RÉsumé Ce travail confronte les résultats d'une comparaison dans le temps et dans l'espace des modèles productifs dans l'automobile par le réseau international du gerpisa avec les théories proposées par les sciences sociales.








titreRÉsumé Ce travail confronte les résultats d'une comparaison dans le temps et dans l'espace des modèles productifs dans l'automobile par le réseau international du gerpisa avec les théories proposées par les sciences sociales.
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AVRIL 2002

2002 — 05

Entre innovations historiques et contraintes structurelles :

Eléments d'une théorie des modèles productifs

Robert BOYER, Michel FREYSSENET

CEPREMAP-CNRS-EHESS

CNRS (CSU-IRESCO)

CEPREMAP-ENS 48, Boulevard Jourdan 75014

Codirecteur du GERPISA réseau international

PARIS, France

Université d'Evry 4 Bd Mitterrand

Tél. :+33 (0) 1 43 13 63 56 —

91025 EVRY Cedex, France

Fax : +33 (0) 1 43 13 63 59

Tél. : +33 (0) 1 69 47 70 23 —

e-mail : robert.boyer@cepremap.cnrs.fr

Fax : +33 (0) 1 69 47 80 35

site web : http://www.cepremap.ens.fr/~boyer/

e-mail : michel.freyssenet@gerpisa.univ-




evry.fr

Entre innovations historiques et contraintes

STRUCTURELLES : Éléments d'une théorie des modèles productifs Robert BOYER, Michel FREYSSENET

RÉSUMÉ

Ce travail confronte les résultats d'une comparaison dans le temps et dans l'espace des modèles productifs dans l'automobile par le réseau international du GERPISA avec les théories proposées par les sciences sociales. Il ressort que la plupart des problématiques adoptent une approche partielle. Soit elles privilégient la pertinence par rapport à l'environnement (théorie de la contingence, de la dépendance par rapport au chemin) soit elles insistent sur la cohérence interne des dispositifs de gestion (théorie de la rationalisation, l'organisation scientifique du travail, de la production frugale). Ou encore s'opposent les analyses en terme de traitement de l'information et celles qui insistent sur le gouvernement de l'entreprise. Une définition intégrant l'ensemble de ces facteurs permet de renouveler la compréhension des évolutions historiques. Les modèles d'organisation sont plus complémentaires que concurrents, même si diffèrent leurs capacités de réaction à un environnement changeant et un type d'incertitude portant soit sur le travail soit sur le produit. La production de masse différenciée, loin d'être dépassée par la production frugale montre un surprenant chassé-croisé entre les États-Unis des années 60 et l'Europe des années 90. La complémentarité des dispositifs institutionnels explique la difficulté du passage d'un modèle productif à l'autre. Enfin se trouve démentie l'hypothèse d'un déterminisme technologique strict : le monde façonne tout autant la machine que l'inverse.

Between epochal innovations and structural contraints:

Towards a tkeory of productive models

Robert BOYER, Michel FREYSSENET

Abstract

This paper relates the main fîndings of an international comparison of the secular évolution of productive models in the car industry with the théories provided by various social sciences. It proposes an integrated définition that could overcome the weakness of current définitions. Both the relevance with respect to the macroeconomic trends and the cohérence of managerial tools hâve to be fulfilled via an adéquate government compromise between the stakeholders. Both the management of information flows and the distribution of power within the firm hâve to be made compatible but not opposed. This analytical framework may explains some major stylised facts. First productive models may be more complementary than in acute compétition, even if their ability to cope with a changing macroeconomic environment and various uncertainties may differ. Second, sloanist mass production, far from being overcome by lean production, prospère in contemporary Europe, whereas declining in North America. Third, the complementarity of managerial tools explains why it is so difficult to adopt a new productive model. Basically, strict technological determinism is to be projected: the world makes the machine as well as the machine made the world.

MOTS CLÉS : Modèle productif - Secteur de l'automobile - Régime de croissance -Théorie de la contingence - Théorie de la rationalisation - Théorie de la co-évolution

KEYWORDS : Organisation of production - Industrial organisation and macroeconomics -Car industry.

J.E.L. CLASSIFICATION: L16 - L23 - L62.
V

ENTRE INNOVATIONS HISTORIQUES ET CONTRAINTES STRUCTURELLES : Eléments d'une théorie des modèles socio-productifs.

