (asymétries d’information, biens collectifs ou externalités). Les interventions de l’État peuvent aussi contrarier le fonctionnement libre du marché, lorsqu’elles consistent à interdire ou encadrer la vente de biens ou de services.


B) La détermination de l’équilibre de marché



Figure n°16 : Equilibre du marché en courte période


Figure n°17 : l’équilibre du marché en longue période



E2


ellipse 19474

E1

ellipse 19473


L’annulation des profits à long terme ne signifie pas que les entreprises concurrentielles ne peuvent pas enregistrer un bénéficie comptable. Ce bénéfice comptable inclut une rémunération normale des capitaux et, éventuellement, du temps de travail, apportés par les propriétaires de l’entreprise. Cette rémunération constitue un coût des facteurs de production et non un profit au sens économique du terme. À long terme, ce n’est pas le bénéfice comptable qui s’annule, mais le revenu résiduel des propriétaires, c’est-à-dire ce qui reste quand on payé tous les facteurs, y compris ceux apportés par les propriétaires eux-mêmes.
Le raisonnement développé ici suppose que toutes les entreprises ont les mêmes courbes de coût. C’est une condition nécessaire pour que toutes les entreprises aient un profit nul au point E0. Dans la réalité, les entreprises ont des coûts différents : quand le profit s’annule pour certaines, d’autres, plus performantes, ayant un coût moyen plus faible, continuent à réaliser un profit. On peut alors considérer que le point d’équilibre de long terme est celui où le profit s’annule dans la firme marginale (la dernière entreprise capable d’entrer sur le marché sans produire à perte), mais reste positif dans les entreprises plus efficaces. Si c’est le cas, à long terme, d’autres entreprises imiteront les méthodes de production les plus performantes et seront finalement en mesure de produire aux mêmes coûts que ces dernières. Ces entreprises entreront sur le marché et feront baisser les prix et les profits jusqu’à les annuler. Sur un marché de concurrence pure et parfaite, une entreprise même exceptionnellement performante ne peut maintenir sont profit à long terme, sauf si sa performance résulte de facteurs de production spécifiques à l’entreprise et dont nulle autre ne peut disposer (emplacement unique au monde, main-d’œuvre extrêmement qualifiée, matières premières rares, etc.). Le revenu résiduel de l’entrepreneur reflète alors de la présence de facteurs fixes et particulièrement rares, et l’économiste désigne ce revenu par le terme de rente et non plus de profit. C’est pour cette raison que l’on peut affirmer que les profits normaux s’annulent à long terme.


C) De l’équilibre partiel à l’équilibre général



Une première formulation de l’équilibre général apparaît chez Jean-Baptiste Say (1767-1832) avec sa fameuse « loi des débouchés » : elle énonce l’impossibilité d’un déséquilibre entre l’offre et la demande globale. L’idée générale est la suivante : les biens et services offerts se transforment en un revenu qui est entièrement dépensé pour l’achat de biens et de services, donc à l’échelle d’une économie, la demande globale (le revenu) est nécessairement égale à l’offre globale (la production disponible). Chez Say, les agents offrent des biens et des services afin d’obtenir les moyens d’acquérir d’autres biens et services (y compris les facteurs de production). Les « produits s’échangent contre les produits » et les échanges monétaires ne sont que des opérations intermédiaires facilitant les transactions, mais sans incidence réelle sur le fonctionnement de l’économie. « La monnaie n’est qu’un voile » qui n’est pas désirée pour elle-même, elle sert simplement d’intermédiaires dans les échanges. Il affirme ainsi qu’aucun agent ne détient la monnaie sous forme d’encaisses inutilisées une partie de son revenu. Tout le revenu est employé pour demander des biens et services. La demande globale est équivalente à l’offre globale.
Dans son ouvrage « Eléments d’économie pure » (1874), Léon Walras reprend le raisonnement de Say sur la « loi des débouchés » et jette les bases de la théorie de l’équilibre générale : il s’agit de montrer que l’équilibre (offre = demande) de plein-emploi peut assuré sur tous les marchés simultanément et que, de plus, cet équilibre est stable. Si un équilibre général est possible, il n’y a donc pas déséquilibre entre l’offre et la demande comme le suppose la loi des débouchés de Say.
Pour mettre en évidence un tel équilibre, Walras raisonne dans le cadre d’une économie de concurrence pure et parfaite : atomicité du marché (il existe un très grand nombre de producteurs et d’acheteurs, aucun n’est en mesure de peser sur le prix qui s’impose à tous) ; homogénéité des produits; libre entrée et sortie de l’industrie ou de la branche; parfaite transparence du marché (l’information circule librement sur les prix, les quantités et la nature des produits); parfaite mobilité des facteurs de production. Il ajoute d’autres hypothèses : l’acteur est parfaitement rationnel ; la monnaie ne peut être désirée pour elle-même (comme chez Say) ; les consommateurs fondent leurs décisions sur la base de la loi de l’utilité marginale pondérée par les prix.
Pour démontrer l’existence de cet équilibre général, Walras pose un système d’équations multiples qui exprime l’égalité entre l’offre et la demande sur chaque marché. Il montre ensuite qu’il y a autant d’inconnues qu’il y a d’équations dans ce système. Cela signifie que, mathématiquement, il y a une solution pour résoudre ce système d’équation et qu’un équilibre général est possible. Sans rentrer dans le détail, le nombre d’équations dans le système est égal à la somme :

