«Je hais les voyages et les explorateurs. Et voici que je m’apprête à raconter mes expéditions»








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TIERS MONDES

« Je hais les voyages et les explorateurs.

Et voici que je m’apprête à raconter mes expéditions »
Claude Lévi-Strauss,

Tristes Tropiques, première partie : « La fin des Voyages ».

Si je devais, en préambule à ce récit, exprimer ce que je pense des voyages, comme les longues années que j’ai passées hors de France m’y autorisent, je dirais, à la manière de Monsieur Lévi-Strauss, docteur de l’Université et membre de l’Académie Française, mais à sa manière seulement, l’imitant dans la forme, me démarquant de lui dans la pensée, l’aversion que m’inspirent les voyages. Comme lui, « je hais les voyages » et j’ajouterais immédiatement « et ce monde qui nous oblige à voyager ». A la différence de cet éminent docteur, qui déteste plus les hommes qui voyagent que le fait de voyager, je ne hais pas les voyageurs, et encore moins les explorateurs, puisque, au cours de mes voyages, je n’en ai jamais rencontré. Les voyageurs sont des hommes, faibles et vains, comme moi, mes semblables en quelque sorte. N’ayant pas d’autre ambition que d’instruire les hommes, qu’ils voyagent ou non, je ne cours pas après ces éloges qui hâteraient ma carrière. Je ne partage en rien l’arrogance de ce docteur de l’Académie qui méprise ceux qui ne voyagent pas à sa manière anthropologique, la seule qu’il juge digne d’intérêt, méritoire et éclairante. En un sens, je suis un humaniste égaré au milieu d’aéroports. Je préfère les hommes aux structures et la littérature aux tableaux à double entrée, dans lesquels on inscrit, quand on est savantissime, les oppositions binaires froid vs chaud, cru vs cuit, salé vs sucré, nature vs culture, etc. qui sont censées épuiser les significations des cultures humaines.

Cette aversion vous heurte, ô lecteurs ? Elle va à l’encontre des opinions les mieux établies et de ces préjugés que vous partagez avec le plus grand nombre. Je sais que notre époque loue les voyages. J’en sais aussi les raisons. Les voici énumérées pêle-mêle dans le plus grand désordre (ou des ordres, qui sait ?) : ça forme la jeunesse ; ça crée des emplois ; ça supplée la transcendance abolie ; ça ouvre l’esprit ; ça apprend à connaître d’autres hommes, d’autres cultures, d’autres horizons ; ça guérit même du racisme. Les bureaucrates de l’Europe nouvelle ne sont pas en retard sur la sinistre Opinion. Ils la devancent même pour la former. Voilà des décennies qu’ils incitent les jeunes - surtout les Français, réputés casaniers et sédentaires, censés sûrs d’eux, parce qu’ils jugeraient qu’il n’y a rien de mieux que la France et que tout ce qui est étranger n’est pas français - à aller voir ailleurs comment ça se passe, à parler avec des hommes différents, qui ne sont en rien leurs semblables, à multiplier les expériences et les séjours d’étude ou autres à l’étranger qui en jettent dans un CV, font rentrer des devises, boostent les exportations, ouvrent les carrières à l’international, prestigieuses et rémunératrices. Les amuseurs renchérissent sur les eurocrates. Il n’est pas d’émission de télé (ou de radio) qui n’offre pas aux heureux gagnants de jeux débiles un séjour de x jours à l’étranger. La montre était la récompense que l’on offrait aux communiants. Le voyage de dix jours dans les îles exotiques l’a remplacée. Quant au festival des étonnants voyageurs, organisé par un maoïste qui ne s’est jamais repenti d’avoir sombré dans la complicité avec le Crime et qui, du temps de son maoïsme flamboyant, s’est bien gardé de voyager en Chine où il aurait constaté de visu la Vérité de la Bête immonde, autant dire que, moi qui fus plus que tout autre un « étonnant voyageur », je n’y ai jamais mis les pieds et que je n’y mettrai jamais les pieds.