  1. Introduction : confronter histoire et théories des modèles productifs 1

  1. Un modèle productif comme principe de division du travail associé à une configuration du marché 3




  1. Un retour à Adam Smith 3

  2. Les grands modèles industriels et la division du travail. 6

3. Un modèle productif, réducteur de l'incertitude inhérente au travail et au marché 8

  1. Réduire sans les supprimer les sources d'incertitude 9

  2. Des méthodes contrastées selon les modèles 10

4. Stratégies de firme, configurations de branche et dynamique globale 13

  1. Un même environnement institutionnel : une ou plusieurs stratégies de profit ?.... 14

  2. Une même dynamique de branche est compatible avec la coexistence de modèles industriels différents mais complémentaires 15

  3. Un modèle productif se doit d'être cohérent avec le mode de régulation 19

5. Charmes et limites des théories de la rationalisation 21

  1. De Max Weber aux théoriciens contemporains de la « One best way » 21

  2. Pour une critique rationnelle de la rationalisation : Max Weber contre lui-même. 24

  3. Les trois failles de la théorie de la rationalisation 25

6. De la contingence des modèles productifs aux théories évolutionnistes 27

  1. II est de nombreuses configurations qui ne sont pas viables 30

  2. Les modèles évolutionnistes comme forme affaiblie de la théorie de la contingence. 31

7. Traitement de l'information et structure du pouvoir : deux traits complémentaires des

modèles productifs 32

  1. Deux grandes visions des organisations et des modèles industriels 33

  2. Les bases du pouvoir dans la production : expression de compromis locaux ou projection des rapports capitalistes ? 34

  3. Interdépendance et cohérence de systèmes de pouvoir et d'information 36

8. Ni phénomène purement cognitif, ni détermination stricte par les contraintes matérielles

: le processus complexe d'établissement des modèles productifs 38

  1. Ne pas négliger l'origine des idées fondatrices 38

  2. La vision ne suffit pas à créer le monde qui convient. 39

  3. Un modèle productif comme cohérence d'un contexte, d'une vision, de stratégies, de dispositifs et de résultats 41

  4. Intentionnalité, effets inattendus et réflexivité plus qu'apprentissage organisationnel. 44

9. Les chassé-croisé de l'histoire et de la géographie des modèles 45

  1. Au fil du temps : tenter (désespérément) de forger les institutions support d'un modèle et d'une vision 47

  2. Dans l'espace : les modèles à la recherche une correspondance (miraculeuse) avec les institutions de l'espace d'accueil. 49

  3. La dialectique du temps et de l'espace 51



VI

10. D'une dépendance par rapport au passé à une co-évolution entre modèles productifs et
modes de régulation 52

10.1 Les modèles de la division du travail se conditionnent les uns les autres 53

10.2 La nécessaire compatibilité entre modèles productifs et modes de développement et

de régulation 55

10.3 Le rôle du secteur automobile dans la dynamique du XXe siècle 61

11. Conclusion : le monde qui a changé la machine 62

11.1 Ne pas vouloir expliquer tout avec presque rien 63

11.2 Réconcilier innovations qui font époque et contraintes structurelles 66

11.3 Pourquoi il est si difficile de changer de modèle productif 69

Références bibliographiques 73
1

1. Introduction : confronter histoire et théories des modèles productifs

Ce travail a pour objet de mettre en perspective théories et histoire des modèles productifs à la lumière des résultats obtenus par les programmes de recherche menés au sein du réseau international du GERPISA, portant sur la nature de ces modèles et les conséquences de l'internationalisation sur leur transformation et leur diversité. Le lecteur intéressé peut se reporter à quelques-unes des publications qui fournissent la référence factuelle aux développements théoriques sur lesquelles se concentre exclusivement la discussion1. La définition finalement retenue pour un modèle productif a fait l'objet d'un lent processus d'élaboration, dont il n'est pas inutile de rappeler les principales étapes et composantes. Trois composantes de cette définition doivent être rappelées.

° Dans un premier temps, un modèle productif a été défini comme la mise en cohérence ou en compatibilité interne et en pertinence externe les éléments structurant la division du travail dans et entre les entreprises et les institutions régissant les rapports marchands et salariés. La définition insiste sur la relation de ces processus avec un mode de croissance économique et une régulation des rapports sociaux, donc sur le caractère historiquement et géographiquement situé de tout modèle productif. Son intérêt est de lier étroitement style d'organisation productive, mode de croissance et rapports sociaux et la visée est d'établir des ponts entre stratégie des entreprises, dynamique d'un secteur et évolution macroéconomique.

0 Selon une seconde acception un modèle productif résulte encore du processus de mise en cohérence interne et en pertinence externe des pratiques et des dispositifs techniques, organisationnels, gestionnaires et sociaux des entreprises et des institutions, mais il vise surtout à réduire les incertitudes du marché et du travail dans la forme qu'elles prennent localement et historiquement. On parlera de modèle productif faisant époque lorsque ce processus parvient à assurer une relative prédictibilité économique et sociale, lorsqu'il relève de principes productifs à portée plus générale et qui, sous certaines conditions de viabilité peuvent être remplies par plusieurs configurations macroéconomiques et sociétales. Par rapport à la précédente, cette définition privilégie la question de l'incertitude et les façons de la surmonter et s'interroge sur le processus de constitution et de généralisation d'un modèle productif à d'autres espaces que celui sur lequel il a émergé. Elle est en un sens complémentaire et en tout état de cause compatible avec le précédent.

