Leçon 5 20 Janvier








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Alors ! Qu’est-ce qui a pu vous paraître discutable dans ce que j’ai avancé aujourd’hui ?
Stuart SCHNEIDERMAN
Ce n’est pas une question sur le nœud lui-même, c’est une question plutôt historique. Qu’est-ce qui vous a amené à croire au début, que vous trouveriez quelque chose chez CHOMSKY qui vous dirait

ou qui vous rappellerait, pour moi, c’est quelque chose qui ne m’aurait jamais venu en tête.
LACAN
C’est bien pour ça que j’ai été soufflé, c’est certain. Oui, mais ça ne veut pas dire que je ne…

on a toujours cette sorte de faiblesse, - n’est-ce-pas ? - et il y a un reste d’espoir

…je veux dire que CHOMSKY s’occupant de linguistique, je pouvais espérer voir une pointe d’appréhension

de ce que je montre concernant le Symbolique, c’est-à-dire qu’il garde - même quand il est faux - quelque chose du trou. Qu’il est impossible par exemple de ne pas qualifier de faux trou l’ensemble constitué par le symptôme et le Symbolique.
Mais que d’un autre côté, c’est en tant qu’il est accroché au langage que le symptôme subsiste, au moins si nous croyons que par une manipulation dite interprétative - c’est-à-dire jouant sur le sens - nous pouvons modifier quelque chose

au symptôme. Cette assimilation chez CHOMSKY de quelque chose, qui à mes yeux est de l’ordre du symptôme,

c’est-à-dire qui confond le symptôme et le Réel, c’est très précisément ce qui m’a soufflé.
Stuart SCHNEIDERMAN
Excusez-moi. C’est une question peut-être oisive sur…
LACAN – oiseuse ?
Stuart SCHNEIDERMAN - Oisive. Étant Américain...
LACAN
Oui ! Vous êtes Américain. Et je vous remercie ! Je constate simplement qu’il n’y a, une fois de plus qu’un Américain pour m’interroger. Enfin, je ne peux pas dire combien j’ai été comblé, si je puis dire, par le fait que - en Amérique –

j’ai eu des gens qui avaient, qui me témoignaient par quelque côté que mon discours n’était pas vain.
Stuart SCHNEIDERMAN
Alors, oui, pour moi, essayant de comprendre la possibilité de plusieurs discours à Paris, il me semble impossible

que quelqu’un ait pu concevoir que CHOMSKY, éduqué dans la tradition nouvelle née de la logique mathématique et qu’il a pris chez QUINE et GOODMAN, à Harvard…
LACAN - Mais QUINE n’est pas bête du tout, hein !
Stuart SCHNEIDERMAN
Non, mais il n’est pas non plus, me semble-t-il… QUINE et LACAN, c’est deux noms que je n’aurais pas trouvés. Mais pour ce qui est de la réflexion sur le sujet, c’est les français qui pour trouver quelque chose de… pour trouver un tas d’images… il me manque une pensée comme ça…
LACAN - Est-ce que je peux attendre de quelqu’un de français quelque chose qui, enfin qui…
Roland CHEMAMA
Moi je voulais vous interroger sur quelque chose…

C’est à propos de l’alternance finalement du corps et de la parole comme vous la vivez même aujourd’hui.

Parce qu’il y a quelque chose qui m’échappe un petit peu dans votre discours, c’est le fait que vous parliez effectivement pendant une heure trente, et qu’ensuite vous ayez le désir d’avoir un contact, finalement, plus direct avec quelqu’un.

Et je me suis demandé si, d’une façon plus générale, dans votre théorie, là, vous ne parliez pas strictement du langage, mais sans penser à ces moments où le corps sert lui aussi d’échange, et effectivement à ce moment-là, l’organe - c’est pas clair mais… - l’organe peut servir à appréhender le Réel, d’une façon directe, sans le discours. Est-ce qu’il n’y a pas une alternance des deux dans la vie d’un sujet ? J’ai l’impression qu’il y a une désincarnation du discours.

Le discours se reportant toujours…

LACAN - Comment dites-vous ? Une désincarnation…
Roland CHEMAMA
…du discours, du corps, c’est ce que je veux dire.

Est-ce qu’il n’y a pas simplement un jeu effectivement d’alternance entre les deux… sans le langage ?

Est-ce que ce trou n’existerait pas du fait d’un engagement physique direct avec ce Réel ?