Ah, les voyages, ces remèdes au racisme ! Dans la pharmacopée humanitaire, voyager, c’est la panacée. Dieu sait pourtant - mais il n’est pas le seul : les peuples vaincus le savent mieux que lui - si, de 1938 à 1945, les nationaux socialistes allemands ont vu du pays ! Il n’y a pas une parcelle du continent européen, sauf la Grande Bretagne (encore qu’ils l’aient survolée plus que de raison), qu’ils n’aient pas visitée. Ils sont allés partout jusqu’en Asie, en Afrique et même en Amérique du Sud. Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs : les communistes les ont beaucoup imités, ou inversement, comme les disciples fervents marchent dans les pas de leur Maître. Ils n’en ont pas été pour autant respectueux de l’Autre, ni même antiracistes patentés. Bien au contraire. S’ils étaient restés chez eux, bien au chaud, à fendre leur bois ou à cultiver leur jardin, ils auraient épargné l’enfer à des millions d’hommes.

Les belles âmes - dont la beauté est proportionnelle à l’inculture - oublient la grande loi qui régit le monde, depuis quatre millions d’années (ou plus ou moins) que des hommes vivent sur cette terre. Le Racisme, qu’accompagne toujours un triomphal cortège d’exactions, de pillages, de crimes de masse et contre l’humanité, est le privilège, a été le privilège, sera éternellement le privilège des colons, des pionniers (qu’ils soient tueurs d’Indiens ou rouges), des envahisseurs, des occupants, des étrangers, des voyageurs, fussent-ils savants, et qu’il a, a eu, aura toujours pour cibles favorites les malheureux autochtones, qui, pour des raisons diverses (pauvreté, fidélité aux racines, choix de vie, paralysie des jambes, cécité, etc.) ne peuvent pas se déplacer et sont condamnés à rester tranquillement chez eux. Les autochtones ne sont racistes que dans le regard de l’étranger, du colon, du voyageur, de l’envahisseur, de l’occupant. Ils ne sont dits racistes que par abus de langage ou parce qu’ils sont trop faibles pour se libérer de l’étiquette infamante que les puissants leur ont apposée au fer rouge. On va à l’étranger pour exhiber sa supériorité. On voyage chez les indigènes pour les humilier. On se met en route pour confirmer ses certitudes. On migre pour piller ou pour couvrir d’un mépris sans limite les malheureuses victimes autochtones. Le sédentaire est le raciste du migrant.
Se déplacer, bouger, changer de résidence, descendre dans des hôtels pittoresques ou de luxe, se boucher le nez pour aller aux toilettes, coucher dans un autre lit que le sien et, chaque soir, dans un nouveau lit, c’est s’exposer à des insomnies et, de fait, à une mauvaise humeur revêche qui vous fait apparaître les autochtones comme des sous-hommes sales, cupides, antipathiques et vous transforme les belles âmes diplômées d’humanitairerie en mégères laides et haineuses ou en manieurs de chicote. Au mouvement sans but, à l’agitation sans objet, à l’excitation permanente, à la révolution (la vraie, celle qui se fait autour du globe), qu’il me soit permis de préférer - et de le dire haut et fort, contre l’avis général - la contemplation, l’étude, la lecture, un peu de mystique, l’intériorité (en moi et dans ma bibliothèque). On comprend bien le monde et les hommes de loin, enfermé dans sa chambre plutôt que romantiquement accoudé, les cheveux flottant au vent (des cheveux longs, évidemment), au bastingage d’un navire de croisière, qui fait les îles grecques et la Mer Rouge en trois jours et demi.
Des leçons à tirer des voyages


Tout n’est pas négatif dans ce que Montaigne nomme le voyager. En 1945, l’humiliante défaite et la honte qui l’a suivie ont vacciné pour un siècle les Allemands de leur folie expansionniste. Ils ne sont pas près de reprendre la route. A qui n’est pas sot, ni totalement fanatique, le voyager peut apprendre quelque chose à ces conditions : que le voyage n’ait pas été une fuite (la drogue étant en vente libre dans les cités, il n’est plus nécessaire de partir en Orient pour s’abrutir aux joints) ; que le voyage n’ait pas été fait les yeux fermés à la Sartre : quinze jours dans un palace tous frais payés, dix jours invité d’un tyran, une semaine escorté par le Syndicat des Littérateurs progressistes, une nuit dans un paradis socialiste, à la suite de quoi on écrit un ouvrage de fond (qui va révolutionner la pensée) sur la lutte des classes en Ouzbékistan soviétique, que l’on a survolé en avion pendant deux heures : bref, à la condition que l’on ait résidé vraiment à l’étranger, l’esprit libre, les yeux ouverts, sans prévention aucune.

