Précautions de lecture
L’enquête auprès des habitants a connu un franc succès dans certaines couches de la population résidant sur Villiers-le-Bel. Le total de 382 réponses – malgré des biais sur lesquels nous reviendrons – permettent de faire ressortir des résultats intéressants (significatifs, si ce n’est représentatifs) et de tirer des enseignements pour les actions qui pourraient être engagées ou renforcées sur la ville, afin d’améliorer les réponses à une partie des besoins existants. Il faut, en même temps, faire attention au fait qu’à l’occasion de cette consultation plusieurs tendances se sont exprimées qui peuvent orienter les résultats et donc l’interprétation qu’il est possible de leur donner :
Certains habitants se sont saisis de ce questionnaire comme d’un outil de protestation. Cela leur a permis d’exprimer leur mécontentement, en particulier vis-à-vis de la commune. L’anonymat et la volonté de consulter l’ensemble de la population ont favorisé cette expression protestataire, en particulier chez les personnes âgées, isolées et parmi les membres des classes moyennes socialement fragilisées. Cette protestation recouvre, en même temps, des difficultés particulières sur lesquelles il sera intéressant de s’interroger ;
Pour d’autres habitants, ce questionnement a constitué une occasion pour lancer un appel à l’aide, pour manifester et exprimer leurs difficultés et leurs souffrances. Cet « appel au secours » apparaît d’autant plus significatif que les problématiques exprimées ont pu être longtemps masquées (pudeur, honte, distance aux travailleurs sociaux, concentration sur les besoins immédiats..). Leur apparition signale généralement le dépassement d’un certain seuil sur le plan de la supportabilité. Là aussi, il sera nécessaire d’en tenir compte ;
Enfin, une troisième catégorie de personnes a eu tendance à caler ses réponses sur un mode standardisé (répondre aux attentes supposées, donner une bonne image de soi) ou à ne pas se positionner sur les questions paraissant trop intimes. Cette position est révélatrice des difficultés rencontrées par certains pour aborder les questions de santé (sphère intime relevant du secret de la vie privée, repli et isolement dans la gestion de ces questions, même quand elles portent de grosses difficultés).
Malgré tous ces filtres, le taux important de retours et les positions exprimées font d’ores et déjà apparaître de réels besoins pour un certain nombre de questions de santé globale : les habitants nous disent qu’ils attendent des réponses et des changements concrets.
I. Etat de santé, accès aux soins et accès aux droits
A. L’état de santé A. 1. D’après les habitants Près de 24% des répondants ne se considèrent pas en bonne santé. Ce sentiment renvoie à de multiples facteurs (santé psychique, santé physique, santé sociale…).
Cette réponse est donnée par 31% des familles monoparentales14 ayant répondu au questionnaire, par 26% des personnes de moins de 55 ans et 21% des personnes de plus de 55 ans. Il apparaît par ailleurs le sentiment d’une réelle fragilité médicale chez les répondants. En effet,
32% estiment être à risque sur le plan de la tension. 69% sont des femmes, 48% sont des personnes de plus de 55 ans (23% ont moins de 55 ans). Parmi elles, 20 personnes déclarent ne pas être suivies.
29% estiment être à risque sur le plan du cholestérol. Parmi elles, 60% sont des femmes, 36% ont plus de 55 ans, 23% estiment ne pas avoir une alimentation équilibrée et 54% ne pratiquent pas de sport. 21% de ces personnes déclarent ne pas avoir une alimentation équilibrée. Parmi elles, 12 personnes déclarent néanmoins ne pas être suivies.
23% estiment être à risque sur le plan du cœur. Parmi elles, 64% sont des femmes, 18% fument, 66% ne font pas de sport et 33% estiment ne pas avoir une alimentation équilibrée. 10 personnes déclarent néanmoins n e pas être suivies.
16% estiment être à risque sur le plan du diabète. 57% d’entre elles sont des femmes et 35% sont des hommes. 13% sont originaires d’Afrique sub-saharienne et 11% des pays du Maghreb. 35% de ces personnes déclarent ne pas avoir une alimentation équilibrée. Parmi elles, 4 personnes déclarent ne pas être suivies.
16% estiment être à risque sur le plan de l’asthme. 70% sont des femmes et 22% sont des hommes. 22% de ces personnes déclarent fumer. Parmi elles, 6 personnes déclarent ne pas être suivies.
15% estiment être à risque sur le plan du cancer. 73% sont des femmes. 9 personnes déclarent néanmoins ne pas être suivies.