Et je parle de l’amour et de la jouissance.
LACAN
C’est bien là ce dont il s’agit. Il est tout de même très difficile de ne pas considérer le Réel, dans cette occasion comme un tiers. Et disons que ce que je peux solliciter comme réponse appartient à ceci qui est un appel au Réel, non pas comme lié au corps, n’est-ce-pas, mais comme différent. Que loin du corps, il y a possibilité de ce que j’appelais la dernière fois résonance, ou consonance. Que c’est au niveau du Réel que peut se trouver cette consonance.
Que le Réel

par rapport à ces pôles que constituent le corps et d’autre part le langage

…que le Réel est là ce qui fait accord.
Qu’est-ce que je peux attendre de quelqu’un d’autre?
X
Vous disiez tout à l’heure que CHOMSKY faisait du langage un organe, et vous parliez d’un effet de soufflage.

Ça vous avait soufflé.
Et je me demandais si ça ne tenait pas au fait que vous, ce que vous dites, ce dont vous faites un organe c’est la libido.

Je pense au « mythe de la lamelle », et je me demande si ça n’est pas le biais par lequel peut se poser, ici, précisément la question de l’âme. C’est-à-dire je me demande si ce déplacement de l’un à l’autre, qui m’a été présent à l’esprit lorsque vous en aviez parlé, n’est pas ce par quoi on peut saisir encore qu’il y ait de l’âme.
Parce que écarter l’idée de mettre un écart entre langage et organe, ça ne peut se récupérer dans le sens d’un art que si on - je pense qu’on coupe l’organe au niveau de là où vous le mettez, de la libido. C’est pas simple, je veux dire, parce que la libido comme organe c’est pas…

Et je pense d’autre part, ce qui est étonnant c’est que…
LACAN
La libido, comme son nom l’indique, ne peut être que participant du trou, tout autant que des autres modes sous lesquels se présentent le corps et le Réel d’autre part. Ouais…
X - Ce qui est très curieux, c’est que lorsque vous parlez…
LACAN
C’est évidemment par là que j’essaie de rejoindre la fonction de l’art. C’est en quelque sorte impliqué par ce qui est laissé en blanc comme quatrième terme. Et quand je dis que l’art peut même atteindre le symptôme, c’est ce que je vais essayer de substantialiser et c’est à juste titre que vous évoquez le mythe dit lamelle.

C’est tout à fait dans la bonne note, et je vous en remercie. C’est dans ce fil que j’espère continuer.
X
Je voudrais poser une petite question : lorsque vous parlez de la libido, dans ce texte, vous dites qu’elle est remarquable par un trajet d’invagination aller-retour. Or cette image, aujourd’hui elle me semble pouvoir fonctionner comme celle de la corde qui est prise dans un phénomène de résonance et qui ondule.

C’est-à-dire qui fait un ventre qui s’abaisse et se lève et des nœuds. Je voudrais savoir si…
LACAN
Non mais ce n’est pas pour rien que dans une corde, la métaphore vient de ce qui fait nœud.

Ce que j’essaie, c’est de trouver à quoi se réfère cette métaphore.

S’il y a dans une corde vibrante des ventres et des nœuds, c’est pour autant que c’est au nœud qu’on se réfère.

Je veux dire que on use du langage d’une façon qui va plus loin que ce qui est effectivement dit.

On réduit toujours la portée de la métaphore comme telle, c’est-à-dire qu’on la réduit à une métonymie.

X
Lorsque vous passez du nœud borroméen à trois - Réel, Imaginaire, Symbolique - à celui à quatre - où s’introduit le symptôme,

le nœud borroméen à trois en tant que tel disparaît. Et…
LACAN
C’est tout à fait exact. II n’est plus un nœud. Il n’est tenu que par le symptôme.
X
Dans cette perspective, disons de l’espoir de cure, en matière d’analyse, ça semble poser problème…
LACAN
Il n’y a aucune réduction radicale du quatrième terme. C’est-à-dire que même l’analyse, puisque FREUD…

on ne sait pas par quelle voie

…a pu l’énoncer : il y a une Urverdrängung, il y a un refoulement qui n’est jamais annulé. Il est de la nature même

du Symbolique de comporter ce trou, et c’est ce trou que je vise, que je reconnais dans l’Urverdrängung elle-même.
X
D’autre part vous parlez du nœud borroméen en disant qu’il ne constitue pas un modèle.

Est-ce que vous pourriez préciser ?
LACAN
Il ne constitue pas un modèle sous le mode où il a quelque chose près de quoi l’imagination défaille.

Je veux dire qu’elle résiste à proprement parler, comme telle, à l’imagination du nœud.

