Leçon 5 20 Janvier








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Table des matières

On n’est responsable que dans la mesure de son savoir-faire. Qu’est-ce que c’est que le savoir-faire ?
Disons que c’est l’art, l’artifice, ce qui donne à l’art - à l’art dont on est capable - une valeur remarquable. Remarquable

en quoi, puisqu’il n’y a pas d’Autre de l’Autre pour opérer le Jugement Dernier, du moins est-ce moi qui l’énonce ainsi.
Ceci veut dire qu’il y a quelque chose dont nous ne pouvons jouir. Appelons ça la jouissance de Dieu, avec le sens inclus là-dedans de jouissance sexuelle.
L’image qu’on se fait de Dieu implique-t-elle ou non qu’il jouisse de ce qu’il a commis ? En admettant qu’il ex-siste.

Y répondre qu’il n’ex-siste pas, tranche la question en nous rendant la charge d’une pensée dont l’essence est de s’insérer dans cette réalité…

première approximation du mot Réel qui a un autre sens dans mon vocabulaire

…dans cette réalité limitée qui s’atteste de l’ex-sistence - écrite de la même façon : x, trait d’union, s - de l’ex-sistence du sexe.
Voilà. C’est le type de chose que - en fin de compte - je vous apporte en ce début d’année, à savoir ce que j’appellerai…

c’est pas plus mal pour un début d’année

…ce que j’appellerai des vérités premières. Non pas bien sûr que dans l’intervalle qui nous a séparés depuis quelque chose comme maintenant trois semaines, non pas que je n’aie pas travaillé. J’ai travaillé à des trucs dont vous voyez là,

sur le tableau un échantillon :
36a.jpg 37a.jpg 38a.jpg
Ceci, comme vous pouvez le voir, est un nœud borroméen :
36a.jpg

Il ne diffère de celui que - je vous le rappelle - je dessine d’habitude, qui est foutu comme ça :
c:\users\alain\desktop\lacan séminaires\ressources\doc s23\34a.jpg
…il n’en diffère que de quelque chose qui n’est pas négligeable, c’est que celui-ci peut se distendre de façon telle que il y ait deux extrêmes comme rond et que ce soit celui qui est dans le milieu qui fasse le joint :
37a.jpg
La différence est celle-ci : supposez que ce soit trois éléments comme celui-là - le médian – qui s’unissent de façon circulaire.
Vous voyez bien, j’espère, comment ça peut se faire. Il n’y a pas besoin que je vous trace le truc au tableau.

Eh bien ça se simplifie comme ça :

36a.jpg
comme ça ou comme ça, parce que c’est le même :
38a.jpg
Naturellement, c’est pas de ça seulement que je me contente : j’ai passé mes vacances à en élucubrer bien d’autres, dans l’espoir d’en trouver un bon qui servirait de support - de support - j’entends : aisé - à ce que j’ai commencé aujourd’hui de vous raconter comme vérité première.
Eh ben - chose surprenante - ça ne va pas tout seul. Non pas que je croie que j’ai tort de trouver dans le nœud

ce qui supporte notre consistance, seulement c’est déjà un signe que ce nœud je ne puisse le déduire que d’une chaîne,

à savoir de quelque chose qui n’est pas du tout de la même nature : chaîne - ou link en anglais -

c’est pas la même chose qu’un nœud.
Mais reprenons le ron-ron des vérités dites premières…

Dites par moi comme telles. Il est clair que l’ébauche même de ce qu’on appelle la pensée

tout ce qui fait sens dès que ça montre le bout de son nez

…comporte une référence, une gravitation à l’acte sexuel, si peu évident que soit cet acte.

Le mot même d’« acte » implique la polarité active-passive. Ce qui déjà est s’engager dans un faux-sens.
C’est ce qu’on appelle « la connaissance », avec cette ambiguïté que l’actif c’est ce que nous connaissons, mais que nous nous imaginons que - faisant effort pour connaître – nous sommes actifs. La connaissance  donc, dès le départ se montre ce qu’elle est : trompeuse ! C’est bien en quoi tout doit être repris au départ, à partir de l’opacité sexuelle.
Je dis opacité en ceci :



  • c’est que  premièrement nous ne nous apercevons pas que du sexuel ne fonde en rien quelque rapport que ce soit. Ceci implique, au gré de la pensée, qu’il n’y a de responsabilité - en ce sens où responsabilité ça veut dire non réponse, ou réponse à côté - il n’y a de responsabilité que sexuelle. Ce dont tout le monde en fin de compte a le sentiment.




  • Mais par contre, que ce que j’ai appelé le savoir-faire va bien au-delà et y ajoute l’artifice que nous imputons à Dieu tout à fait gratuitement, comme JOYCE y insiste, parce que c’est un truc qui lui a chatouillé quelque part ce qu’on appelle la pensée.