A ce constat s’ajoute que 42% déclarent avoir été confrontés à un problème de santé le mois qui a précédé l’enquête (mal de dos : 5 personnes, diabète : 4 personnes, tension : 4 personnes, rhumatismes : 4 personnes, arthrose : 3 personnes, dépression : 3 personnes…). 72% de ces personnes sont des femmes.
46% de ces personnes ont consulté leur médecin traitant, 29% un spécialiste, 16% un autre généraliste et 7% les urgences. 27% se déclarent atteintes d’une maladie chronique (essentiellement, diabète, hypertension, tension, bronchite chronique, asthme…).
61% sont des femmes et 33% sont des hommes.
Cela concerne 42% des personnes de plus de 55 ans.
39% des personnes déclarant être atteint d’une maladie chronique habitent les Charmettes, 31% habitent Puits la Marlière, 29% habitent Derrière Les Murs de Monseigneur ou les Carreaux.
Parmi les personnes qui déclarent être atteint d’une maladie chronique, 78% bénéficient du régime général avec une mutuelle, 9% sont sous le régime général mais n’ont pas de mutuelle et 5% bénéficient de la CMU Complémentaire. 20% de ces personnes se disent bien suivies pour cette pathologie alors que 6% déclarent ne pas être suivies. Parmi les personnes qui déclarent ne pas être suivies, 59% bénéficient du régime général avec une mutuelle alors que 18% sont sous le régime général mais n’ont pas de mutuelle. Nous pouvons penser que des problèmes d’accès financiers aux soins peuvent se poser pour ces personnes. 14% des répondants se disent concernés par un handicap (il s’agit surtout de handicaps physiques engendrant des problèmes d’accessibilité physique). 22% des personnes de 55 ans et plus disent être concernées par un handicap.
45% de ces personnes considèrent que les difficultés liées à leur handicap sont bien prises en compte. Mais, 36% considèrent à l’inverse que ces difficultés ne sont pas bien prises en compte à cause de l’accessibilité à certains lieux, la mauvaise orientation qui leur est faite, le manque de structures d’accueil pour les enfants concernés par un handicap, le coût financier de leur handicap et la longueur des démarches administratives.
12% des répondants ont été victimes d’un accident (domestique ou de voiture) au cours des 12 derniers mois.
A. 2. D’après les professionnels
Les membres du comité de pilotage ont évoqué le retour de la tuberculose. En effet, la proportion de personnes arrivant par Roissy et logées sur la commune contribuerait à l’existence d’un regroupement de problématiques de dépistage sur la ville.
Toutefois, pour le Centre Département de Dépistage et de Soins (CDDS), la tuberculose n’avait pas disparu et constitue surtout une maladie sociale, "de la précarité", qui sur Villiers-le-Bel est concentrée allée des Bleuets (Cerisaie) et place du Bois Joli (Derrière les Murs de Monseigneur) et concerne une population immigrée qui fait de nombreux allers-retours au pays d'origine, qui accueille régulièrement des visites de personnes originaires du pays et qui migrent beaucoup à l'intérieur même de l'Ile de France.
Dans ce cas, le mode de vie autant que les conditions de logement (insalubrité, surpopulation) sont des facteurs expliquant la réapparition de la tuberculose.
En revanche, il semblerait qu’il n'y ait pas plus de tuberculose dans les établissements scolaires de Villiers-le-Bel. Cela resterait donc un phénomène assez localisé. D’après le comité de pilotage, il semblerait également que le Sida touche de plus en plus de jeunes et qu’il y ait « un relâchement » dans la prévention : « il y a une relâche dans les comportements », « Aujourd’hui, c’est presque comme si ne pas utiliser le préservatif était la preuve qu’on n’a pas le sida »…
A. 3. D’après les données quantitatives
Les données fournies par l’INSERM mettent effectivement en évidence une sur-représentation de la mortalité due au VIH-Sida. Ainsi, 0,8% des décès à Villiers-le-Bel étaient due au VIH-Sida entre 2003 et 2005, contre 0,3% sur le département et 0,2% en France.

B. L’accès aux soins et l’accès aux droits B. 1. D’après les habitants
Des pratiques de soins plutôt « classiques »
Il apparaît que, d’une façon générale, les personnes interrogées ont des pratiques de soins plutôt classiques puisque la grande majorité des personnes se soignent en allant d’abord voir leurs médecins généralistes (74%), alors que 9% accèdent aux soins via les Urgences de l’hôpital et 5% vont directement consulter un spécialiste.
