Chapitre I
Le relief et la géomorphologie de la Chine
Le relief et la géomorphologie de la Chine possèdent deux caractères principaux : Elle est gratifiée d’un relief très accidenté et montagneux. Plus de 60% de son espace se trouve au-dessus de 1 000m d’altitude.
Sur ce territoire, trois gradins se succèdent. Ils sont des micros paliers qui s’abaissent d’Est en Ouest. A l’Ouest, c’est le gradin supérieur constitué par le relief tibétain qui occupe 2 millions de km2 et qui s’élève entre 3 000 et 8 000m. Ce pallier est enveloppé de tous côtés par un pallier intermédiaire qui couvre 4 millions de km2 s’élevant entre 1 000 et 6 000m d’altitude. C’est l’ensemble le plus vaste et le plus complexe morphologiquement. Enfin, un gradin oriental qui couvre 3,5km2 et qui possède les altitudes les plus basses. C’est ici que se trouve 90% des plaines chinoises.
I. Le plateau supérieur : Le Tibet
Au cœur du Tibet, se trouve une immense surface du nom de Changtang. Il s’agit du plateau tibétain qui s’élève entre 3 000 et 6 000m d’altitude. Ce n’est pas morphologiquement un plateau mais une succession de plateaux plus ou moins importants. A des échelles géologiques, la très haute altitude a engendré le développement d’une érosion considérable. Dans les creux, c’est une masse énorme de matériaux arrachés, qui donne ce caractère d’homogénéité, mais réalité, c’est très complexe.
Ce plateau est encadré du Nord au Sud par des chaînes gigantesques. Au Nord, entre le Tibet et l’Asie Centrale, les Kunlun dont le plus haut sommet est à 7 000m. Au Sud, il s’agit du Trans-himalaya (Gengdise) et de l’Himalaya qui vont jusqu’à plus de 8 000m d’altitude. Entre ces deux chaînes, il y a un fossé à 3 000m qui est tapissé par les apports du grand fleuve, le Brahmapoutre. C’est dans ce creux que se trouve Lhassa, la capitale du Tibet. Le phénomène physique qui a donné naissance à ce relief a commencé il y a 150 millions d’années, il s’agit de la tectonique des plaques. L’actuelle Inde était alors une plaque qui progressivement dérivait dans l’hémisphère Sud vers le continent asiatique. Il y a 40 millions d’années, la plaque indienne a télescopé la plaque tibétaine et s’est glissée dessous. C’est ce que l’on appel le phénomène de subduction et c’est lui qui a provoqué la surrection de l’Himalaya et le soulèvement en bloc du plateau tibétain. Ce phénomène a aussi ressuscité en Asie Centrale des vieilles chaînes du néolithique qui s’élèvent aujourd’hui à plus de 5 000m. Ce mouvement de subduction continu et l’Himalaya ne cesse de grandir ce qui provoque le détachement du plateau tibétain. En effet, il a été séparé par de grandes fractures le long des Kunlun, c’est le phénomène du décrochement tibétain. Ce plateau est entrain de glisser vers la Chine du Sud et sur le Vietnam (de 1 à 3cm par an…).
II. Le pallier intermédiaire
A. Le Xinjiang
Cette province se trouve à l’extrémité Ouest de la Chine et elle appartient morphologiquement à l’Asie Centrale. Elle couvre 1,5 millions de km2 et se présente sous forme d’alternances, du Nord au Sud, de hautes chaînes montagneuses restituées par le mouvement himalayen. Au Nord, il y a l’Altai, au centre les Tianshan et au Sud, les Kunlun. Puis, entre ces chaînes, se trouvent deux grands bassins : au Nord, le Dzoungarie et au Sud le Tarim.
Ces deux bassins sont enclavés, verrouillés et ils sont les plus éloignés des côtes au monde. Ils sont de nature désertique mais les chaînes autour sont de véritables châteaux d’eau. Ces nombreux torrents montagnards qui déferlent les pentes ont su être maîtrisé par les hommes pour développer l’agriculture.
B. Le plateau mongol
La Mongolie Intérieure représente une superficie de 1 million de km2 et elle une altitude à peu près homogène à 1 000m. Le territoire n’a jamais bougé, c’est ce que l’on appel un socle qui s’étend jusqu’à la boucle du fleuve Jaune. Il s’agit également d’un désert mais se sont des gobies, c’est-à-dire des cuvettes qui parsèment l’ensemble du désert et qui ont été formé par des vents de grande violence. C’est donc un plateau rocheux, il n’y a pas des dunes. A l’Est de la boucle, on a la Sibérie, la Mongolie de la steppe car on se rapproche des océans et les pluies parviennent.
C. Les plateaux de terre jaune
Ils se trouvent autour du fleuve Jaune, la substance qui recouvre ce territoire s’appelle aussi le lœss. Se sont des plateaux à structures tabulaires qui se situent entre 1 000 et 2 000m. On retrouve ici les mouvements différentiels (soulèvement et effondrement) d’où un relief courbé. Au Nord, se sont des soulèvements de granites. A l’Ouest, on a des reliefs ressuscités qui s’élèvent à 3 000m qui sont parallèles à la boucle du fleuve Jaune et des fossés à 400m sont enfilés par les affluents du fleuve. Entre ces deux éléments, se trouve le plateau, fait de grès et de calcaire, qui porte une des grandes ressources de charbon du monde.