J’ai voyagé, séjourné, résidé, travaillé - avec un statut peu différent de celui d’un immigré en France - pendant plus de dix ans en orient. Je n’en tire aucune gloire, mais un seul avantage : l’orient, pour moi, est tout, sauf exotique. Je n’y ai pas vu (et n’y vois toujours pas) cet exotisme de pacotille (joints, mouquères, désert, convivialité, authenticité, souks, épices, mosquées, couscous, etc.) que les Occidentaux blasés vont y chercher. C’est par facilité que j’appelle Orient cette région du monde, qui s’étend au Sud de la Méditerranée et sur le nom de laquelle personne ne s’entend, peut-être parce qu’elle est, comme le ça, innommable. Tantôt c’est l’orient ; tantôt le proche orient ; tantôt l’Afrique du Nord ; tantôt les pays arabes, dits ainsi, bien qu’ils ne soient pas arabes, sinon de langue - et encore -, parce qu’ils ont été conquis et leurs populations soumises il y a treize siècles par les Arabes, et qu’il est de bon ton, dans les milieux bien pensants, de qualifier d’arabo-islamiques. Ouvrons une brève parenthèse. Personne n’a dit à quel point ce qualificatif est inconvenant. On se couvre de honte si on caractérise un pays ou un groupe de pays ou une civilisation par la race supposée et par la religion (même si elle est dominante) de ses habitants. Qualifiez les pays d’Europe d’aryano-chrétiens, liés par la race et la religion, et immédiatement, on vous colle dans le dos les étiquettes infamantes de raciste, nazi, fasciste, délavées à force d’avoir trop servi certes, mais qui adhèrent encore bien. Or, ces mêmes étiquettes restent dans leur pochette quand il est question de pays arabo-islamiques. Aryano-chrétien, c’est la honte ; arabo-islamique, ce sont les honneurs. Dans la patrie des droits de l’homme, les principes sont extensibles et adaptables. Intangibles, s’il est question du nord de la Méditerranée, flexibles, inconsistants, mous, variables au sud, avec des degrés de tolérance très élevés (de 10 à 350 degrés).

Au temps où la littérature s’enseignait dans les lycées, chacun, en classe de première, étudiait la lettre XXX des Lettres Persanes, dans laquelle Rica, voyageant en France, raconte à son ami Ibben, resté à Smyrne, que les Parisiens, apprenant qu’il était persan (il avait ôté son costume et s’était habillé en indigène), s’en étonnaient ainsi : « Ah ! ah ! Monsieur est persan ? c’est une chose bien extraordinaire ! Comment peut-on être Persan ? » Montesquieu se garde bien de répondre. Ou bien la question, selon lui, n'a pas de sens ; ou bien il juge que nous attachons de l'importance à notre pays et à ce que nous sommes ou que nous croyons être par vanité ; ou encore il pense que l'on n'est pas persan, ni français, mais homme, et « être persan » ou « être français » est un accident ou, comme dirait un philosophe, une contingence.