Parmi les personnes qui utilisent directement les urgences, 78% ont moins de 55 ans. D’après les réponses obtenues, le médecin généraliste semble être la 1ère personne avec laquelle les gens parlent de santé. En effet, 36% déclarent parler de santé, et donc pas seulement de maladie, avec leurs médecins.
Par ailleurs, 36% des répondants ont leur médecin généraliste sur la commune de Villiers-le-Bel. Par ailleurs, 83% des répondants disent respecter les prescriptions. 15% déclarent avoir recours à des médecines douces du type homéopathie, yoga, ostéopathie…
12% déclarent utiliser des recettes de grands-mères (massages aux plantes, La plante du Mali, miel, bains chauds, bains froids…).
Des difficultés d’accès aux soins existent pourtant
Plusieurs répondants ont néanmoins insisté sur le manque de généralistes sur la ville et les délais d’attente importants pour les rendez-vous. 3% des personnes ayant répondu déclarent n’avoir aucune protection sociale ou ne pas savoir quelle est leur protection sociale. Près de 28% des répondants déclarent avoir déjà rencontré des difficultés financières pour payer leurs consultations ou examens.
Parmi eux, 10% sont sous le régime général mais n’ont pas de mutuelle, 10% bénéficient de la CMU15, 4% bénéficient de la CMU C, 4% bénéficient de l’AME16.
29% des moins de 55 ans disent avoir déjà rencontré des difficultés de paiement des consultations ou des examens.
36% des familles monoparentales disent avoir déjà rencontré ce genre de difficultés. 17% des bénéficiaires de la CMU déclarent avoir rencontré des difficultés pour accéder aux soins. 6% des bénéficiaires de la CMU C ont elles aussi déjà rencontré ce genre de difficultés. Il s’agit essentiellement du refus de certains praticiens ou de tentatives de découragement. Enfin, lorsque les habitants évoquent les ressources qui manquent sur le territoire, la réponse qui est la plus souvent citée est liée à la sous-représentation des professionnels du soin. En effet, près de 30% des répondants déclarent qu’il manque un centre municipal de santé (CMS), 15% un hôpital public, 10% des spécialistes, 10% des généralistes, 9% une clinique.
Ces demandes ont été les plus fréquentes quel que soit le quartier d’habitation des répondants.
Ce constat sera renforcé par les propositions faites par les répondants.
B. 2. D’après les professionnels
Le discours des professionnels confirme l’existence de difficultés d’accès aux soins des habitants. Pour eux, elles semblent surtout liées à la faible densité médicale. En effet, l’analyse documentaire et en particulier le diagnostic conduit par le RIR Ile de France en 2006, le travail avec le comité de pilotage et le groupe de travail ont mis en évidence :
un manque de professions médicales et paramédicales.
des difficultés à recruter des professionnels : « Les services et budgets existent (Conseil Général du 95), mais les professionnels sont difficiles à recruter. Certaines consultations infantiles et le suivi des femmes enceintes tournent au tiers de leurs capacités par manque de moyens en personnel. Il n’y a qu’une seule sage-femme pour toute la commune ».
des difficultés d’accessibilité physique aux lieux de soins dues notamment à l’enclavement des quartiers, en particulier pour les quartiers des Carreaux et Derrière les Murs de Monseigneur.
Les professionnels ont également évoqué les difficultés d’accès aux droits qui, pour eux, existent depuis un certain temps. En effet, le Point Santé de la Mission Locale a été ouvert suite au constat des professionnels que les jeunes avaient besoin d’être accompagnés dans l’ouverture de leurs droits. Lors des discussions avec les autres acteurs, il est apparu que les difficultés d’accès aux droits dépassaient la seule population des jeunes. Plusieurs constats ont été faits :
Le public ne connaît pas ses droits : « Les jeunes ne réclament pas leurs droits », « parce qu’on n’a plus le RMI, on pense que l’on n’a plus droit à la CMU ».
La complexité des démarches d’accès aux droits, notamment dans le cadre du renouvellement des droits : « si les personnes n’ont pas de droits ouverts, ça n’est pas forcément par méconnaissance. C’est aussi parce que certaines personnes ont besoin d’être accompagnées ».
Les refus par certains praticiens des patients bénéficiant de la CMU C.
La barrière de la langue : « certains habitants vont jusqu’e Essonne pour avoir un médecin qui parle leur langue ».
L’incompréhension du discours médical, parfois très technique, par les habitants.