C’est pas Dieu qui a commis ce truc qu’on appelle l’Univers. On impute à Dieu ce qui est l’affaire de l’artiste

dont le premier modèle est - comme chacun sait - le potier, et qu’on dit que - avec quoi d’ailleurs ? - il a moulé,

comme ça, ce truc qu’on appelle, pas par hasard, l’Univers, ce qui ne veut dire qu’une seule chose, c’est qu’y a d’l’Un. Yad’l’un, mais on ne sait pas où. Il est plus qu’improbable que cet Un constitue l’Univers.
L’Autre de l’Autre Réel, c’est-à-dire impossible, c’est l’idée que nous avons de l’artifice, en tant qu’il est un faire

- f.a.i.r.e, n’écrivez pas ça f.e.r - un faire qui nous échappe. C’est-à-dire qui déborde de beaucoup la jouissance que nous en pouvons avoir. Cette jouissance tout à fait mince, c’est ce que nous appelons « l’esprit ».
Tout ceci implique une notion du Réel, bien sûr.

Bien sûr qu’il faut que nous la fassions distincte du Symbolique et de l’Imaginaire.

Le seul ennui, c’est bien le cas de le dire, vous verrez tout à l’heure pourquoi, c’est que le Réel fasse sens dans cette affaire.
Alors que si vous creusez ce que je veux dire par cette notion du Réel, il apparaît que c’est pour autant qu’il n’a pas de sens, qu’il exclut le sens, ou plus exactement qu’il se dépose d’en être exclu, que le Réel se fonde.

Voilà. Je vous raconte ça comme je le pense. C’est pour que vous le sachiez que je vous le dis.

La forme la plus dépourvue de sens de ce qui pourtant s’imagine, c’est la consistance.

Rien ne nous force, hein, à imaginer la consistance, figurez-vous. Ouais…
J’ai là un bouquin qui s’appelle Surface and Symbol 6 qui ajoute que c’est une étude…

faut bien le savoir, car sans ce sous-titre comment le saurait-on ?

…qui ajoute The Consistency of James Joyce’s Ulysses, par Robert Martin ADAMS.
Il y a là comme quelque chose comme un pressentiment de la distinction de l’Imaginaire et du Symbolique.

À preuve : un chapitre, où après avoir intitulé le livre Surface and Symbol, un chapitre tout entier qui s’interroge, je veux dire qui met un point d’interrogation sur Surface or Symbol, Surface ou Symbole.
La consistance là, qu’est-ce que ça veut dire ?
Ça veut dire ce qui tient ensemble. Et c’est bien pour ça que c’est symbolisé, dans l’occasion, par la surface.

Parce que, pauvres de nous, nous n’avons idée de consistance que de ce qui fait sac ou torchon.

C’est la première idée que nous en avons.
Même le corps, c’est comme peau retenant dans son sac

un tas d’organes, que nous le sentons.

En d’autres termes, cette consistance montre la corde.

Mais la capacité d’abstraction imaginative est si faible que de cette corde…

cette corde montrée comme résidu de la consistance

…que de cette corde, elle exclut le nœud.
Or, c’est là-dessus - peut-être - que je peux apporter le seul grain de sel dont en fin de compte

je me reconnaisse responsable :

dans une corde, le nœud est tout ce qui ex-siste

au sens propre du terme, tel que je l’écris

…est tout ce qui ex-siste à proprement parler.
Ce n’est pas pour rien. Je veux dire ce n’est pas sans cause cachée que j’ai dû, pour ce nœud, y ménager un accès : commencer par la chaîne où il y a des éléments qui sont distincts. Éléments qui consistent alors en quelque forme de la corde, c’est-à-dire :


  • ou bien en tant que c’est une droite que nous devons supposer infinie pour que le nœud ne se dénoue pas,



  • ou bien en tant que ce que j’ai appelé rond de ficelle.


Autrement dit, corde qui se noue à elle-même, ou plus exactement qui se joint d’une épissure de façon à ce que le nœud à proprement parler, n’en constitue pas la consistance. Parce qu’il faut tout de même distinguer consistance et nœud. Le nœud ex-siste, ex-siste à l’élément corde, corde consistante.
Un nœud donc, ça peut se faire. C’est bien pour ça que j’en ai pris le cheminement, de raboutages élémentaires.

J’ai procédé comme ça parce que il m’a semblé que c’était le plus didactique. Vu la mentalité

y a pas besoin de dire plus

…La senti-mentalité propre au parlêtre, la mentalité en tant que, puisqu’il la sent, il en sent le fardeau.

La mentalité en tant qu’il ment. C’est un fait !
Qu’est-ce qu’un fait ? C’est justement lui qui le fait : il n’y a de fait que du fait que le parlêtre le dise.

Il n’y a pas d’autres faits que ceux que le parlêtre reconnaît comme tels en les disant.
Il n’y a de fait que d’artifice. Et c’est un fait qu’il ment  ! C’est-à-dire qu’il instaure dans la reconnaissance de faux faits.

Ceci parce qu’il a de la mentalité, c’est-à-dire de l’amour propre. C’est le principe de l’imagination : il adore son corps.

