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Le discours sur l'état de l'Union (State of the Union address) est un évènement annuel où le président des États-Unis présente son programme pour l'année en cours. Ce discours est prononcé à Washington au Capitole, où les deux chambres (la Chambre des représentants et le Sénat) sont réunies. Cette année, le 44e Président des Etats-Unis a prononcé son dernier discours, puisqu’il ne peut plus se représenter, en rappelant ce que sont les valeurs de l’Amérique, de son point de vue. Il a, bien sûr, présenté ce qu’il comptait faire en 2016 mais il a surtout donné sa vision de l’avenir proche (« But for my final address to this chamber, I don’t want to talk just about the next year. I want to focus on the next five years, ten years, and beyond. ») en rappelant que nous vivons une ère de progrès dans tous les domaines, une ère de progrès qui permettra aussi aux terroristes de comploter en s’affranchissant des distances (« but also connects terrorists plotting an ocean away ») mais ces changements, qui offrent des opportunités ou qui peuvent aggraver les inégalités, ne doivent pas effrayer l’Amérique. Les Etats-Unis ont déjà connu, dans le passé, des bouleversements majeurs comme la Grande Dépression, l’afflux massif d’immigrants, la lutte des travailleurs pour obtenir plus de droits, la lutte pour les droits civils mais à chaque fois, plutôt que de vivre sur le passé, les Américains ont surmonté les épreuves pour aller de l’avant. Citant le 16e Président des Etats-Unis, Obama a appelé les Américains à ne pas vivre sur le passé. (« We did not, in the words of Lincoln, adhere to the “dogmas of the quiet past.” Instead we thought anew, and acted anew. ») C’est parce que là ou d’autres voient le péril, l’Américain voit des opportunités et ressort plus fort des épreuves qu’il traverse. Il a, par ailleurs rappelé ce qu’il a fait au cours des 7 dernières années : surmonter la crise économique de 2008, réformer le système de santé, réinventer le secteur de l’énergie, permettre que chacun puisse se marier avec la personne qu’il aime, améliorer le quotidien des soldats et des anciens combattants. Obama entre, ensuite, dans la campagne pour l’élection de son successeur lorsqu’il affirme : « Allons-nous répondre aux changements de notre temps avec la peur, le repli sur soi en tant que nation, et en tournant les uns contre les autres en tant que peuple? Ou allons-nous affronter l'avenir avec confiance dans ce que nous sommes, ce que nous représentons, et les choses incroyables que nous pouvons faire ensemble? » (« Will we respond to the changes of our time with fear, turning inward as a nation, and turning against each other as a people? Or will we face the future with confidence in who we are, what we stand for, and the incredible things we can do together? ») ce qui cible, sans les nommer, Donald Trump ou Ted Cruz Il a rappelé que les États-Unis d'Amérique a la plus forte économie du Monde avec, par exemple, la plus longue série de création d'emplois par le secteur privé dans l'histoire en affirmant que plus de 14 millions de nouveaux emplois ont été créés les deux dernières années (les deux plus fortes années de croissance de l'emploi depuis les années 90) et un taux de chômage réduit de moitié. Le secteur industriel a créé près de 900 000 nouveaux emplois au cours des six dernières années. Le tout en réduisant les déficits par près des trois quarts. (« the United States of America, right now, has the strongest, most durable economy in the world. We’re in the middle of the longest streak of private-sector job creation in history. More than 14 million new jobs; the strongest two years of job growth since the ‘90s; an unemployment rate cut in half. Our auto industry just had its best year ever. Manufacturing has created nearly 900,000 new jobs in the past six years. And we’ve done all this while cutting our deficits by almost three-quarters. ») Pour lui, toute personne (lire candidat) qui affirme que l’économie est en déclin se trompe. Ce qui rend l’Américain anxieux est que l’économie de l’emploi a changé : la technologie ne remplace pas simplement des emplois sur les lignes d’assemblage, mais tout emploi où le travail peut être automatisé. Cela permet, donc, une délocalisation des entreprises mais aussi une répartition inégale des fruits du travail ce qui heurte la conception américaine qui veut que celui qui travaille dur doit avoir sa chance (« they do offend our uniquely American belief that everybody who works hard should get a fair shot »). Pour faire face, Obama a rappelé qu’une meilleure éducation, une meilleure formation doivent permettre de trouver un emploi bien payé et c’est le but de la loi « No Child left behind » (votée sous l’ère Bush en 2002) et des programmes en cours. La santé est importante pour tous les Américains, c’est pourquoi Obama a, de nouveau, défendu la loi sur la protection des patients et des soins abordables (Obama Care) qu’il a fait voter en 2010 et qui permet à chaque Américain qui perd son emploi, et qui attend pour en retrouver un autre, d’avoir une couverture santé minimum, même lorsqu’il doit reprendre un cycle de formation. Chose qui va de soit pour un Français mais qui ne l’était pas avant 2010 aux Etats-Unis. Si