Le lœss est un matériau superficiel et pulvérulent (constitué de grains de calcaire tout petits). Il a été élaboré à l’ère quaternaire, la dernière ère glacière, puis il a été transporté par des vents d’une grande violence et par les eaux des fontes de glace. Puis les vente et les eaux l’ont déposé dans le monde mais en Chine il est unique pas ses dimensions : il s’étend sur 400 000km2 et de 10 à 300 m d’épaisseur. La végétation ayant entièrement disparue, le lœss est livré tout nu aux averses violentes de l’été chinois, se qui provoque une érosion sauvage impressionnante. En moyenne, chaque année, un million de tonnes de lœss est arraché au plateau et aboutit dans le fleuve Jaune.
D. Les plateaux du Sud-Ouest
Ces plateaux se trouvent aux frontières de l’Indochine, les Français les appellent les plateaux karstiques. En effet, ce phénomène qui s’applique ici est spécifique aux roches calcaires. Le karst est un processus de dissolution naturelle du calcaire. Il s’agit du carbonate de calcium qui est soumis aux phénomènes atmosphériques du CO2 et de l’eau. Ce mélange donne de l’acide carbonique qui intervient sur le carbonate de calcium pour le transformer en bicarbonate de calcium. Ce dernier est éminemment soluble dans l’eau. C’est ce phénomène qui se traduit par une érosion spécifique et qu’on nomme le karst.
La spécificité de la Chine est d’avoir sur son territoire tous les stades d’érosions possibles des reliefs karstiques : Premier stade : le causse. C’est un relief de plateaux qui commencent à subir la dissolution, il s’agit du plateau du Yunnan Oriental. Il y a d’abord des entailles puis des dépressions (dolines) et enfin des gouffres qui sont reliés au réseau hydrographique souterrain. Le processus de décalcification a tapissé le fond des dolines d’argiles perméables, c’est ici que poussent les rizières. Deuxième stade : Le karst à coupoles. Il s’agit d’un relief résiduel qui se trouve dans le Guizhou. Il s’élève entre 100 et 300m. Troisième stade : Le karst à tourelles. Ce stade n’est pas loin de la phase terminale Il se situe dans le Guangxi et se prolonge jusqu’au Nord du Vietnam. Dans ce relief, il ne reste que des chicots. Le phénomène est unique au monde du part le nombre de tourelles présent.
E. Le bassin du Sichuan
Il se trouve dons entre les plateaux karstiques et les plateaux de lœss. C’est un formidable bassin inter montagneux qui est cerné de toutes parts par de hautes montagnes. Ce relief s’explique par les mouvements différentiels de l’ère quaternaire. Ce bassin est totalement façonné en collines de 300m. Dans ce verrouillage montagnard et sur cette houle de collines, il y a 100 millions d’habitants qui vivent.
III. Le pallier inférieur
Ce pallier occupe une superficie de 3 millions de km2 et il est fondamentalement la pallier des plaines de la Chine qui ont été construites par les fleuves. Environ 90% des plaines sont sur 1/3 du territoire. Ce pallier est souvent alterné par des reliefs qui sont peu élevés (pas plus de 1 500m) et qui sont essentiellement des collines.
Cet endroit se localise essentiellement au Nord du Changjiang mais plus on va vers le nord et plus les plaines se réduisent. En revanche, dans le Sud elles sont de plus en plus imbriquées. Elles constituent sur 14 000km le littoral de la Chine. Il y a un très grand contraste entre le Nord et le Sud :
Nord : Les grandes plaines donnent un littoral bas, sableux et uniformisé.
Sud : C’est un littoral rocheux et découpé.
Tout le long du littoral se trouvent de nombreux îlots et îles et notamment dans le Sud où on en dénombre environ 5 000 qui appartiennent à la Chine. On distingue trois éléments importants dans cet archipel : Zhushan : Cette île au large de Shanghai était traditionnellement le siège des pêcheurs maritimes et un lieu de pèlerinage bouddhique. Aujourd’hui, c’est une grande base portuaire (pétroliers et portes conteneurs). Hainan : L’île fait 35 000 km2 et abrite 6 millions d’habitants. Elle se situe à 35km du continent dont elle a été détachée par le choc du mouvement himalaya. Sa morphologie est identique avec celle de la Chine du Sud, c’est à dire, une opposition entre des plaines et des massifs. Taiwan : L’île fait aussi 35 000 km2 mais compte 22 millions d’habitants. Elle se trouve à 150 km de la côte continentale. Cette île s’inscrit dans la ceinture de feu du pacifique. Elle est apparue suite aux rencontres des plaques sous-marines et continentales qui ont provoqué des séismes et la formation de volcans. De ce fait, une grande partie de l’île est montagneuse avec des altitudes pouvant aller à plus de 3 000m. Taiwan appartient à un autre domaine que celui du continent. Le pallier inférieur touche trois mers : entre le Nord et la Corée, il s’agit de la mer Jaune, au large de Shanghai, de la mer de Chine Orientale et de Taiwan au Philippines, de la mer de Chine Méridionale.
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