Il l’adore parce qu’il croit qu’il l’a !
En réalité il l’a pas…

mais son corps est sa seule consistance : mentale bien entendu

…son corps fout le camp à tout instant.
C’est déjà assez miraculeux qu’il subsiste durant un temps. Le temps de cette consommation qui est de fait - du fait de le dire - inexorable. Inexorable en ceci que rien n’y fait, parce qu’elle n’est pas résorptive. C’est un fait constaté

même chez les animaux : le corps ne s’évapore pas. Il est consistant. Et c’est ce qui lui est - à la mentalité - antipathique. Uniquement parce que – elle - elle y croit d’avoir un corps à adorer. C’est la racine de l’Imaginaire.
Je le panse - p.a.n.s.e, c’est-à-dire je le fais panse - donc je l’essuie. [Rires]

C’est à ça que ça se résume. C’est le sexuel qui ment là-dedans, de trop s’en raconter.
Faute de l’abstraction imaginaire dite plus haut, celle qui se réduit à la consistance, car le concret,

le seul que nous connaissions, c’est toujours l’adoration sexuelle. C’est-à-dire la méprise. Autrement dit le mépris.

Ce qu’on adore est supposé - confer le cas de Dieu - n’avoir aucune mentalité.
Ce qui n’est vrai que pour le corps considéré comme tel, je veux dire adoré, puisque c’est le seul rapport que le parlêtre

a à son corps. Au point, que quand il en adore un autre - un autre corps - c’est toujours suspect, car cela comporte

le même mépris véritable, puisqu’il s’agit de vérité.
Qu’est-ce que la vérité comme disait l’autre ? Qu’est-ce que « dire

comme pendant le début du temps où je déconnais, on me reprochait de ne pas le dire

…qu’est-ce que « dire le vrai sur le vrai » ? C’est faire rien de plus que ce que j’ai fait effectivement : suivre à la trace le Réel.

Le Réel qui ne consiste et qui n’ex-siste que dans le nœud.
Fonction de la hâte, hein ! Il faut que je me hâte, hein ! Naturellement j’arriverai pas au bout. Quoique je n’ai pas musardé !

Mais boucler le nœud imprudemment, ça veut simplement dire aller un peu vite.

Le nœud peut-être que je fais là, celui de droite ou celui de gauche est peut-être un peu insuffisant.
38a.jpg 36a.jpg

C’est même pour ça que j’en ai cherché où il y ait plus de croisements que ça.

Mais tenons-nous en au principe. Au principe qu’il faut en somme avoir trouvé.

J’y ai été conduit par le rapport sexuel, c’est-à-dire par l’hystérie, en tant qu’elle est la dernière réalité perceptible…

comme FREUD l’a aperçu fort bien

…la dernière ὕστερον [usteron] : réalité, sur ce qu’il en est du rapport sexuel, précisément.

C’est là que FREUD en a appris le b.a.ba. Ce qui l’a pas empêché de poser la question WwdW : « Was will das Weib ? »

Il ne faisait qu’une erreur : il pensait qu’il y avait das Weib. Il n’y a que ein Weib : WweW.
Alors maintenant quand même, je vais vous donner - comme ça - un petit bout à manger. Voilà.

Je voudrais illustrer ça. Illustrer ça de quelque chose qui fasse support, et qui est bien ce dont il s’agit dans la question.
J’ai déjà parlé, dans un temps, de l’énigme. J’ai écrit ça grand E indice petit e : Ee. Il s’agit de l’énonciation et de l’énoncé.

Une énigme, comme le nom l’indique, est une énonciation telle qu’on n’en trouve pas l’énoncé.
Dans le bouquin dont je vous parlais tout à l’heure, celui d’R.M. ADAMS…

plus facile, je l’espère, à trouver que ce fameux Portrait of the Artist as a Young Man, que vous pouvez trouver quand même, à cette seule condition de ne pas exiger d’avoir au bout tout le criticisme

que Chester ANDERSON a pris soin d’y rajouter

Surface and Symbol est édité à Oxford University Press, c’est facile à avoir, Oxford University Press a aussi un bureau à New York. Bon. Alors là, dans ce R.M. ADAMS, vous y trouverez quelque chose qui a son prix.
C’est à savoir que dans les premiers chapitres de Ulysses, quand il va professer auprès de ce menu peuple qui constitue une classe, si mon souvenir est bon, à Trinity Collège, JOYCE…

c’est-à-dire, non pas JOYCE, mais Stephen

…Stephen c’est-à-dire le JOYCE qu’il imagine et - comme JOYCE n’est pas un sot - qu’il n’adore pas, bien loin de là,

il suffit qu’il parle de Stephen pour ricaner. C’est pas très loin de ma position quand même, quand je parle de moi. Quand je parle en tout cas de ce que je vous jaspine.
Alors, en quoi consiste l’énigme ?
C’est un art que j’appellerai d’entre-les-lignes pour faire allusion à la corde.

On voit pas pourquoi les lignes de ce qui est écrit, ça ne serait pas noué par une seconde corde.
Je me suis mis comme ça à rêver, et je dois dire que tout ce que j’ai pu consommer d’histoire de l’écriture, voire de théorie de l’écriture…

  • il y a un nommé FÉVRIER qui a fait l’Histoire de l’écriture 7,

  • il y en a un autre qui s’appelle GELB qui a fait une théorie de l’écriture
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