Son abord mathématique dans la topologie est insuffisant.
J’ai - je peux quand même vous dire mes expériences de ces vacances - je me suis obstiné à penser à la façon dont ceci :
c:\users\alain\lacan séminaires\s21 documents\5.jpg
qui constitue un nœud, non pas un nœud entre deux éléments, car comme vous le voyez, il n’y en a qu’un seul. Comment ce nœud dit nœud à trois, le nœud le plus simple, le nœud que vous pouvez faire, c’est le même que celui-ci 
c:\users\alain\lacan séminaires\s21 documents\4b.jpg
le nœud que vous pouvez faire avec n’importe quelle corde, la plus simple. C’est le même nœud quoiqu’il n’ait pas

le même aspect. Je me suis attaché à penser à ceci, dont j’avais fait, disons la trouvaille, à savoir qu’avec ce nœud,

tel qu’il est montré là, il est facile de démontrer qu’il ex-siste un nœud borroméen.
Il suffit de penser que vous pouvez rendre sous-jacent sur une surface…

qui est cette surface double sans laquelle nous ne saurions écrire quoi que ce soit concernant les nœuds

…sur une surface donc sous-jacente, vous mettez le même nœud.
Il est très facile de réaliser - je veux dire par une écriture - ceci : qu’en faisant passer successivement - je veux dire à chaque étape - un troisième nœud à trois, successivement…

et c’est facile ça à imaginer. Ça s’imagine pas tout de suite il a fallu que j’en fasse la trouvaille

…faire passer un nœud homologue sous le nœud sous-jacent, et sur - à chaque étape - le nœud que j’appellerai là sur-jacent.

Ceci donc, réalise aisément un nœud borroméen.

24a.jpg25a.jpg
Y a-t-il possibilité, avec ce nœud à trois, de réaliser un nœud borroméen à quatre ?

J’ai passé à peu près deux mois à me casser la tête sur cet objet - c’est bien là le cas de le dire - je n’ai pas réussi

à démontrer qu’il ex-siste une façon de nouer quatre nœuds à trois d’une façon borroméenne.
Eh bien, ça ne prouve rien ! Ça ne prouve pas qu’il n’ex-siste pas !
Encore hier soir, je n’ai pensé qu’à ça : si j’avais pu y arriver à vous le démontrer qu’il ex-siste

Ce qu’il y a de pire, c’est que je n’ai pas trouvé la raison démonstrative de ce qu’il n’ex-siste pas. Simplement, j’ai échoué.
Car même cela : que je ne puisse pas montrer que ce nœud à quatre nœuds à trois, en tant que borroméen, ex-siste,

que je ne puisse pas le montrer ne prouve rien. Il faut que je démontre qu’il ne peut ex-sister.

En quoi, de cet Impossible, un Réel sera assuré. Le Réel constitué par ceci : qu’il n’y a pas de nœud borroméen qui se constitue de quatre nœuds à trois. Ce serait là toucher un Réel.
Pour vous dire ce que j’en pense, toujours avec ma façon de dire que c’est mon pen-se : je crois qu’il ex-siste.

Je veux dire que ce n’est pas là que nous buterons à un Réel. Je ne désespère pas de le trouver.

Mais c’est un fait que je ne peux rien. Parce que dès que ça serait démontré, ça serait facile de vous le montrer. Mais il est un fait aussi, c’est que je ne peux rien de tel, vous montrer. Le rapport du montrer au démontrer est là nettement séparé.
X
Vous avez dit tout à l’heure que dans la perspective de CHOMSKY, le langage peut être un organe.

Et vous avez parlé de la main. Pourquoi ce mot « main » ?

Est-ce que sous ce mot main, il y a la référence à quelque chose de l’ordre… qui a rapport à un objet qui n’est pas encore technique au sens cartésien du terme ?
C’est-à-dire une technique qui ignore le langage, qui ne parle plus d’une technique au sens cartésien du terme,

c’est-à-dire une technique qui ignore le langage, qui ne parle plus d’une technique liée au langage, pour désigner

le rapport du sujet au langage, est là pour montrer la nécessité d’une autre théorie de la technique

que celle qui a lieu peut-être, chez CHOMSKY ?
LACAN
Oui, c’est ce que je prétends : malgré l’existence de poignées de mains, la main dans la poignée, dans l’acte de poigner,

ne connaît pas l’autre main.
Quelqu’un attend pour un cours…


16 Décembre 1975 Table des matières

Si on mettait autant de sérieux dans les analyses que j’en mets à préparer mon séminaire, eh bien, ça serait tant mieux.