B. 3. D’après les données quantitatives
L’analyse des données chiffrées met en évidence : Que la population de la ville est vieillissante, et donc que ses besoins risquent d’augmenter : « A l’exception du quartier des Carreaux, tous les quartiers de Villiers-le-Bel sont marqués par une augmentation du poids des personnes âgées entre 1990 et 199917 ». La population âgée semble également localisée sur la commune : « Les quartiers des Carreaux et des Charmettes se particularisent par la concentration d’une population plus âgée. Ces quartiers regroupent en 1990 comme en 1999 plus de la moitié des personnes de 75 ans et plus vivant dans la commune alors qu’ils ne représentent que le tiers de la population totale »26. Un manque de certaines professions médicales et para-médicales :
Les généralistes
Les spécialistes en pathologies cardio-vasculaires
Les chirurgiens
Les gynécologues
Les pédiatres
Les psychiatres
Les infirmiers
Les kinésithérapeutes
Les pédicures - podologues
Les orthophonistes
Les dentistes
Densité médicale pour
100 000 habitants
| Villiers18
| Val d'Oise 19
| France25
| Généralistes
| 71,16
| 85
| 88,74
| Pathologie cardio-vasculaire
| 3,74
| 5,58
| 6,79
| Chirurgiens
| 3,74
| 3,22
| 5,38
| Gynécologues obstétriciens
| 3,74
| 8,89
| 8,96
| Pédiatres
| 3,74
| 4,79
| 4,46
| Psychiatres
| 3,74
| 6,62
| 10,35
| Infirmiers
| 35
| 59
| 84,10
| Kinésithérapeutes
| 42
| 65
| 72,43
| Pédicures - podologues
| 12
| 17
| 17,27
| Orthophonistes
| 19
| 23
| 19,89
| Chirurgiens dentistes
| 31
| 52
| 60,17
|

Un âge moyen des médecins qui laisse présager de futurs départs à la retraite : 53,3 ans (49 ans en Ile de France).
Le faible taux de remplacement des départs en retraite des professionnels médicaux puisque entre 2000 et 2006, on a pu observer le départ de 15 médecins pour seulement 1 installation.
9 des 17 spécialistes sont en secteur 3, c’est-à-dire qu’ils appliquent des honoraires libres, difficilement compatibles avec les besoins des publics en situation de précarité.
En ce qui concerne l’accès aux droits, l’analyse des données chiffrées met en évidence que la population fait état d’un besoin de prise en charge sociale :
Le revenu fiscal moyen était de 12 207 Euros en 1999 contre 18 355 Euros dans le département.
En 1999, 1 famille sur 5 était monoparentale contre 13,5% sur le département. Or, être en famille monoparentale est un facteur de précarité puisque les revenus de la famille sont divisés par deux alors que les frais sont multipliés.
64% de la population bénéficient d’au moins 1 prestation CAF en 2004 contre 49% dans le département.
Même si l’accès aux droits n’est pas le seul levier à l’accès aux soins, ces données sociales mettent en évidence le besoin pour la population de bénéficier de la solidarité nationale.
Les données fournies par l’Assurance Maladie font par ailleurs état d’une sous-représentation des bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle (CMU) et une importante sur-représentation des bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle Complémentaire (CMU C).
| Part de la population bénéficiant de la CMU
| Part de la population bénéficiant de la CMU C
| Villiers-le-Bel20
| 2%
| 14%
| Val d’Oise
| 3.19%21
| 6%22
| France
| 2.2%
| 6.8%
|

Autrement dit, bien que les chiffres mettent en évidence la situation économique précaire des habitants, la population bénéficiant de la CMU est moins nombreuse que sur le reste du département ou du pays. La sous-représentation des bénéficiaires de la CMU pourrait s’expliquer par un moindre accès aux droits et pas par un moindre besoin d’accès à ces droits.
En revanche, on observe que les bénéficiaires de la CMU Complémentaire, eux, sont deux fois plus nombreux sur la commune que sur le département ou le pays.