le Président Obama croit au secteur privé, comme moteur de l’économie, il fustige, toutefois, Wall Street (« I believe a thriving private sector is the lifeblood of our economy… Food Stamp recipients didn’t cause the financial crisis; recklessness on Wall Street did.») En matière de défense nationale, le Président Obama a critiqué ceux qui affirme que les Etats-Unis sont devenus faibles alors que les ennemis deviennent plus forts en affirmant que « Les Etats-Unis d'Amérique est la nation la plus puissante de la Terre. Point final. » (« The United States of America is the most powerful nation on Earth. Period. ») Sa priorité n°1 est de protéger le Peuple américain de la menace que constitue Al-Qaïda et l’Etat Islamique. (« Both al Qaeda and now ISIL pose a direct threat to our people… ») mais ils ne sont pas une menace contre l’existence même des Etats-Unis. C’est ce qu’ils veulent faire croire à des fins de propagande pour pouvoir recruter d’autres terroristes. Ces deux organisations ne représentent pas la 2e plus grande religion du monde ce n’est que des tueurs fanatiques que l’on doit extirper, traquer et détruire. (« But they do not threaten our national existence. That’s the story ISIL wants to tell; that’s the kind of propaganda they use to recruit. We don’t need to build them up to show that we’re serious, nor do we need to push away vital allies in this fight by echoing the lie that ISIL is representative of one of the world’s largest religions. We just need to call them what they are – killers and fanatics who have to be rooted out, hunted down, and destroyed. ») A l’attention de ses opposants qui doutent de son engagement et l’accuse d’être pusillanime il répond de poser la question à Ben Laden et consorts… (« If you doubt America’s commitment – or mine – to see that justice is done, ask Osama bin Laden. Ask the leader of al Qaeda in Yemen, who was taken out last year, or the perpetrator of the Benghazi attacks, who sits in a prison cell. When you come after Americans, we go after you. It may take time, but we have long memories, and our reach has no limit. ») La politique étrangère des Etats-Unis ne doit pas se limiter à la lutte contre ces deux organisations, tel est le sens de l’affirmation d’Obama sur le fait qu’elles ne constituent pas une menace… La gestion du dossier iranien, la lutte contre le virus Ebola, le TPP, la normalisation en cours des relations avec Cuba… autant d’exemples que donne Obama pour expliquer sa conception du rôle des Etats-Unis dans le monde. En passant il critique directement Donald Trump et sa proposition d’interdire l’entrée des Musulmans aux E-U car « Le monde nous respecte pas seulement pour notre arsenal; il nous respecte pour notre diversité et notre ouverture et de la façon dont nous respectons toutes les religions. » (« …we need to reject any politics that targets people because of race or religion…The world respects us not just for our arsenal; it respects us for our diversity and our openness and the way we respect every faith. ») Il n’oublie pas son électorat catholique en citant le Pape qui lors de son adresse au Congrès en septembre 2015 avait dit qu’ « imiter la haine et la violence des tyrans et des meurtriers est le meilleur moyen de prendre leur place » (« Pope Francis, told this body from the very spot I stand tonight that “to imitate the hatred and violence of tyrants and murderers is the best way to take their place.” ») Il insiste sur ce point en rappelant que « « Nous le Peuple » Notre Constitution commence par ces trois mots simples, des mots que nous sommes venus à reconnaître signifie toutes les personnes, pas seulement certaines » (« “We the People.” Our Constitution begins with those three simple words, words we’ve come to recognize mean all the people, not just some; ») Le Président a conclu son discours en appelant à une réforme profonde sur la manière de faire de la politique qui est basée sur l’argent favorisant, ainsi, certaines familles ou certains groupes de pression au détriment de l’intérêt général. (« Those with money and power will gain greater control over the decisions that could send a young soldier to war, or allow another economic disaster, or roll back the equal rights and voting rights that generations of Americans have fought, even died, to secure. As frustration grows, there will be voices urging us to fall back into tribes, to scapegoat fellow citizens who don’t look like us, or pray like us, or vote like we do, or share the same background. ») Pour redonner un sens à l’adage qui veut que chaque voix compte, le 44e Président des Etats-Unis comte sillonner le pays pour convaincre chaque Américain de voter car le faible a besoin que quelqu’un l’aide et le vote permet de changer une loi ou d’en imposer une autre. Cette « croisade » sera le futur de Barack Hussein Obama en 2017…. Au final, ce qui faut retenir du discours sur l’état de l’Union 2016 est que : L’Amérique va bien, l’économie n’a jamais été aussi forte et créatrice d’emplois depuis les années 90, 20 millions d’Américains ont acquis une couverture sociale, et les Etats-Unis sont et resteront la première puissance mondiale sans un ennemi mortel pour la menacer. Pascal TRAN-HUU |
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