J'ai vécu des expériences identiques en partie à celle de Rica, symétriques mais inverses : les siennes ont été fictives ; les miennes vraies. Alors que Rica est un être de papier qui n'a d'existence qu'entre les lignes d'un livre, moi, je suis un être de chair. Rica le persan de très bonne famille a voyagé en touriste sceptique et revenu de tout. Moi, français sans qualités ni quartier de noblesse, j'ai longtemps travaillé en orient pour y gagner de quoi nourrir ma petite famille. Si Montesquieu, deux siècles et demi plus tard, demandait « comment peut-on être Français ? », je répondrais, en me fondant sur mes expériences d'immigré, qu'on n'est pas français et qu'on on ne naît pas français non plus, mais qu'on devient français. Etre français n'est pas donné à la naissance et ad vitam aeternam. Ce n'est pas une identité, c'est quelque chose qui se fait : ça se fabrique, ça se forge. Parfois, il faut du temps. En 1940, des israélites, ainsi qu'on nommait les juifs, ignoraient ce que signifiait « juif ». Les chambres à gaz le leur ont appris à leurs dépens. Pour que le zombie que j'étais devînt français, ce fut pareil, les chambres à gaz en moins. Rien n'est plus simple. Il n'est même pas besoin, du moins pas encore, de génocide. Il suffit de séjourner brièvement dans un pays où les Français, s'il y en a encore, qu'ils ne soient pas menacés de mort ou qu'ils aient survécu à l'égorgement ou à la purification ethnique, sont haïs dans les paroles et les actes, sans limite et sans mesure, où tout autochtone, quel qu'il soit, pourvu qu'il soit imbu de la pureté de sa race, de son identité ou de la grandeur de son peuple, rêve de s'en faire un, parce que, en versant du mauvais sang français sur son sol racial, il vivra enfin l'illusion d'être quelqu'un et pas rien. Haineux, le regard des autres vous francise. Il vous franchouillardiserait même, malgré vous, quoi que vous fassiez, même si vous êtes rétif. La haine naturalise, plus efficacement que le jus soli et que le jus sanguinis. Prenez des intellos, tolérants bien entendu, si tant est que ces deux termes ne s'excluent pas l'un l'autre, soi-disant sceptiques et qui se croient du monde entier, parce que, le soir, enfoncés dans leur fauteuil de cuir, ils lisent, la bonne conscience béatement épanouie, un quotidien de référence Libération ou Le Monde ou un hebdo incontournable Le Nouvel Observateur. Obligez-les à vivre dans ce chaudron qu'est l'Algérie ou dans tout autre pays arabo-islamique. Là bout la haine, la haine viscérale, tripale, primaire, la haine de tout, la haine de l'infidèle, la haine des sales races ; bref, la haine de la France et des Français. En un instant, vous transformerez ces belles âmes qui aiment l'Autre, quoi qu'il fasse, en franchouillards hébétés, s'ils parviennent à rentrer chez eux sains et saufs et autrement qu’entre quatre planches. La haine a pour propriété de franciser l’intello le plus branché et le plus snob du cosmopolitisme beau parleur. Elle s'abat sur lui, elle l'écrase comme s’il était un cafard, elle le tue, parce qu'il est français, né français, ce dont il n’est pas responsable. Alors, il se souvient de ce qu'il est.

Un jour, Sartre ne pondit pas sa sottise quotidienne et dit enfin quelque chose de sensé : « On ne naît pas juif ; on le devient. On est juif dans le regard des autres ». Français, il en va de même. Né en 1929, en Tchécoslovaquie, ayant à subir mille avanies dans son pays occupé par les armées soviétiques, Milan Kundera s'est réfugié en France, où il a obtenu la nationalité française. Parvenu à un âge où les écrivains maîtrisent leur langue et leur art, il a choisi d'écrire en français. Bref, Milan Kundera a beaucoup voyagé, et pas seulement d'une langue et d'une culture à l'autre : il a une vraie expérience du monde. Célèbre, il est invité dans les universités des cinq continents. C'est un homme d'expérience, polyglotte, ouvert sur le monde, qui, devenu français, découvre avec stupeur que les Français sont haïs, autant que les juifs l'étaient dans l'Allemagne nazie. Cette francophobie l'indigne par la façon dont elle se répète ad nauseam. Lui qui aime la France - ce qu'elle est et veut être : le pays des droits de l'homme, de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, le pays où la culture joue un rôle plus important que l'argent - ; lui qui est Français par choix, fait l'expérience de la haine. Tant qu'il était tchèque, cette haine ne le touchait pas. Peut-être il ne la remarquait même pas. A partir du jour où il est devenu Français, il a senti cette haine, qui rabaisse en lui l'homme qu'il est.

Il y a près de 20 ans, voyageant en orient, j’ai constaté ce fanatisme national social islamique, qui fait l'histoire de l'islam et qui le définit, y étant consubstantiel. J'ai lu les tracts. J'ai lu les textes fondateurs, ayant des notions d'arabe que je me suis empressé d'oublier depuis. J'ai entendu les discours de mosquée, que l'on peut résumer, sans les caricaturer, à des appels au meurtre du type « mort aux chrétiens, mort aux mécréants, mort aux juifs, mort aux Occidentaux, mort à Satan ». A ces appels succédaient les meurtres. J'ai vu des musulmans menacer de mort des femmes, j'ai vu des malheureux égorgés dans la rue, au hasard, parce qu'ils étaient nés chrétiens, des maisons et biens incendiés, parce qu'ils étaient réputés appartenir à des infidèles, des mesures discriminatoires contre les mécréants et les étrangers : fermeture des ciné-clubs et des cafétérias dans les universités, obligation faite aux étudiants de prier collectivement aux heures saintes, etc. Moi-même, ayant dû quitter une salle par la fenêtre, j’ai vu dans les yeux islamiques la haine raciste qui voulait me tuer, parce que j'étais moi, c'est-à-dire occidental, français et supposé chrétien - et que je n'étais pas leur ; parce que j’étais né.

