I./ DEFIS
Le XXIème siècle s’ouvre sur des mutations dont il est difficile de mesurer dores et déjà l’ampleur pour les entreprises et les salariés ainsi que pour la société dans son ensemble.
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication constituent un facteur d’accélération des échanges commerciaux. Les marchés se mondialisent en même temps qu’ils se segmentent pour fidéliser des clients de plus en plus mobiles. Les entreprises vont devoir procéder à des adaptations de plus en plus rapides de leurs structures pour rester compétitives. Le recours intensif au travail en équipe, la réduction des niveaux hiérarchiques, l’extension des délégations ainsi qu’une plus grande polyvalence conduisent au développement d’organisations apprenantes. Ceci, en contraste avec les organisations tayloriennes du travail qui sont toujours en vigueur dans nombre d’entreprises en Europe. Les entreprises de service public sont confrontées aux même défis.
La capacité d’une organisation à identifier les compétences stratégiques, à les mobiliser rapidement, à les reconnaître et à en favoriser le développement chez tous les salariés constitue la base des nouvelles stratégies compétitives. Ceci permet aux entreprises de se tenir à l’écoute de leurs clients et aux salariés d’améliorer leur employabilité et leurs perspectives de carrière.
Dans le cadre des évolutions technologiques et de la diversification des relations et de l’organisation du travail, les salariés sont confrontés à une plus grande mobilité interne et externe à l’entreprise, géographique et professionnelle ainsi qu’au besoin d’entretenir et d’améliorer leurs niveaux de compétences et de qualifications.
Dans ce contexte de changements rapides, les partenaires sociaux au niveau européen inscrivent le développement des compétences et l’acquisition de qualifications comme des enjeux majeurs de l’apprentissage tout au long de la vie.
Le vieillissement de la population et les attentes sociales qui résultent de la hausse du niveau d’éducation des jeunes générations rendent nécessaire une nouvelle approche des systèmes d’apprentissage, assurant des possibilités d’apprentissage pour tous les groupes d’age - femmes et hommes, personnes qualifiées et non qualifiées - afin d’atteindre une augmentation significative des niveaux de compétences et de qualifications. L’apprentissage tout au long de la vie contribue au développement d’une société inclusive et à la promotion de l’égalité des chances.
II./ L’APPROCHE DES PARTENAIRES SOCIAUX
Bien que l’apprentissage tout au long de la vie comprenne toutes les activités d’apprentissage entreprises au cours de la vie, la présente initiative des partenaires sociaux européens se concentre sur les éléments suivants:
apporter une contribution effective et spécifique à la réalisation de l’apprentissage tout au long de la vie dans le cadre des objectifs stratégiques arrêtés lors des conseils européens de Lisbonne et de Feira sur l’emploi, la cohésion sociale et la compétitivité;
donner une impulsion pour que dans chaque état membre, le développement des compétences et l’acquisition de qualifications soient perçus par l’entreprise et les salariés comme un intérêt partagé ;
affirmer la responsabilité conjointe des partenaires sociaux à tous les niveaux en ce qui concerne le développement des compétences et promouvoir leur coopération;
reconnaître la dimension plus large de l’enjeu qui appelle une étroite concertation avec les pouvoirs publics ainsi que les institutions d’éducation et de formation à tous les niveaux.
Au delà du dialogue social, le succès de cette initiative suppose que :
chaque entreprise fasse du développement des compétences des salariés qu’elle emploie un enjeu de sa performance ;
chaque salarié fasse du développement de ses compétences un enjeu de la conduite de son parcours professionnel ;
l’état et les collectivités locales favorisent les possibilités d’apprentissage pour plus de compétitivité et de cohésion sociale.
Les partenaires sociaux demandent que soient créées, dans le cadre institutionnel de chaque état membre, les conditions propres à encourager plus avant un développement concerté des compétences et des qualifications, en plus des approches unilatérales existantes en matière d’apprentissage.
Développer les compétences professionnelles tout au long de la vie suppose l’existence d’un socle de base5 qui doit être acquis par chaque individu durant sa formation initiale.
Ce socle de base doit être conjointement défini et actualisé par les systèmes éducatifs nationaux et les partenaires sociaux. Il est nécessaire d’approfondir la réflexion en la matière, afin de préciser le contenu de ce socle de base et les conditions permettant à tout jeune de l’acquérir. Les partenaires sociaux doivent être associés à cette réflexion.
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