Ça serait tant mieux, et ça aurait sûrement de meilleurs résultats. Il faudrait pour ça que dans l’analyse on ait, comme je l’ai…

comme je l’ai, mais c’est du senti-mental dont je parlais l’autre jour

…le sentiment d’un risque absolu.
Voilà, l’autre jour je vous ai dit que le nœud à trois… le nœud à trois que je dessine comme ça :
c:\users\alain\lacan séminaires\s21 documents\5.jpg
et dont vous voyez qu’il s’obtient du nœud borroméen en rejoignant les cordes en ces trois points que je viens de marquer :
24ba.jpg25a.jpg
…je vous ai dit que le nœud à trois, j’avais fait la trouvaille qu’ils se nouaient entre eux, à trois, borroméennement.

Je vous ai dit aussi en quoi - si l’on peut dire - c’était tout à fait justifiable par une explication.

Je vous ai dit que je m’étais efforcé pendant deux mois de faire ex-sister pour ce nœud le plus simple,

un nœud borroméen à quatre. Je vous ai dit également que le fait que je n’y étais pas arrivé à le faire ex-sister, ne prouvait rien sinon ma maladresse. Je crois - je suis même sûr : je m’en souviens - je crois vous avoir dit que je croyais qu’il devait exister.
J’ai eu le soir même la bonne surprise de voir surgir

il était tard, je dirai même que j’étais sorti avec un peu de retard, vu mes devoirs

…j’ai donc vu surgir sur le pas de ma porte le nommé THOMÉ - pour le nommer - et qui venait m’apporter…

et je l’en ai grandement remercié

…qui venait m’apporter…

fruit de sa collaboration avec SOURY SOURY et THOMÉ, souvenez-vous de ces noms

…qui venait m’apporter la preuve que le nœud borroméen à quatre, de quatre nœuds à trois, ex-siste bien.
Ce qui justifie assurément mon obstination, mais ce qui n’en rend pas moins déplorable mon incapacité.

Je n’ai néanmoins pas accueilli la nouvelle, que ce problème était résolu, avec des sentiments mélangés…

mélangés de mon regret de mon impuissance avec celui du succès obtenu

…mes sentiments ne l’étaient pas, ils étaient purement et simplement d’enthousiasme.
Et je crois leur en avoir montré quelque chose, quand je les ai vus quelques soirs après, soir où d’ailleurs ils n’ont pas pu me rendre compte de comment ils l’avaient trouvé. Ils l’avaient trouvé de fait, et j’espère n’avoir pas fait d’erreur en transcrivant - car ce n’est qu’une transcription - en transcrivant comme je l’ai fait sur ce papier central le fruit de leur trouvaille.
Je l’ai reproduit, à peu de chose près. Je veux dire que c’est - c’est le cas de le dire - textuellement ce qu’ils ont élaboré,

à part le fait que le trajet mis à plat, est à peine différent.
Si ce trajet mis à plat est tel que je vous le présente, c’est pour que vous sentiez…

sentiez peut-être un peu mieux que dans la figure qu’ils m’ont faite

…que vous sentiez peut-être un peu mieux comment c’est fait :

27.jpg

Je pense que à l’aspect de cette figure - j’espère ! - chacun peut voir que, à supposer par exemple que le nœud à trois

- ici noir - le nœud à trois noir étant élidé, il paraît bien clair que les trois autres nœud à trois sont libres.

Il est bien clair en effet que le nœud à trois vert est sous le nœud à trois rouge, qu’il suffit, ce nœud à trois vert,

de le sortir du rouge, pour que le nœud à trois brun ici [bleu], se montre également libre.
J’ai vu longuement SOURY et THOMÉ.
Je vous l’ai dit, ils ne m’ont pas fait de confidences sur la façon dont ils l’ont obtenu. Je pense d’ailleurs qu’il n’y en a pas qu’une, qu’il n’y a pas que celle-là. Et peut-être vous montrerai-je la prochaine fois, comment encore on peut l’obtenir.
Je voudrais quand même commémorer ce menu événement…

événement d’ailleurs que je considère comme pas menu,

et je vais vous dire pourquoi ensuite, autrement dit pourquoi je cherchais

…je veux un peu plus commémorer notre rencontre.
Je crois que le support de cette recherche est non pas ce que Sarah KOFMAN5 dans un livre, dans un article remarquable où elle a contribué, un article remarquable qu’elle appelle Vautour Rouge et qui n’est autre qu’une référence aux Élixirs du Diable célébrés par FREUD, référence qu’elle reprend après l’avoir déjà une fois mentionnée

dans son Quatre romans analytiques, livre entier d’elle, ceci n’empêchant pas que je vous recommande la lecture

de cette Mimesis qui me paraît, avec ses cinq autres collaborateurs, réaliser quelque chose de remarquable.
Je dois vous dire la vérité, je n’ai lu que l’article du premier, du troisième et du cinquième, parce que j’avais, en raison de la préparation de ce séminaire, d’autres chats à fouetter. Je crois néanmoins que Mimesis vaut tout à fait la peine d’être lu.
Le premier article qui concerne WITTGENSTEIN et disons le bruit qu’a fait son enseignement, est tout à fait remarquable. Celui-là, je l’ai lu de bout en bout.
Néanmoins, je dois dire que cette géométrie qui est celle des nœuds, dont je vous ai dit qu’ils manifestent une géométrie tout à fait spécifique, originale, est quelque chose qui « exorcise » cette inquiétante étrangeté.