Léopold Trepper écrit : « Entre les nazis et nous (juifs), c'est une guerre biologique, c'est eux ou nous ». Je ne me fais pas d'illusions, étant sceptique de tempérament. Pourtant, je sais une chose, dont je témoigne. La biologie, le sang, la race, les gènes, les ancêtres, c'est justement ce que l'islam nous reproche. Nous sommes aux musulmans ce que les juifs étaient aux nationaux socialistes.


Départ
C'était en juin 1975, le 14 ou le 15 - je ne me souviens plus de la date exacte -, tôt le matin. Un employé des Postes, Télégraphe, Téléphone - ou, suivant l'acronyme mieux connu, des PTT, comme on nommait alors La Poste - sonna à la porte. J’ouvris. Il me tendit un télégramme, disant : « Je crois que c’est important ». Je regardai l’enveloppe avant de l’ouvrir, malgré l’impatience de savoir ce qu’elle contenait. Le télégramme émanait du Ministère des Affaires Etrangères, non pas du Quai d'Orsay, où s'élabore la politique étrangère de notre pays, mais de la rue La Pérouse, dans le XVIe arrondissement, où se trouvent des services de la DGRCST (ou Direction Générale des Relations Culturelles, Scientifiques et Techniques), dont la mission est de diffuser le français dans le monde et d’où sont gérés les établissements - lycées français, Instituts et centres culturels français, etc. -, et les personnels français qui enseignent soit le français, soit les savoirs élémentaires dans le monde entier.

Depuis des siècles, la France, véritablement inspirée de ce point de vue, diffuse sa langue et la civilisation sous toutes les latitudes et sur tous les continents. J'en suis fier et je lui rends hommage. Combien de nations dans ce monde sinistre affichent-elles comme but d'apprendre aux hommes, à tous les hommes, où qu'ils vivent, quels qu’ils soient, la liberté de l'esprit et qu'ils sont nés libres et égaux en droits ? Les Français oublient souvent (la plupart d’entre eux ne le savent même pas) que leur pays remplit une vocation missionnaire. Je suis conscient que j’aurais dû écrire « avait une vocation missionnaire » ou « était un pays missionnaire ». L'imparfait est plus conforme que le présent à la réalité. L’esprit missionnaire - apprendre et diffuser - s’éteint peu à peu ou est abandonné à d’autres, qui en profitent pour répandre partout leurs marchandises. Tout s’achève et s’épuise, puisque, Giscard et Mitterrand ayant posé leurs fesses carnassières sur le trône de l’Elysée, l'herbe de la mission civilisatrice ne croît plus dans notre pays. Elle déplaisait à nos élites et à tout ce qui éructe dans les haut-parleurs des media. Il y a un siècle, qu’ils fussent catholiques fervents ou agnostiques radicaux, nos ancêtres jugeaient urgent d’apprendre à tous les hommes, outre le français, la pensée, la littérature, le beau. Aujourd’hui, leurs descendants ne proposent plus que des ersatz de français nommé FLE (français langue étrangère), des ersatz de pensée nommé animation culturelle, des ersatz de littérature nommé journalisme ou sciences sociales, des ersatz d’art ou de beau nommé tags, hip hop ou rap. Si francophobie - ou haine de la France, de ce qu’elle est, veut être et symbolise - il y a dans le monde, comme le pense à juste titre Milan Kundera, elle n’est pas le seul fait des égorgeurs d’Algérie ou d’ailleurs : elle est d’abord dans la tête vide des pauvres élites de notre pays.
L'auteur du télégramme - un fonctionnaire du Bureau Proche Orient de cette DGRCST - me demandait de prendre contact avec lui.

Je vivais alors dans la vallée de la Durance, entre Manosque et Sisteron. Les édiles du département, désireux de changement (comme les y incitait l’esprit du temps) avaient décidé de substituer au beau et ancien nom de
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