B. 4. Les ressources existantes
Malgré ces éléments, il existe actuellement sur la ville ou dans ses environs un certain nombre de ressources pouvant faciliter l’accès aux soins :
Les libéraux (généralistes et spécialistes) présents
Une sur-représentation de certaines spécialités médicales :
Les dermatologues
Les gastro-entérologues
Les ORL
Les rhumatologues
Les ophtalmologues
Les stomatologues
Les endocrinologues
15 des 19 généralistes sont en secteur 1, c’est-à-dire qu’ils appliquent les tarifs de remboursement de l’Assurance Maladie
Le groupe médical Bellevue qui rassemble 18 professionnels
Le Centre Départemental de Dépistage et de Soins
Le CMPP23, CMP24 enfants et CMP adultes
Projet RIR Ile-de-France pour l’implantation d’une maison médicale : un groupe de travail s’est constitué à partir d’un groupe de professionnels du soin, pour mettre en place une maison médicale. Cette maison se situera dans les anciens locaux de la CPAM et devrait ouvrir début 2010. Le RIR est en train de recruter les professionnels qui exerceront dans la maison médicale. Au final, la maison médicale devrait réunir 5 médecins généralistes, 4 infirmières, 2 kiné et 2 dentistes. Tous exerceront en secteur 1. Ces professionnels, dont quelques-uns devraient partir à la retraite dans quelques années, se sont engagés à accueillir des internes pour les former en vue qu’ils reprennent leurs patientèles sur la ville. Ils se sont également engagés à pratiquer des actes de prévention. Pour que les soignants soient rémunérés pour des actes de prévention, la maison médicale a été choisie par l’URCAM pour être un lieu expérimental dans le cadre de l’article 44 du projet de loi de réforme de la Sécurité sociale. Des financements pourront ainsi être dégagés. La maison médicale fonctionnera sur rendez-vous, ce qui semble être un fonctionnement différent de ce qui existe actuellement sur la ville. Il a donc été prévu de mettre en place des adultes-relais afin d’accompagner les habitants vers ce changement de pratiques. Ce projet pourrait répondre à la demande des habitants et des acteurs de terrain.
En matière d’accès aux droits, de nombreuses ressources sont également présentes sur la ville :
la CPAM
Le service social de la CRAMIF
La Circonscription d’action sociale du département (Assistantes Sociales de secteur) qui peut recevoir dans ses locaux à Arnouville, mais qui assure également des permanences au CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) et dans toutes les Maisons de quartier
Le Centre communal d’action sociale (CCAS)
La CAF25
Le Centre Départemental de Dépistage et de Soins (CDDS)
La Mission locale
L’Education nationale avec les réseaux d’aides spécialisées pour les élèves en difficulté du primaire (RASED).
Les permanences de l’écrivain public dans les Maisons de quartier
Ensemble pour le Développement Humain qui anime des ateliers santé dans les Maisons de quartier
Médecins du Monde, Interservice Migrants pour l’interprétariat
La maison de la solidarité à Gonesse, qui est un accueil de jour pour un public en grande difficulté
L’Hôpital qui a un rôle d’accès aux droits
Les associations caritatives en tant que ressource de première ligne pouvant orienter les habitants
…
C. Les propositions
Malgré la présence de ces ressources, il semble que la question de l’offre de soins sur la commune soit une priorité partagée, aussi bien par les habitants que les professionnels avec lesquels nous avons travaillé. En effet, une proposition sur trois faite par les habitants vise à développer l’offre de soins sur la commune : « centre de santé », « centre médical », « plus de spécialistes car il y a trop d’attente », « créer une maison médicale avec des spécialistes et des généralistes », « avoir une clinique d’hospitalisation sur Villiers-le-Bel », « clinique pour examens ambulatoires », « faciliter l’installation de médecins et d’infirmières », … Le projet de maison médicale accompagnée par le RIR Ile de France pourrait être une solution. Néanmoins, compte tenu du nombre de ressources qui existent déjà et des besoins qui continuent de s’exprimer, il paraît également important d’améliorer la visibilité et l’accès aux ressources existantes.
Par expérience, ce travail pourrait être mené avec les habitants. Sur certains territoires que nous avons accompagné, les habitants ont visité les structures présentes sur le quartier ou la commune et les ont interrogé à partir d’un questionnaire qu’ils avaient construit. Une fois les informations recueillies, le petit groupe d’habitants a mis en commun ces résultats et constitué un petit annuaire ou guide. Ce genre d’actions pourrait tout à fait s’articuler avec le projet du RIR de mettre en place un réseau d’adultes – relais chargés d’accompagner les habitants vers les structures sociales de soins. Dans une démarche de promotion de la santé, nous pourrions également envisager de développer ou renforcer des campagnes qui soutiendraient le développement individuel et social en offrant des informations et en assurant l’éducation pour la santé des habitants. Des actions de ce type existent déjà sur la ville, dans les maisons de quartier, à la Mission locale. Il s’agirait ici de les renforcer et de traiter par exemple de l’accès aux droits, de l’intérêt de suivre les prescriptions médicales, … afin de simplifier le langage médical et faciliter les démarches. Enfin, une des stratégies de promotion de la santé consiste à créer des milieux favorables. Cela peut aussi passer par une sensibilisation des acteurs du soin à l’utilisation d’un langage simple, clair et accessible au plus grand nombre.
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