Il y a là quelque chose de spécifique.
L’inquiétante étrangeté relève de l’Imaginaire, incontestablement.

Mais qu’il y ait quelque chose qui permette de l’exorciser est assurément de soi-même étrange.
Pour spécifier où je mettrais ce dont il s’agit, c’est quelque part par là :
c:\users\alain\desktop\lacan séminaires\ressources\doc s23\26.jpg
Je veux dire que c’est pour autant que l’Imaginaire se déploie selon le mode de deux cercles…

ce qui peut également se noter d’un dessin,

et je dirai qu’un dessin ne note rien, pour autant que la mise à plat en reste énigmatique

…c’est pour autant qu’ici, joint à l’Imaginaire du corps, quelque chose comme une inhibition spécifique qui se caractériserait spécialement de l’ inquiétante étrangeté que - provisoirement tout au moins - je me permettrais de noter

ce qu’il en est, quant à sa place, de ladite étrangeté.
La résistance que l’imagination éprouve à la cogitation de ce qu’il en est de cette nouvelle géométrie est quelque chose qui me frappe, pour l’avoir éprouvé. Que SOURY et THOMÉ aient été…

j’ose le dire, quoiqu’après tout, je n’en ai pas d’eux le témoignage

…aient été spécialement captivés - me semble-t-il - par ce qui, dans mon enseignement, a été conduit à explorer, sous le coup, sous le fait de ce que m’imposait la conjonction de l’Imaginaire, du Symbolique et du Réel, qu’ils aient été attrapés tout spécialement par ce qu’il faut bien l’appeler cette élucubration qui est mienne, c’est quelque chose qui n’est certainement pas de pur hasard, disons que pour ça ils sont doués.
L’étrange…

l’étrange, et c’est là-dessus que je me permets de trahir ce qu’ils ont pu me faire de confidence

…l’étrange - me semble-t-il - est ceci que…

et cela m’a saisi, étant donné ce que vous savez que je profère

…c’est qu’ils m’ont dit qu’ils s’y avançaient en parlant entre eux.
Je ne leur en ai pas fait tout de suite la remarque, parce qu’à la vérité, cette confidence me semblait très précieuse, mais il est certain qu’on n’a pas l’habitude de penser à deux. Le fait que ce soit en en parlant entre eux qu’ils arrivent à des résultats qui ne sont pas remarquables seulement par cette réussite, il y a longtemps que ce qu’ils composent sur le nœud borroméen

me paraît plus qu’intéressant, me paraît un travail.
Mais cette trouvaille n’en est certainement pas le couronnement. Ils en feront d’autres.

Je n’ajouterai pas ce qu’a pu me dire nommément SOURY sur le mode dont il pense l’enseignement.

C’est une affaire où je pense qu’à suivre mon exemple, celui que j’ai qualifié tout à l’heure, il s’en acquittera certainement aussi bien que je puis le faire, c’est-à-dire de la même façon scabreuse.
Mais que ceci puisse être conquis d’une telle trouvaille…

je ne sais pas d’ailleurs si spécialement cette trouvaille a été conquise dans le dialogue

…que le dialogue s’avère fécond spécialement dans ce domaine, c’est tout à fait - je puis dire - ce que confirme qu’il m’a manqué à moi. Je veux dire que pendant ces deux mois où je me suis acharné à trouver ce quatrième nœud à trois et la façon dont aux deux autres… aux trois autres, il pouvait se nouer borroméennement, je le répète, c’est assurément que je l’ai cherché seul. Je veux dire en espérant dans ma cogitation. Qu’importe, je n’insiste pas.
Il est temps de dire en quoi cette recherche m’importait. Cette recherche m’importait extrêmement pour la raison suivante : les trois cercles du nœud borroméen ont ceci qui ne peut manquer d’être retenu, c’est qu’ils sont - à titre de cercles –

tous trois équivalents. Je veux dire qu’ils sont constitués de quelque chose qui se reproduit dans les trois.
Ce n’est pas par hasard que je supporte de l’Imaginaire, spécialement…

c’est le résultat d’une certaine, disons concentration …que ce soit dans l’Imaginaire que je mette le support

de ce qui est la consistance.
De même, que ce soit le trou que je fasse l’essentiel de ce qu’il en est du Symbolique et que, en raison du fait que

