Réflexion des ondes électromagnétiques sur un conducteur
Relation de passage du vide à un métal non magnétique
 Cas d’un métal réel non magnétique
Polarisation et aimantation
On a (le métal n’est pas magnétique)
Donc 
(Ne s’applique pas à Fe, Co, Ni) Electrons de valence : 
Electrons de conduction : 
On peut considérer que le métal est constitué d’ions rigides et d’électrons se déplaçant librement. Ainsi, . Equations de Maxwell On se place dans le cas d’une pulsation différente de la pulsation plasma (donc ) :
 Discontinuité des champs
On a 
Et 
Dans un métal réel, 
Donc est continu à la traversée de la surface.
Cas d’un métal parfait
Définition C’est lorsque le métal a une conductivité infinie
(C’est presque un supraconducteur, mais on n’a pas forcément l’effet Meissner)
Champs .

Et est fini (car si était infini, le serait aussi)
Donc 
Donc d’après l’équation de Maxwell–Gauss, 
Remarque :
A la surface du conducteur, on peut avoir infini (on a alors une puissance Joule infinie sur un volume nul) On a 
Donc 
Champ .
Dans le conducteur, d’après l’équation de Maxwell–Faraday :
. Donc . On prend alors (on s’intéresse uniquement à la propagation du champ)
(Remarque : on voit ici que l’effet Meissner ne découle pas de la supposition qu’un métal a une conductivité infinie puisqu’en général dans le conducteur) On a 
Remarque :
L’équation de Maxwell–Ampère montre qu’à l’intérieur 
Réflexion d’une onde plane sur un plan conducteur parfait
 Onde incidente On suppose que c’est une OPPSPR (ça ne limite pas la généralité du résultat puisqu’on peut décomposer toute onde avec la décomposition de Fourier en OPPS, puis décomposer cette OPPS en deux OPPSPR), sous incidence normale ( )
Ainsi, et où 
Onde réfléchie
Existence
Le conducteur parfait ne peut pas dissiper d’énergie, donc l’onde incidente doit repartir, et on a une onde réfléchie. On a au voisinage du métal 
C'est-à-dire 
Et .
Structure
L’onde réfléchie est une OPPS :
L’onde incidente, le milieu conducteur et la surface de séparation sont invariants par toute translation orthogonale à Ox, et sont à l’origine de l’onde réfléchie.
(Principe de Curie : l’effet a au moins les mêmes symétries/invariances que la cause)
Ainsi, l’onde réfléchie est plane et  Pour , on a une onde plane solution de l’équation d’onde classique.
Or, toute onde plane solution de l’équation d’onde classique s’écrit sous la forme (Euler)
Donc ici 
Et donc , onde régressive.
Comme est transverse (dans le vide), et aussi, l’est donc aussi. Conditions aux limites en :

Or, et sont transverses, donc 
Ainsi, (en 0)
Donc en remplaçant t par :

Soit 
Avec , .
Champ :
On a , 
Les deux ondes ont donc la même amplitude, la même polarisation, avec un déphasage de (signe –)
Champ :
forme un trièdre direct.
Donc , 

Charges, courants superficiels

Mais et sont portés par .
Ainsi, .
On a 
Donc 
En faisant le produit vectoriel par :

Donc .
Analyse physique
Origine du courant superficiel :

Quand l’onde électrique arrive sur le conducteur, il met en mouvement les charges et provoque donc un courant surfacique . Les charges mises en mouvement sont en mouvement accéléré, et rayonnent d’un champ électromagnétique :

Pour :
L’onde rayonnée se superpose à l’onde incidente en étant exactement en opposition de phase. On a une sorte de loi de Lenz à 100%...
Pour :
Comme le plan est de symétrie, l’onde va se propager en sens inverse, et ne pourra donc pas l’annuler partout. On a donc une onde réfléchie.

Interférence de l’onde incidente et de l’onde réfléchie On a une onde stationnaire : Champ . On a 
Ou en prenant la partie réelle :
.
On a ainsi une onde stationnaire sinusoïdale :
En 0, on a un nœud de .
Distance entre deux nœuds : 
 Champ . On a 
Ou en partie réelle : .
Les ventres et les nœuds sont inversés par rapport à .

est maximal quand est nul et vice versa (spatialement et temporellement)
Energie
Densité d’énergie électromagnétique :
On a

Donc 
Ainsi, l’énergie est répartie en moyenne uniformément dans tout l’espace. On a

Et donc en moyenne 
Il n’y a donc pas de flux d’énergie en moyenne temporelle (ce qui est normal pour une onde stationnaire…)
Remarque :
On a des plans verticaux où soit soit , et dans les deux cas sur tout le plan et à tout instant, donc il ne peut pas y avoir de flux d’énergie dans tout l’espace, mais seulement entre ces plans.
Pression de radiation

L’onde va exercer une force sur le plan, et on aura donc une pression de radiation.
On suppose toujours que le conducteur est parfait et que l’onde arrive sous incidence normale.
En théorie corpusculaire
Photons incidents : vitesse , énergie , quantité de mouvement , nombre de photons incidents par unité de volume n.
(C’est équivalent à une OPPS)