° Selon une troisième définition, un modèle productif s'établit lorsqu'une vision de l'organisation productive est parvenue à susciter ou rencontrer un monde dans lequel ses principes fondateurs alimentent un ensemble de comportements individuels et collectifs, à l'extérieur comme entre les firmes, d'anticipations et d'appréciations de la performance qui se renforcent les uns les autres, au point que les linéaments du modèle finissent par être reconnus comme tels et intériorisés par la plupart des membres de la société sur laquelle il opère... Y compris par ceux des acteurs qui ont intérêt à innover et s'écarter des régularités qu'implique le modèle. Cette présentation traite de la question des origines d'un modèle : sont-elles essentiellement cognitives, comme l'assure une partie des chercheurs

1 Michel Freyssenet & alii (1998 ; 2000), Robert Boyer & alii (1998), Michel Freyssenet et Robert Boyer (2000), Koïchi Shimizu (1999), Yannick Lung (2000), Jean Pierre Durand & Alii (1998 ; 1999), Humphrey & alii (2000), Michel Freyssenet, Koïchi Shimizu & alii (2002).
2

en sciences sociales, ou sont-elles enracinées dans les configurations des forces sociales et des enchaînements économiques ? Un modèle peut-il exister indépendamment de sa codification intellectuelle, ou est-ce une étape absolument nécessaire, y compris pour sa mise en place par les agents et les acteurs ? Cette définition suggère que représentations, institutions, comportement et critères de performance sont étroitement interdépendants et contribuent à la cohérence d'un modèle dont ils sont les composantes nécessaires. Par ailleurs, les modèles qui ont fait époque, se sont toujours accompagnés d'une théorisation, étape indispensable à l'appropriation du modèle en dehors du cercle étroit de son invention et cadre analytique pour la résolution des problèmes imprévus que ne manque pas de susciter l'épanouissement du modèle. On peut songer à cet égard à une homologie entre les notions de paradigme scientifique, paradigme technologique et de modèle productif, leur contenu étant pour sûr différent.

Le lecteur ne manquera pas de remarquer la complexité, voire la lourdeur des définitions correspondantes qui lui feront sans doute regretter les théories construites sur un principe unique. Pour Max Weber un modèle productif serait l'incarnation provisoire d'un principe de rationalisation à un moment donné de l'histoire, alors que pour les économistes néoclassiques il serait l'expression d'un principe universel d'efficacité dans un contexte essentiellement stationnaire. En un sens, l'approche par les coûts de transaction suit la même lignée théorique. Pour des théoriciens évolutionnistes et néo-Schumpétériens, le modèle productif serait plutôt la description que l'on donnerait ex-post du résultat d'un processus de sélection dans un environnement en permanence perturbé par des innovations. D'autres théoriciens affaiblissent encore le caractère déterministe des facteurs qui façonnent un modèle productif, car ce ne serait que l'expression totalement contingente à un espace géographique et une époque donnée. Certains analystes voient une forte dépendance du présent par rapport au passé et insistent sur la persistance des caractéristiques d'un modèle productif qui tiennent aux effets d'apprentissage le long d'une trajectoire technologique et organisationnelle. Mais la littérature sur les organisations est extrêmement riche et fournit encore d'autres interprétations. Par exemple, la gestion serait une affaire de symboles, de constitution d'une culture d'entreprise dont dériveraient la performance et la cohésion, vision à laquelle s'opposent les tenants d'une approche plus politique du rôle du pouvoir dans la gestion des organisations et des modèles productifs. Enfin, la théorie des conventions ou encore les développements par Masahiko Aoki (1988) des conceptions organiques de l'entreprise mises en avant par Adolf Berle et Gardiner Means (1932) font de la firmes et par extension des modèles productifs la conséquence de compromis entre logiques différentes et parties prenantes aux intérêts distincts voire opposés.

Ce travail se fixe trois objectifs. D'abord, mettre en perspective les diverses définitions présentées en montrant qu'elles sont le développement progressif d'une même vision théorique. Ensuite, tisser les liens, de complémentarité ou d'opposition, avec quelques unes des approches qui viennent d'être rappelées. Enfin et surtout, convaincre le lecteur de l'intérêt de la définition générale proposée, grâce à une mise en perspective des principaux résultats précédemment acquis, en insistant plus particulièrement sur les paradoxes nombreux dans la littérature que cette approche permet de lever.
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