  • des équations de demande effective qui rendent compte de la quantité demandée en fonction du prix ;

  • des équations d’échange qui rendent compte de l’égalité entre la demande et l’offre effectives sur les différents marchés ;

  • des équations dites d’équilibre général, qui permettent d’exprimer le prix d’une marchandise en une autre marchandise et que les rapports des prix entre les marchandises soient compatibles entre eux (si une marchandise A est exprimée en marchandise B et une marchandise B en marchandise C, ces deux rapports de prix doivent être compatibles avec le rapport de prix entre A et C).

Pour m marchandises, il y a donc m(m-1) équations de demande, m-1 équations d’échange et (m-1)(m-1) équations d’équilibre général. Quant aux inconnues, elles correspondent aux quantités et aux prix des différentes marchandises échangées. Pour m marchandises échangées deux à deux, il y a m(m-1) prix et m(m-1) quantités échangées puisqu’une marchandise n’est pas échangée contre elle-même, soit un nombre total d’inconnues de = .
Or, le nombre d’équations = 
Le nombre d’équations obtenues est égal au nombre d’inconnues, il y a donc une solution (prix et quantités d’équilibre) qui permet de résoudre ce système d’équations et d’assurer un équilibre général.
Néanmoins, tant que les prix d’équilibre ne sont pas trouvés (prix pour lequel offre et demande coïncident), aucun échange ne doit avoir lieu. C’est alors le rôle du « commissaire-priseur » qu’invoque Walras : il s’agit d’un agent extérieur au marché qui annonce les prix et enregistre les offres et demandes correspondantes à ce prix : tant que l’offre et la demande ne sont égales, le processus de tâtonnement se poursuit. Il est supposé qu’aucune transaction n’a lieu avant l’obtention de l’équilibre et le processus de génère aucun coût de fonctionnement. En recourant au commissaire-priseur, Walras souligne que la stabilité de l’équilibre général est assurée par la flexibilité des prix : si l’offre est supérieure à la demande, le prix baisse et vice versa.




1   2   3

similaire:

L’équilibre sur le marché concurrentiel icon3. 2 – Comment un marché concurrentiel fonctionne t’il ?

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconThème 3 : Marché concurrentiel versus concurrence imparfaite

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconRésumé de l’ouvrage
«biens-services», élaborés par des structures de production partenariales amorçant ainsi une transition vers un équilibre de concurrence...

L’équilibre sur le marché concurrentiel icon07 novembre 2013 cfix-fm saguenay
«le poids : sans commentaire» se tient du 11 au 15 novembre. On en parle avec mme dagenais d’Équilibre. ÉQuilibre est un osbl qui...

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconExpliquez, en les illustrant, les différents facteurs déterminant l’équilibre du marché ??

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconEquilibre homogène. Equilibre hétérogène. Phase

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconLe marché et le mécanisme d’ajustement par les prix
«Le marché sera régulé par la main invisible du marché»  c’est la loi naturelle du marché

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconL’établissement le «Korisco» se situe dans un environnement concurrentiel...
«Korisco» se situe dans un environnement concurrentiel qui s’organise autour d’un modèle d’organisation industrielle (OI), en effet,...

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconModule 4 : Déséquilibres, régulation et action publique
«rigide» au dessus du salaire d’équilibre, quelle conséquence cela a-t-il sur le chômage ?

L’équilibre sur le marché concurrentiel iconArticle 2 : procedure de passation du marche le marché sera passé...








Tous droits réservés. Copyright © 2016
contacts
l.21-bal.com