On suppose que tous les photons incidents sont réfléchis
Que l’énergie n’est pas affectée (c'est-à-dire que l’OPPS se réfléchit sans changer de fréquence).
On note la force exercée par la paroi sur les photons. On a :
Pour chaque photon, une variation de quantité de mouvement 
photons qui arrivent sur pendant 
Et donc une variation totale de quantité de mouvement de 
Ainsi, 
Donc 
C'est-à-dire 
On reconnaît la densité d’énergie incidente par unité de volume, et le facteur 2 est pour la densité totale (incidente et réfléchie)
Ainsi, 
En théorie ondulatoire


Courant superficiel induit :

Force de Laplace induite :
On a 
(Attention : on ne peut pas utiliser le calcul direct en complexe puisqu’on a un produit)
Et en moyenne :

Donc  Remarque :
On a pris uniquement dans le calcul de la force de Laplace induite, et pas . n’est pas en effet soumise à , puisque c’est ce courant qui crée le champ !
Réflexion d’une onde plane sur un conducteur non parfait

On va s’intéresser à l’onde transmise (pour l’onde réfléchie, on sait faire…) :
On aura une propagation amortie
Ou pas de propagation du tout.
On suppose le conducteur homogène, que l’onde est une OPPS et sous incidence normale.
Propagation dans le conducteur
Equations de Maxwell On suppose que , (c'est-à-dire ), et que le conducteur est ohmique : 
Avec , .
Les équations s’écrivent donc en transformée de Fourier :

Les deux équations de gauche montrent déjà que l’onde est transverse électromagnétique.
Relation de dispersion On a d’après les équations précédentes :

C'est-à-dire 
Soit 
On reconnaît dans le premier terme la propagation venant du courant de déplacement, et dans le deuxième celle venant du courant de conduction.
Domaine ohmique
Définition C’est lorsque , soit .
C'est-à-dire que les porteurs de charge ont beaucoup de chocs au cours d’une période. Ainsi, 
Ordres de grandeur On a , donc , ou 
(Correspond au domaine hertzien) Relation de dispersion On a 
Donc on peut écrire l’équation de dispersion sous la forme

Soit 
Equation d’onde On a pour les opérateurs, à partir de la relation de dispersion :

Soit pour : 
On obtient ainsi une équation de diffusion (comme pour l’équation de la chaleur), et qui traduit un phénomène irréversible.
Onde transmise

(On suppose que le métal est infini, il n’y a donc pas de retour de l’onde)
Onde transmise :
Elle sera progressive dans le sens positif, donc , et .
Avec , épaisseur de peau.
Champ :
On a 
Champ :
L’équation de Maxwell–Faraday donne :
, avec 
Donc 
Avec  On a 
Et  On a  Il est en .
Donc l’onde ne pénètre que sur quelques (d’où le nom d’épaisseur de peau)
Remarque :
On a 
Donc l’onde est quasiment morte avant même qu’il n’y ait une longueur d’onde complète :
 Conditions aux limites en :
est continu à la traversée de la surface ( pour un conducteur réel)
Et continuité de la composante tangentielle de 
On a . D’où on tire …
Effet de peau
On a 
Lorsque la conductivité diminue, augmente et quand , on a .
Lorsque la pulsation augmente (ou diminue), diminue.

Si , l’onde est totalement absorbée avant d’arriver à l’autre bord.
Si , l’onde atteint l’autre bord, et on a une onde transmise. Pour de l’aluminium, d’épaisseur :
Si ( ), on aura , et l’onde sera totalement absorbée.
Si ( ), on aura , et l’onde pourra traverser.
Si on envoie un mélange d’onde, les pulsations les plus basses vont passer alors que les plus hautes seront absorbées. On a donc un filtre passe-bas.
On a 

On a donc un courant pelliculaire (une onde de courant)
Dans un conducteur parfait, , 
Et ; on a un courant surfacique.
Résistance d’un conducteur
 Densité de courant uniforme
Résistance du conducteur :

Donc 
Champ électromagnétique :

En régime permanent, le flux de entrant est égal à l’énergie dissipée par effet Joule. On a la même structure mais et vont se propager. On a vu, avec les opérateurs : 

Si , l’onde pénètre sur une très petite distance (la surface est alors quasiment plane)
 On n’a plus ( n’est plus uniforme)
Section utile : la surface à prendre en compte devient uniquement la couronne extérieure, c'est-à-dire (si ). On a alors une plus grande résistance (et proportionnelle à )
Application numérique :
Pour le cuivre, . Si on prend un rayon ,
On aura pour une fréquence , et donc 
Et pour , on aura et donc .
Domaine optique
Définition C’est lorsque 
On a alors , qui correspond à la même forme que pour un plasma.
Ordre de grandeur On a , donc et 
Relation de dispersion
Elle s’écrit alors où .
On a dans un métal .
Donc et .
Les deux cas et sont donc possibles ( ). Equation d’onde
(Klein-Gordon) Onde transmise
Si (rayons UV, X) :
On a alors , c'est-à-dire une propagation sans atténuation.
Vitesse de phase : . Vitesse de groupe : 
Le métal est donc transparent à l’UV et aux rayons X.
Si :
On a ,
Et où .
On a donc une onde évanescente (donc pas de propagation)
Effet Joule On a 
Donc 
(De plus, donc le courant et le champ sont déphasés de ) |