le Réel, justement de la liberté de ces deux, de ce que l’Imaginaire et le Symbolique

c’est la définition même du nœud borroméen

…soient libres l’un de l’autre, que je supporte ce que j’appelle l’ex-sistence, spécialement du Réel, en ce sens qu’à sister hors de l’Imaginaire et du Symbolique, il cogne, il joue tout spécialement dans quelque chose qui est de l’ordre de la limitation.
Les deux autres - à partir du moment où il est borroméennement noué - les deux autres lui résistent.
C’est dire que le Réel n’a d’ex-sistence

et c’est bien étonnant que je le formule ainsi

…n’a d’ex-sistence qu’à rencontrer, du Symbolique et de l’Imaginaire, l’arrêt :
c:\users\alain\desktop\lacan séminaires\ressources\doc s23\40.jpg
Bien sûr, n’est-ce pas là un fait de simple hasard. Il faut en dire autant des deux autres.

C’est en tant qu’il ex-siste au Réel que l’Imaginaire rencontre aussi le heurt qui ici se sent mieux.

Pourquoi dès lors, mets-je cette ex-sistence, précisément là où elle peut sembler la plus paradoxale ?
C’est qu’il me faut bien répartir ces trois modes et que c’est justement d’ ex-sister que se supporte la pensée du Réel.

Mais qu’en résulte-t-il, si ce n’est qu’il nous faut - ces trois termes – les concevoir comme se rejoignant l’un à l’autre ? S’ils sont si analogues, c’est exactement que - pour employer ce terme - est-ce qu’on ne peut pas supposer que ce soit d’une continuité ?
24ba.jpg25a.jpg
Et c’est là ce qui nous mène tout droit à faire le nœud à trois. Car il n’y a pas beaucoup d’effort à commettre pour…

de la façon dont ils s’équilibrent, se superposent

joindre les points de la mise à plat qui d’eux feront continuité.
Mais alors, qu’en résulte-t-il ?

Qu’en résulte-t-il pour que de ce nœud, quelque chose qu’il faut bien appeler de l’ordre du sujet

pour autant que le sujet n’est jamais que supposé

…ce qui de l’ordre du sujet dans ce nœud à trois, se trouve en somme supporté ?
Est-ce à dire que si le nœud à trois se noue lui-même borroméennement - au moins à trois - cela nous suffise ?

C’est justement sur ce point que ma question portait. Dans une figure, une chaîne borroméenne,

est-ce que il ne nous apparaît pas que le minimum est toujours constitué par un nœud à quatre ?
c:\users\alain\desktop\lacan séminaires\ressources\doc s23\28.jpg
Je veux dire que c’est à tirer cette corde verte pour que vous vous aperceviez que le cercle noir, ici noué avec la corde rouge, sera…

en étant tiré par cette corde bleue

…sera, manifestera, la forme sensible d’une chaîne borroméenne.
Il semble que le moins qu’on puisse attendre de cette chaîne borroméenne, c’est ce rapport de un à trois autres.
Et si nous supposons - comme nous en avons là la preuve - si nous pensons effectivement qu’un nœud à trois

car celui-là n’est pas moins un nœud à trois :
29a.jpg
…que ces nœuds se composeront borroméennement l’un avec l’autre, nous aurons, nous toucherons ceci : que c’est toujours de trois supports - que nous appellerons en l’occasion subjectifs, c’est-à-dire personnels - qu’un quatrième prendra appui.

Et si vous vous souvenez du mode sous lequel j’ai introduit ce quart élément

chacun des autres est supposé constituer quelque chose de personnel au regard de ces trois éléments

…le quart sera ce que j’énonce cette année comme le sinthome.
30a.jpg
Ce n’est pas pour rien que j’ai écrit ces choses dans un certain ordre : R.S.I, S.I.R, I.R.S,

c’est bien à quoi répondait mon titre de l’année dernière. C’est qu’aussi bien, les mêmes…

les mêmes SOURY et THOMÉ, j’y ai déjà fait allusion expressément dans ce séminaire

…ont mis en valeur que pour ce qui en est des nœuds borroméens en question, à partir du moment où ils sont orientés

et coloriés, il y en a deux de nature différente.
Qu’est-ce à dire ? Dans la mise à plat, déjà on peut le mettre en valeur. Ici, j’abrège. Je vous indique seulement dans quel sens en faire l’épreuve. Je vous ai dit l’équivalence de ces trois cercles, de ces trois ronds de ficelle.
Il est remarquable que ce soit seulement à ce que, non pas entre eux que soit marquée l’identité d’aucun…

car l’identité, ça serait les marquer par la lettre initiale, dire R, I et S, c’est déjà les intituler chacun, chacun comme tel du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire

…mais il est notable qu’il apparaisse que ce qui se distingue entre eux, d’efficace dans l’orientation ne soit repérable que de ce que soit par la couleur marquée leur différence. Non pas de l’un à l’autre, mais leur différence, si je puis dire absolue, en ce qu’elle est la différence commune aux trois.
C’est pour qu’il y ait quelque chose qui est un

mais qui, comme tel, marque la différence entre les trois, et non pas la différence à deux

…qu’il apparaît en conséquence la distinction de deux structures de nœuds borroméens.
Lequel est le vrai ? Est le vrai au regard de ce qu’il en est de la façon dont se noue l’Imaginaire, le Symbolique et le Réel

dans ce qui supporte le sujet ? Voilà la question qui mérite d’être interrogée. Qu’on se reporte à mes précédentes allusions à cette dualité du nœud borroméen pour l’apprécier. Car je n’ai pu aujourd’hui que l’évoquer un instant.
Il y a quelque chose de remarquable, c’est que le nœud à trois par contre, ne porte pas trace de cette différence.

Dans le nœud à trois, c’est-à-dire dans le fait que nous mettons l’Imaginaire, le Symbolique et le Réel en continuité,

on ne s’étonnera pas que nous y voyions qu’il n’y a qu’un seul nœud à trois.
J’espère que il y en a ici suffisamment qui prennent des notes. Car ceci est important.

Important pour vous suggérer d’aller vérifier ce dont il s’agit, à savoir nommément que du nœud à trois

qui homogénéise le nœud borroméen

…il y en a par contre qu’une espèce. Est-ce à dire que ce soit vrai ?
Chacun sait que de nœud à trois, il y en a deux. Il y en a deux selon qu’il est dextrogyre ou lévogyre.

C’est donc là un problème que je vous pose :

quel est le lien entre ces deux espèces de nœuds borroméens et les deux espèces de nœuds à trois ?
Quoiqu’il en soit, si le nœud à trois est bien le support de toute espèce de sujet, comment l’interroger ?

Comment l’interroger de telle sorte que ce soit bien d’un sujet qu’il s’agisse ?
Il fut un temps ou j’avançais dans une certaine voie, avant que je ne sois sur la voie de l’analyse,

c’est celui de ma thèse : De la psychose paranoïaque dans ses rapports - disais-je - avec la personnalité.
Si j’ai si longtemps résisté à la republication de ma thèse, c’est simplement pour ceci : c’est que la psychose paranoïaque

et la personnalité - comme telle - n’ont pas de rapport, simplement pour ceci : c’est parce que c’est la même chose.

En tant qu’un sujet noue à trois l’Imaginaire, le Symbolique et le Réel, il n’est supporté que de leur continuité.

L’Imaginaire, le Symbolique et le Réel sont une seule et même consistance. Et c’est en cela que consiste la psychose paranoïaque.
À bien entendre ce que j’énonce aujourd’hui, on pourrait en déduire qu’à trois paranoïaques pourrait être noué

au titre de symptôme

…un quatrième terme qui se situerait comme tel comme personnalité, en tant qu’elle-même elle serait - au regard des trois personnalités précédentes – distincte, et leur symptôme.
31a.jpg
Est-ce à dire qu’elle serait paranoïaque elle aussi ? Rien ne l’indique dans le cas…

le cas qui est plus que probable, qui est certain

…où c’est d’un nombre indéfini de nœuds à trois qu’une chaîne borroméenne peut être constituée.
Ce qui n’empêche pas que, au regard de cette chaîne…

qui dès lors ne constitue plus une paranoïa, si ce n’est qu’elle est commune

…au regard de cette chaîne, la floculation possible de quarts termes

dans cette tresse qui est la tresse subjective

…la floculation possible, terminale, de quarts termes nous laisse la possibilité de supposer que sur la totalité de la texture,

il y a certains points élus qui - de ce nœud à quatre - se trouvent le terme.
Et c’est bien en cela que consiste, à proprement parler le sinthome, et le sinthome non pas en tant qu’il est personnalité, mais qu’au regard de trois autres, il se spécifie d’être sinthome et névrotique. Et c’est en cela qu’un aperçu nous est donné sur ce qu’il en est de l’inconscient : c’est en tant que le sinthome le spécifie, qu’il y a un terme qui s’y rattache plus spécialement qui, au regard de ce qu’il en est du sinthome, a un rapport privilégié. De même qu’ici dans le nœud à trois noué borroméennement à quatre :

27.jpg
vous voyez qu’il y a une réponse particulière du rouge au brun [bleu], de même qu’il y a une réponse particulière du vert au noir.
C’est en tant que l’un des deux couples se distingue de ce nœud spécifique avec une autre couleur

pour reprendre le terme dont je me servais tout à l’heure

…c’est en tant qu’il y un lien du sinthome à quelque chose de particulier dans cet ensemble à quatre :

c’est - pour tout dire - pour autant qu’il y a ce lien…

on ne sait pas si c’est celui-ci ou celui-là

…c’est pour autant que nous avons un couple rouge-vert ici à gauche, bleu-rouge ici à droite, que nous avons un couple.
Et c’est en tant que le sinthome se relie à l’Inconscient, et que l’Imaginaire se lie au Réel, que nous avons affaire

à quelque chose dont surgit le sinthome.

32a.jpg
Voilà les choses difficiles que je voulais, pour vous, énoncer aujourd’hui. Assurément, ceci mérite le complément.

Le complément de la raison pourquoi ici j’ai en quelque sorte ouvert le nœud à trois, pourquoi j’en ai donné la forme que vous voyez ici :

29a.jpg
qui n’est pas celle qui se trouve dessinée de la façon que vous voyez en bas, circulaire 
c:\users\alain\desktop\lacan séminaires\ressources\doc s23\35.jpg
Elle résulte de ceci : c’est qu’au regard de ce champ, que j’ai déjà ici noté de J(A) .
Il s’agit de la jouissance, de la jouissance, non pas de l’Autre, au titre de ceci que j’ai énoncé :

  • qu’il n’y a pas d’Autre de l’Autre,

  • qu’au Symbolique - lieu de l’Autre comme tel - rien n’est opposé,

  • qu’il n’y a pas de jouissance de l’Autre en ceci qu’il n’y a pas d’Autre de l’Autre, et que c’est ce que veut dire cet A barré [A].


Il en résulte qu’ici J(A) :

c:\users\alain\desktop\lacan séminaires\ressources\doc s23\35.jpg
cette jouissance de l’Autre de l’Autre qui n’est pas possible pour la simple raison qu’il n’y en a pas

…dès lors ce qui en résulte est ceci :

que seul reste ce qui se produit dans le champ de mise à plat du cercle du Symbolique avec le cercle de l’Imaginaire

qui est le sens, et que d’autre part, ce qui est ici indiqué, figuré, c’est le rapport rapport du Symbolique avec le Réel en tant que de lui sort la jouissance dite du phallus, qui n’est certes pas en elle-même la jouissance comme telle pénienne, mais qui…

si nous considérons ce qu’il advient au regard de l’Imaginaire, c’est-à-dire de la jouissance du double, de l’image spéculaire, de la jouissance du corps en tant qu’imaginaire

…il est le support d’un certain nombre de béances, et qu’elle constitue proprement les différents objets qui l’occupent.

Par contre, la jouissance dite phallique se situe là [JΦ], à la conjonction du Symbolique avec le Réel :
c:\users\alain\desktop\lacan séminaires\ressources\doc s23\35.jpg 29a.jpg


C’est pour autant que chez le sujet qui se supporte du parlêtre…

au sens que c’est là ce que je désigne comme étant l’Inconscient

…il y a…

et c’est dans ce champ que la jouissance phallique s’inscrit

…il y a le pouvoir, le pouvoir en somme appelé, supporté, le pouvoir de conjoindre ce qu’il en est d’une certaine jouissance qui, du fait de cette parole elle-même, conjoint une jouissance éprouvée…

éprouvée du fait du parlêtre

…comme une jouissance parasitaire, et qui est celle dite du phallus. C’est bien celle que j’inscris ici comme balance

à ce qu’il en est du sens.

29a.jpg
C’est le lieu de ce qui - par le parlêtre - est désigné en conscience, comme pouvoir.
Ce qui mime

pour conclure sur quelque chose dont je vous ai proposé la lecture [Mimesis des articulations]

…c’est le fait que les trois ronds participent :


  • de l’Imaginaire en tant que consistance,




  • du Symbolique en tant que trou,




  • et du Réel en tant qu’à eux ex-sistant.


Les trois ronds donc s’imitent. Il est d’autant plus difficile de ce faire, qu’ils ne s’imitent pas simplement.

Que du fait du dit, ils se composent dans un nœud triple.
D’où mon souci, après avoir fait la trouvaille que ce nœud triple se nouait à trois borroméennement, j’ai constaté

que s’ils se sont conservés libres entre eux, un nœud triple jouant dans une pleine application de sa texture, ex-siste,

qui est bel et bien quatrième, et qui s’appelle le sinthome.
Voilà !

13 Janvier 1976
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